On s’est tous un jour créé une « caparace ». Une protection contre le monde qui parfois nous protège… mais peut aussi nous détruire. Cette carapace est au cœur de The Knight, titre qui ouvre le nouvel EP de JOKO, I’ve never been good with words, et dont elle dévoile le clip aujourd’hui en exclusivité sur La Face B.

Qu’est ce qui fait une bonne chanson ? La production sans doute, l’interprétation aussi. Une bonne chanson peut divertir, émouvoir, faire sourire ou pleurer, elle peut facilement tirer sur les cordes faciles de nos sentiments à l’aide de petits trucs bien connus des uns et des autres.
Mais au fond, qu’est ce qui fait une grande chanson ? La frontière est mince, mais une grande chanson existe, pour nous, quand l’intime d’un artiste entre en résonance avec celui de son auditeur. C’est aussi ce qui fait l’intérêt de la musique, qu’elle touche tout un chacun de manière différente selon sa sensibilité.
Pour nous, il ne fait aucun doute que The Knight est une grande chanson, le genre de morceau qui nous bouleverse et nous laisse pantois. C’est le morceau qui ouvre le nouvel EP de JOKO et plus qu’un morceau, il se transforme en uppercut qui nous transporte avec force dans une nouvelle aventure.
Plus mature, plus humaine, presque crépusculaire, Iris nous entraîne dans un grand moment de vérité, celui où les mots soignent les maux, où la vérité prend la place sur la superficialité. Si le morceau est aussi un exemple de production, permettant à la voix stupéfiante de JOKO de prendre toute la place qu’il mérite, c’est surtout la sensation presque indécente de pénétrer dans l’âme de l’autrice qui nous perturbe.
The Knight c’est une porte ouverte sur ses pensées, et au final des choses que nous aussi on a tous pensé. Dealer avec le vide que l’on a en nous, celui qu’on a la sensation de ne jamais pouvoir remplir ni comprendre. Le regarder prendre trop de place et disrupter nos relations avec les autres, malgré les efforts, malgré les prières et les appels à l’aide.
Tout ça <,JOKO le raconte à la perfection, elle y met tout ce qu’il faut d’humain et de poésie, de tendresse et de douleur pour nous aider à comprendre nos larmes, à comprendre nos âmes. Le tout sur une instrumentalisation minimaliste, et pourtant puissante, qui suit les paroles à la trace comme un battement de cœur qui ne semblerait pas réussir à suivre les sentiments qui existent autour de lui. Et puis il y a ces voix, comme des échos, des fantômes présentes ici et là pour nous rappeler au monde qui nous entoure et que l’on cherche à atteindre.

Forcément, pour l’accompagner, JOKO ne pouvait laisser à personne d’autre le soin de passer derrière la caméra. Pour ce qui est son titre le plus personnel et intime, elle prend donc la caméra et nous crée un monde étrange où elle fait le parallèle entre deux héros qui l’habitent et qui ont influencé son morceau : Le Chevalier (The Knight) et Christopher Knight.
D’un côté, on retrouve l’armure, celle qui protège, qui transforme en héros et de l’autre, Christopher personnage étrange qui vécu pendant presque 30 ans en ermite à la frontière du monde moderne, loin des hommes qu’il ne semblait pas apte à comprendre et supporter.
JOKO dans cette vidéo, se trouve à la frontière de ces deux mondes. Elle se construit une armure, seulement celle-ci, plus qu’une protection, devient une barrière face au monde, l’empêchant finalement de vivre avec aisance, devenant une sorte d’être qui vit en en bordure, présente mais jamais vraiment, comme si l’univers qui vibrait autour d’elle ne voulait pas de sa présence.
On la regarde donc évoluer, cherchant malgré tout à briser cet état, pour revenir vers les autres, retrouver une certaine « normalité » malgré tout.
Si la fin de la vidéo semble à la fois triste et sombre concernant ce désir, il faut se rappeler que The Knight n’est qu’une ouverture, le début de l’aventure I’ve never been good with words dans lequel JOKO se révèle complètement et brise cette carapace qui semble tant lui peser, une chrysalide qui disparaît pour laisser vivre le papillon.
Pour le reste, on ne peut que vous conseiller de venir en nombre le 17 février au Consulat pour assister à la release party de JOKO. Nous on y sera, avec nos sourires et nos mouchoirs pour essuyer nos larmes.