L’enivrante énergie de yeule au Botanique

C’est à la mi-novembre que nous avons décidé de faire un détour par Bruxelles pour aller voir yeule. Jouant au Botanique, l’artiste a su captiver son public dans une Rotonde remplie. C’est encore remplis d’émotions que nous avons décidé de mettre des mots sur un show captivant.

C’est avec un peu de retard que nous sommes entrés dans la salle de la Rotonde, disposée en plein milieu de l’imposant bâtiment du Botanique. Comme son nom l’indique, cette salle est ronde et dispose également de plusieurs niveaux, permettant une vue dégagée peu importe notre position dans la salle. Pour notre part, nous avons décidé de nous percher sur la plus haute marche pour avoir une vue imprenable sur le show qui allait se dérouler devant nous. Une position qui, certes, nous éloigne de la foule de corps de la fosse, mais qui permet de les suivre avec le coeur, et surtout les yeux. Car si le spectacle principal se déroule sur scène, il découle directement sur le public hétéroclite qui se retrouve envoûté, et cela dès la première partie, orchestrée par le DJ Himera.

C’est sous un jeu de lumières captivant que se mélangent les kicks frénétiques et les mélodies oniriques du jeune DJ, qui nous mettent directement dans l’ambiance qui s’apprête à prendre possession du lieu pour les deux heures qui vont suivre. Si le public sait qu’il est venu chercher un voyage aussi bien sonore que sensitif, celui-ci prend place immédiatement. Sans même interagir avec son audience, Himera laisse toute la magie de la musique éclater. Jouant des titres aux ambiances lancinantes et progressives, il dérive par moments, pour proposer des sonorités plus expérimentales, donnant l’impression d’un chaos parfaitement orchestré. Après une énième montée en puissance, il quitte d’un timide signe de la main la scène pour aller se réfugier dans le public et, comme nous, profiter de ce qui va suivre.

Yeule, c’est le nom de l’avatar créé par Nat Cmiel. Ce qui permet au créateur-x de questionner les frontières entre les genres, les styles musicaux, mais aussi entre les mondes réels et digitaux. Ce dernier point se retrouve directement dans sa performance. Avant de débuter ses morceaux, yeule s’initie, dos à la scène, accompagné.e d’une musique faisant penser au monde du jeu vidéo. Le ton est donné : pendant une bonne heure, les frontières vont se brouiller.

Le show commence. Variant les ambiances tout en les enveloppant dans une atmosphère cohérente, yeule impose une expérience singulière à son public, qui, captivé, vibre, explose avec iel, fasciné par la performance se déroulant sous leurs yeux. Seul.e sur scène, l’artiste l’occupe à coup de danses mélangeant le classique au contemporain, brisant une nouvelle fois les barrières.
Captivant son audience, yeule n’hésite pas à dynamiser sa performance : explosion lyrique sur Electric, présence d’une guitare électrique sur certains titres… Bref, nos yeux ne quittent pas la scène et on est rapidement plongés dans cet univers unique, rempli d’émotions, qui ne manqueront pas de venir réveiller les nôtres.

Le seul moment où nos yeux ont quitté la scène, c’était pour profiter de la folle énergie se dégageant du public. En son sein aussi, les barrières n’existent pas, toutes les personnes semblent différentes et réunies par le pouvoir communautaire de la musique. Cela montre la safe place qui se dégage de la musique de yeule et qu’au final, on est tous les mêmes – ce qui prend encore plus son sens dans une salle de concert.