Chez La Face B, on adore les EPs. On a donc décidé de leur accorder un rendez-vous rien qu’à eux dans lequel on vous présentera une sélection d’EPs sortis récemment. Aujourd’hui, on vous parle des dernières sorties de BLOWSOM, Saux et Rallye.
BLOWSOM – 1901 – Part I
BLOWSOM – 1901 – PART I
Ces deux dernières années n’ont pas été de tout repos et nous ont fait passer par différents états psychologiques. C’est ce que traduit en musique le dernier EP de BLOWSOM, 1901 – PART I.
Si la majorité des titres présents sur l’EP avaient déjà été dévoilés par l’artiste, leur assemblage au sein d’un projet lui donne une certaine cohérence.
Tout commence par Belle, morceau qui lance en douceur l’aventure proposée par BLOWSOM.Les sonorités organiques, accompagnées par cette voix mélancolique nous font danser.
Plus rythmée et avec des sonorités assez pop, Am I Gonna Get You? nous entraîne de plus belle. L’histoire de ce personnage, qui cherche désespérément à séduire une femme, est d’ailleurs accompagnée d’un superbe clip !
Vient ensuite Slow It Down, morceau qui accorde une large place aux guitares et batteries. BLOWSOM nous propose une pause aux allures rock et nous invite à souffler et prendre le temps de nous concentrer sur nous-même.
C’est d’ailleurs ce qu’aurait besoin de faire le personnage mis en avant dans Midnight7. Celui-ci, empli de désespoir du fait de son isolement, vagabonde dans les rues la nuit sans but. Le rythme posé de ce titre nous permet de partager sa peine et ainsi de l’accompagner dans son périple.
L’artiste parisien nous offre ensuite une nouvelle danse rythmée avec Breathin. Entraînant, ce morceau est à écouter sans modération.
L’EP se termine sur l’inédit Love Air, plus calme et contemplatif. Les orgues, omniprésents, et la voix posée de l’artiste emplissent les alentours d’un sentiment de résignation.
À travers ses six titres, BLOWSOM nous entraîne du désespoir à l’euphorie. Le changement de style opéré est réussi et ajoute une corde à l’arc de cet artiste talentueux. Vivement la suite !
Saux – Safe
Saux – Safe
Pour ceux qui ne le connaissent pas, Saux vient tout droit d’Amsterdam. Cet auteur-compositeur allie avec brio les sonorités des années 80 avec la pop contemporaine. Son dernier EP, Safe, en est le parfait exemple.
You’re Not Wrong nous introduit rapidement dans cet univers énergique qui nous ramène quelques décennies en arrière. Les riffs de guitare s’accorde d’une façon assez juste avec la batterie et la voix pleine d’espoir de l’artiste hollandais.
Cette ambiance se prolonge à travers Play It Off, titre dans lequel Saux appelle chacun à se concentrer sur soi-même et à ne pas jouer un rôle.
Restless vient ensuite traiter d’un sujet qui semble plus personnel à son auteur, celui du malaise qui peut habiter chacun. Le rythme posé, avec une utilisation du clavier plus mesurée et des riffs de guitare sans fioriture, nous fait voyager.
Ce voyage se poursuite avec Places. Ce morceau très pop nous emmène dans plusieurs endroits, de Paris à la Jamaïque. Saux aimerait pouvoir emmener la personne qu’il aime dans ces différents endroits pour y partager de nouveaux moments.
L’EP se termine par un remix de Play It Off par BLOWSOM.L’artiste français dynamise le titre et y apporte sa touche électronique qui le caractérise. Ce remix dégage une belle énergie.
La pop aux sonorités très 80s de Saux est parfaitement mise en valeur à travers cet EP. Écouter Safe semble être un bon moyen de sortir de son quotidien pour voyager dans le passé.
Rallye – L’âge d’or
Mais quel est donc L’Âge d’or auquel fait référence le titre du premier EP de Rallye ? Le quatuor composé de Léo, Stan, Greg et Bapt, nous donne quelques indices.
Leur musique semble avoir fleuri dans un champs de pop et de rock psychédélique et nous fait tout de suite penser aux années 1960 ou 1970. Pour preuve, le titre Flower Girl nous rappelle la décennie des hippies, du flower power et du new age avec son clip haut en couleur. Un morceau inspiré d’une jeune femme à l’allure de nymphe que le groupe a rencontré en Espagne. Ou encore avec la chanson EasyRider, dont l’appellation est une évocation du film homonyme de Dennis Hopper, sorti en 1969. Pourtant, cette fois-ci ce ne sont pas que les idéaux évoqués précédemment qui sont représentés. Il y a une idée de départ en road trip tant dans la musique qui ronronne comme un moteur que dans le clip aux images de grands espaces.
Et si après tout on se trompait d’équation ? Que notre calcul serait faux, notre Theoreme incorrect. En référence au premier titre du groupe, étant une chanson d’amour qui a su conquérir notre cœur. En effet, le groupe apporte une autre interprétation de cet âge d’or : C’est la fin de notre premier voyage. On a écrit des chansons comme on plante des fondations sur une île au milieu de rien, dans un Eldorado. On y a mis toutes les valeurs qui font de nous un bloc : notre besoin grandissant d’isolement, d’autarcie dans le monde merveilleux du végétal, et l’Amour sous toutes ses formes, même les plus douloureuses.
Enfin et surtout, une forme de philosophie, un idéal commun : le rêve d’une aventure, le fantasme d’un retour à une ère plus légère, un temps d’innocence, de justice, d’égalité, d’abondance et de bonheur… l’Âge d’Or. Tout le monde a en soi l’Âge d’Or, même si c’est un court instant, une note de musique, la vision d’une forêt luxuriante ou le goût sucré d’une pêche en été. Nous, on l’éprouve grâce à la musique, ensemble, et aujourd’hui on décide de partager le fruit de nos recherches pour que ça devienne peut être, pour vous aussi, même un court instant, votre Âge d’Or.❞
Alors, tout à chacun son atmosphère. En tout cas, l’Univers de Rallye s’incarne tant bien dans ce premier disque que dans ce titre éponyme. Le morceau à l’instar de Theoreme semble être le fruit d’une expérimentation, d’un apprentissage vers une forme d’ancrage. En somme, une victoire à la manière d’un empereur romain. On pourrait alors penser à Auguste, étant également le nom d’un morceau de Rallye. Qui semble bien résumer le groupe par sa sensibilité, sa fraternité et sa douceur.