2019 est encore dans le rétroviseur, la rédaction de La Face B a donc décidé de partager avec vous les albums qui ont fait battre nos cœurs au cour de l’année 2019. Chaque rédacteur a donc choisi un album qui aura marqué son année. Voici la première partie des coups de coeur de La Face B avec Cage The Elephant, Pomme, Flume et Angel Olsen.
Cage The Elephant – Social Cues (Océane)
Après avoir remporté un Grammy en 2017 pour leur album Tell Me I’m Pretty, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts pour Cage The Elephant. Derrière les strass et les paillettes, il y a le quotidien de l’homme qui n’est plus l’artiste que l’on s’accommode à voir sur tous nos écrans ou dans nos salles.
Le leader de la bande de Kentucky, Matt Shultz, a malgré lui dû endosser les conséquences d’une désastreuse séparation avec son être aimée de plusieurs années, un divorce dans lequel il aura réussi à trouver matière à extérioriser cette terrible étape de la vie. Ainsi, le délirant et renommé frontman, trouve dans ses maux le nécessaire pour donner vie à ce que le groupe aura fait de mieux jusqu’ici : Social Cues.
Une collab avec leur camarade Beck, un opus produit par John Hill (Phantogram, Foster The People) et des tubes à n’en plus finir. Ce que l’on appréciera par dessus tout dans cet album, c’est tout d’abord la volonté du groupe de diversifier les genres tout en restant dans un ensemble juste et cohérent. Des titres tantôt electro punk (Broken Boy), reggae-dub (Night Running), sans faire l’impasse sur le duo de ballades mélancoliques que sont Love’s The Only Way et ses cordes magnifiquement arrangées qui à l’écoute ne manqueront pas de nous nouer la gorge mais aussi Goodbye, faisant écho à l’intimité de l’artiste qui d’ailleurs, conclura la tracklist de cet album, un choix judicieux pour fermer définitivement ce chapitre de vie passé.
Bien que ce disque soit le plus hétéroclite proposé jusqu’ici, les plus grands fanatiques ne se verront pas déçus et auront sans nul doute retrouvé dès la première écoute la signature d’origine de Cage The Elephant. Notamment avec le morceau éponyme de l’album ou encore Tokyo Smoke, des titres pour lesquels on serait prêts à parier qu’ils se sont passés le mot pour voler à notre insu nos meilleurs pas de danse.
Social Cues constitue jusqu’à aujourd’hui leur disque le plus abouti mais aussi le plus sincère, faisant ainsi beaucoup d’ombre à son prédécesseur. D’ailleurs, le groupe sera de passage à l’Olympia le 24 février prochain. On s’y retrouve ?
Pomme – Les Failles (Caroline)
Quand l’idée de choisir un album s’est présenté, il a fallu chercher, en réécouter certains, réfléchir, puis comme une évidence il y en a un qui est revenu dans chaque pensée. Un album que nous avons attendu des mois, dans une attente presque éternelle. Un album révélateur d’une personnalité que l’on aime à La Face B. Une artiste qui nous a bercés avec son premier album, les soirs d’hiver, durant des mois. Elle a ce pouvoir magique de nous réconforter lorsque l’on se sent un peu loin de tout et de ceux qui nous sont familiers. Cet album, qui n’est d’autre que Les Failles de Claire Pommet alias Pomme, s’est imposé comme l’album nécessaire et immanquable dans l’horizon musical depuis le premier novembre, date de sa sortie.
Réalisé en collaboration avec l’artiste Albin de la Simone, Les Failles résonne comme un hymne à l’imperfection, aux faiblesses de l’être humain, aux voyages, à la peur, à l’amour, à la terre. L’artiste nous plonge dans un bain de tendresse réconfortant et agréable.
En passant par des titres comme Anxiété, Je ne sais pas danser ou même pourquoi la mort te fait peur, Pomme casse les codes de la chanson française et n’a pas de crainte à imposer ces textes qui résonnent au plus profond de chacun.
Pour explorer l’univers de Pomme, retrouvez des vidéos track by track de Les Failles sur son Instagram ainsi qu’un documentaire (si bien réalisé) d’une douzaine de minutes, par Hugo Pillard.
Flume – Hi This Is Flume (Thibaut)
Si certains diront que le dernier long-format de Flume n’est pas vraiment un album mais plutôt une mixtape, il n’en reste pas moins que ce projet est une claque de musique électronique. Le producteur australien a réussi une nouvelle fois à faire évoluer son style vers une musicalité toujours plus expérimentale et maîtrisée à la fois. L’album est comme une rencontre entre des sonorités très pures et un un amour pour la technologie. En résulte une série de 17 titres, 17 surprises, personne n’est capable d’anticiper chaque drop, chaque idée.
Accompagné d’un casting qui ne sont autres que les artistes que Flume affectionne le plus, comme SOPHIE et JPEGMAFIA par exemple, le musicien raconte aussi une histoire visuelle grâce au moyen-métrage follement abstrait disponible sur YouTube. La direction artistique atteint un niveau de maîtrise rarement vu auparavant tant l’univers est cohérent.
Flume se confirme comme un artiste qui voit plus loin que les autres, capable de créer des émotions à partir du plus artificiel des sons.
Angel Olsen – All Mirrors (Anthony)
Avec Angel Olsen, les albums se suivent mais ne se ressemblent pas. Dans ce dernier opus, Angel Olsen délivre une collection de titres qu’on pourrait classer dans l’art pop. Du déchirant Lark,aux ballades Spring et Chance , All Mirrors se résume en une rétrospection cinématographique d’une vie d’adulte qui a rencontré de nombreux écueils sentimentaux. Portées par ses désillusions, l’artiste de St. Louis ne souhaite dorénavant profiter du présent. La production musicale est finement travaillée et s’est même enrichie de synthés planants et sombres ainsi que de cordes majestueuses. Par ce mélange subtil, chaque piste résonne différemment mais créé aussi une proximité entre la voix sublime de Angel Olsen et de son auditeur.