Dans Carnet de Voyage, La Vague Parallèle se glisse dans les valises de ses artistes favoris et les suit dans leurs pérégrinations aux quatre coins de la planète. Aujourd’hui et ce après le voyage de Suzane en Chine, nous restons du côté de l’Asie pour nous intéresser au passage de Charlotte Fever en Corée du Sud.
La Nourriture :
Alex : La gastronomie c’est un élément vachement important, parce que déjà on s’est découvert une passion pour la plupart des plats coréens, les plats vintage j’ai cru comprendre, car c’est là où il n’y a pas forcément de viande dedans. Les Sundubu, les CheongGoukJang, c’est des vieux plats traditionnels coréens qui sont sans viande je crois.
Cassie : C’est que dans la cuisine coréenne, ils mangent très peu de plats transformés. Donc ils font tout eux-mêmes et c’est aussi un moment très important pour eux, la cuisine ce n’est que de la fermentation, si on mange un soupe avec du kimchi, le kimchi a été fermenté pendant plusieurs semaines ou alors si on mange du dua dong, c’est un peu comme une soupe miso mais, on va le dire vulgairement, c’est vachement plus fort, c’est de la pâte de soja fermentée pendant plusieurs mois, c’est un énorme travail. C’est vraiment une cuisine hyper élaborée, et pourtant c’est très peu cher là-bas, on va dire qu’on mange bien pour 6€. Il y a évidemment le bibimpap qu’on peut trouver partout. Moi je suis vegan, Alex est plutôt végétarien, donc on n’a pas goûté les cuisines avec de la viande comme le barbecue coréen qui est assez connu, par contre il y a une richesse incroyable au niveau de la bouffe, c’est un truc de fou ! Beaucoup de plats sont pimentés ou épicés, ils mangent des soupes ou ce qu’on appelle des pajeon, des galettes à base de pomme de terre et de graines de soja moulues, dans lesquelles ils mettent des légumes.
A : C’est un peu la pizza locale ! Tu as un gros Pajeon qui arrive et on est à 4 dessus, c’est vachement convivial et c’est super cool !
C: C’est généralement pendant que tu bois. Les coréens mangent hyper tôt, à onze heures et demie et le soir vers dix-huit heures. Ça leur permet après d’aller au bar, d’aller remanger pendant qu’ils boivent.
A : D’aller bien boire pour bien se bourrer la gueule et tituber le plus vite possible !
C : Et ce qu’ils mangent pendant qu’ils boivent c’est généralement du pajeon ou du poisson séché, que nous n’avons pas goûté.
A : Ce n’est pas spécialement séduisant le poisson séché, mort, qui arrive tout plat dans ton assiette (rires) mais c’est dans la culture locale et même les jeunes ont leur petit poisson séché avec leur verre de makgeolli, l’équivalent de la bière là-bas, au moment de l’apéro. C’est assez folklorique, c’est cool.
C : Dans la rue tu peux trouver beaucoup de street food, il y a beaucoup de marchés où tu peux grignoter sur des petits stands. Et sinon, en règle générale, les restaurants ne ressemblent pas à des trucs élaborés, hyper chics, nous on appelle ça une cantine, c’est très petit. Tu as l’impression d’aller chez quelqu’un et c’est vraiment le cas puisqu’à Séoul, et dans toute la Corée, ce sont des personnes âgées qui les tiennent, parce qu’il n’y a pas de retraite là-bas. La plupart vivent dans leur restaurant et le service est plus ou moins continu, vraiment, la cuisine, c’est leur cuisine, et ils dorment au fond du restau ! Voilà, par contre la petite surprise c’est que comme tout le monde mange très tôt, vers 18h, à 21h le service est fini ! À part dans les quartiers plus touristiques, où les restaurants sont plus beaux pour plaire aux touristes. Ce qu’il faut savoir, c’est qu’on mange le mieux là où ça ne paie pas de mine.
