Le duo palestino-jordanien Sabîl s’accompagne du violoncelliste Vincent Ségal pour le dernier concert de ce festival débuté le 21 mai, à Paris.

Il faut s’imaginer des voix vibrantes, transcendantes. Elles s’élèvent dans le club de jazz New Morning, les arcades de l’Église Notre-Dame des Blancs Manteaux ou du Temple du Foyer de l’Âme, à Paris. Pour sa seconde édition le Sacré sound festival s’empare de lieux de culte et des mythiques salles de concert pour programmer ses artistes : Neta Elkayam, Walid Ben Selim, Ariana Vafadari, Sabîl et Vincent Ségal. Des musiciens qui partagent leur art entre « cultures » et « croyances ».
Et le chant fut
C’est dans le déracinement ou, au contraire, dans le mouvement de revenir à ses racines, que naissent la musique et le chant des artistes programmés. Désormais installée à la Nouvelle-Orléans, l’israélienne Neta Elkayam compose des chansons en darija (arabe régional) marocain. Elle reprend aussi des morceaux de la célèbre chanteuse juive-marocaine Zohra El Fassia.
Walid Ben Salim partage ses origines marocaines. Il chante d’une voix puissante et légère qui captive et ne laisse pas indifférent. Walid Ben Salim interprétera des chants soufies (courant ésotérique proche de l’islam) avec l’artiste iranienne Ariana Vafadari. Le chant de cette mezzo-soprano s’inspire de la musique classique pour la faire dialoguer avec des sonorités d’Iran.
Le festival se finira en beauté avec le duo palestino-jordanien Sabîl, qui s’accompagne du violoncelliste Vincent Ségal. Ils interprèteront autant des mélodies planantes que dansantes avec des morceaux de dabké (genre musical levantin, très rythmé). Un concert qui a toute son importance dans le contexte actuel, souligner Laurence Haziza, directrice du Sacré sound festival.

le festival qui a commencé le 21 mai avec un concert d’Eléonore Fourniau, occitane reprenant des chants kurdes que La Face B avait pu rencontrer. Le chanteur et comédien Arthur H a ensuite poursuivi les festivités en défendant des musiques gorgées d’improvisation et de spiritualité. Cette volonté de mettre en avant des chants, des musiques, des airs qui dépassent les frontières est au cœur du Sacré Sound festival. Sa directrice, Laurence Haziza, entend promouvoir « le vivre ensemble » par cette démarche. Egalement directrice du festival Jazz’N’Klezmer, elle promet une richesse musicale et artistique dans ses différents projets.
La chanteuse israélienne de chaâbi marocain Neta Elkayam se produira le 3 juin au New Morning (10e ardt.), les deux artistes Walid Ben Selim et Ariana Vafadari joueront le 4 juin à l’Église Notre-Dame des Blancs Manteaux (4e ardt.) et le trio Sabîl & Vincent Ségal, le 5 juin au Temple du Foyer de l’âme (11e ardt.)