Declan McKenna : « Je voulais que l’album soit une libération »

A l’occasion de la sortie de son nouvel album, What Happened To The Beach?, nous avons rencontré Declan McKenna pour échanger sur l’évolution de son projet et sa conception de la musique.

La Face B : Salut Declan, enchanté.

Declan McKenna : Salut, comment tu vas ?

LFB : Très bien, et toi ?

Declan McKenna : Super, merci.

LFB : Ton nouvel album sortira dans quelques semaines. Il est assez solaire et plus léger que les deux précédents. Peux-tu nous en parler ? Sa conception, son histoire…. 

Declan McKenna : Oui, c’est venu en travaillant sur plus de musique chez moi. En pensant à faire un album qui ne serait pas enregistré en studio. Nous avons beaucoup travaillé dessus. Pas pour essayer de le lisser mais pour qu’il soit le plus agréable possible et qu’il ait l’air à la fois bizarre et léger, comme je le voulais. Nous avons travaillé dessus à Los Angeles, une fois que j’avais fait quelques trucs là-bas, j’ai bougé et j’ai rencontré le producteur Gianluca Buccellati et nous avons produit l’album ensemble. J’ai écrit quelques chansons avec lui et nous nous sommes très bien entendus. Nous avons eu une très bonne relation concernant la musique et le reste appartient à l’histoire.

LFB : Sur tes deux premiers albums, on sentait une certaine fougue. Mais sur celui-ci, j’ai l’impression que tu te laisses aller et que tu nous donnes une version de toi qui te ressemble davantage. Comment s’est déroulé le processus entre les deux albums pour arriver à ce résultat ?

Declan McKenna : Je pense qu’il s’agit simplement de se débarrasser d’un peu de peur. D’abandonner l’idée que, même si j’ai une carrière sérieuse dans la musique, tout ne doit pas être sérieux, et que je peux travailler sur ma musique de la manière qui me convient le mieux. Parce qu’en fin de compte, la musique, c’est avant tout le caractère et les sentiments que tu y mets. Et, tu sais, parfois cela est atténué par le fait de faire les choses de la bonne manière, ou d’essayer de perfectionner les choses.

Je pense qu’à notre époque, on peut vraiment regarder sa musique sur un écran et voir toutes les erreurs puis les corriger. Mais cela ne donne pas nécessairement une musique qui soit meilleure. Beaucoup de la musique que j’aime a été enregistrée d’une manière qui est assez révélatrice ou vulnérable, avec des imperfections. Et je voulais, en partie du moins, combiner cette pratique des années 60 et 70, qui consistait à enregistrer de la musique avec des aspérités. Simplement parce que c’était ce qu’il fallait faire.

Et, en quelque sorte, apporter cela dans le processus, tout en utilisant la technologie moderne. Ne pas avoir quelque chose qui sonne daté, mais avoir quelque chose qui n’a pas été trop perfectionné. Je pense que c’est différent des autres albums sur lesquels j’ai travaillé, qui ont un esprit old school, mais qui n’ont pas vraiment d’éléments modernes, mais enregistrés de manière traditionnelle dans un studio, et qui utilisent des instruments et des compositions plus familiers.

LFB : Ce que j’aime dans ton album, c’est que tu ne restes pas toujours dans le même registre. C’est quelque chose que tu as déjà fait dans tes projets précédents, et tu peux passer d’un genre à l’autre. C’est toujours fait de manière intelligente. En quoi est-ce important pour toi ?

Declan McKenna : Je pense que beaucoup d’albums que je considère comme des albums classiques n’ont pas vraiment un seul son. J’ai presque l’impression qu’en travaillant sur ma propre musique, je ne me force pas à la classer dans un genre. Et comme je l’ai dit, il y a des albums que j’aime qui évoluent vraiment au fur et à mesure. Même certains des albums de Simon & Garfunkel. Par exemple, ils peuvent faire une chanson qui semble vraiment celtique, folklorique et traditionnelle, puis ils font quelque chose qui a une sorte de groove latino-américain ou quelque chose comme ça. On a toujours l’impression que c’est eux, et ils ne se présentent pas comme des artistes folk qui ne font que ça.