A : Et deux petites anecdotes : la première, c’était après un concert, on avait joué un peu tard et on n’avait pas mangé avant, comme à notre habitude, parce qu’on n’aime pas trop manger avant les concerts. Après on avait super faim et on ne savait pas trop où aller bouffer parce qu’il était minuit, et la collègue du mec qui tenait la salle a eu la gentillesse de nous emmener dans un restaurant de pajeon justement. On s’est retrouvé à 6 ou 7 devant ces pajeon avec des amis et c’était vraiment un super bon moment, on s’est bien bourré la gueule au makgeolliet je crois que c’est les meilleur(e)s pajeon que j’ai mangé(e)s dans ma vie ! Et pour la deuxième anecdote, on est vraiment fan d’un plat avec Cassie, ça s’appelle le CheongGoukJang, c’est un plat que les coréens ne nous proposent que très rarement, et qu’ils sont assez réticents à faire car c’est un plat qui pue, ça rappelle un peu le fromage. Nous, en tant que bon Français qui aimons le fromage ça nous parle, on n’a pas arrêté d’en manger ! Là-bas c’est vraiment le paradis du CheongGoukJang !
C : Quand on demande ce plat, les serveurs nous demandent toujours si on est sûr et si on sait ce que c’est ! On nous dit même parfois qu’il n’y en a pas, souvent c’est à la carte mais ils disent non ! Ça pue parce que c’est de la pâte de soja fermentée très longtemps, ça sent vraiment comme si tu avais fait chauffer ton camembert au micro-ondes. Mais c’est hyper bon ! Mais les Coréens n’ont pas du tout l’habitude du fromage, les seuls qu’ils connaissent sont les américains, genre cheddar etc. donc ça ne sent pas grand chose.
A : Ce sont les vieux qui aiment ça, les jeunes Coréens trouvent ça dégueulasse le CheongGoukJang !
A & C : C’est un truc de vieux et de Français ! (rires)
C : Parce qu’on a rencontré des gens de l’Alliance Française, ils sont tous fans de ce plat ! Si des Coréens lisent ça, il faut leur dire de nous faire des bons CheongGoukJang français parfaist ! (rires)
Les concerts :
A : On va raconter l’anecdote de notre concert préféré, c’était au Club FF. Au moment des balances, on arrive, il doit être 17h, on a eu un peu de mal à balancer parce que l’ingé ne parlait pas du tout anglais mais tant bien que mal on y est arrivé. C’était une salle avec du matos assez vintage, full analogique et difficile à maîtriser. Sur scène on était peu à l’aise, on a fait des balances difficiles même si on était super content de jouer. Après nos balances arrivent les balances d’un autre groupe qui va jouer le même soir, on les entend balancer un peu et ils commencent à envoyer du steak en mode hard rock bien vénère. On se dit « c’est marrant, c’est quoi le thème de la soirée déjà ? ». Moi j’adore le hard rock mais je me dis qu’au sein d’une même soirée ça peut faire bizarre.
C : Au préalable on avait été interpellé par l’affiche de l’événement qu’ils avaient fait, où il était écrit « rockstars », il y avait tous les noms des groupes, et le nôtre dedans. On s’est dit rockstars, okay, pourquoi pas.
A : Ouais, pourquoi pas, on fait un peu de guitare… Si ça se trouve, ça peut être un peu du rock ce qu’on fait, voilà. On part manger et on revient et les concerts ont déjà commencé. On arrive et on tombe sur un groupe de gros métal, avec un mec en front qui crie dans son micro et des mecs genre expats américains avec des tatouages partout, qui avaient vraiment le style camionneurs qui n’écoutent que du gros métal et tout. Et là on s’est dit « ça va être un changement d’ambiance radical qu’il va falloir assumer ! » (rires). Les mecs foutaient grave l’ambiance, même moi j’étais carrément à fond mais on était le dernier groupe à jouer et on était censé finir la soirée, et les préparer à un dj-set. Amorcer la soirée où il n’y a que des étudiants bourrés qui viennent se lâcher et sauter partout quoi !
