Interview B.F.F #3 : Julia Jean-Baptiste, Yasmine Baïou, Melissende Letty

B.F.F ; Best Friends Forever. Dans ce format, on interroge le rapport amical et l’influence qu’il peut avoir sur la musique des artistes. Pour ce troisième épisode, on a eu le bonheur de discuter musique et amitié avec Julia Jean-Baptiste, Yasmine Baïou et Mélissende Letty.

La Face B : Comment ça va ?

Julia : Ça va. On aimerait bien qu’il y ait plus de soleil. C’est quoi ce printemps de merde ?

Mélissende : Oui, je suis d’accord. Un peu de soleil.

Yasmine : Globalement, ça va. 

LFB : C’est quoi votre définition d’une BFF ?

Julia : En primaire, c’était celle qui avait la moitié du collier et avec qui je partageais les feuilles Diddl, sans criser. Ça, c’était ma vraie BFF. Aujourd’hui…

Mélissende: Je te rejoins un peu. Ma BFF, qui l’est toujours aujourd’hui, au collège, on avait un carnet et on le gardait une semaine chacune. Ca faisait comme des lettres. Aujourd’hui, c’est notre Whatsapp. On s’écrit tous les jours H24. BFF, c’est s’écrire tout le temps. On est tout le temps connectées.

Julia : Oui, je suis d’accord.

Yasmine : Je vous rejoins les filles. Et puis, BFF, c’est comme une sœur au final. C’est le sang, c’est le S.

LFB : Puisqu’on est entre musiciennes, quelle influence vous pensez que vous avez sur le projet des autres ? Que ce soit dans une période de création ou de doute, quelle importance vous avez chacune ?

Julia : Une importance centrale.

Mélissende : Primordiale.

Yasmine : Absolue.

Julia : Moi, la rencontre de ces deux personnes a changé ma manière de voir ma musique, l’industrie et la carrière qu’il y a à côté, qui sont des à côtés de la création et qui ne sont pas forcément faciles tout le temps. On se donne de la force.

Mélissende : Tout est moins grave en fait, depuis qu’on est amies et qu’on échange tout le temps. Il y a vraiment ce truc où l’amitié qu’on partage et le fait d’avoir cette passion en commun, la musique, on sait qu’on va en faire toute notre vie, qu’importe ce qu’il se passera en fait : on se sent fortes ensemble.

Yasmine : Totalement. Et puis dans la musique, on s’entraide aussi énormément. On arrive à se tenir la main dans tout, que ce soit pour des concerts, pour des chœurs, pour le studio. Mélissende est déjà venue avant une Boule Noire en octobre dernier pour me faire un échauffement vocal, une séance de yoga. 

Julia : C’était juste un gros apéro hein (rires).

Yasmine : Et puis, au-delà de la musique, il y a tous les à-côtés : la confiance en soi, les photos, les problèmes qu’on peut avoir avec notre image chacune qui sont différents mais qui se complètent dans nos expériences.

Julia : On a tellement de bienveillance les unes pour les autres qu’on sait qu’on est en confiance. Du coup, quand on se pose des questions sur où on va, comment y aller, avec qui et tout, on a une transparence totale. On s’aime en fait. Du coup, quand il y en a une qui a besoin d’être rassurée sur un truc ou quoi, on sait qu’on va être face à quelqu’un qui nous connaît, guidées par une profonde bienveillance entre nous.

Mélissende : Et c’est facile. On traverse de toute façon toutes les mêmes choses. Du coup, c’est un truc qui circule. S’il y en a une qui ressent ça, on se dit que de toute façon, c’était nous la semaine dernière donc on sait quoi lui dire.

Julia : Et puis, on se prête des pédales de guitare aussi.

Mélissende : Elles ont fait un truc exceptionnel, elles ont fait le zénith de Strasbourg à deux dans mon appartement de 20m² quand je devais m’entraîner pour la première partie de M. Elles étaient extraordinaires à faire un max de bruit pour juste m’entraîner un peu. Et ça, ce sont des trucs que peu de gens peuvent vivre !

Julia : C’était trop bien.

Yasmine : Par exemple, pour ma première scène showcase dans une galerie de 20m², c’était clairement catastrophique et il y avait Julia qui était devant, Mélissende aussi. L’après a été émotionnellement compliqué car j’étais déçue de moi-même…Elles étaient là, en me disant qu’il y aura une prochaine et qu’il fallait que je me focus dessus. La musique est tellement stricte parfois et se veut sévère, la scène plus particulièrement pour moi alors c’est essentiel d’avoir des soeurs.