Beaucoup d’artistes font ça et je pense qu’il y a un moyen d’avoir une continuité dans l’album, suffisamment pour pouvoir le faire évoluer. Mais cela ne passe pas nécessairement par le choix d’un genre, plutôt par la façon dont tu joues, la façon dont tu utilises les parties. Parfois, un album peut être d’un genre spécifique et avoir cette continuité sonore, mais il n’est pas parfait ou il ne s’intègre pas vraiment comme un album devrait le faire. Personnellement, j’aime que les choses changent et évoluent et qu’un album te donne vraiment l’impression de voyager. Je pense que c’est ce qu’il doit être de toute façon.

LFB : Je pense que ne pas faire un album avec un seul genre permet de révéler complètement la personnalité de l’artiste.

Declan McKenna : Oui, je suis d’accord.

LFB : Sur cet album, bien que tu portes un regard sur la société et d’autres choses, ta musique ne dénonce plus. Qu’est-ce qui explique ce changement ?

Declan McKenna : Je pense que je voulais que l’album soit comme une libération. Et l’une des choses dont j’ai parlé à mon producteur, c’est qu’il y a de la musique qui peut aider les gens à réfléchir à ce qui se passe dans le monde. Mais il faut aussi qu’il y ait de la musique pour aider les gens à oublier, et c’est une chose très importante. J’ai l’impression d’avoir fait deux albums qui sont assez chargés en paroles, et qui sont très impliqués et très basés sur des observations tangibles.

Je ne voulais pas que toute ma musique soit comme ça. Et je ne voulais pas me contenter sur faire la musique que l’on attend de moi. Donc, à bien des égards, cela a changé. Je ne me vois pas travailler sur ma musique d’une seule manière. Je ne pense pas que j’abandonne l’idée d’avoir des messages dans ma musique. Il y a toujours des messages dans l’album, mais je veux le faire quand je le sens bien et quand je sens que j’ai vraiment quelque chose à dire.

Et je pense que se forcer à le faire, parce que c’est ce qu’on attend de toi, va à l’encontre de ce que j’ai toujours fait, qui est de dire ce que je pense. Je ne veux pas continuer à me répéter ou à me conformer juste parce qu’il y a certainement des observations sur la vie et sur les choses qui se trouvent immédiatement devant moi, et dans le monde en général. Je pense que j’ai encore beaucoup de temps devant moi (rires).

LFB : Au milieu de l’album, il y a Nothing Works, dans lequel tu dis que tu te remets constamment en question, sans pouvoir améliorer quoi que ce soit. À côté de ces paroles, il y a une instrumentation plutôt dansante, comme pour célébrer ce que tu es finalement. N’est-ce pas le message le plus important de votre album ? S’accepter soi-même ?

Declan McKenna : Oui, je pense que c’est ce qui m’a plu dans cet album. C’est que les messages que j’aime dans la musique sont si importants, parfois méprisés dans la musique. Il y a quelque chose de formidable dans une chanson qui te dit de te laisser aller et d’être toi-même. Tu sais, c’est une rébellion en soi, d’être capable de se laisser aller et d’être soi-même. Et c’est une chose très importante à faire pour les gens. Surtout pour mes fans, qui sont généralement assez jeunes. Je pense que c’est toujours un gros problème de s’inquiéter de se démarquer ou de faire les choses à sa façon. Mais j’ai vraiment fait un album qui, je pense, est à la hauteur.

C’est un message simple qui peut te toucher depuis l’enfance jusqu’à je ne sais pas, très, très vieux. Je pense que c’est un message important et je pense que c’est magnifique quand c’est bien fait en musique parce que c’est le genre de message qui a toujours existé. Oui, il y a quelque chose dans ces messages simples et aimants dans la musique qui m’attire vraiment en ce moment et c’est ce que cet album était en quelque sorte.

