Ce n’est ni en France, ni au Québec que La Face B se déplacera en festival du 17 au 19 octobre 2024. Direction cette fois-ci : les Pays-Bas ! Left to The Dial accueille un énorme échantillon d’artistes alternatifs du moment dans une dizaine de salles à Rotterdam. Trois jours de fêtes musicales mais également trois jours pour détecter les futures tendances.
Durant les années 80, les Américains devaient tourner le bouton de leur radio vers la gauche pour écouter les meilleurs musiques underground. Le groupe de rock The Replacements avait ouvertement évoqué cette habitude sur leur album chef d’œuvre Tim sorti en 1985. C’est évidemment sur le morceau Left to the Dial qu’ils y font référence car ils n’étaient diffusés que sur les radios universitaires. Ils en découlent aujourd’hui un festival hollandais qui porte le nom de ce titre. Le leitmotiv est de mettre en avant les jeunes groupes de rock alternatif. Comme la période estivale fait la part belle aux artistes les plus connus, il fallait un temps et une place pour les jeunes talents. Une belle histoire, n’est-ce pas ?
Lancée par le Rotown, salle de concert du Nieuwe Binnenweg à Rotterdam, la première édition se déroule en 2018. Elle proposait pour 75€ de découvrir quarante-huit artistes à travers sept lieux dont une église écossaise. Bien entendu, il y avait au début davantage de groupes hollandais et belges. L’essence même du festival est de découvrir de nouveaux groupes qui sont parés pour passer dans le monde professionnel de la musique.
Le festival s’est épaissi et a vu passé, mine de rien, des noms marquants : Bambara, DITZ, Do Nothing, Sinead O’Brien, FEET, English Teacher, bdrmm, CIEL, Italia 90, Deadletter, Deep Tan, Film Noir, Adult DVD ou encore Big Special. Pas mal, n’est-ce pas ?
Cette année, pour sa septième édition déjà sold-out, le festival Left to the Dial nous permet de découvrir durant trois jours près de 130 artistes de tout genre de l’alternative et de l’indie : rock, pop, punk, synth-pop, soul, funk, disco, dance, metal, garage et même hip-hop ! Et le prix a même baissé ! Tout le monde trouvera son compte.
En plus, il y a désormais dix-sept lieux de concerts dans un rayon de quinze minutes à pied en plein centre de Rotterdam. Eh oui ! On effectue également du tourisme ! Et encore mieux, toutes les scènes ont leur lot d’originalité ce qui nous permet de se dépayser : salle de concert et de spectacle, discothèques, bar karaoké, églises, galerie d’art, salle de jeux vidéos ou encore bateaux à quai. Bref, c’est fun et on traverse la ville envahie de musiciens et, surtout, avec une bière à la main. Le rêve, n’est-ce pas ?
C’est ainsi que le festival Left to the Dial se place désormais comme l’un des festivals phares pour les jeunes artistes, en se permettant même d’être plus avant-gardiste que le SSX d’Austin ou The Great Escape à Brighton. Il a en plus l’avantage d’être entre deux et trois heures de trajets de TGV à partir de Lille ou de Paris. Soit autant qu’entre les deux terminus du RER D en heure de pointe, alors autant en profiter ! Dorénavant, il est temps de découvrir les groupes qui nous intéressent..
Le post-punk sera encore bien mis en avant, ce qui est logique tant la jeunesse rock est toujours remplie de fougue. Déjà repéré par la NME, C Turtle est l’un des rares groupes qui ne sera pas inconnu. Leur premier album Expensive Thrills grésille de guitares saturées et de rage à la sauce 90s. Le groupe déplore à travers ce premier essai le recul de l’humanité.
Incontournable aussi et repéré sur FIFA23, Chappaqua Wrestling est du pur britpop. Le groupe pourrait bien être la relève espérée du groupe Oasis. Ils seront d’ailleurs les plus expérimentés de ce week-end après avoir tourné aux côtés de Blossoms et Supergrass. Dans le même genre, on sera impatient de découvrir Aerial Salad, Kynsy, Meryl Streek ou encore MOULD.
On scrutera également Formal Sppeedwear qui sont la relève tant attendue des Talking Heads. L’électro rock de AK/DK mettra le feu grâce à leur énergie endiablée et à leur réputation de live déstructuré. Si vous êtes fan de Adult DVD, suivez-les ! On aura une oreille toute attentive au lyrisme gothique de Black Bordello qui est une mutation au féminin des Libertines. On trouvera le chaos sur les voix éthérées et des guitares lourdes et mélodiques de Blue Slate. Les Mancuniens de Bruise Control seront fortement attendus pour l’animation débridée rock’n’roll. Il en est de même pour le pop punk désabusé de Canned Pineapple qui nous replongera au temps de notre adolescence.
D’autres artistes sont immanquables mais le Supersonic par l’intermédiaire de son festival Block Party, nous aura permis de découvrir déjà des pépites. On pense notamment à l’indie pop de Better Joy qu’on aura le plaisir de retrouver. Et peut-être de redécouvrir leur tube Hard to Love qui a disparu totalement des internet. Mais POURQUOI ? Pour continuer à rêver, les mélodies de deary nous feront couler de nombreuses larmes encore. Benefits et Heavy Lungs sauront de leur côté déployer la même énergie féroce qu’à Paris.
Du côté local, les groupes néerlandais seront encore très nombreux et représenteront l’étendue des genres. A commencer par la pop dansante de Gespuys qui nous fera oublier nos traumatismes alors que thrilled nous fera trembler sous son grunge déchirant. Mais ce sont les artistes belges qui nous attirent le plus. D’abord par Lezard avec son puissant titre Nothing At All et puis par la rage du groupe The Rats. Enfin, nos représentants français ne seront pas nombreux puisque leur nombre se compte sur les doigts d’une main. On retrouvera la psyché délirante de Albert Jupiter, l’indie pop entrainante de En Attendant Ana, le post-punk de Moleskine et nos amis Special Friends. Et pour clôturer le festival, c’est la team du Supersonic qui s’occupera de l’after final ! On reste gâtés. En attendant notre report, profitez de la longue playlist du festival pour vous faire votre propre découverte !