Julia : Ouais, c’est clair.

LFB : Et puis, il y a un élan de sororité qui est hyper important malgré tout.

Mélissende : Parce que là, on n’est plus en compétition. On est enfin ensemble et il y a effectivement ce truc de sororité qu’il n’y avait pas il n’y a pas si longtemps. Il y a une dizaine d’années.

Julia : Même moins. J’ai l’impression que la sororité, ça fait 4-5 ans que vraiment, elle arrive. Il y a encore des personnes qui ne pensent pas comme ça mais nous, c’est vrai qu’on a la chance de se sentir vraiment comme un bloc. J’ai l’impression que ça a vachement changé ces dernières années. Ne plus être en compét’, ça change tout en vrai.

Mélissende : Il n’y a pas de jalousie. On est hyper contentes dès qu’il arrive un truc super à l’une d’entre nous. Et ça, ça fait du bien pour le cœur.

Julia : Ouais, je me rappelle quand tu nous as dit que tu allais faire la première partie de M, j’ai pleuré.

Mélissende : Mais on pleure tout le temps dès qu’on a des bonnes nouvelles !

Yasmine : Moi, j’avais le trac de fou.

Mélissende : Elle transpirait à 600 km.

LFB : Je rejoins Julia là-dessus. Pour moi, ça fait 4-5 ans que c’est comme ça, cette absence de compétitivité entre les artistes.

Julia : Moi, jusqu’à il y a très peu de temps, je n’avais pas de copines musiciennes.

Mélissende : Oui, c’est vrai. Quand on s’est rencontrées, c’est le truc que tu m’as dit.

Julia : C’est tout frais et pourtant si intense tout ça, ça fait seulement 2 ans et demi qu’on se connaît.

Mélissende : Trois ans cet été ! (interview réalisée avant l’été ndlr)

Julia : C’est méga récent et je me rappelle de me dire « mon dieu, ça fait tellement du bien ». Déjà, je n’avais pas trop de potes musiciens tout court. Mes seules vraies amies intimes, c’étaient mes copines d’enfance de Lyon. Et du coup, de vous rencontrer et de pouvoir partager tout ce qu’on vit au quotidien et qui est lié à la musique notamment, mais aussi tous les autres à-côtés de la vie. La force. A chaque fois que je rentre à la maison le soir après nos apéros, nos dîners entre nous, je me fais un auto-check. « Putain, ce sont des meufs en or, tu as de la chance ».

Mélissende: Et en plus, on a plein de niveaux de parcours ultra différents et ça, c’est un truc super chouette parce qu’on pourrait un peu… Ca pourrait mettre une sorte de hiérarchie mais pas du tout parce que chacune qui a passé une sorte de stade va conseiller l’autre. C’est un truc assez rare.

Yasmine : Oui, et puis surtout nos ambitions nous sont propres, même si elles peuvent être parfois divergentes, ce sont des perceptions qui sont certes différentes mais toujours enrichissantes. On a chacune notre projet, on a notre route. C’est  beau aussi de se dire qu’une carrière peut être aussi multiple, emprunter différentes voies. Ce truc de compet’ est hors-sujet.

Julia : Il y a plein de manières de faire de la musique, c’est clair.

LFB : Est-ce que vous avez un souvenir précis de la première fois où vous avez entendu la musique des autres.

Yasmine : J’ai rencontré Julia via un ami musicien qui s’appelle André Beaubois. On a fait des chœurs pour son EP, et on est devenues copines direct. C’était le moment où Julia sortait Faux amours, et ça a été mon tube de l’été. 

Julia : Oh, t’es trop chou.

Yasmine : C’est ça qui est mignon. C’est que quand j’ai rencontré Julia, j’ai rencontré sa musique. Et Mélissende, c’est pareil. Je l’ai rencontrée à un anniversaire où je ne connaissais que peu de personne, genre une, puis elle est apparue et on s’est raconté nos vies comme si on se connaissait depuis toujours à 3h du matin. Je me souviens, j’étais dans un bus et j’avais écouté tout l’EP de Mélissende et c’était trop beau.

