It’s Brighton baby ! Entre deux scènes et entre mille tournées, Ditz a finalement réussi à s’accorder l’instant d’un souffle pour construire Never Exhale, leur second opus, enregistré aux studios Holy Mountain à Londres. Malgré un chemin semé d’embûches lors de son élaboration, les artistes nous montrent que, finalement, le studio c’est easy-peasy tout autant que les lives, extrêmement qualitatifs, et pour lesquels leur renommée les précède.
Ditz existe depuis 9 ans maintenant et est composé de Cal Francis (voix), Caleb Remnant (basse), Anton Mocock (guitare), Jack Looker (guitare) et enfin Sam Evans (batterie).
Asphyxie.
Comme un air d’urgence dans le titre de cet album. Never Exhale se veut l’expression d’une vie à 1 000 à l’heure où chaque minute dure une nano seconde et où la vie bat son plein. Cet album studio, c’est leur deuxième. Ditz n’est pas un groupe performer des studios. Ditz s’incarne et se déploie en live. Le groupe s’attèle à faire exister leurs compositions avec le public.
Ainsi, les peintures sonores évoluent, muent, mais toujours dans un fracas post-punk digne de cette scène de Brighton d’où sortent les nombreuses moutures les plus électrisantes de ces dernières années. On pense notamment à Idles dont les musiciens·nes sont les protégé·e·s ou encore les Lambrini Girls, Squid et bien d’autres encore.
Des artisan·e·s de la scène.
Quoiqu’il en soit, c’est donc sur scène que nos artistes façonnent leurs albums : la scène c’est l’école de la musique. Dans tous les cas, le groupe avale des kilomètres et enchaîne les tournées. Quel temps reste-t-il pour le studio ? L’enregistrement de Never Exhale n’était pas gagné et n’a failli pas se faire puisque Ditz a préféré la tournée avec leurs copains d’Idles (ça se comprend !).
Cet album, vous l’entendrez chez vous, installé dans votre fauteuil bien gentiment. Cependant, ne vous préparez pas à un copier-coller si vous allez les entendre en live. Ce sera très certainement vraiment différent. La musique chez Ditz les accompagne et suit les fluctuations de leur vie. Un concert de Ditz, c’est assez unique et assez rare. On vous assure que le jeu en vaut la chandelle.
crédit photo Pedro Takahashi
Profusion de magie.
Du côté des morceaux, Never Exhale lance V70, une introduction lente et progressive marquée. Ce démarrage constitue peut-être le temps de pause du groupe, une façon de reprendre des forces, de remettre de l’oxygène là où il faut, avant l’hyperactivité, avant l’hyper asphyxie puisque tout ce qui suit va férocement s’enchaîner.
Petit à petit, la guitare s’incruste comme une sorte de ponctuation dans le morceau. Elle devient de plus en plus prégnante et la distorsion se crée pour occuper tout l’espace.
Des morceaux déjà cultes.
On retrouve en suivant les deux titres dévoilés simultanément le 12 novembre dernier : Space/Smile et Taxi Man dont vous retrouverez notre chronique clip ici pour ce dernier. Ce sont des compositions déjà cultes puisqu’elles ont évidemment déjà été jouées sur scène, comme à l’habitude des artistes. Des petites bombes posées ça et là, l’air de rien. Et pourtant, elles ne sont vraiment pas passées inaperçues.
Never Exhale est une piscine de tubes dans laquelle on se noierait presque avec délectation comme avec Senor Siniestro : envoûtant, soigné et hypnotisant. On adore ce morceau.
Plaisir, puissance et addiction.
Il faut attendre l’ascension névrotique de la guitare sur Four pour sentir l’ivresse et l’attraction de ce morceau mais lorsqu’ils sont là, on se sent comme invincible. Puis, les instruments aspirent notre âme sur God On A Speed Dial avant de sombrer dans la noirceur, le vertige et la mort sur Smell Like Something Died In Here. Ce dernier possède un penchant très morbide et gothique qui nous a conquis.
Ensuite, on fait face à la dualité de 18 Wheeler qui démarre sur une sorte de colère contenue pour embrayer sur un déchaînement de passions. Cal Francis y clame : “I try alone” à de nombreuses reprises comme pour expulser une blessure intérieure.
The Body As A Structure est marqué par des tonalités dans les graves les plus lourds. Ça tombe bien, ce morceau en a sous le capot lorsqu’arrive la ritournelle. Un titre puissant dans lequel les artistes puisent toutes leurs forces. Puissant également émotionnellement. Un de nos titres préférés.
Enfin, britney clôture Never Exhale. Absolument fabuleux, assurément coldwave dans ses prémices, il vient mettre un point final à un album exaltant. 7’27 pour se dire au revoir et pour kiffer ensemble le plus longuement possible. Ditz nous comble sur du live mais Ditz nous comble aussi avec ce second album studio. On a hâte de les retrouver à La Maroquinerie le 1er mars prochain !