Bank Myna, formation parisienne à l’univers singulier, vient de sortir le 25 février son second album, Volaverunt. Un écrin de poésie aux accents doom, où le post-rock se transforme en danse tribale.
Le nom de l’album provient d’une gravure de Goya, « Elles s’envolèrent ». Celle-ci dévoile une femme à la beauté magnétique et amère. Lors de l’écriture du disque, Bank Myna se découvre une attirance envers certaines œuvres de l’artiste. En effet, la symbolique mystique et tourmentée fait écho à leur propre création. Citant volontiers comme référence Godspeed You! Black Emperor, Anna Von Hausswolff, Big Brave ou encore Swans, les musiciens se plaisent à expérimenter afin de proposer un son identifié et imagé. Des influences que l’on retrouve dans le parcours des professionnels qui les accompagnent. Volaverunt a été enregistré et mixé par Mathieu Gaud. Cet ingénieur du son est passé par les studios Electrical Audio (Chicago) et Mikrokosm (Lyon). Le mastering a été confié à Harris Newman qui officie au Grey Market Mastering (Montréal). Il a notamment travaillé sur le projet d’Oiseaux-Tempêtes.
Décrivant leur musique de post-rock noir et de drone cathartique, Bank Myna est un groupe qui s’écoute de tout son être. Entre ombre et lumière, incursions doom et sonorités amples. La voix mystique de Maud Harribey ne cesse de nous transporter, d’un tableau à l’autre, vers des sensations pures et intactes. Pendant que les larsens des guitares-basses fracassent tout sur leur passage.
Los ojos de un cielo sin luz ouvre l’album. Le clip est un petit bijou réalisé par le bassiste Daniel Machón. A partir d’images d’archives qu’il a amassé (lire la chronique ici) se construit un récit troublant et hypnotique, où nous faisons une percée dans les méandres de l’esprit humain. C’est un morceau intense, où chaque son est amplifié. La voix féminine, claire et cristalline mène le jeu, tandis que la musique s’intensifie progressivement, jusqu’à atteindre le point de non-retour.
Puis, survient The Open Door. L’anglais retentit, le violon se révèle et la guitare de Fabien Delmas se pare de reverb’. « You cannot see » et le rythme qui s’emballe. Un morceau sombre qui ne laisse rien au hasard, porté par des percussions intenses et un jeu sur les textures permanentes. Maud nous drape de ses mots dans un morceau qui s’étire et s’exalte. Une déflagration dans l’abdomen.
Tandis que tous nos sens sont en éveil, Aurora (Via Skia Sova) nous saisit. Grâce aux percussions et à la basse, nous voilà les deux pieds à terre et les pensées en vrac. Un titre délicat.
The Sleep of Reason, se présente comme une mélodie qui console et soulage. Entre drone, chants célestes, accords diffus et écrasants. Un climat ténébreux s’instaure pour un morceau qui restera gravé quelque part en nous.
Des mains, des yeux nous emporte finalement vers la sortie et ressemble à une parenthèse. De celle que l’on ne souhaite pas refermer. Un cœur pulse, une horloge sonne et au-delà, le calme plat.
Bank Myna dessine donc avec Volaverunt une fresque teintée d’expérimentations sonores, où violon, cloches d’horloges et boîtes à bruit confèrent à l’album une originalité sans pareil. Entre instants suspendus et fulgurantes envolées, nous voilà face à une musique qui nous émeut, nous déstabilise et nous renverse.
Par ailleurs, le groupe révèle toute sa puissance en live et porte le projet vers des contrées insoupçonnées, vers des cieux brumeux où l’éclaircie, si elle se fait désirer, n’est jamais bien loin.
Bank Myna est actuellement en tournée et fêtera sa release party ce samedi 12 mars à l’Olympic Café à Paris au côté de Drone à clochettes et Echo Says Echo. A ne pas rater.
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Volaverunt est disponible en digital et en vinyle sur Araki Records, Stellar Frequencies Records, A La Dérive Records, Cold Dark Matter Records et Duality Records.