Klô Pelgag est l’incarnation de la fraîcheur, du renouveau et de la variété francophone. La chanteuse québécoise nous propose un voyage dans son univers aussi fantastique qu’empreint de réalité dans son nouvel album Notre-Dame-Des-Sept-Douleurs.
A l’occasion de la sortie de ce troisième album studio ce vendredi, Klô a répondu aux questions de La Face B :
La Face B : Commençons par une question très importante, pour mieux te connaître : comment est né ton intérêt pour la musique ?
Klô Pelgag : J’ai toujours joué un peu de piano jusqu’à ce que je comprenne que ce que j’aimais dans le fait de jouer était de jouer des choses qui n’existaient pas. (le verbe jouer est très important ici) À partir de ce moment-là, j’ai commencé à avoir du plaisir et à ressentir une certaine ‘consolation’ dans le fait de m’exprimer par le biais de la musique. C’est de cette façon que la musique est devenue une alliée. J’ai appris à chanter de la même façon, en chantant des chansons que j’écrivais. Ma voix, mon jeu et mon écriture se sont développés au fil de temps.
LFB : Tu es chanteuse, auteure-compositrice, pianiste et guitariste, ça fait beaucoup de talents ! Mets-tu en pratique toutes ces aptitudes pour réaliser tes morceaux ? Sinon, comment t’entoures-tu pour produire tes EP/albums ?
Klô : Absolument. Je suis impliquée dans tous les aspects qui entourent mon projet. Dans la réalisation et les arrangements aussi. Bien sûr, il faut des gens autour pour arriver à réaliser ce qu’on a en tête. J’ai mon ami et collaborateur Sylvain Deschamps qui travaille avec moi depuis le début. Sur le dernier album j’ai travaillé avec le noyau : Pete Pételle, Étienne Dupré et François Zaïdan avec moi en studio. C’est la plus belle et saine collaboration que j’ai connue jusqu’à maintenant.
LFB : Que pourrais-tu nous dire/nous confier sur le chemin que tu as parcouru depuis ton premier EP éponyme, en 2012 ?
Klô : Ouf. Tellement de choses. J’ai appris énormément. En tant que musicienne et parolière, je crois pouvoir dire que je suis arrivée à un endroit que jamais je ne me serais crue capable d’atteindre un jour. J’ai davantage confiance en mes capacités, je me respecte beaucoup plus moi-même, j’apprends à dire non, à mieux communiquer, à mieux m’entourer. Je suis tout aussi exigeante mais moins dure envers les autres et envers moi-même.
LFB : Comment définirais-tu ton univers musical ?
Klô : Je crois que c’est tout de même un monde singulier où se côtoient une musique ambitieuse et poétique. Mais ça peut aussi parfois être simple et dépouillé. C’est un monde de contrastes.
LFB : Quelles ont été tes inspirations pour Notre-Dame-Des-Sept-Douleurs, ton troisième album, qui sortira le 26 juin prochain ?
Klô : Comme dans tout ce que j’ai fait à ce jour, je m’inspire de ce que je ressens et de ce que j’observe. C’est un album très sincère et transparent qui traite entre autres de santé mentale, de relations, d’amour, d’amitiés, de déceptions. C’est comme dans la vie.
LFB : A la différence de L’Alchimie Des Monstres, ton premier album, celui-ci semble plus centré sur tes pensées, tes réflexions et tes convictions. Pourquoi as-tu fait ce choix de (quelque part), te recentrer sur toi-même ?
Klô : Il ne s’agit pas d’un choix. L’Alchimie Des Monstres étaient très ancré dans mes pensées, dans mes réflexions et dans mes convictions. Je ne ferais jamais rien qui ne soit pas cela. L’art, à mon sens, provient de réflexions, de convictions et de pensées. C’est essentiellement ça.
LFB : Que cherches-tu à partager avec ton public ?
Klô : Avec mon public, je veux communier. Je veux partager, j’aimerais qu’on puisse s’amuser et se consoler avec ce que nous avons en commun : les chansons. Les chansons contiennent tout le reste : l’humour, une philosophie de vie, un amour des mots, des expériences.
LFB : Comment as-tu vécu ces derniers mois un peu particuliers ?
Klô : Ces derniers mois ont été parsemés de quelques déceptions mais surtout, de beaucoup de tristesse face à l’évidence selon laquelle le racisme est toujours présent, que la pauvreté et les inégalités déterminent les conditions dans lesquelles nous finissons nos vies (ici au Québec, la question des CHSLD). Tout ça. De mon côté, j’ai apprécié la chance que j’ai d’être bien chez moi.
LFB : Quels sont donc tes projets pour la deuxième moitié de cette année 2020 ?
Klô : Je suis en attente à savoir si nous pourrons éventuellement reprendre la tournée et/ou certaines activités musicales. Sinon, je vais manger des fruits de saison et tenter d’écrire le plus possible si j’en ressens l’envie.