Pendant toute l’année 2021, La Face B a suivi les artistes et les salles de concerts à travers le Not Dead Project. Maintenant que l’horizon s’éclaircit légèrement et que les concerts reprennent, on a décidé de poursuivre notre volonté de suivi et de prise des paroles des artistes avec Finally A Live ! Dans ce nouveau format, nous partons à la rencontre des artistes pour parler de live et l’impact qu’a pu avoir la crise sanitaire sur leur manière de vivre cet élément si essentiel à leurs existences et à la nôtre. Aujourd’hui, on va à la rencontre de ڭليثر GLITTER٥٥ et Malik Djoudi, à l’occasion du Coconut Music Festival par Rarolin Cougeole.
MALIK DJOUDI
LFB : Comment as-tu vécu ton premier concert post covid ?
Malik Djoudi : Mon premier concert post-covid était le 21 juin 2020. Après le confinement, juste après. Le Covid était encore là. Et, c’était assez dingue parce qu’on était genre 400. Les gens n’avaient pas revu de concert. Nous, on n’avait pas fait de concerts. Et c’est comme si on se vengeait un peu de la vie. On s’est vengé sur cette maladie. On était tous un peu dingue et on avait l’impression d’être tous ensemble. A faire le concert, on se mêlait avec le public, on ne faisait plus qu’un, et on avait l’envie, presque la rage de se revoir.
On avait ce même truc, cette même chose. Un sentiment que l’on avait perdu du temps, et qu’il fallait le rattraper. Il n’y avait plus de masques, tout le monde s’embrassait, on disait au revoir au Covid… Je pense que c’était un bon cluster.
LFB : As-tu des habitudes qui ont évolué ou changé dans ta façon d’envisager les concerts ou de les vivre ?
Malik Djoudi : Je crois que le Covid, ça m’a un peu assagi. Maintenant, je suis un peu plus sérieux, je crois! Je vis vraiment le moment. J’étais sérieux avant, y’a pas de soucis. Avant, je célébrais beaucoup après les concerts… Aujourd’hui je suis un peu plus sérieux. Comme en tournée, il faut être en forme, et puis je vieillis un peu.
« Savourer l’instant. Je suis plus attentif. Ça nous a tellement manqué »
Mais oui, c’est sûr! Il y a quelque chose qui est là. On n’est jamais sûr du lendemain, maintenant, aujourd’hui… Je pense qu’on vit ça comme un vrai instant. Et je me dis que, peut-être demain, ça ne sera plus le cas. Donc on essaie de faire tout ce qu’on peut.
Moi, jouer, faire de la musique, faire des concerts, c’est ma raison de vivre! J’ai l’impression de vivre tout simplement quand je suis sur scène. Et maintenant, je m’en rends de plus en plus compte. Ça nous a tellement manqué. Je savoure chaque instant vraiment. Je suis un peu plus sage mais pas forcément dans la manière de jouer, mais plus se dire: quelle chance ! Et quelle chance de le vivre ! Et quand je vois d’autres concerts: quelle chance de les voir.
LFB: Est-ce que tu prends le temps d’aller voir des concerts en tant que spectateur ?
Malik Djoudi: Oui, je prends le temps. Après j’aime bien, quand je fais des concerts, être un peu dans ma bulle. Mais oui, je prends le temps. Et encore une fois, c’est pareil. Savourer l’instant. Je suis plus attentif. Ça nous a tellement manqué.
LFB: Vois-tu qu’une différence entre un concert assis ou debout ?
Malik Djoudi : Ouais! Je dirais qu’un concert debout c’est l’énergie qui prime. Le contact avec le public est là. On peut passer d’univers à d’autres. On peut faire passer des choses, vraiment. Un concert assis, je trouve que c’est plus attentif. Et c’est plus intime. On peut avoir une salle, je sais pas si ça existe, une salle de 10 000 places assises. L’intention n’est pas la même, je pense. Peut-être dans un concert debout, on a envie de se laisser aller, danser.
Et un concert assis, c’est comme si on était en train de donner quelque chose. Peut-être très directement. C’est à peu près la même chose. C’est différentes attentions et intentions. L’énergie ne passe pas de la même façon, c’est sûr. Et les deux sont hyper intéressants.
On a plus l’habitude de donner des concerts debout. Des concerts assis, c’est hyper cool et hyper intéressant. Je pense que j’aimerais bien faire des concerts assis ou debout et que ça ne soit pas forcément les mêmes. Je pense que l’on pourrait en parler pendant des heures car c’est très intéressant!
Moi, j’aime beaucoup les concerts assis. L’attention n’est pas la même et il faut se donner différemment. Mais, je ne te dirais pas si je préfère les concerts assis ou debout. En fait, je ne sais pas.. Ce sont deux choses que j’aime bien faire. C’est comme un concert où il y a deux personnes ou un concert où il y a 5000 personnes. C’est sûr que si on avait joué à six ce soir, on aurait pas donné le même concert.
« Un bon catering, ça te met tout de suite dans une ambiance »
LFB: As-tu une routine avant de monter sur scène ?
Malik Djoudi : Ouais, j’aime bien déconner. J’aime bien me refaire le concert dans la tête. Il y a une chose que j’ai pas trop, c’est le trac. Mais j’aimerais bien l’avoir. Je vais voir des gens que j’apprécie bien et discuter avec eux.
LFB: Est ce qu’il y a un morceau incontournable que tu joues ou que tu joueras tout le temps sur scène ?