LFB : Mon morceau préféré sur cet album est Mulholland’s Dinner and Wine qui est sorti la semaine dernière. Peux-tu nous en parler ?

Declan McKenna : C’est une chanson que j’ai fait à Los Angeles. Elle a ce genre de groove cool, mais un peu sombre. J’ai choisi des petites choses de Los Angeles, comme son côté sombre. Mais aussi des choses qui me font rire, comme les gens qui se promènent en voiturette de golf. Luca me l’a fait remarquer, alors que nous étions littéralement en train de jouer les rythmes de la chanson en arrière-plan et d’essayer de conduire en essayant de trouver des paroles. Il m’a fait remarquer cela, et les paroles sont venues presque immédiatement.

Et oui, c’est devenu l’un des moments les plus sombres de l’album, mais aussi l’un des plus légers, parce que certaines des choses dont je parle sont assez drôles, et ça fait peut-être référence au vide de LA, et aussi au monde d’une certaine manière. Mais LA a juste cette sorte de dessous sombre qui est assez fou pour moi. Et les paroles sont nées de l’observation de la route, des fêtes où nous sommes allés et d’autres choses, je ne sais pas, l’histoire s’est écrite d’elle-même à partir de tout ça. Mais oui, c’est l’une de mes chansons préférées parce qu’elle est géniale. C’est vraiment groovy et j’ai l’impression qu’on peut l’écouter encore et encore. C’était vraiment l’essence même de l’album.

LFB : Je l’adore ! Ces dernières semaines, tu as sorti un titre qui ne figure pas sur l’album : Slipping Through My Finger. Peux-tu expliquer son absence sur le nouvel album ?

Declan McKenna : C’est une reprise que l’on m’a souvent demandé de faire. J’ai fini d’enregistrer l’album il y a plus d’un an, et Slipping Through My Fingers c’est une reprise que j’avais faite en acoustique en live qui a circulé sur Internet. Je l’ai enregistrée il y a quelques semaines, je travaillais dans un nouveau studio et j’ai décidé de la faire parce que les gens voulaient une version complète. Je l’ai sorti parce que les gens le voulaient, comme un cadeau de Noël.

Mais j’ai eu l’impression qu’elle n’avait pas vraiment sa place sur cet album. Je ne pense pas que je mettrais une telle reprise sur mon album. Parce que j’ai l’impression que l’album est une opportunité pour moi de faire mon propre truc. Mais oui, c’était trop tard pour être considéré, de ce que je sache. Je suis sûre que mon label l’aurait adorée parce qu’il a bien marché, mais je ne l’ai même pas envisagé.

LFB : J’ai vu que tu as beaucoup de concerts à venir. Je me demandais quel est leur impact sur ta conception de la musique. Quand tu as conçu l’album, tu pensais déjà à la manière dont il se traduirait sur scène ?

Declan McKenna : Il y a des chansons où tu le fais et d’autres où tu ne le fait pas. C’est difficile de ne pas le faire, mais je ne le laisse pas trop influencer l’album. Je pense que ce qui est sur l’album est la chose la plus importante, et si ça rends bien sur l’album, alors on peut le transmettre bien en live. Mais il y a vraiment des chansons comme The Phantom Buzz, et je ne sais pas, même Mulholland, pour lesquelles j’ai pensé à la façon dont elles seraient jouées en live.

Nous avons vraiment répété tout l’album avec le groupe. Donc j’ai une idée maintenant, mais oui, il y a des petits bouts où tu te dis que ça va être vraiment cool en live, mais je n’ai pas nécessairement, du moins pas sur cet album, je n’ai pas vraiment écrit pour qu’il fonctionne en live. Parce que c’est toujours un peu différent de toute façon, on ne reproduit pas totalement l’album en live, on essaie d’avoir notre propre version et de la jouer à notre manière. On utilise l’énergie plutôt que d’essayer de copier l’album, je pense.