Mélissende : Moi, je me souviens que quand je t’ai rencontrée, tu n’avais pas encore sorti ta chanson et que tu stressais énormément. J’avais écouté tes covers sur Instagram et j’avais dit : mais en fait, ça va être magnifique, ça va être trop bien. Et tu m’as fait écouter ta maquette quelques semaines après et j’étais conquise. Et Julia, je connaissais aussi ta musique avant de te connaître et après, j’ai adhéré 10 fois plus. La base quoi.

Yasmine: C’est marrant, on ne s’était jamais vraiment parlé de ça.

Julia : C’est vrai, c’est émouvant. Moi, je me rappelle de la première fois où j’avais écouté ta chanson. On était ensemble quand elle est sortie.

Yasmine : Absolument, mais oui.

Julia : On avait bu un coup justement avec Andrée. A minuit, on était là : ouaaaais. C’était trop bien. Et du coup, j’avais découvert comme ça. Toi, Méli, je pense que…

Mélissende : C’est suite à la soirée où on s’est rencontrées je pense.

Julia : Ouais, je pense que c’est ça mais je ne sais plus quand est-ce que c’est exactement que je t’ai vue pour la première fois en concert. Est-ce que c’est aux Trois Baudets ? Non, je t’avais déjà vue avant. Je ne sais plus. Je me rappelle vraiment avoir découvert ta musique sur scène. Et vraiment, m’être pris une claque. En fait, les deux ont joué aux Trois Baudets en septembre dernier et je connaissais vos morceaux toutes les deux mais genre, j’ai passé la soirée à pleurer. J’avais l’impression d’être votre mère. Vraiment. J’étais dans mon fauteuil et je tapais sur les épaules des gens pour leur dire « écoutez comme c’est beau ». Les gens, forcément, ils écoutaient. Ils étaient au concert et étaient assis dans leur fauteuil. Mais vraiment, c’était incroyable cette soirée. C’était Méli qui avait ouvert la soirée et après tu avais chanté, Yasmine. C’était trop d’émotion pour mon petit cœur.

Mélissende : C’était une belle soirée.

Julia : Vivement la prochaine.

LFB : Moi j’ai un souvenir de Julia en concert qui faisait « Chut » au Motel sur toutes les chansons.

Mélissende : Mais oui. C’est un peu ma manageuse.

LFB : Elle allait engueuler les gens qui étaient au bar.

Julia : Ouais mais ils sont chiants. Ils parlent trop fort. Il faut leur dire de se taire et d’écouter Mélissende.

LFB : Du coup, maintenant est-ce que l’expérience d’écoute, quand vous écoutez les projets les unes des autres, est différente quand vous allez en concert ou quand vous écoutez les morceaux dans la sphère privée ? Est-ce que vous l’analysez d’une manière différente.

Julia : Vu qu’on se connaît et qu’on connaît les histoires, c’est vrai qu’il y a des morceaux… Notamment le dernier concert de Méli que j’ai vu, c’était à la Mezzanine il y a quelques semaines. Il y a un morceau qui était tout frais, qui raconte une histoire toute fraîche aussi, c’est sûr que le fait de se connaître intimement… Je ne sais pas, j’ai encore l’impression d’être une maman mais je ressens toujours une sorte de fierté quand je vois mes amies qui arrivent à mettre des mots sur des choses qu’elles vivent ou des émotions. Tu vois, Yasmine, ta chanson Royaume Vert, pareil aux Trois Baudets j’étais là « mais c’est incroyable d’écrire ça ». Donc oui, forcément, le fait de connaître les personnes intimement et d’arriver dans leur monde créatif, c’est encore plus touchant.

Mélissende : On est devenues les groupies les unes des autres. Toutes nos chansons, on les chante, on est là, on fait les chœurs, les harmonies en concert.

Yasmine : Mais c’est vrai qu’en vous connaissant et en étant amie avec vous, quand j’assiste à vos concerts, mon cœur est crispé. Limite, j’ai autant de sensations, comme si c’était moi qui jouais mes chansons. Je ne sais pas mais j’ai un truc hyper fort… Je ne suis pas aussi cool que si c’était un concert lambda. Je suis vraiment… Le dernier concert de Julia à La Boule Noire pour sa release, j’ai pleuré, c’était trop d’émotion. 

Mélissende : Ouais, grosse claque. C’est tellement beau de se voir évoluer. Il y a aussi, à chaque concert, chaque nouvelle chanson, on voit l’évolution personnelle et musicale et il y a un truc de fierté.

