(EXCLU) Immersion hallucinée au sein de la Sitcom de BBCC

Iels s’appellent BBCC (acronyme de BangBangCockCock, donc PanPanCulCul en français) et le 16 juin prochain, iels sortiront leur nouvel album, Michael. Une pépite hallucinée, entre new age et krautrock, attendue sur le label October Tone (La Houle). En attendant, les Strasbourgeois.e.s dévoilent en exclusivité sur La Face B leur nouveau single : Sitcom. L’histoire abracadabrante d’une famille un peu zinzin, de Michael la grosse tête et d’un détective aux allures de Columbo.

Des gestes saccadés, répétés. Une famille semblant tout droit sortie d’une maison en carton pâte digne d’une publicité des années 90. Une voix qui scande instantanément : « I need my pills ». Welcome dans l’univers loufoque des membres Spencer.

BBCC semblent rire de tout, et surtout d’elleux-mêmes. Avec Sitcom, réalisé par Laura Sifi, on plonge dans le méta du méta. L’adolescente lit La société du spectacle de Guy Debord tandis que son amoureux la regarde langoureusement, guitare à la main. Lire n’est peut-être pas le mot adéquat. Car de la fille au père, en passant par la mère et la grand-mère, chacun.e fait semblant, singeant alors des comportements quotidiens. Finalement, la forme sans le fond.

Dans la cuisine, mamie boit du café qui n’existe pas, maman dresse la table aux plats invisibles tandis que papa ouvre la fenêtre à la vue obstruée. À terre, la gamelle (vide) d’un chien qu’on ne verra pas. Que se passe-t-il ? Il ne se passe rien, justement. Alors, le détective compte bien mener l’enquête et tirer cette affaire au clair. Quel mal étrange s’est emparé de cette famille ?

On ne sait pas trop mais la mention des pilules du bonheur semble supposer qu’iels sont tous… défoncé.e.s. Tandis que boîte à rythmes, synthés et autres joyeusetés gloubiboulgesques égayent nos oreilles, la pièce se tamise et se teinte de couleurs chaudes, entre le rose et le rouge. Maman caresse la plante verte, l’adolescente se prend pour le chien (qui n’est toujours pas là) en se frottant par terre tandis qu’une patate danse au milieu du salon. Tout va bien, vraiment. Car depuis Altered States Of Consciousness sorti en 2020, le groupe n’a pas changé. Toujours aussi timbré, toujours aussi créatif ! Au croisement entre Devo et Talking Heads, il construit des ambiances psychédéliques et des histoires à dormir debout.

Évidemment, Sitcom n’est que la partie émergée de l’objet sonore non identifié : un film-clip de 50 minutes qui raconte l’histoire des dix titres de l’album et de l’un des personnages (Michael) ! En effet, les plus averti.e.s auront remarqué que l’histoire se déroule sur un plateau télévisé (le titre du morceau donnait des indices quand même), où on découvre progressivement le public, subjugué, tandis que la famille est totalement perchée.

Pendant ce temps-là, le détective semble lui aussi être devenu atteint de cette crise de paralysie aiguë, ouvrant et fermant la porte d’entrée, de manière continue. À l’embrasure se tient le fameux Michael. Michael la grosse tête. Celui qui porte le nom de l’album. Et honnêtement, vous n’êtes pas prêt.e.s pour cette rafale de zinzinerie, où les synthés se déploient sur des mots aussi affûtés que siphonnés. Où la voix masculine se fait tantôt doucereuse tantôt metalleuse. Un album qu’on souhaiterait déjà découvrir en live. Afin de vérifier s’iels sont aussi allumé.e.s sur scène que dans leur canapé. 

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