Destuction of Form : valeur SURE

SURE est une certitude. Un trio français qui en impose. A l’heure où la darkwave est souvent réduite à des usages de bandes-sons bricolées voire carrément formatées pour TikTok, SURE fait partie des groupes dans le genre coureurs de fond. Signé chez les Nantais de Frozen Records, Destruction of Form est le deuxième opus des gars SURE.

Choose Innocence qui ouvre l’album pose les bases d’une indus puissante qui pourrait rappeler le geste musical radical d’un disparu que l’on aime beaucoup ici : Luis Vasquez (aka The Soft Moon). La noirceur au cœur, on remue la tête, on prend ses marques et on s’éclate sur le dancefloor. La voix de Gregory Hoepffner qui part dans les aigus vous surprendra !

Dans sa droite lignée, plus mélodique, Paper planes se charge d’apporter un peu plus de lumière. Son synthé tranchant, sa tension lui confèrent un environnement plus confortable, accessible. Moins dansant, Paper planes brille et s’ouvre sur son monde. L’inspiration Depeche Mode n’est pas loin.

Quand un peu plus haut on faisait mention de The Soft Moon, on se surprend à trouver un titre qui fait office de point commun dans son appellation : Deeper. Avec ses deux prédécesseuses, on finirait par croire qu’il s’agit d’un triptyque sonore. Deeper sonne comme une valse indus où les fantômes se donnent à cœur joie. Puissante, SURE replonge dans la noirceur de Choose Innocence et lui offre une conclusion.

Notre porte d’entrée à l’album a été positionnée ici : Keep on living. SURE sait jouer avec les rythmiques et s’amuse des différents tempos pour monter progressivement en puissance. Plus mélancolique que les précédentes, Keep on living est plus douce dans son approche non moins dynamique.

A mi-parcours de l’album, imprévisible, Après la nuit est un duo avec les Bretons de FANGE. Exit les synthés, les boîtes à rythmes et vive la guitare acoustique. Le chant – encore que ça s’inscrirait plus dans le registre de la récitation – se fait plus grave voire brutal. Si le duo fonctionne bien, on s’interroge sur la décision de son placement sur l’album.

Des percussions introductives presque tribales, désespéré, Swaying s’avère moins dansant que les précédents morceaux mais se démarque en installant une ambiance très cinématographique. Des paysages de forêt, des flammes, quelque chose de profondément terrible se crée mentalement.

C’est avec Belong to the past que SURE jouait sur le catastrophisme dans leur clip que l’on vous repartage ici pour l’occasion. Plus mélancolique, elle laisse revenir la lumière s’infiltrer avec ses synthés aux textures plus légères.  

Secret revient dans l’indus avec une percussion que l’on serait tenté de qualifier de mécanique tant pour son aspect répétitif que sa sonorité. Secret agit comme une transition instrumentale. Mais c’est quand le morceau prend fin que l’on comprend qu’il s’agit d’un interlude à Sleep demon qui joue sur une voix distancée. Ce qui n’empêche pas le morceau d’être tonitruant, on imagine un live envahi par les stroboscopes.

Et la conclusion de l’album prend le titre éponyme Destruction of Form. Pour l’occasion, SURE est allé inviter Diane Pellotieri (Pencey Sloe) pour se reposer sur un tempo plus lent dans une ambiance plus grandiose, moins froide.

Avec Destruction of Form, SURE bouscule les codes sans rester sur une rythmique répétitive. Le trio flirte avec différentes ambiances aussi noires que lumineuses pour mieux surprendre. SURE ne se prive pas d’un plaisir obscur où la radicalité introductive se fond progressivement dans des rythmiques plus mélancoliques et des morceaux plus mélodiques. On recommande le disque aux fans de The Soft Moon et NIИ. Après quelques dates avec la productrice SIERRA, SURE continue d’être sur les routes, s’ils croisent le chemin d’Halo’s Eve, certains devraient prendre bonne note.

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