À tout juste 24 ans, l’artiste américain Kyle Dion donnait un concert en France pour présenter son premier album SUGA sorti en mars dernier. Avec trois dates cet automne, Amsterdam, Paris et Londres, l’artiste est parti à la rencontre du continent européen pour déverser le R&B et la soul brillante qui caractérisent son projet. Le 18 septembre dernier au Point Éphémère, les français ont donc accueilli cet album sensible, sensuel et incroyablement explosif.
De timidité, il n’en a pas été question ce soir là au Point Éphémère quand l’artiste est apparu sur scène aux côtés de ses musiciens. Dans un ensemble en cuir, bandana et vernis à ongles noir, Kyle Dion s’avance, à l’aise, comme si nous, le public, étions déjà de proches connaissances et qu’il nous offrait ce spectacle intimiste pour la première fois. Après nous avoir induit à projeter les habituelles comparaisons artistiques indéniables à l’artiste telle que Prince, tant par la voix, l’attitude et le style, Kyle Dion tente de nous faire oublier cette vision nostalgique. Certes l’artiste use du falsetto sans modération, parfois peut-être un peu trop, mais il en résulte que le charme opère dans la salle, au fil des morceaux vibrants d’une soul qui délecte les sens.
Encore une fois, et malgré s’être dit d’arrêter les comparaisons, la gamme vocale suave et technique et le côté crooner du chanteur ne sont pas sans rappeler le grand Smokey Robinson. Pourtant nous sommes en 2019 et Kyle Dion compte bien y faire sa propre place. En vrai artiste de scène, il sait aborder son public, en témoignent ses pas de danses et ses finger poiting telle une idole déjà célèbre. Un petit côté effronté qui séduit le public et certains plus que d’autres comme ces deux américaines, mère et fille, qui ont tenté de récupérer le micro du chanteur pour lui déclamer leur amour, tandis que lui feignait de le leur accorder (pour les entendre il n’y avait cela dit, pas besoin d’amplification) avant de leur dire qu’évidement, il les aimait aussi. Le concert touche presque à sa fin lorsque l’artiste se retire quelques instants pour laisser, à juste titre, la part belle à ses excellents musiciens, avant de les rejoindre à nouveau pour le dernier morceau.
Un vibrato qui enflamme, des morceaux groovy et sucrés, en somme, un amour partagé entre l’artiste, ses musiciens et son public qui le découvrait pour la toute première fois sur scène. Des premiers pas réussis et une critique qui semble unanime pour ce jeune artiste qui ne peut qu’appartenir à un seul destin, celui de briller parmi ses compères.