C : C’est d’ailleurs à ce moment que le patron du bar vient nous voir en nous disant « bon, ce soir, vous mettez le feu, vous faites que des chansons qui bougent ! Vous ne faites pas de slows ! »
A : Du coup on a viré deux – trois chansons du set ! (rires)
C: Je commence vraiment à paniquer et je me dis p*****… La moitié des gens sont Coréens, l’autre moitié, c’est des expats car sur scène il y avait beaucoup de groupes de metal et de hard rock américains. Je me dis « les gens vont se barrer quand on va monter sur scène, on est deux petits Français avec nos vêtements à paillettes » !
A : La pop pailletée, je ne sais pas si c’est ce soir les gars, je vais prendre un taxi ! (rires)
C : Mais bon, on est là pour vivre le truc à fond, on est monté sur scène, il fallait le faire à fond, pour ne pas avoir l’air con ! Fallait tout donner !
A : Arrive sur scène le groupe qui joue juste avant nous et là, rebelote. Je crois que c’était encore pire : le mec faisant n’importe quoi avec son micro. C’était à la fois génial et très angoissant pour nous. Gros hardcore, grosse guitare, grosse batterie ! Donc on monte sur scène avec un peu de stress (rires) ! On commence à jouer et on se rend compte assez vite que les gens ont l’air un peu interpellé, ont peut-être du mal à rentrer dans le concert parce qu’on commence avec un truc assez doux un peu planant, une intro qui t’emmène sur des plages idylliques. Puis on fait notre premier morceau, on commence à faire les chorés, premier morceau un peu disco et on voit direct les gens en train d’essayer de refaire nos chorés avec le sourire, qui essaient de communiquer avec nous ! Les expats américains ont l’air de regarder notre truc avec un air intello (rires). Le courant passe, un feeling avec le public se crée, on est rassuré, on fait tout notre set et je crois que c’est personnellement une des dates les plus dingues que je n’ai jamais faites parce que c’est la première fois qu’un public est aussi chaud et saute et essaie de refaire les chorés devant moi ! C’était plein à craquer, c’était mortel ! Et apparemment un expat américain a dit à notre manageuse que s’il avait su qu’un jour dans sa vie il aurait été ému par de la pop française… (rires)
C : C’était vraiment une date de ouf parce que c’était aussi surprenant pour eux que pour nous ! Je ne pense pas qu’ils s’attendaient à voir de la pop française ! (rires)
A : Il y avait une espèce de rallonge de scène, une espèce de podium, on a fait la moitié du concert dessus, à être super chaud avec les gens. Ça a débloqué des trucs en nous, c’était vraiment génial.
Le Public :
C : Moi je suis partie en me disant que je savais que les Coréens aimaient bien le français, parce que souvent en Asie ils trouvent la langue française jolie. Mais je ne pensais pas qu’ils allaient forcément se déplacer pour nous, alors qu’il y avait du monde à tous nos concerts. Les gens refaisaient les chorés, chantaient, dansaient. Ce n’est pas forcément fréquent en France d’aller à des concerts où l’on ne comprend pas les paroles, on parle tous anglais et on écoute de la musique en anglais, et moi j’aime écouter de la musique coréenne ou japonaise et ça ne me dérange pas de ne pas comprendre les paroles mais ce n’est pas un truc que tout le monde se sent capable d’aborder. Avoir autant de gens à nous concerts à nous filmer, danser, être aussi réceptifs, je trouvais ça fou, surtout pour un style de musique un peu atypique en Corée. Le public est hyper réceptif et j’incite n’importe quel groupe qui a envie de faire une tournée en Corée à le faire parce que c’est trop bien !
Les Rencontres :
A: Ça, c’est le symbole de l’amitié qu’on a créé avec cette charmante personne qui s’appelle Hyun jeong, son amie Bo kyung et Hun soo le photographe qui les suit et est aussi leur ami. Pour le premier concert qu’on a fait, à Senggi Studios, sur notre série de cinq concerts, on a eu le privilège de choisir les groupes avec qui on voulait jouer pour constituer un plateau. On est directement tombé amoureux de la musique de Ten to Ten, son nom d’artiste. On l’a vue jouer, c’était vraiment mortel, et après on a sympathisé, on est allé boire des coups pendant notre séjour et on a créé un lien assez fort. C’était même un peu dur de partir, de les laisser à Séoul. Ici, c’est la deuxième fois qu’on s’est vu, on est allé boire un verre, on avait d’abord mangé dans un restaurant un peu cool et ils nous ont emmenés dans ce petit bar caché, souterrain, comme il y en a beaucoup à Séoul. À Séoul il y a vraiment plein d’endroits spectaculaires, instagrammables (rires) !