LFB : Tu dévoiles souvent des clips. Est-ce important pour toi de mettre des images sur ta musique ?

Declan McKenna : Oui, c’est l’occasion de faire quelque chose de différent. Faire des vidéos prend beaucoup de temps. Je me dis toujours : « Oh mon Dieu, j’ai passé des semaines sur cette vidéo ». Mais j’aime vraiment faire ça. J’aime qu’ils aillent dans des mondes différents et bizarres. Et avec cet album, je voulais faire quelque chose de très, très différent pour chaque chanson. Nous venons de terminer le clip de Mulholland’s Dinner and Wine, et j’attends la version finale. Et oui, c’était cool. Parce que tout a été un processus complètement différent. On en a fait un sur la plage, on en a fait une en Irlande, et un dans un club. On a filmé avec des tas de gens de la ville, au hasard, qui traînaient ensemble. C’était très drôle.

Et le prochain a été fait d’une manière très décontractée, en planifiant certaines choses, mais en laissant des tas de choses au hasard, en réussissant à filmer cette histoire. J’aime bien collaborer sur mes clips parce que je ne suis pas un grand cinéphile. Je pense que j’ai des idées pour ce genre de choses, mais je ne sais pas vraiment comment les réaliser. C’est donc toujours une bonne occasion de collaborer avec quelqu’un que j’apprécie vraiment. Et j’ai réussi à travailler avec beaucoup d’amis sur cet album, en réalisant les vidéos, donc c’était cool. Le prochain clip vidéo arrive très bientôt. Et je suis vraiment excité de le voir.

La Face B : Hello, nice to meet you.

Declan McKenna : Hello. How are you doing ?

LFB : Very fine, and you ?

Declan McKenna : Yeah, good thanks.

LFB : Your first album will be out in a few weeks. It’s very sunny and much lighter than the previous two. Can you tell us a bit about it? Its conception, history.… 

Declan McKenna : Yeah, I mean it really came out of working on more music at home and you know, thinking about maybe doing an album that wasn’t sort of recorded in a studio and had more… You know, sometimes the first take or sometimes something that we’ve really worked on, like perfecting, but it’s really just got this like loose energy and has not kind of been overly perfected. We worked on it a lot but not to try and you know, smooth it out, we’ve worked to make it as sort of as to feel as good as possible and feel like I guess weird and kind of light hearted aside as I’d wanted it to.

We worked on it in LA once I’ve kind of done some stuff here I went out and I met this producer Gianluca buccellati and we basically produced the album together. I wrote some of the songs with him and yeah, we just got on really well and had a really good relationship with making music and and the rest is history.

LFB : On your first two albums, we could feel a playful side. But on this one, I get the impression that you’re letting go and giving us a version of yourself that’s more like you. What was the process between the two albums to achieve this result?

Declan McKenna : I think it’s just letting go of a bit of fear really, letting go of any idea that, even though I have a sort of a serious career in music, that it doesn’t all have to be serious, and I can work on music in the way that suits me. Because ultimately, the music is all about the character and the feeling that you put into it. And, you know, sometimes that gets dampened by going about things the right way, or trying to sort of perfect things. I think in this day and age, you could really look at your music on a screen and see all of the errors and, you know, fix them all, but it doesn’t necessarily make better music.

A lot of the music that I love has been recorded in a way that’s kind of revealing or vulnerable, or, you know, has blemishes and things like that. And what I wanted to do is combine that ethos of perhaps the 60s in the 70s, when they were recording music that had more rough edges. Purely because that was what you had to do.

And, sort of bring that into the process, while using modern technology, not having something that sounds dated, but have something that hasn’t been sort of overly perfected. And I think it’s maybe different from the other albums I’ve worked on, which have, an old school sort of spirit about them, but they’ve had modern elements, but haven’t been recorded in quite a traditional way in a studio, and using, perhaps more familiar instruments and compositions etc.

