GROS CŒUR, Gros Disque, Gros effet

Parfois, tout est dans le nom. Il n’y a rien besoin de savoir de plus. Quand on s’appelle GROS COEUR, le monde du fantasme s’ouvre. Est-on face à un groupe qui fait tout avec amour ? Une musique qui nous offre un câlin ? Un truc dont on tombe tout de suite en amour ? Et bien, tout ça en même temps mon petit chevalin coquin ! Car avec leur Gros Disque, les belges nous offre une grosse claque musicale qui donne envie de tendre l’autre oreille.

pochette gros coeur

« Bonjour, on est GROS CŒUR, un groupe belge avec des paroles indescriptibles, une folie musicale sans fin qui mélange autant le stoner, le psychédélisme et l’afro-beat et on vient de sortir un album de 5 chansons d’une durée moyenne de 7 minutes et quelques secondes. »

Pitché comme ça, le Gros Disque du quatuor ferait faire un arrêt cardiaque à n’importe quel programmateur radio ou à tout journaliste branleur qui préfère les trucs prémâchés sans âme et sans intérêt. Sans doute que l’idée même peut faire peur au départ, mais elle fera surtout peur à ceux qui n’écouteront pas ce Gros Disque qui, de notre côté, nous fait un gros effet.

Pour la petite histoire, ce gros coup de foudre prend place sur un parking de la frontière belge, alors qu’un père était parti en quête de sa dose nécessaire de nicotine à prix concurrentiel. Un peu d’attente, un retour qui nous pousse du mauvais côté de la (dé)route et nous voilà à nous lancer dans l’écoute de ce groupe intrigant nommé GROS CŒUR. Tout en majuscule, comme pour bien nous préciser qu’ici tout se vit plus beau, plus grand, plus délirant.

Cette histoire se vit comme un choc donc, la voiture qui tourne et les oreilles qui semblent s’agrandir d’un coup, comme si il y avait trop de choses à entendre, trop de détails à attraper dans cette folle Java qui nous donne à la fois envie d’headbanger furieusement et de secoueur son arrière train sur les rythmes de percus et de guitares tout autant sauvage que tropicale et afrodisiaque (la faute d’orthographe est intentionnelle). On se retrouve scotché, sonné par cet uppercut venu de nul part, on à l’impression d’écouter 5 morceaux avant de réaliser que celui-ci dure en réalité approximativement 10 minutes.

Ce qui nous marque le plus, et nous marquera tout au long de l’écoute des 4 morceaux suivants, c’est de s’imaginer le talent et l’envie qu’il aura fallu pour capturer cette énergie afin qu’elle puisse être transmise dans sa forme la plus pure.

Parce que tout ce qui fait que cet album fait péter le baromètre du choc auditif tient la dedans : cet hédonisme foutraque qui nous est partagé sans aucune prétention, juste pour le bonheur de nos oreilles.

DAX prend le relai dans la joie, la bonne humeur et la voix utilisée en ligne mélodique pour nous entrainer dans un univers qui doit autant aux géniaux Cannibale qu’à des références outre-atlantique, et plus précisément, du Québec, comme Double Date With Death où tous ces groupes qu’on adore et qui n’hésitent pas à tout mélanger dans leur marmite pour créer une recette qui n’appartient qu’à eux.

DAX est le genre de morceau qui semble avoir une vit propre, qui respire, ralentit, accélère et pourrait même en venir à surprendre celui qui l’a créé autant que celui qui l’écoute. Et on ne peut qu’adore cette sensation, celle de l’incertitude, d’un morceau qui nous emmène dans le noir total pour nous envoyer ici et là des flashs psychédéliques bien sentis. Assez drôle à vivre, surtout quand GROS CŒUR nous répète à l’envie de « fermer les yeux« . Deuxième round, et deuxième KO extatique. Tiendrons nous jusqu’à la fin ?

Malin, c’est au (gros) cœur de l’album que les belges nous balancent Nagori. Un morceau qui commence comme un caresse, une accalmie bienvenue et au calme qui semble pourtant trop beau pour être vrai. Parce que dans les vagues de ce morceau, aucune nostalgie de la séparation. Et c’est bien une nouvelle fois dans la communion que tout se fait, le morceau passant de l’onirisme le plus prenant à une forme de pop-synthétique et enlevée pour basculer enfin vers des sonorités métal explosive qui disparaissent presque aussitôt qu’elles sont apparues. Le genre de projet que ne renierait pas l’extravagant Hubert Lenoir, on en est quasi-certains.

C’est ensuite dans le Ventre-Volcan que notre aventure nous amène. Ligne de basse dingue, petits sons de guitare qui claquent et des percussions toujours aussi classent nous accueille dans ce nouveau monument sonore. Un morceau qui passe comme un bonheur de chaque instant, mais on commence à voir venir GROS CŒUR et au centre de la montagne, l’explosion de magma se fait sentir, pour un finale bruitiste, pensant et cacophonique.

Que demander de plus ? Sans doute un dernier date avec Monique, ce nom qui fleur bon les briques rouges du nord de la France et de la Wallonie. Un morceau d’amour qui démarre comme une ballade aux couleurs stoner. Un ciel nuage qui tombe sur nous, alors qu’on s’allonge sur la colline. Mais le soleil d’un solo de guitare fou-furieux vient percer le soleil et nous entraine dans une dernière ride folle, histoire de bien se casser la nuque une dernière fois.

Fun, communicatif, surprenant … Les qualificatifs élogieux manquent pour parler de ce premier album de GROS CŒUR. Un coup de foudre musical qui fait du bien et qui décrasse les oreilles et qui donne grandement envie de les voir en live, sans doute là ou tout ce joue.

Comme le titre de cet article le dit : GROS CŒUR, Gros Disque, Gros Effet.

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