L’espoir ne devrait jamais disparaître ; c’est ce que semble vouloir nous dire Adrien Casalis au travers de son projet VIMALA. Avec son nouvel EP HOPE, il explore les doux tumultes de l’adolescence, il se souvient, dépeint, tente de ne pas succomber à la terrible mélancolie qui émane de ces moments passés. Cette mélancolie qui se cache toujours où on ne l’attend pas, le fond d’un tiroir ou l’effluve d’un sentiment évaporé, et vient nous frapper en plein cœur. Au final, HOPE EP c’est tout cela, une cartographie d’un cœur qui doit continuer de battre, même lorsqu’il est frappé par les orages de la raison.
Adrien Casalis revient avec un nouvel EP sous son projet VIMALA, intitulé HOPE EP. Un court-format de 5 pistes, d’une densité extraordinaire. Musique électronique crépusculaire, insondable aux premiers abords, et pourtant si perméable lorsque, possédés par les rythmes qu’il y développe, nos corps et nos esprits s’y abandonnent dans une communion nébuleuse.
En premier lieu, Ouverture nous plonge dans un univers électronique sombre et dansant. Les nappes de synthétiseurs se propagent tout autour de nous ; fermez les yeux, laissez-vous porter. Tout devient sphérique autour de corps vacillants, il n’y a plus que ce kick enivrant qui frappe au creux de la poitrine. Les motifs musicaux s’entremêlent et nous voilà pris dans les rets de ce nouvel univers qui s’est ouvert tel une brèche.
À la suite de cette ouverture, c’est le single How Good qui vient défier nos sens. La voix nous englobe totalement et la guitare se fait reine face aux synthés. Morceau plus solaire, organique, qui raconte l’histoire d’une rencontre, le réconfort d’une voix, celle qui nous ramène à la réalité lorsque nous nous sommes égarés. Accompagné d’un clip étourdissant, tourné entièrement en 16mm, comme un souvenir de vacances hypnotisant, coloré, hallucinatoire. Nous y suivons les déambulations d’un garçon et d’une fille dans Paris, souvenirs éclatants de lumières saturées, celles des néons de la ville qui ne dort jamais, celle des nuits blanches perdues dans la nuit noire.
Sur Fact, les synthés reprennent d’ores et déjà leurs droits. La guitare se fait en effet plus discrète, les motifs musicaux se répètent mais sont en constante évolution, les textures bourgeonnent. La voix est toujours là, spectrale, irréelle. Le soleil monte encore un peu plus haut dans nos esprits, vient mieux définir le contour des ombres qui se meuvent autour. L’Autre, l’importance primordiale de l’Autre dans nos existences, c’est sur cela que porte Fact : quelques mots adressés à cet Autre, en quatre vers d’une poésie sincère et sans ambages. Un merci, un appel à rester, une ode à la rencontre.
» You’re all I need, deep in my bones
You help and feed, me and my soul
You catch me all and blow them all
You’re all I need, to run to seed «
Paroles de Fact par VIMALA
La douce lueur qui s’est créée sur les deux précédents titres imprègne le morceau éponyme, Hope. La voix s’est éteinte, la pensée s’échappe afin que le corps puisse s’exprimer à son tour sur cette piste doucement dansante. Le beat inébriant et les nappes éthérées donnent le sentiment de flotter dans une sorte de béatitude réconfortante. L’espoir est là, il n’y avait rien à dire, parfois les mots sont superflus.
Là-dessus, The Wall vient, tel un éclat, de cette voix brisée, tout recouvrir d’une fine poussière de verre. Irradiant l’espace, derniers élans de nos corps chatoyant sous l’éclat du crépuscule. Sur ce morceau, VIMALA « dépeint la face cachée de ces instants passés, les difficultés à surmonter ses peurs et la mélancolie de l’enfance », selon ses mots. Face à la lente agonie du jour, l’espoir lui, reste, tel un phare dans la nuit, pour fondre les ombres de nos peurs dans la lumière.
Au final plus auroral que crépusculaire, on ressort de ce voyage avec les batteries rechargées. Comme si les percées électroniques avaient aspiré la brume ténébreuse de nos têtes, pour y laisser une rosée délicate, sur fond de ciel doré. La nuit s’efface enfin, l’espoir renaît comme le soleil qui réchauffe déjà la courbe de l’horizon. Avec HOPE EP, VIMALA nous démontre une fois de plus que la musique a un pouvoir merveilleux. Elle nous permet de partager nos craintes, nos souvenirs, nos espoirs, celui de faire danser pour oublier, celui de sonder pour se souvenir. Dans l’ensemble, Adrien Casalis nous a offert un disque puissant, fort d’une impeccable cohérence et d’une sensibilité authentique et humaine, portée par des machines parfaitement bien exploitées.