LFB : One thing I like about your album is that you don’t stay in the same register all the time. And that’s something you have already done on a previous project, but you can shift from one genre to another, and it’s always done cleverly. How important is that to you?

Declan McKenna : Yeah, I definitely think, a lot of albums that I think are like classic albums don’t really have one sound. I almost feel like while working on my own sort of music at least, I just don’t really force it to be in a genre.

And as I say, there’s albums that I love that just really evolve as they go on. Even some of the Simon and Garfunkel albums, like they’ll do, like, you know, a song that feels really Celtic and folky and traditional and then they’ll do something that has a kind of a Latin American groove to it. And you still feel that it’s them, but, they’re not like we are folk artists, and we only make this so, a lot of the artists that like do that and I feel like there’s a way to have continuity in that album enough so that you can kind of evolve it.

But that doesn’t necessarily mean through like picking a genre it kind of means through the ethos in the way that you’re playing, the way that you’re using the parts that you’re using. Sometimes, an album can be all one specific genre and have that sound continuity and still feel kind of like not right or like it doesn’t really fit together like an album should. And for me, I like things to change and evolve and for an album to really give you like a journey. I think is what it can what it can be anyway, you know.

LFB : Yes, and I think not making one album with one genre permits to reveal completely the artist’s personality.

Declan McKenna : Yes, I agree.

LFB : On this album, although you take a look at society and certain things, your music no longer denounces. What explains this change?

Declan McKenna : I just wanted the album to feel freeing and feel like a release. And one of the things I talked to my producer about was like, there is music that can help people to think about what’s going on in the world. But there also needs to be music to help people sort of forget, and that’s a really important thing. And I feel like having done two albums that are perhaps quite lyric-heavy, and very involved and very, like, based on sort of tangible observations.

I just felt like I didn’t want all my music to be that. And I didn’t want to just make the music that I’m sort of expected to make. So in lots of ways it’s changed. And I don’t know, I don’t see myself just working on music in one way. And I don’t see it really, as me abandoning having messages in music. Because there’s still messages in the album, but I want to sort of do that when it feels right. And when I feel like I really have something to say.

And, I think kind of forcing yourself to do it, because it’s what you’re expected to do is against the ethos of what I’ve always done, which is sort of speaking your mind. But you know, I don’t really want to keep repeating myself, or keep living up to the brand just because definitely got there’s observations on life as well as observations on the stuff that’s sort of immediately in front of you, as well as in the wider world. And I think I’ve got a long time to get through (laughs).

LFB : In the middle of the album, there is Nothing Works, in which you say that you’re constantly questioning yourself, without being able to improve anything. Alongside these lyrics, there’s a rather danceable instrumentation, as if to celebrate who you are after all. Isn’t that the most important message on your album: Accept yourself?

Declan McKenna : I think the thing that I liked about making this album was I really, and the kind of messages that I was loving in music, were ones that are so important, and sometimes get sort of looked down on in music, but there’s something great about a song just being able to tell you to let go and to be yourself. And, I think it almost is like a rebellion in itself, to be able to let go and to be be yourself. And it’s  just a really important thing for people to do. Especially for, you know, thinking my fans are probably generally somewhat young, and I think that’s always a big problem is worrying about sticking out or worrying about, sort of doing things your own way. But I’ve really made an album, I think that stands up for that.

And it’s simple and it’s a message that can do with you from being a child to I don’t know, very, very old. But I think it’s an important one. And I think it’s kind of beautiful when it’s done well in music because it’s the kind of message that has always been around, you know. Yeah, there’s something about those simple key sort of loving messages in music that I’m really drawn to at the minute and that’s what this album was kind of. As kind of expressed in a way.

LFB : My favorite track on this album is Mulholland’s Dinner and Wine. Can you tell us about it? It was released last week? 