C: Il faut les connaître quoi !
A : À première vue, tu as juste l’impression d’aller dans un métro un peu dégueu tu vois ! (rires) Tu rentres et tu arrives dans un bar tellement bien aménagé, tellement beau, avec beaucoup de goût, avec des gens trop cool, de la bière trop cool, de la musique trop cool et qui a un charme différent des bars qu’on peut trouver à Paris ! Il y a aussi des bars trop stylés mais je ne connais aucun bar qui ressemble à ce bar avec plein de matos vintage et de vinyles que tu peux choisir. On a vraiment passé un super moment ! Et moi j’ai pu boire de la Guinness, ça n’a rien à voir avec la Corée !
C : Dans ce bar-là, ils ont une bibliothèque énorme de musique coréenne des années 1960, c’est hyper précis, et un mec passe toute la soirée à côté de la platine pour changer les vinyles. Toi, tu as non-stop de la musique, et en plus, de la musique qui a été sélectionnée avec soin. On a passé notre temps à demander à nos potes coréens « c’est quoi ça ? et c’est quoi ça ? » ! Ce sont vraiment des perles, tu ne peux pas les trouver ! J’ai gardé les liens mais ça n’existe pas sur Apple Music ou Spotify ! Dans ce bar, il y avait un autre étranger qui avait l’air de vivre avec sa copine coréenne mais vraiment nos amis nous ont fait découvrir des trucs coréens que nous n’aurions pas pu découvrir juste avec internet.
A : C’était une expérience humaine de dingue !
C : Et comme dans ce bar ils passent des trucs des années 1960 qui apparemment sont très mythiques, toutes les cinq à dix minutes, les gens stoppent leur soirée avec leurs potes et chantent tous en même temps dans tout le bar. Je pense que ce serait l’effet d’un Balavoine tu vois, d’un seul coup tout le monde connaît cette chanson !
A : On a fini par chanter et danser avec eux.
C : À la fin tout le monde danse limite sur les tables et on chante alors qu’on ne connaissait pas les paroles ! C’est un truc qui se fait apparemment beaucoup en Corée, de chanter tous ensemble dans les bars, ça a un nom, que je n’ai pas retenu, mais c’est très important pour eux ! C’est l’un des plus beaux souvenirs humains que l’on ait dans notre voyage.
Le Métro :
A : Le métro, c’est trop marrant. Dans le métro, contrairement au métro parisien, les gens sont extrêmement silencieux, tout le monde est sur son téléphone portable et très discipliné. Par exemple, il y a des places réservées aux personnes âgées ou femmes enceintes et même quand le métro n’est pas plein, personne ne s’y assied, c’est sacré (rires). Une autre chose assez exceptionnelle dans ce métro, c’est qu’il y a tellement peu de bruit et que le bruit du métro est tellement soporifique qu’il y a un côté un peu ASMR (rires). À chaque fois qu’on prenait le métro je m’endormais en cinq minutes ! D’ailleurs je n’étais pas le seul car tous les gens qui rentraient du travail après 17h00 faisaient pareil, ce n’est vraiment pas rare de voir des Coréens en train de s’effondrer les uns sur les autres sur les sièges, c’est très marrant comme image !
