Papillons : dans le ventre de TERRIER

Naissance avait percuté nos cœurs. La langue de TERRIER n’a pas fini de se délier. Les traits de l’adolescent se distordent, ondulent pour devenir ceux d’un adulte. Cette métamorphose prend forme sur un nouvel EP très attendu : Papillons. Un nouveau court objet sonore qui abrite 6 nouvelles tranches de vie.

Couverture de l'EP Papillons de Terrier

Celui qu’on surnomme affectueusement le kiddo vendéen finit toujours par sortir de son trou. David avait donné un avant-goût de ce qui deviendra Papillons lors de son concert au Pop Up du Label. Ce soir-là, il a pris des risques qu’il n’aurait peut-être pas perçu comme maîtrisés. Le garçon n’a pas à rougir, c’était déjà bien puissant en concert. Posé en studio, c’est ce qu’on qualifie d’une réussite, une belle transformation.

Le nouvel objet sonore de TERRIER s’ouvre avec Le feu. On s’attache terriblement à ce refrain « J’ai vu le feu se battre / Ne voulant rien effacer ». Métaphore dont on serait bien curieux de connaître la signification. Une chose est sûre, ce feu-là est encore très ancré à l’intérieur, on l’apparente à un souvenir qui persiste.

Equipe qui prend la suite donne la part belle à la basse bien tranchante. Tel un coach, TERRIER scande ses meilleurs conseils d’ami. Une ode à l’amitié, sentiment honorable à partir du moment où chacun se respecte,. Hommage à la force collective et à celle d’accepter les coups bas. Lui-même le dit : « Parions dans le risque, nous grandirons à l’avenir quitte à s’abimer ».

Toujours teinté d’une certaine vision nostalgique, Encore c’est le souvenir joyeux mine de rien. Le voyage vers l’avant où ce qu’il y a derrière n’est pour autant pas négligeable. Mais il « arrive à tout quitter cette fois ». Il faudra prendre le temps pour. Il y a quelques semaines on vous parlait de son clip, le tambour de la machine à laver pour rincer, essorer les souvenirs et garder les meilleurs. Une fois de plus, TERRIER signe un refrain entêtant, efficace.

C’était le petit premier dévoilé avec son synthé qui nous transporterait presque sur des terres jamaïcaines, c’est Cendrier. TERRIER se réconcilie avec lui-même pour mieux recevoir l’affection des autres qu’il mérite amplement.

Quand on a découvert le titre, on a pensé à Tomasi. Pas tant pour la mélodie, mais pour son titre. Les deux garçons se connaissent et heureusement, aucune rivalité. J’ai plus peur est une chanson qui lui a été offerte par Elodie Charmensat (Ojos). Une chanson douce-amère qui traite autant d’un amour naissant que d’une rupture. Le tempo est plus lent, la chanson se révèle profonde.

La chanson qui donne son titre à l’EP Papillons officie comme conclusion. Et sans mentir, c’est notre petite préférée. Avec son intro aux claviers, elle répond aux deux parties si intimes de Naissance du premier EP. Elles font partie des chansons où il se met à nu avec sa voix rauque, c’est froid comme un hiver mais c’est d’une beauté, vous ne serez pas déçus.  

Papillons a un véritable lien de parenté avec son aîné Naissance. Quitter la chrysalide n’est pas chose aisée, TERRIER veut poser ses bons mots dessus avec son franc parlé qu’on lui connait. S’il navigue encore entre les genres musicaux c’est pour mieux montrer qu’il n’est pas prêt de s’enfermer – si ce n’est dans sa chambre -. Quand il sort c’est que notre kiddo vendéen national a des choses à défendre et avec lui, on regardera le feu se battre.

A lire aussi :
> La chronique de Naissance
> L’interview de TERRIER
> Le portfolio de son concert au Pop Up du Label

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