Declan McKenna : It’s one that came out of LA. It has this sort of cool, but slightly dark, groove about it. Just picking out little things from LA, like the sort of darker side of it, I guess. But also some stuff that’s quite funny to me, like people driving around in golf carts. Which Luca pointed out to me, when we were literally like playing the beats of the song in the background and try driving around and trying to come up with lyrics. He pointed this thing out, and the lyric came almost straightaway. For the, you know, we’ll take the golf cart into town section.

And, yeah, it kind of became like, kind of the darker moment on the album, but also light hearted, because some of the stuff I’m talking about, it’s kind of funny, and like, it’s maybe referencing the sort of emptiness of LA, and also the world in some ways. But LA just has this sort of dark underbelly that is quite crazy to me. And the lyrics came out of just looking around that drive and also some of the parties that we went to and stuff just like, I don’t know, the story kind of wrote itself from all of that. But yeah, it’s one of my favorite songs I’ve made just because it just feels awesome. And it was really just like groovy. And it just feels like we can listen to it again and again. So it was really kind of what the album was all about.

LFB : I love it ! In recent weeks, you’ve released one tracks that don’t feature on the album: Slipping Through My Finger. Can you explain its absence from the new album?

Declan McKenna : It’s just a cover I’ve been asked to do a lot of times. So you know, I finished recording the album over a year ago, pretty much and Slipping Through My Fingers started sort of circulating through like a cover I’d done. It was a cover that I did just acoustically on a live stream site circulating the internet. And so I just recorded it a couple of weeks ago, and I was sort of working in a new studio and decided to do it because people wanted a full version. And I just released it because people wanted it. So I did it as like a Christmas present.

But I felt like it didn’t really belong on that album. I don’t think I would put like cover on my album. Because, I just I feel like the album is an opportunity for me to do my own sort of thing. But yeah, it was too late really to even be considered as far as I concerned. Although I’m sure my label would have loved it because it’s done quite well, but I didn’t even consider it really.

LFB : I saw that you had a lot of concert dates coming up. I was wondering what impact live performances have on your conception of music? When you were conceiving the album, did you already think about how it would translate on stage? 

Declan McKenna : Yeah, some songs you do and some you don’t. It’s hard not to but I don’t let it influence the album too much. Just because I think what’s on the record is the most important thing and if it feels good on the record, then we can make it feel good live. But there’s definitely songs like The Phantom Buzz, and I don’t know, like even Mulholland’s where I’d kind of thought about how they would come across live and how we would play them.

We’ve actually rehearsed the whole album with the band. So I kind of have a picture now but there’s little bits where you’re like that it will feel really cool live, but I don’t necessarily, at least not on this album, I didn’t really write for it to work live. Because it’s always a little bit different anyway, we don’t really fully emulate the album lives, like we try and have our own sort of version and just play it, you know, in a live way, in its own sort of way. And just use the energy rather than kind of trying to copy the record, I think.

LFB : You often release video clips. How important is it for you to put images on your songs?

Declan McKenna : It’s just a chance to do something different. It’s very time consuming doing videos. I’m always like, Oh my God, I spent weeks on this video. But I really enjoy sort of making stuff and getting just weird with the music videos. I like them going into sort of weird different worlds. And with this album, like there’s just been, with every song I wanted to do something very, very different. So we’ve just finished the Mulholland’s Dinner and Wine actually music video, and I’m just waiting to get the final final version of it. And yeah, it’s been cool. Because everything has been a completely different process. We did one on the beach. We did one in Ireland, and one in a club there. And we’re filming with loads of random people from the town around hanging out. It was really funny.

And this next one was done in a really like sort of off the cuff kind of way, like in a very just like we kind of planned some things but just let lots of crazy shit happen as well and managed to film this story within it. So I’m really excited for that. But yeah, I normally like to collaborate on it because I’m not a huge film person. I think I have ideas for that sort of thing, but I don’t really know that much about executing it. So it’s always a good chance to collaborate with someone that I really like. And I managed to work with a lot of friends on this album, doing the videos, so it’s been cool. Yeah, that next music video is actually coming very soon. And I’m really excited for it.