C : Les gens se permettent ça parce qu’en Corée ils sont hyper disciplinés, tout est très codifié, il y a des files d’attente pour entrer dans le métro. Il n’y a pas de vol, ce pays, j’ai l’impression que je n’y risque rien, je n’ai eu peur à aucun moment. Tu peux t’endormir dans le métro, personne ne te volera tes affaires, personne ne va te toucher, rien. C’est pour ça que tu vois des Coréens s’effondrer sur la personne à côté, parce qu’elle n’osera pas les réveiller ! Ils sont super bienveillants les uns envers les autres. Le métro est donc hyper safe, très calme, personne ne vole, ne crie. C’est le symbole de toute la société coréenne, c’est propre, rangé, codifié, tu es un peu dans un milieu aseptisé ; il y a internet et des télés dans le métro. C’est très cool ! (rires)
A : Il y a des points négatifs à ça. J’étais assez intéressé par le fait que tout le monde soit hyper discipliné, je me suis demandé quel genre d’éducation ils avaient pu avoir pour être aussi timides, renfermés sur eux-mêmes… D’après ce que des jeunes m’ont raconté, à l’école ils sont restés sur des principes qui pour moi sont compliqués à accepter. Par exemple, des gamins se font taper parce qu’ils ne respectent pas les règles, c’est quelque chose que je n’arrive pas à concevoir. Je pense qu’ils ont peut-être reçu une éducation un peu trop stricte, et encore, ce n’est pas le mot, peut-être inhumaine. Mais après, on m’a beaucoup dit que là-bas, ils avaient une philosophie différente, alors c’est difficile à comprendre pour moi en tant qu’Occidental. En tout cas, ça m’intéresse !
C : À l’école, on nous apprend l’individualisme, à apprendre à penser par soi-même, et en Corée comme un peu partout en Asie je crois, c’est plus collectif. Tu n’es pas un seul individu, tu es un individu dans un groupe d’individus et tu penses aussi par rapport aux autres, et pour les autres. Une décision doit être prise en connaissance du fait que tu gênes peut-être la personne d’à côté. Dans tes décisions, tu dois prendre en compte le fait que tu n’es pas tout seul. Ta manière de penser est complètement liée aux autres et notamment à l’autorité supérieure que sont les parents. Tes parents te disent que pour réussir, pour que ce soit mieux pour la société, tu dois faire des études et t’intégrer dans la société. Du coup eux vont le faire et ne même pas se demander ce qui leur ferait plaisir ou quoi que ce soit. Il faut que ça marche pour la société, parce que si ça marche pour elle, ça marche pour toi.
A : Les artistes bobo là-bas ça existe pas trop. (rires) Il n’y a pas de Strasbourg-Saint-Denis là-bas.
C : D’ailleurs c’est fou parce que les artistes qu’on a pu rencontrer je trouve que ce sont des personnes encore plus fortes car je ne sais pas comment ils font vis-à-vis du regard des autres, parce que c’est quand même un rêve pour la plupart des coréens d’être marié, d’avoir des enfants et de travailler dans un bureau ou dans une grosse compagnie. Quand tu sors de ce cercle, on ne sait pas comment ça se passe exactement mais c’est vrai que c’est intéressant…
A : On aura peut-être la réponse la prochaine fois qu’on ira en Corée. (rires)
Les temples :
C : C’est un temple avec toutes les maisons traditionnelles coréennes. Bon c’est une phrase qu’on aime bien ressortir parce que c’est marrant mais c’est vraiment entre tradition et modernité. (rires) C’est-à-dire que les maisons traditionnelles qui s’appellent les hanok, il y en a un peu partout, il y a un quartier qui s’appelle Bukchon qui est très connu parce que c’est le quartier des hanok. C’est là que la plupart des séries drama coréennes sont tournées, avec les chevaliers et tout ça. Puis d’un seul coup, il y a des buildings.
A: T’es dans Blade Runner quoi !
C : Ça n’a pas de sens et c’est ce qui fait son charme. C’est une ville qui, d’un quartier à l’autre, te surprend !
A: Ils aiment les hauts buildings (rires), il y en a des bien plus hauts que la Tour Eiffel, c’est très impressionnant !
C : Pour le temple, ce qu’on peut dire c’est qu’ils sont bouddhistes, mais il y a de plus en plus de catholiques en Corée.
A : À chaque fois qu’il y a une église ils mettent un crucifix avec des néons, tu as l’impression qu’il y a Justice partout là-bas, c’est trop classe ! C’est la ville de Justice, c’est vraiment trop stylé. (rires).
