Entre deux rayons de soleil, on s’avance sur le tempo de Kokoroko. C’est avec un grand sourire qu’on vous présente le nouvel album de ce groupe londonien, Tuff Times Never Last, voilà de quoi raviver les couleurs de votre quotidien.

Pour atténuer ou apaiser les baisses de moral longues ou passagères, avec ou sans thérapie, la musique détient ce pouvoir spécial, celui qui nous réchauffe le cœur et rallume notre petite flamme intérieure. Cet été on s’est réjoui de découvrir le nouvel album de KOKOROKO intitulé Tuff Times Never Last. On y retrouve la belle énergie du collectif londonien composé de Sheila Maurice-Grey, Onome Edgeworth, Anoushka Nanguy, Tobi Adenaike, Yohan Kebede, Duane Atherley et Ayo Salawu. On reconnaît leur jazz lumineux mêlé aux rythmes afrobeat. C’est un mélange riche, joyeux, et très prometteur. Le projet se compose de 11 titres. Ils affirment ici davantage leur identité, mais poursuivent et enrichissent également cette quête d’un jazz novateur et qui rassemble.

Never Lost, le premier morceau de l’album, nous emporte dans l’univers du groupe dès les premières notes. Le voyant s’allume. La trompette de Sheila Maurice-Grey apporte ce côté jazz et chaleureux qu’on avait tant apprécié dans leurs précédentes créations. C’est un titre smooth, au tempo lent mais bien engagé par la batterie. On garde les pieds au chaud dans le sable, en rêvant du lendemain.
Si “Tuff Times Never Last”, nous pouvons rappeler que “Kokoroko” signifie “être fort” en Urhobo, un dialecte nigérien. Le projet est porté par ce sentiment de résilience, cette attitude positive à adopter face aux défis de la vie. Le collectif est une des clés. Que ce soit dans les paroles ou la mélodie, Together We Are est à l’image de cet album, lumineux et envoûtant.
Des rythmes plus électroniques viennent colorer le morceau Da Du Dah, également porteur d’un message d’espoir. On retrouve nos sept protagonistes dans ce très beau clip réalisé par Akinola Davies Jr, ceux d’hier et d’aujourd’hui, avec les parfums de l’enfance et de l’innocence. Nous sommes au beau milieu des paysages de Londres, en été. Pour mieux appréhender le futur, il est nécessaire de se rappeler d’où l’on vient. Le monde, est dans cette mélodie, presque vu avec un regard d’enfant.
Au cœur du projet, il y a cette énergie solaire et l’envie de célébrer ensemble. Certains morceaux sont teintés par ce grain plus groove et rythmé, coloré par l’afrobeat. Fela Kuti n’est jamais bien loin. On peut citer Just Can’t Wait ou encore Sweetie avec ces paroles qui reviennent en boucle “Sweetie make my heartbeat bounce”.
Tuff Times Never Last est un projet collectif et généreux, également assorti de 3 featurings. On retrouve LULU sur le très doux Idea 5 (Call My Name), qui nous rappellerait presque leur célèbre titre Abusey Jonction. Peut-être pour ce ton à la fois posé et délicat, qui s’installe doucement puis se transforme au rythme des percussions. Azekel, apporte quant à lui, une touche singulière avec sa voix reconnaissable sur le groovy Three Piece Suit.
Demae illumine le titre Time and Time. Fermer les yeux au soleil, smooth et jazz, ce morceau est un petit biscuit à déguster avec le café en début d’après-midi. Il y a quelque chose d’assez efficace et honnête dans la proposition, on ne nous propose pas un grand chamboulement, mais d’apprécier les plaisirs simples de la vie.
Temps calme, nous voulions enfin nous pencher sur deux morceaux qui nous ont marqué pour leurs différences. Les instruments s’effacent sur My Father in Heaven. Ce morceau se rapproche de la soul, épuré et introspectif, les voix sont au premier plan. Le temps est suspendu. C’est un moment agréable et assez surprenant, comme si Kokoroko nous proposait une parenthèse, sans début ni fin. Plus tard, Over / Reprise clôt ce chapitre dans une ambiance feutrée, presque sans un mot. Les paroles “We’ll make it over” se font tarder, et apparaissent comme un mantra, un beau message d’espoir pour conclure ce projet.

100% good vibes, jazz et libre à la fois, Tuff Times Never Last est un album qui se déploie au fil des 11 morceaux qui le composent, avec un seul fil conducteur. On reconnaît l’identité de KOKOROKO dans chacun des titres. Ici pas de vague, ils nous invitent dans un environnement chaleureux, festif et rassurant. Si l’énergie du groupe britannique est communicative, on aime leur musique pour ce point d’ancrage, où il fait bon de se retrouver pour mieux repartir. Évidemment nous serons au rendez-vous le 7 novembre au Cirque d’Hiver à Paris !