Julia : Ouais, c’est ça, on revient à la fierté.

LFB : C’est quoi vos morceaux préférés les unes des autres ?

Julia: Méli, c’est Le printemps et Yasmine, c’est Le royaume vert.

Yasmine : On se réunit dans nos chansons.

Mélissende : Moi, celle de Yasmine c’est  le langage des fleurs.

Julia : Ah oui, elle est trop belle aussi.

Yasmine : Elles ne sont pas encore sorties, bientôt.

Julia : Tu es sûr qu’il faut en choisir qu’une seule ? (rires)

Mélissende : Ouais, parce que pour toi aussi, c’est dur, j’en ai quand même plusieurs.

Yasmine : Le désamour, j’adore.

Mélissende : Ouais, moi aussi.

Yasmine : Madinina, en boucle aussi. Après, tout ton album.

Mélissende : La ville aussi.

Julia : Oui, bah stop.

Mélissende : L’album complet de Julia Jean-Baptiste.

Yasmine : Voilà, écoutez tout l’album. Pour Mélissende aussi, le Printemps, c’est magnifique. Que les rêves aussi. Ailleurs aussi. Ta composition, je la trouve incroyable. Elle est addictive. D’ailleurs, j’aimerais bien que tu m’envoies un mémo ou un truc. Fais quelque chose s’il te plaît.

LFB : Est-ce qu’il y a quelque chose que vous aimeriez piquer à l’une ou à l’autre ?

Julia : Moi, à Méli, la manière quand elle joue du piano avec laquelle elle se tourne, elle est tout le temps perpendiculaire par rapport au public et elle a une manière de tourner sa tête vers le public. Elle se tient très droite, elle est ultra sensuelle dans sa manière de jouer du piano.

Yasmine : Ouais, hyper charismatique.

Julia : Et son port de tête.

Yasmine : Elle nous charme.

Julia: Et Yasmine, je pense que ce serait ta candeur.

Mélissende : Ouais, sa candeur quand elle est sur scène. Ça te saisit. Pour Julia, ça serait ton énergie. Tu as une énergie scénique que je trouve impressionnante.

Yasmine : Pareil, ton énergie. Ton aisance à partager avec ton public est assez fascinant,  je trouve.

Mélissende : Ouais, toi tu es en famille tout de suite.

Yasmine : C’est assez impressionnant. Et Mélissende, oui son charisme, sa facilité à jouer de ses instruments. Quand tu es sur scène, c’est fluide.

Julia: Et ta technique vocale. Désolé mais Meli…

Yasmine : La dernière fois à la Mezzanine, elle était malade. Genre, compliqué à sortir ses notes…

Mélissende : J’avais un rhume de l’espace.

Yasmine : Et après son concert, je lui ai dit qu’elle n’était pas malade… Tout était en place vocalement. 

Julia : C’était incroyable. Et toi, ta combi violette aussi (rires).

LFB : Est-ce que vous auriez une qualité et un défaut les unes des autres ?

Julia: Putain, c’est chaud ça.

Mélissende : Je trouve qu’on a une qualité commune, c’est l’empathie. Hyper empathique. Il y a un truc, c’est une connexion… Après les défauts…

Julia : Moi, les défauts, je n’en vois pas chez vous parce que pour moi, c’est ce qui fait l’être humain. Pour moi, ce n’est pas un défaut. Vous êtes de tellement belles personnes… Vous êtes vraiment profondément des belles personnes.

Yasmine : Pour être honnête, je ne vois pas de défauts avec les filles.

Julia : On se prend comme on est.

Mélissende : Ouais, on s’accepte vraiment.

Julia : Même nos fragilités, on les embrasse et ce ne sont pas des défauts.

Yasmine : Oui, ça fait de nous des humains. 

Mélissende : Désolé, tu ne nous auras pas là-dessus.

LFB : Il n’y en a pas une qui ronfle ?

Julia: On part en weekend ensemble dans trois semaines, on te dira, on te fera un feedback. Tu pourras faire un edit sur l’article.

LFB : Est-ce que vous avez des secrets à révéler sur les autres ?

Julia : Imitation de Céline Dion incroyable. Mélissende, une pépite, mais vraiment. Même dans des tout petits espaces, genre mon salon.

Mélissende : Même quand je dors. La dernière fois, je me suis endormie sur le canapé de Julia. Elles ont mis Céline Dion et je me suis réveillée.

