Chez La Face B, on adore les EPs. On a donc décidé de leur accorder un rendez-vous rien qu’à eux dans lequel on vous présentera une sélection d’EPs sortis récemment. Aujourd’hui, on vous parle des dernières sorties de Faggia, Vimala et Global Networks.
Faggia – 666
Découvert en janvier dernier par La Face B, Faggia avait surpris son monde par son univers électronique mystique et tribal lors de son premier EP Monde Flottant. L’artiste surprend déjà en changeant de décor pour la suite de son aventure avec l’EP 666. Quatre pistes de trois minutes environ chacune, un ensemble est donc plus dense et sans fioriture.
Les premiers beats confirment les premiers ressentis, et c’est toujours un plaisir de constater que l’artiste ne sait pas moquer de nous L’atmosphère est clairement urbaine, violente et sombre. Les sifflements retentissement tout au long de la liste sur le sample criard « Pressure » qui nous oppresse. On se sent en pleine émeute futuriste, et même acteur de cette révolte. Le punch de ce titre aurait pu être le soundtrack officiel de Cyberpunk 2077. Les inspirations à Nine Inch Nails du disque précédent s’éloignent, Faggia flirt désormais avec le style The Prodigy et The Crystal Method qu’on identifie aussi aisément sur le titre éponyme de l’EP.
Sur la deuxième piste, la diablerie n’est jamais finie. The Demon est un subtil track nocturne et dansant qui nous pulse par ses sonorités robotiques. La voix mystique résonne comme si elle était cachée dans la pénombre d’un hangar vide. 666 nous ensorcelle également par son univers post-apocalyptique. Dans la continuité d’un Voodoo People, une urgence électronique pesante s’installe pour se stopper brutalement au bout de deux minutes.
Brûle encore est le titre le plus détonnant. L’artiste se lancer dans des échanges incendiaires et en français. Il devient acteur du désordre de ce monde malade. Les chœurs à l’arrière soulignent la jouissance de son entreprise tandis que le beat linéaire est toujours à la relance. L’artiste est surtout désemparé de voir notre ère qui voit notre civilisation partir en fumée. Brûle encore fait écho au feu de la cathédrale Notre-Dame, symbole de l’instabilité de nos émotions.
666 est au final un voyage techno expérimental qui témoigne de la noirceur et de l’agitation étouffante de notre époque contemporaine. Les quatre titres de l’EP soufflent un dynamisme intense et ne demandent qu’à exploser davantage. Ce qui est certain, l’EP attise notre soif puisque notre concupiscence pour connaître les prochaines impulsions de Faggia ne fait que grandir.
VIMALA – CHAOS
Chaos, c’est le nom du dernier album de VIMALA. A la fois compositeur de musiques de films et de séries et créateur de pièces musicales pour des spectacles de danse contemporaine, l’artiste nous offre à travers les sept titres de ce mini-album un univers sombre et contemplatif.
Brothers ouvre le bal et la voix aérienne de VIMALA nous immerge dans les abîmes. Ce voyage se fait assez calmement au rythme des sonorités électroniques assez minimaliste.
Chaos continue sur la même ambiance mais avec une allure plus soutenue et un chant plus présent et bien plus noir. On peut imaginer un personnage brisé, résigné et qui ploie le genou devant toute cette anarchie.
ORI collabore avec VIMALA sur le morceau suivant : Over. Sa voix assez pure s’accorde à merveille avec la production minimaliste et efficace proposée par l’artiste. Diverses ambiances s’enchaînent ici, donnant une véritable profondeur au titre.
La lumière arrive ensuite dans l’univers proposé par VIMALA. Pair est lumineux et plein d’espoir. La voix aérienne du producteur vient sublimer une production électronique texturée qui nous entraîne. Cette ambiance est prolongée à travers 34, morceau contemplatif où le chant est omniprésent.
Le piano utilisé dans The Frost vient apporter une touche de gravité supplémentaire à l’univers cinématographique offert dans cet album. Il en est de même du violon dans le dernier titre, Sisters, qui clos ce projet sur une mélodie soucieuse et pleine de sens.
Global Network – PEAKS
Après son EP Cool Moments sorti en 2020, Global Network revient avec un nouveau projet : PEAKS. Grâce à une production électronique nette et efficace, cet EP nous transporte à travers différents états.
La pluie et les nappes électroniques légères d’Intro initient à merveille Black Roses. Alors que le rythme monte peu à peu, les différentes textures viennent s’enchevêtrer et ainsi donner naissance à une explosion musicale assez entraînante. Le message du groupe est clair avec ce titre : toujours avancer et grandir, peu importe les obstacles.
Le morceau suivant, Sacred Tune, est beaucoup plus calme : une voix claire de crooner posée sur quelques notes électroniques. Le résultat est séduisant au possible et le final grandiose sublime à merveille ce titre.
L’interlude, Transformation, permet d’introduire Monster qui est un véritable ovni. Mêler un chant aussi calme à des sonorités électroniques aussi puissantes et haletantes aboutit à une performance fascinante que l’on a hâte de vivre en live.Commencée a capella, Congrats se distingue par l’onmniprésence de la voix de Loris. La production électronique est assez discrète mais finit par prendre le dessus et nous offre une fin de morceau à couper le souffle.
Le piano de See U Later nous laisse le reprendre calmement et marque la fin de cet EP qui confirme ce que l’on pensait de Global Network : un duo brillant qui fusionne à la perfection les styles.