En ce début d’année, DeLaurentis revient avec un nouvel album, Musicalism, où elle exprime avec soin son don de synesthésie.

Pour son nouveau projet, DeLaurentis a choisi de se concentrer sur la synesthésie, ce phénomène neurologique permettant d’associer plusieurs sens. Douée de cette capacité, la productrice fait également écho avec le nom de son album au mouvement artistique du même nom datant des années 1930, où les peintres considéraient les couleurs comme des vibrations sonores.
Dans cet album, chaque morceau apparaît comme une toile où serait dépeinte une multitude de teintes et de sentiments. L’utilisation de technologies de pointe pour la composition et l’enregistrement permet de livrer une expérience riche et immersive.
Telle une peintre, DeLaurentis débute avec White Opening, toile blanche expérimentale faisant figure d’introduction, liant nappes aériennes et beats intriguants. C’est d’ailleurs cette même part de mystère qui vit à travers Unbelievable Green. Les sonorités traduisent un certain sentiment de force, avec quelques côtés tribaux par moment, faisant ainsi résonner la puissance de l’univers forestier.
Après cela, I’m Just A Rose apparaît comme un ovni. La voix de l’artiste, combinée à un choeur, rythme une production électronique qui monte au fur et à mesure des secondes. La gravité semble s’inviter pour nous bercer avec tendresse avant que Supermassive Red vienne nous prendre à contrecourant. Les nappes synthétiques intimidantes faisant office d’introduction gagnent peu à peu en consistance pour nous amener vers un titre conquérant où les diverses textures se mêlent parfaitement pour délivrer un ensemble cohérent.
Sur ce projet, l’artiste apporte un soin particulier au travail de la profondeur, qui permet de prendre de la hauteur pour visualiser l’ensemble. Cela donne une nuance cinématographique aux morceaux et nous entraîne dans une autre dimension.
C’est ainsi qu’avec The Wooden House, en featuring avec Jay-Jay Johanson, le chant teinté d’espoir mêlé à une production calme et à la voix de DeLaurentis nous font voyager vers un lieu rêvé où tout paraît paisible. Mystic Blackwood reprend ce sentiment de sérénité avec une voix traînante et des synthés aériens. Le chant apparaît comme la retranscription de la beauté, avant que des touches électroniques viennent nous ramener à la réalité et qu’une explosion de textures prenne place.
Moins contemplative, Bluebird On a Dune nous fait danser. Les sonorités lumineuses et assez légères appellent le soleil et l’on peut sentir les rayons du soleil sur notre peau. Le morceau suivant, Golden Kids, apparaît comme un retour en enfance. Les voix enfantines se placent sur une production efficace. C’est ce même rythme entraînant que nous retrouvons sur Tangerine Land, où se mêlent voix hypnotiques et jeux de textures.
Dans Gone Colors, l’artiste utilise les voix comme un instrument à part entière. Posé sur des sonorités percutantes, le chant rebondit sur la toile en faisant des ricochets pour nous amener vers Purple Rhapsody. Ce morceau contemplatif, où le choeur nous enrobe, semble nous plonger dans les profondeurs, nous invitant ainsi à l’introspection.
Pour conclure, Musicalism est une explosion de couleurs reprenant tous les ingrédients qui font la réussite de ce projet. La montée en puissance progressive ponctuée de variations des boucles synthétiques laisse la place à une explosion de textures aussi bien vocales qu’instrumentales.
Cet album est d’ores et déjà l’un des projets de l’année. En liant avec brio arts sonores et visuels, DeLaurentis a su nous immerger dans son univers riche et coloré.
Découvrir Musicalism :