Julia : Il était deux heures du matin, elle était en train de s’endormir et son plaid est devenu sa robe de scène. C’était incroyable.

Yasmine : Il y a Patoche, l’alter ego de Julia.

Mélissende : Julia, c’est Patoche. Il faut savoir qu’elle a un double masculin qui est particulier, qui s’appelle Patoche.

Julia : Il a un peu tendance à ne pas être trop féministe.

Mélissende : Et vu que dans notre Whatsapp, on s’envoie pas mal de vocaux, parfois on a un vocal et c’est Patoche qui s’adresse à nous. 

Julia : C’est entre nous quoi. Mais peut-être qu’un jour, il fera son apparition sur scène. Je ne sais pas. Voilà, voilà.

Mélissende : Il ne faut pas pousser trop loin pour que Patoche apparaisse. C’est ça qui est génial.

Julia : Il n’est jamais loin.

Mélissende : Et toi, Yasmine…

Yasmine : Moi je ne sais pas, bon courage les filles.

Mélissende : Yasmine est très mystérieuse donc les secrets sont plus…

Yasmine : Tu me trouves mystérieuse ? Je ne suis pas du tout mystérieuse.

Julia : Je ne trouve pas qu’elle soit mystérieuse moi. Je trouve qu’elle a quelque chose d’onirique mais tu es extrêmement transparente.

Yasmine : Oui, je vois ce que tu veux dire. Non, en tout cas je n’aurais pas d’imitations particulières à faire, ça c’est sûr.

LFB : Tu n’as pas de personnage ?

Yasmine : Non, pas encore, pour le moment.

Julia: Tu es la reine du fromage. Tu ramènes tout le temps des supers fromages.

Yasmine : C’est une drogue.

Mélissende : On va trouver.

Yasmine : Ça, c’est la capricorne : « si, je vais trouver ».

Julia : Peut-être le lien entre les enfants et la musique. Je pense qu’elle a quelque chose que plein de gens ne savent pas mais je pense que ça aurait pu être une merveilleuse professeure des écoles. Elle fait des ateliers dans une école à Asnières depuis un an avec une professeure des écoles qui s’appelle Pauline, qui est une professeure de CP-CE1 et tu es allée faire plusieurs fois des ateliers musique avec eux. Mais ce n’est pas vraiment un secret quoi.

Mélissende : Ça ne vaut pas Patoche ou Céline Dion.

Yasmine : Non, mais je n’en ai pas.

Julia : Il y a un ¨ sur le i de son nom.

Mélissende : T’es un peu une queen de la night. Quelques verres de vin orange et on découvre une autre Yasmine quand même.

Julia : Oui.

Yasmine : Je suis drôle.

Mélissende : Ouais, tu es un clown. Mais ce n’est pas le truc que tu vas donner en premier. Ça peut être ça.

Yasmine : Mais après, on est toutes les trois des clowns…

Julia : J’ai l’impression que ton monde secret, tu nous le transmets au quotidien en fait. Ton royaume des fées et tout, c’est toi. Donc il y a un truc de transparence…

Yasmine : Mon secret, c’est que je suis toujours une enfant de huit ans mais qui boit du vin et qui parfois, souvent, dérape en faisant le clown.

LFB : Vous avez un mot pour la fin ?

Julia : Non, je pense qu’on peut juste dire aux filles artistes ou aux filles en général qui vont lire ce papier qu’il ne faut pas hésiter à s’entourer d’autres femmes et qu’on y trouve une force incroyable dans des amitiés, même si on a appris pendant des années à être mises en compétition. En fait, la compétition, c’est pourri, vive l’amour.

Mélissende : Ouais, c’est bien.

Julia : Patoche valide.

Yasmine : On est trois musiciennes et même si nos propos, nos écritures, nos musiques  sont différents, l’inspiration est ce qu’il y a de plus important. Je suis hyper inspirée par Julia, je suis hyper inspirée par Mélissende, par d’autres femmes artistes qui m’entourent et c’est absolument une force et ça le sera toujours. Donc je rejoins Julia.

Julia : Putain, cette gaufre à l’air incroyable.

Yasmine : Mangez des gaufres.

Mélissende : Et j’aimerais bien qu’on chante plus ensemble.

Julia : Ouais.

Mélissende : Pour le plaisir.

Julia : Merci La Face B. Merci Charles.

Crédit Photos : Cédric Oberlin