Olympic et Joshua déjà intronisés au panthéon de la musique électronique Française, leur successeur s’est dévoilé un peu plus tôt dans l’année sous le nom de TEENAGERS. Une façon pour Simon Henner ou French 79, d’explorer l’adolescence, une partie de sa vie qui a (comme d’autres personnes) beaucoup compté dans sa construction personnelle.
Là où le marseillais avait jusqu’alors travaillé depuis son studio bien ancré dans la capitale du Sud de la France, il a cette fois choisi d’exporter ses synthétiseurs chez Jean-Michel Jarre en région Parisienne ou encore au studio Miraval. Une façon pour lui de se confronter à de nouvelles expériences à l’instar de la liberté à laquelle il a pu goûter en grandissant. La curiosité comme moteur, l’expérience comme pinceau pour avancer sur la toile de sa vie. Tout ça pour ramener sur le terrain de la musique. TEENAGERS, c’est 12 titres pour un total de 56 minutes, des synthés, un peu de chant et surtout, c’est parti.
Par rapport à ses deux grands frères, ce nouveau disque propose une évolution subtile. Des sons forgés avec toujours plus de précision et de finesse, de nouveaux partenariats pour le chant et la production, pour pousser un peu plus loin les partis pris. Peut-être aurait-on apprécié être un peu plus surpris, pris de court (quand bien même l’ensemble est déjà de grande qualité). Néanmoins, on passe un très beau moment à l’écoute des différents, dont certains qu’on connaissait déjà un peu avant (coucou FOIX qu’on avait découvert via la session Cercle de French 79).
Ce qu’on apprécie avec le travail du producteur Marseillais, c’est sa capacité à proposer une évasion à chaque morceau. Chacun d’entre eux peut s’écouter aussi bien en se couchant, en roulant en voiture ou en faisant du sport. L’alternance entre thèmes joyeux et mélancoliques rythme l’avancée comme une danse de gauche à droite et comme les phases de la vie, dont la seule constante est le changement permanent. Ça commence d’ailleurs par un morceau ultra puissant, comme un déclaration, une naissance, One for Wendy qui nous met dans l’ambiance : attention c’est du costaud. On découvre ensuite une forme d’éco-anxiété avec un Burning Legend aux faux airs d’hommage à Midnight Oil qui alertait sur l’impact de l’activité humaine sur la planète dès 1987 (il y a 35 ans déjà et pourtant on a encore du mal à imaginer réduire la vitesse des autoroutes à 110km/h, mais bon c’est un autre débat). C’est une facette de French 79 qu’on ne connaissait pas, une plume politique qui s’intègre bien aux propositions musicales et qui montre une prise de conscience qu’on n’a pas si souvent l’occasion de voir chez les artistes.
Parmi les autres morceaux, on avait envie de s’arrêter sur You Always Say, parce qu’il marque là aussi une évolution. Jusque là, Simon n’avait collaboré qu’avec Sarah Rebecca sur ses albums studio et désormais c’est Olivia Merilahti (aka Prudence, ex The Dø) qui vient poser sa voix pour agrémenter Teenagers. Son timbre fonctionne très bien ici, on avait déjà pu observer sur son album solo que l’électro est un terrain de jeu qui lui convient très bien.
Un chouette album donc, qui nous permet de poursuivre l’odyssée de French 79 en le découvrant un peu plus. Il nous reste à découvrir ces nouveaux morceaux sur scène et dans cette optique : on a hâte !