Malik Djoudi : J’aime beaucoup jouer Sous Garantie. C’est le premier morceau qui est diffusé sous mon nom et j’aime bien le faire. Il ne me lasse pas. J’en ai d’autres que j’aime beaucoup. Et que j’espère jouer, pas tout le temps, pas à chaque concert.
LFB : Meilleur et/ou pire souvenir de concerts ?
Malik Djoudi : C’est pas pour faire du violon mais j’adore venir ici. Parce que le Coconut, c’est souvent la première fois. J’ai joué avec mes premiers groupes ici. C’est un festival où on est en famille. Après des souvenirs de festival j’en ai plein. Ça risque d’être censuré.
LFB: Peux-tu nous parler de l’importance du catering ?
Malik Djoudi : Ah bien sûr! Le catering, c’est tout en fait. Si tu as un mauvais catering, tu fais un mauvais concert. Si tu as un bon catering, tu fais un bon concert. Parce qu’un bon catering, c’est un bon accueil. Si tu ne manges pas bien, tu as l’impression qu’on t’a mal accueilli. Certes, on fait comme on peut. Ce n’est pas une question de quantité Un bon catering, ça te met tout de suite dans une ambiance, on te met bien. T’as envie que ce soit cool après. T’as envie de donner la même chose après. Si tu manges des pâtes froides pour faire un bon concert derrière… C’est difficile.
Un bon catering, c’est hyper important. Surtout parce que la vie de musiciens, la vie de tournée, de techniciens, de tous les gens qui sont autour de tout ça, c’est pas une vie facile forcément. Et donc, il faut que tout fasse partie d’un tout. Un bon Catering contribue à une bonne hygiène.
ڭليثر GLITTER٥٥
LFB: : Comment vas-tu? Est-ce la première fois que tu viens au Coconut Music Festival?
ڭليثر Glitter٥٥: Ça va très bien! C’est la troisième fois que je viens au Coconut. J’avais joué ici il y a trois ans, il me semble. Mais sous le format silo, le format club, pas sur le site du festival principal. Après, je suis revenue plusieurs fois car le programmateur est un très bon ami! On travaille ensemble, en dehors du festival. On a une agence de management.
LFB : Comment as-tu vécu ton premier concert post-covid ?
ڭليثر Glitter٥٥: C’était super étrange car ça faisait super longtemps que je n’étais pas monté sur scène. Il y a eu une grosse coupure. Ma toute dernière date c’était fin août à La Prairie. Juste après, tout s’est arrêté. On s’est fait confiner. C’était super étrange au début. Mais, au bout de dix minutes tu te remets tout de suite dedans. Comme si tu n’étais jamais descendu de scène!
Au début, c’est assez étrange car tout le monde est masqué. De plus en plus ce sont des festivals sans masque, donc je retrouve des regards, des sourires… C’est vachement plus agréable.
« Je ne voulais pas remontrer sur scène dans ces conditions »
LFB : Est-ce que tu avais des habitudes qui ont évolué ou changé, dans ta façon d’envisager les sets et de les vivre?
ڭليثر Glitter٥٥: On en profite encore plus qu’avant! Chaque date, tu essayes de la vivre au maximum. On ne sait pas si ça va s’arrêter encore ou pas… C’est super-perturbant mais je pense que ça devrait aller.
LFB: Est-ce que tu prends le temps d’assister à des concerts en tant que spectatrice?
ڭليثر Glitter٥٥: Oui, beaucoup! Souvent sur les lines-up je croise des amis. Je me débrouille pour voir tout le monde.
Le dernier où il y avait beaucoup d’amis c’était à Marseille, c’était super chouette, 100% musique électronique, avec des super live, des super DJs-Set.
LFB: Vois-tu une différence entre un set assis ou debout ?
ڭليثر Glitter٥٥: J’ai refusé de faire des sets avec un public assis. Par-ce que c’est frustrant. Et puis je ne voulais pas faire un set assis juste pour s’adapter à la contrainte. Plutôt attendre que ça se remette. Je ne voulais pas remontrer sur scène dans ces conditions.
LFB: Est-ce que tu as une routine particulière avant de monter sur scène?
ڭليثر Glitter٥٥: Pas vraiment. En fait, je m’isole un peu quelques minutes avant juste pour protéger mes oreilles et me mettre dans mon mood. En général je suis avec des amis, on discute, on profite du festival ou du club jusqu’à tard!
LFB: As-tu un meilleur ou pire souvenir de festival à partager avec nous ?
ڭليثر Glitter٥٥: Les meilleurs, étaient les derniers! J’avais trop envie de retrouver la scène! Le meilleur c’était au Sucre à Lyon. C’est vraiment un club que j’aime beaucoup! Comme ça peut être le pire souvenir car à la reprise il y a eu pas mal de soucis techniques. C’était frustrant car ça faisait longtemps que je n’avais pas joué et je n’ai eu que des soucis techniques. Ils n’y pouvaient rien les techniciens, c’était vraiment des problèmes de machines. C’était le meilleur comme le pire souvenir!
LFB: Peux-tu nous parler de l’importance du catering en festival ?
ڭليثر Glitter٥٥: C’est quelque chose qui m’énerve beaucoup, qui me met de mauvaise humeur par-ce que concrètement tu es dans un endroit, tu n’as pas accès à un autre commerce pour avoir autre chose, une alternative. J’ai un régime très strict car je suis intolérante au gluten et au lactose. Si le cuistot se trompe, mets du fromage dans le plat, je ne peux pas du tout manger et je n’ai aucune autre solution. Donc, c’est très important pour moi! Mais j’adore manger!