Relativement discrète ces deux dernières années après des collaborations aussi diverses que réussies, Bonnie Banane débarque aujourd’hui avec un nouveau titre superbe accompagné d’un clip au diapason.
On a pris rendez vous avec elle entre la lune et le soleil.
C’est avec un brin d’embarras et un petit sourire aux coins des lèvres qu’on a décidé de commencer ce papier de la manière suivante : Avec la lune et le soleil, Bonnie Banane présente sa nouvelle peau. La blague étant posée, on peut désormais facilement expliquer en quoi elle fait sens en ce qui concerne l’artiste : depuis le début de sa carrière, Bonnie Banane ne se définit pas par les genres, par les langues ou par les formats. La jeune femme vit sa musique comme une succession de chapitres, des pages qui se tournent et qui l’emmènent de surprises en surprises. Ce qui fait qu’on prend toujours plaisir à retrouver la jeune femme c’est cette idée : elle est un prisme et la lumière se diffusera toujours de manière différente selon les angles. Bonnie Banane, c’est un projet, un espace de jeu et de liberté qui permet de naviguer tranquillement de Flavien Berger à Myth Sizer, du français à l’anglais, du rap à la musique électronique tout en gardant une véritable cohérence, une vraie patte qui passe par sa voix. Cette voix ronde, qui cajole, qui passe en un battement de cil entre la soul et une sorte de dureté presque froide. Une voix qui charme et qui nous invite toujours à retourner vers elle. Aujourd’hui sort donc La Lune et le soleil, nouvelle peau mise en musique par Vanish La Piscine et en images par Clifto Cream. Un titre aux accents pop, faussement naïf et qui ouvre les portes d’un public beaucoup plus large à Bonnie Banane.
À la première écoute, la lune et le soleil est un sourire, ou du moins c’est ce que nous procure le titre. Trois minutes de feel-good tranquille, le genre de titre qui donne envie de se lever, de danser et de vivre. On se laisse bercer par la prod’ absolument parfaite et solaire de Vanish La Piscine et par la voix cajolante de Bonnie. On est ici face à une ritournelle tranquille, toute en douceur, facile d’accès car entêtante dès la première écoute… mais derrière cette naïveté d’apparence, se cache autre chose, un discours bien plus profond qu’il n’y parait et qui nous explose à la tête à travers cette phrase toute simple « sans transition je slalome entre le fond et la forme.«
Le nouveau titre de Bonnie Banane, ressemble à un film Pixar : il va plaire aux enfants, mais il s’adresse avant tout aux adultes. En prenant l’exemple de la lune et du soleil, elle nous invite à un constat assez simple : même si tout nous sépare, même si on se croise sans se voir, même si on se succède les uns aux autres, il est important de savoir vivre ensemble, de savoir se protéger et de savoir s’aimer. C’est un appel au vivre ensemble qu’elle nous scande, de manière très simple et métaphorique, elle joue sur les mots et les humeurs pour nous faire passer l’idée que nous ne sommes rien les uns sans les autres.
Avec bonheur, le clip de Clifto Cream en est la parfaite extension. Si le réalisateur continue d’utiliser avec amour les images animées et une manière de réaliser qui place ses vidéos dans une sorte d’intemporalité bienvenue, il transpose son univers souvent hyper réaliste dans un monde complètement féérique à mi-chemin entre les Telettubies pour l’imagerie hyper colorée et les visages humains qui donnent une âme aux astres et l’excellent Téléchat pour le léger malaise qu’il nous provoque.
On suit alors Bonnie Banane dans cet univers surréaliste, sorte de rêve halluciné où la nuit suit le jour et où la lune succède au soleil.
Définitivement, la nouvelle peau de Bonnie Banane lui sied à merveille.