7 ans après Shelter, les Belges de Dan San sont de retour avec un nouvel album du doux nom de Grand Salon. Sans tout chambouler, la folk du groupe prend de nouveaux accents bienvenus.
Photo de couverture : Gilles Dewalque
Pas forcément simple de parler de folk mélancolique alors que les beaux jours reviennent. Et pourtant, en présentant leur nouvel opus au milieu du printemps, ils nous prouvent que leur musique peut aussi bien accompagner l’arrivée de l’été que le dernier tube qui caracole en tête du hit-parade. Quand on prend quelques minutes pour y réfléchir, Grand Salon représente finalement bien la douceur d’une matinée fraîche après une longue période de chaleur.
Si plusieurs années séparent ce nouvel album de son prédécesseur, on peut se dire qu’au moins l’équipe originaire de Liège ne s’est pas perdue en chemin. Si des touches de sonorités nouvelles s’incorporent délicatement et avec justesse aux différents morceaux, on retrouve bien la noblesse et la grandeur qui ont fait le style de la folk façon Dan San. On pense par exemple à Dear Friend, dans le plus pur style de révérence majestueuse, là où No One in The House introduit une facette plus électronique mais qui sied parfaitement à la cohérence de l’album. Son arpeggio d’introduction est d’ailleurs l’un des moments magiques de cette opus, et sera peut-être même la signature, le souvenir que l’on conservera de cet album à l’avenir.
Parmi les moments qui nous ont marqué, on trouve également Awake, plage d’ouverture du disque. Sa construction et ses arrangement ont un petit quelque chose de Metronomy, peut-être dans le traitement de la basse ou des arrangements. Elle évoque des souvenirs grandiloquents, d’une fierté ou d’un accomplissement personnel que l’on a eu la chance de partager avec d’autres êtres aimés, rendant le tout d’autant plus important à chérir. Elle amène même un sentiment de reconnaissance et de gratitude. On se retrouverait presque à remercier la vie de nous permettre de l’écouter. Vous l’aurez compris, il s’agit là de notre coup de coeur de l’album.
Cet opus nous emmène avec lui, pour prendre le temps de respirer à un moment où tout va vite. Ces morceaux sont une bouffée d’air à celui ou celle qui a besoin d’un pas de côté, de prendre la tangente ou faire l’école buissonnière même quelques minutes simplement. Les quelques morceaux instrumentaux qui rythment l’écoute illustrent parfaitement la possibilité de s’ouvrir aux vents, laisser tomber les soucis et de se souvenir qu’en chacun·e sommeille la capacité de partir à l’aventure. Et ce, tout en douceur et douze titres qui nous rappellent à ces amours folk. L’attente fut longue mais elle en valait le coup, merci Dan San.