De passage dans le Nord à l’occasion du Bivouac Festival, les Kids Return nous ont accordé un moment de discussion entre sapins et guirlandes lumineuses. Dans cette interview, on va parler projets, tournée et fin de l’été.
La Face B : Salut les gars ! Vous venez tout juste de rentrer du Japon, vous ne subissez pas trop le jetlag ?
Clément : Hmmm non…
Adrien : Non, ça va !
Clément : On n’a plus le temps d’être en jetlag ! C’est à dire que même quand on est arrivés au Japon, j’ai l’impression qu’on s’est dit que la notion de jetlag n’existait pas. T’as tellement envie de profiter quand tu vas quelque part que tu te débrouilles pour dormir dans l’avion, t’as pas bien dormi quand même, tu résistes jusqu’à 23h, tu t’écroules, le lendemain tu te réveilles à 7h… Donc tu prends un rythme et au final ça va. On a fait pareil en revenant à Paris aussi. C’est une période où chaque seconde est précieuse donc on n’a pas vraiment ressenti ce jetlag. C’est que du bonheur.
Adrien : Surtout que c’était très court, on est restés une semaine là-bas.
LFB : C’est court effectivement, surtout si vous vouliez profiter un peu !
Clément : Oui mais on a su trouver le temps et s’imprégner un peu de Tokyo quand même.
LFB : Vous avez fait la découverte du pays natal de Takeshi Kitano, le réalisateur du film Kids Return, qui a inspiré le nom du groupe.
Adrien : Le film a inspiré à la fois le nom et l’identité du groupe, oui. Toutes les émotions, les sentiments que le film expose, on a voulu les retranscrire dans notre musique. On pense aux thèmes de l’enfance, de la naïveté, de la nostalgie, de l’amitié…
LFB : Et donc, votre verdict après avoir découvert Tokyo et le Summer Sonic Festival ?
Clément : Pas déçus !
Adrien : Vraiment pas déçus !
Clément : Adrien disait toutes les cinq minutes “Oh mais je pourrais vivre ici !”
Adrien : Le public japonais était incroyable aussi, super réceptif. On a senti qu’il y avait vraiment une connexion avec eux. On a joué devant 10 000 personnes… C’était complet ! C’était incroyable !
Clément : On est allés à l’endroit où ils ont tourné Kids Return d’ailleurs, avec un ami photographe. Il nous a emmenés en voiture devant le portail de la salle de boxe du film. C’était un moment un peu sacré de se retrouver là-bas.
LFB : Retour en France, au Bivouac Festival cette fois. Comment est-ce que vous dealez avec les différents événements auxquels vous participez ? Des événements avec des thématiques très différentes qui plus est.
Adrien : On se dit toujours que ce qui est cool c’est de jouer de la musique, faire de la musique et être ensemble. Dans le groupe, non seulement avec Clément mais avec toute notre équipe, le plus important pour nous c’est de passer des bons moments ancrés dans l’humain, que ce soit positif et que tout aille dans le bon sens. Jouer au Japon devant 10 000 personnes dans un immense hangar avec Kendrick Lamar qui joue après toi ou jouer ici au Bivouac Festival, ce sont des expériences différentes mais tout est bon à prendre. Là, la scène était magnifique, au milieu d’une forêt avec un superbe coucher de soleil… Le public était adorable, on se sent bien et on se sent aussi à la maison d’une certaine manière.
Clément : Tant que tu peux faire ce que tu aimes vraiment, c’est bien. Là, il y a un truc où on a enchaîné les grosses scènes cet été, entre le Japon mais aussi les Eurockéennes, Ronquières… Et il y a un truc où, personnellement, quand je fais des grosses scènes je ressens une excitation folle mais je vais plutôt être dans un truc de maîtrise, comme si je pilotais un avion. Alors que quand je joue dans des endroits un peu plus calmes, ça me permet de me reconnecter à ma musique et je réécoute, je réapprends et je réappréhendes mes morceaux. Je trouve ça agréable et ça donne des idées plus claires dans des moments où tu dois écrire de la nouvelle musique. Tu peux te reconnecter avec tes sons, tes instruments, tes synthés, tes guitares, tes mélodies… Tu te dis “C’est ça que je suis vraiment”. Tu as plus de temps pour réfléchir sur scène aussi.
LFB : Forever Melodies est sorti en octobre 2022 et a été classé 21ème meilleur album de l’année par les Inrocks.
Adrien : Je comprends pas pourquoi on n’a pas été classés premiers en fait…
LFB : Carrément d’accord !
Adrien : Rosalia c’est bien mais bon… *murmure* Je déconne…!
LFB : Comment est-ce que vous avez vécu ce moment-là, du coup ?
Clément : Je pense que ça te conforte en tant qu’artiste, dans un truc où tu te dis “Ok, c’est génial !” Ça n’a pas influé sur notre musique pour autant. C’est dur de se dire que tout ça existe quand tu commences un groupe et lire des choses comme ça, ça aide à se dire “Ce qu’on vit existe vraiment en fait !”
Adrien : On était même pas au courant ! C’est un copain qui a acheté les Inrocks et qui nous a écrit en disant “Achetez le numéro spécial des Inrocks aujourd’hui.”
LFB : Votre summer tour s’arrête donc aujourd’hui.
Clément : Bivouac était le 101ème concert !
Adrien : On a encore une date en septembre, au Reeperbahn, mais ça n’entre pas dans le cadre du summer tour.
LFB : Qu’est-ce que vous avez prévu après tout ça ?
Clément : Faire de la musique. C’est ce que l’on fait depuis quelques temps, depuis la fin du summer tour, on fait de nouveaux morceaux. Là, on va en profiter pour se concentrer vraiment que sur ça. Là on va faire un trois titres, une sorte d’EP, et pour finir un objet comme ça ou comme un album, c’est bien de superposer les émotions et les expériences mais il faut aussi savoir se concentrer sur une seule chose pour le faire très bien. Là c’est ce qu’on va faire, et on a hâte !
LFB : Dernière question, si les Kids Return étaient un 45 tours, lequel seriez-vous ?
Clément : T’es meilleur que moi pour ça Adrien…
Adrien : 45 tours c’est bien deux morceaux hein ?
LFB : C’est ça !
Adrien : Euh… Les Beatles en ont fait de très beaux…
Clément : Faut qu’on se concerte ! Tu nous as mis un truc technique là !
Adrien : J’ai encore mieux ! On serait le 45 tours de Space Oddity de David Bowie.