What Happened To The Beach?, la libération de Declan McKenna

Alors que son deuxième album nous avait marqué en 2020, Declan McKenna revient avec un nouveau projet, What Happened To The Beach ?, emprunt d’une lumière intense et d’une légèreté nouvelle.

Crédit photo : Henry Pearce

Presque quatre ans après Zeros, le britannique nous a dévoilé un nouvel album écrit loin de chez lui, à Los Angeles en compagnie de Gianluca Buccellati (connu notamment pour ses collaborations avec Lana Del Rey ou encore Arlo Parks). L’élaboration de ce projet sous le soleil californien semble avoir déteint sur la musique de l’artiste, nous proposant ainsi 16 titres dont l’efficacité musicale égale leur rayonnement lumineux.

Dès l’introduction, avec Mystery Planet Pt1, Declan McKenna nous fait changer de monde avec des sonorités rétro et une voix indistincte, qui semble s’éloigner. La guitare claire de WOBBLE, mêlée à un rythme calme, nous accueille doucement dans cet environnement où l’artiste semble quelque peu déboussolé. Une fois acclimaté, Elevator Hum nous offre une bouffée d’air. Ce morceau sent le soleil et l’artiste clame son envie d’être libre et heureux. Les sonorités analogiques viennent compléter à merveille les diverses guitares.

Puis vient I Write The News, titre percutant décrivant l’influence des médias et l’enchaînement lié. La voix n’est presque pas chantée, l’alliance entre la guitare et les percussions étant d’une certaine puissance. Dans un autre registre, Sympathy, qui semble assez simple dans sa conception mais qui est d’une efficacité redoutable, offre une lumière et une légèreté particulières. Le rythme entraînant posé grâce à un synthé et à des sonorités rétro nous fait voyager de l’autre côté de la planète jusqu’à Mulholland Drive. Mulholland’s Dinner and Wine réunit tous les ingrédients pour être un tube entêtant. Son message décalé, à l’image de la perception de Los Angeles par Declan, allié à cette instrumentation ne quitte plus nos oreilles depuis sa première écoute.

Breath Of Light, avec son introduction plus analogique, vient nous rappeler notre origine extérieure à cet environnement. L’ambiance très rétro, alliée aux effets sur la voix nous donnent l’impression qu’un extraterrestre s’y est glissé. Mystery Planet Pt2 rappelle dans une sorte de zapping que LA est l’endroit où l’artiste est censé prendre soin de soi, avant que Nothing Works célèbre le fait d’être soi-même. Ces quatre minutes énergiques ponctuées d’un rythme effréné nous empêchent de reprendre notre souffle. Le son sature presque, comme si toutes ces questions existentielles arrivaient à leur fin.

Après cette danse frénétique, Declan McKenna nous offre un court interlude avec It Takes 4, comme s’il nous disait que ces tergiversations avaient pris fin après quatre ans, soit la période existante entre ses deux projets. Fier d’en être sorti, il semble leur porter un coup et les chasser violemment avec The Phantom Buzz (Kick In), titre intense très rock où coexistent guitares électriques et batterie.

Plus calmes, les deux morceaux suivants Honest Test et Mezzanine témoignent de la hauteur prise par l’artiste et du fait qu’une partie de lui est maintenant inaccessible au monde extérieur.

Pour clore ce chapitre, l’artiste nous soumet un dernier titre, It’s an act, qui tranche avec le reste de l’album. Très calmes, ces cinq minutes apparaissent comme très personnelles et font écho à sa santé mentale malmenée depuis sa percée dans le monde de la musique. Le britannique nous dit son difficile retour à la réalité et sa difficulté à chanter des chansons heureuses tout en étant seul. Avec Mystery Planet Pt3, faisant figure d’outro, il semble abandonner son ancien environnement toxique pour se plonger pleinement dans cette nouvelle planète mystérieuse, lumineuse et légère.

Declan McKenna partage dans ce nouvel album son expérience passée et son cheminement dans sa quête du bonheur. Avec une écriture plus épurée et une instrumentation toujours aussi efficace, il semble avoir trouvé les ingrédients pour se libérer et se faire plaisir.