Le trio nantais [OHM] sortira le 25 novembre prochain son premier album, Of Hymns and Mountains. Nous vous le dévoilons en exclusivité sur La Face B dès aujourd’hui. Entre noise et soul, les musiciens construisent un disque singulier et sensible, qui effleure la fragilité de ce monde.
Il y a dans la musique de [OHM] ce je ne sais quoi de vivant et de douillet. Porté par la voix de Neige, le trio nous emporte, d’un morceau à l’autre, sans jamais nous perdre. Accords fuzz et percussions soutenant le tout, on s’en prend définitivement plein la tête.
À la guitare et à la batterie, il y a deux frères, Théo Brachet et Anton Brachet. Pierre angulaire du projet, Neige, muni de sa basse, apporte la finesse d’un grain de voix particulier. Tessiture qui lui permet de s’amuser et de passer d’une énergie nerveuse à la douceur d’une ballade. Il est bon de souligner qu’il possède à côté un projet personnel, qu’il mène en son nom et dont l’album, Colors In The Backyard, est sorti le 23 septembre 2022.
Deux ans après Drawning, leur premier EP, les musiciens récidivent avec Of Hymns and Mountains. 9 titres dont se dégagent l’éco-anxiété, les angoisses de la relation à l’autre, mais aussi et surtout l’espoir que tout ceci s’apaise. Et finalement, trouver par le biais de la musique une manière réconfortante de vivre, simplement.
La composition, fidèle à cette dualité, se fait par strates. Tout d’abord dans un studio de répétition nantais lorsqu’il fallait redonner du sens à la musique après une mise à l’arrêt forcée. Puis dans la quiétude d’un studio d’enregistrement à la campagne. Havre de paix, construit par le trio, loin de la ville et du stress sous-jacent.
3’39 » Love en guise d’ouverture (clip chroniqué ici) pour flanquer une bonne dérouillée instantanément. On y parle de sentiments sous fond d’explosions mélodiques. Ça ne s’arrête jamais. Alors, on en redemande. Et Shell, nous en donne.
Puis, surgit Fault & Onus, qu’on n’a pas vu venir et qu’on n’attendait pas. Indéniablement, le blues est parmi nous. Les racines du trio, bien présentes, se mélangent à des influences plus récentes telles qu’All Them Witches ou encore Graveyard. Des chœurs féminins accompagnent la voix de Neige, qui nous susurre finalement « They’ll do nothing / they’ll do nothing for us all / They don’t hear the messages we leave at the door / We gotta do things by ourselves now ». La basse, pose les bases, tandis que les deux frères font s’entremêler guitare et batterie, dans un duo revigorant et enivrant.
Alors, jaillit Carry That Gun, un titre heavy, pour les amoureux et amoureuses des riffs sauvages tandis qu’Only The End satisfera celles et ceux qui ont besoin de la volupté d’une note solitaire et d’une basse omniprésente. On retrouve les chœurs féminins, et la voix gracile et émouvante de Neige. « I don’t need it/ I don’t need to vanish calmly ».
[OHM] s’ingénie à brouiller les pistes. Tandis qu’Hymn for Centuries débutait paisiblement, le rythme s’intensifie au fur et à mesure que le trio avance, à l’unisson. Car ils sont toujours trois, quoi qu’il arrive, entre la violence des riffs et la retenue des mots, se cherchant toujours et s’appuyant, tantôt sur les graves, tantôt sur les aigus. En live, les musiciens se regardent sans cesse. Car à la recherche de cette connexion, qu’ils possèdent et qui leur permet de pouvoir improviser et réinterpréter à l’infini les morceaux. Ils sont ensemble, et c’est indéniable.
The Greener Mountain et Golden Aspirin se lient jusqu’à la liesse. Neige, entre détresse et caresse, crie ses pensées. Et sur ce dernier, les accords se font fiévreux, à la limite du doom.
Finalement, Where Water Falls Down se dévoile. Ultime morceau, ultime révélation. Neige décrit les combats perdus et ceux qu’il reste à mener pour vivre les choses profondément afin de ne jamais perdre son regard contemplatif sur les choses et sur le monde. Quelques phrases jetées, avant que sa voix ne se brise et que les instruments se réveillent. On sent l’urgence, celle de la nécessité d’être, et de créer, s’il n’existe pas encore, le monde que l’on souhaite.
[OHM] déploie ainsi au fil des titres une palette sonore riche et variée, oscillant constamment entre le rock et la soul qui les ont fait grandir, et les courants noise et punk de leur époque. Neige pare chacun des morceaux de sa voix chaude, tandis que les frères Brachet ajustent incessamment guitare et batterie, pour sonner toujours plus juste. Of Hymns and Mountains se caractérise par sa montée vertigineuse, vers sa quête de lendemains meilleurs. Là où la noirceur de notre temps n’a plus vraiment sa place. Magnifique.
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