C : En gros notre rapport au catholicisme en France c’est les belles églises etc., alors qu’en Corée ils n’ont pas ces belles églises, alors ils font des buildings avec des croix. Quand tu rentres dans le building l’église va être au troisième étage par exemple, le premier ça peut être une salle d’escalade et le quatrième un bar. C’est vraiment fun. Et le bouddhisme, c’est plutôt une philosophie de vie qu’une religion. Certains vont au temple par tradition et sont catholiques. Ce temple-ci est l’un des plus beaux de Corée pour moi ; dans le sud il y a Wohom Sam et c’est un temple au beau milieu d’un quartier de buildings. Toutes les lanternes que l’on voit sur la photo correspondent à une prière, un souhait pour l’année. Les gens arrivent, paient et choisissent leur lanterne, sa couleur et son emplacement. Il y a une chose à savoir sur les temples, c’est que tous en Corée ont la même couleur. C’est toujours les mêmes couleurs et les mêmes peintures parce qu’ils ont été restaurés après l’occupation japonaise. Les peintures sont sublimes parce qu’elles n’ont que 70 ans. Il y a plein de temples et ils se ressemblent tous, on dirait les mêmes. Certains sont plus beaux parce qu’ils sont plus grands ou parce qu’ils ont des défenseurs de temples, deux grandes statues à l’entrée. À Huaomsa il y en a et c’est pour ça que c’est l’un des temples les plus beaux de Corée.
Les Magasins :
Alex : Moi je suis pas très magasins, avec des babioles etc., mais là il y avait un sac poussin et entre nous ça a tout de suite matché donc je l’ai pris et je me suis trimballé avec toute une après-midi. C’est un peu le paradis de la babiole, des petits trucs en plastique que tu achètes pour faire des cadeaux ou qui ne te serviront jamais. (rires)
Cassie : C’est vraiment le pays de la surconsommation. Nous on a WhatsApp, eux ont Line et K-Talk. C’est un peu comme WhatsApp sauf que les Coréens, si ce n’est pas mignon et s’il n’y a pas des emoji mignons ils n’en veulent pas.
Alex : Ils ont la culture du cute !
Cassie : C’est tellement énorme que Line et K-Talk ont des boutiques entières de goodies, des peluches, des sacs, à l’effigie des emoji qu’il y a dans l’application. Ces applications sont tellement huge qu’il y a une boutique en plein centre de New-York ! À la Station F à Paris, il y a aussi les bureaux de Line. C’est ouf, et tu peux t’imaginer que ces trucs mignons sont pour les gamins mais non, c’est pour tout le monde. Une vieille peut avoir un portable avec une coque avec des emoji mignons, un mec tout tatoué peut avoir des tatouages de chats mignons ! C’est génial parce que tu fais ce que tu veux en fait.
Alex : Mais je suis pas pour la surconsommation, quand même.
Cassie : Outre l’idée de la surconsommation, c’est cool qu’ils affirment un style qui leur est propre. En France on a beaucoup de codes sur la mode alors qu’en Corée on ne te regardera jamais bizarrement !
L’équipe :
A : On est très fier de notre équipe. Merci à notre équipe. On les trouve très beaux. (rires)
C : Charlotte est notre manageuse et Kevin a fait toutes les images, toutes les photos, il a aussi fait roadie pendant tout le séjour. C’était vraiment cool et je pense que si on doit faire une tournée seulement tous les deux avec Alex ce sera très cool, mais être entouré c’est vraiment plus facile dans le sens où il y a du matos à transporter etc. Quand on est public on ne se rend pas compte qu’il y a tout ça à transporter, des choses à organiser, les dates si on les a trouvées c’est grâce à Charlotte. C’est trop bien d’avoir pu avancer avec eux, parce qu’ils sont là depuis le début. Je pense qu’eux aussi ont kiffé participer à une tournée.
Charlotte Fever sera en DJ Set spécial Corée ce mercredi 10 Juillet au Motel. Vous pourrez retrouver leur playlist souvenir pour La Vague Parallèle ici.
Remerciement infini à Camille pour l’aide dans la retranscription.