Ce 20 janvier a marqué la sortie du premier album studio de Cosmopaark et ce que nous pouvons dire, c’est que ce projet est une réussite. Dix titres envoûtants et mélodieux, qui nous donnent ce que le groupe avait envie de nous transmettre à travers des harmonies mêlant douceur et puissance.
Cela fait quelques années que Cosmopaark a fait son apparition dans le paysage musical. Natif de Bordeaux, le groupe s’est construit une bonne image dans la scène rock indépendante, avec la parution d’un premier EP en 2019, Sunflower, un cinq titres qui a démontré leur talent. Cet EP est suivi, quelques temps plus tard, d’un second projet sorti en 2022, réalisé en collaboration avec Siz. Il est donc plus que logique qu’après ces projets musicaux, la prochaine étape soit le premier album.
Nous avons pu avoir deux extraits de cet album quelques temps auparavant avec Haunted House, sorti le 31 octobre 2022 et Can’t Wait, le 14 décembre de la même année. Après une brève mais interminable attente, l’album nous est enfin accessible.
and I can’t breathe enough est un projet très bien réalisé, qui offre un hommage au Shoegaze de My Bloody Valentine ou de Slowdive d’où le groupe tient son inspiration. Nous ressentons leur passion et leur amour pour ce courant musical. Cosmopaark perpétue la beauté et la satisfaction que nous procure le Shoegaze, tout en y apportant leur univers personnel et des touches de sonorité Dream Pop.
Il est néanmoins laborieux de parler en détail de cet album puisqu’en effet, il fait partie de ces projets à prendre dans leur entièreté, c’est-à-dire proposant une œuvre musicale où chaque titre est indissociable des autres. Chaque morceau possède, certes, une âme et une histoire différente, mais celles-ci font sens seulement lorsque le projet est consommé dans sa globalité.
Comme affirmé plus tôt, les morceaux peuvent être ressentis avec nostalgie. Il est très agréable de pouvoir écouter une musique si riche et généreuse émotionnellement parlant. and I can’t breathe enough nous fait réellement parvenir des moments de nostalgie, où chacun peut se remémorer un souvenir important de son passé : une personne ou un lieu qui retranscrit une sorte de dichotomie en nous. C’est-à-dire une sensation mélancolique créée par le rappel de moments forts, mais qui procure un effet de bien-être indescriptible, comme si, pour obtenir cette béatitude, nous devions passer par des moments de désenchantement. En ce sens, le Shoegaze est l’un des seuls genres musicaux à nous offrir ceci et Cosmopaark l’a parfaitement compris.
Les titres comme Concrete Plans, Can’t Wait, Backseat et Not Fixed offrent chacun cette antinomie : des couplets calmes et mélodieux avec des refrains apparaissant de manière brute et intense, comme pour briser cet apaisement. Globalement, les morceaux du projet sont construits sur ce contraste de sonorités. Sorry et Big Boy sont dans une démarche similaire, avec néanmoins leurs particularités. Cette fois-ci, il ne s’agit non pas de cassure dans la mélodie, mais de montée en puissance, en commençant par de mêmes notes reposantes et suaves, qui vont petit à petit évoluer pour atteindre une explosion de sonorités digne des refrains bruts et intenses, comme cités plus tôt dans ce paragraphe.
D’autres morceaux brillent également de par leur particularisme. De Haunted House ressort quelque chose de légèrement plus pop. C’est indescriptible, cela vient purement à l’écoute des mélodies et de la rythmique, qui se rapprochent de quelque chose de plus dynamique et de plus frais. Par la suite, nous passons par un son plus planant dans son ressenti avec Suffocating, qui fait montre de plus d’insistance, avec un effet d’écho sur la voix et les instruments. C’est ainsi que nous arrivons sur les deux titres les plus marquants de and I can’t breathe enough : Far et Try. En écoutant ces morceaux, c’est un grand voyage intense et personnel que nous entamons. Ces deux titres sont la représentation de tout ce qu’il y a de beau et de positif sur ce que la musique, en l’occurrence le Shoegaze, peut amener aux gens. Toutes les personnes sensibles à ces sonorités ne resterons pas de marbre face à ces mélodies qui offrent une retranscription purement introspective de moments personnels de nos vies, ce qui, en un sens, offrira un point en commun à tout le monde : comment notre cœur fait ressurgir des émotions passées.
C’est un projet émotionnellement fort, pour qui veut bien s’y plonger sincèrement. Nous vous invitons grandement, si ce n’est déjà fait, à prendre un moment aujourd’hui, cette semaine, ce mois-ci ou même cette année pour vous laisser transporter par ce beau projet et à, pourquoi pas, découvrir un courant musical inédit pour vous. Si, comme nous, vous avez apprécié and I can’t breathe enough, il nous tarde désormais de pouvoir redécouvrir ces morceaux en live. Le groupe commencera une tournée en France et en Belgique à partir du 26 janvier. Un grand et un sincère bravo à Cosmopaark, ce premier album est une réussite.