HEROES & VILLAINS, quand Metro Boomin sort sa cape de super-héros

N’avons-nous pas tous besoin d’un héros ? En cette fin d’année 2022, le producteur et super-héros Metro Boomin a sorti sa cape. Avec HEROES & VILLAINS, lui et ses compères viennent à la rescousse du Rap américain. À la chasse des vilains de la scène, les trois quarts d’heure de ce nouvel album s’apparentent à un long-métrage.

Ce HEROES & VILLAINS est le genre de projet qui s’apparente à une bande-son d’un film qui n’existe pas. Enfin, si en quelques sorte, le père du projet ayant rendu public avant la sortie officielle une vidéo de 6:23, faisant office d’introduction à cet univers. C’est d’ailleurs ainsi que le projet à été présenté par son créateur, lorsque ce dernier l’a évoqué pour la première fois : une bande-originale. S’en est suivi un roll-out d’une grande inventivité, dévoilant peu à peu les différents artistes qui allaient y figurer. Ce que l’on retient aux premiers abords de ce disque réside en son line-up cinq étoiles.

Avec Morgan Freeman comme narrateur, l’histoire dépeinte se caractérise à travers les voix de multiples rappeurs. 21 Savage, Young Thug, Future, Travis Scott, John Legend, Chris Brown, The Weeknd, Don Tolliver, Mustafa, Takeoff et A$AP Rocky. Voilà la liste complète des voix qui participent à la progression de cette histoire. 

La pochette, direct hommage à Wish You Were Here des Pink Floyd, fait directement le lien avec la causalité entre le mal et le bien. L’homme en costume noir serre la main à l’autre, lui vêtu d’un costume blanc enflammé. Cet aspect lié aux super-héros est aussi appuyé par les cartes présentant les différents rappeurs présents sur le projet. S’inspirant des comics américains, chaque participant a eu le droit à une affiche le représentant sous les traits d’un cartoon.

Le projet offre une vraie mise en forme, digne d’un drame produit par Marvel ou DC Comics. Cette envie de dépeindre un univers précisément défini est servie par un grand soin apporté aux morceaux. Il est évident que chaque fragment de chacun des morceaux est passé à la loupe, tout est parfaitement calibré. Cet effet se fait notamment ressentir lorsque l’on observe le travail consacré aux différentes transitions. Tout s’enchaîne parfaitement, comme s’il s’agissait d’un seul et même morceau. Chaque titre s’imbrique à merveille dans le prochain, offrant une fluidité ravissante.

Outre la production, il est aussi important d’évoquer les performances de certains rappeurs. On retrouve certains artistes dans une très grande forme au sein de ce projet. Il faut évoquer le niveau affiché par Future, Don Tolliver, Travis Scott et 21 Savage. Étant des noms omniprésents au sein du disque, les quatre américains se montrent sous un très beau jour. Ces différents registres vocaux permettent à HEROES & VILLAINS de surprendre, de varier les ambiances, et donc de garder sa fraîcheur.

Cette diversité se voit exacerbée par un véritable éclectisme en ce qui concerne les atmosphères et arrangements de l’album. Tantôt sombre puis après dramatique, ce projet se voit gratifié d’une vraie multiplicité mélodique, qui a le don d’impressionner. On retrouve des morceaux prenants, comme le tiraillant Creepin’ avec The Weeknd et 21 Savage, suivi de Niagara Falls, bien plus proche de ce que l’on peut appeler un banger. On assiste à un roller-coaster sonore, qui prend fin avec l’involontairement symbolique Feed the Fiyaaaaaah. Ce dernier est le premier titre posthume du regretté Takeoff, décédé au début du mois de novembre dernier.

Avec HEROES & VILLAINS, Metro Boomin signe une pièce qui prouve une nouvelle fois l’influence qu’il exerce. Ce nouvel album est une démonstration de toute la maestria du producteur pour ce qui est d’ériger des univers à part entière. Cette même tâche étant d’autant plus difficile au vu de la diversité d’artistes collaborant sur le projet, le détonateur du Rap d’Atlanta est sur le toit du monde, et assoit encore un peu plus son statut de roi en la matière.

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