Les clips de la semaine #236 – Partie 2

La musique ça s’écoute, mais parfois ça se regarde aussi. Chaque semaine, La Face B vous sélectionne les clips qui ont fait vibrer ses yeux et ses oreilles. Tout de suite, la seconde partie de notre 236ème sélection.

Astéréotypie – UNO

Et on dit merci Astéréotypie !

En grand amateur de cartes, l’auteur de ces lignes ne pouvait pas passer à côté du nouveau morceau du collectif le plus cool du moment.

Le morceau s’intitule UNO et vous l’aurez compris, il parle du célèbre jeu de cartes. Mais plus que ça, c’est un morceau qui parle de l’obsession pour les cartes. À travers l’écriture de Yohann, on plonge ainsi dans des dialogues qu’on a tous dit autour d’une partie de carte mais aussi des pensées qui nous assaillent lorsque l’on joue aux cartes. Frustration, plaisir, calcul mental, crie de joie … tout y passe dans ce morceau dont la musique va de paire avec les humeurs du chant, tour à tour énervée, ralentit ou légèrement psychédélique.

Et pour l’accompagner, Fabian Dores Pais nous entraine dans un monde animé délirant, hyper coloré et lumineux où l’on alterne entre grosse partie de cartes et gros moments de rock’n’roll. Les couleurs du jeu de cartes s’alternent aussi facilement que les émotions qui se lisent sur ces petits êtres étranges qui vivent devant nous.

Après ça, on n’a qu’une envie : retrouver notre jeu de cartes et pouvoir crier avec délectation : UNO !!

Pour le reste, PATAMI, le nouvel album de Astéréotypie est attendu pour le 8 novembre prochain et se verra suivi d’une nouvelle tournée. On a déjà hâte de les retrouver.

Michelle & Les Garçons – Coeur au diable

À quoi ça tient l’amour ? À beaucoup de facteurs propres à chacun, à des idées, des émotions, des attractions … Et parfois tout ça s’envole sans qu’on ne s’en rende compte, face à l’évidence même d’un sentiment qu’on ne sait jamais vraiment expliqué.

C’est ce que nous raconte Michelle & Les Garçons avec Coeur au diable, nouveau single qui annonce l’arrivée de leur premier album pour 2025. Ici, sur une rythmique aux influences 80’s prononcées, où la basse donne le pouls de la chanson et nous fait vibrer, Michelle nous raconte des premiers émois différents et tout ce qu’ils impliquent.

Tout en pudeur et poésie, on nous raconte les questionnements, les interrogations, l’incompréhension aussi face à quelque chose qui vient faire dérailler la vie et les certitudes qu’on peut y placer. Coeur au diable, c’est un morceau d’acceptation, une lettre de tolérance et plus simplement un grand morceau d’amour, tendre et sensuel.

Comme une sorte d’évidence dans toutes les thématiques que le morceau traite, Michelle & Les Garçons, accompagnés de Stav à la réalisation, transposent leur morceau dans une esthétique visuelle médiévale.

La forêt présente dans le morceau devient ainsi le lieu de rencontre, de peur et d’exploration. Une sorte de quête intime avec épées, chevaux et ménestrels qui permet à l’univers visuel du groupe de s’étendre et aux idées fondatrices du morceau de trouver un écho nouveau et presque irréel par moment.

Une transformation perpétuelle et bienveillante, telle est l’existence vécue par Michelle & Les Garçons.

Bonnie Banane – The Nap Song

Avant que le jour se lève, empressons-nous d’aller chercher un peu de chaleur humaine. Envoûtante et mystérieuse, Bonnie Banane nous emmène sur la route avec The Nap Song, à la porte de ses rêves, c’est un morceau extrait de son dernier album nommé Nini

Les images du clip sont bien travaillées, et d’une efficacité sensible et juste. On découvre Bonnie à l’arrière d’une voiture, émue et ailleurs. C’est la nuit. Les lumières du dehors éclairent son visage. Il y a quelque chose d’apaisant et d’inquiétant à la fois. « Do you wanna take a nap with me? ». Elle s’endort près d’un inconnu, qu’elle retrouvera plus tard dans le sous-sol d’un parking.

La destination reste floue. On a peur et pourtant, on ne quitte pas les yeux des scènes qui défilent, un fil qui se déroule doucement. Quelque part dans la ville, un musicien reprend la mélodie (qui n’est autre que Monomite) dans un club, devant des rideaux rouges. Si on se réveille, maintenant, alors la nuit aura été douce. 

Max Baby – Trouble 

Seraient-ce les battements de nos cœurs, quelqu’un qui frappe à la porte ? Un cri de l’intérieur retentit. C’est celui de Max Baby. Ce jeune auteur, compositeur et producteur français a récemment sorti un premier projet solo, Trouble en est un extrait. Ce nouveau single aux accents rock et pop alternative, est porté par des images fortes et dynamiques. 

Dans un intérieur sombre, Max Baby apparait, seul chez lui. Que s’est-il passé, ou bien, que va-t-il se passer ? Entre images de la veille ou projection imaginaire, on plonge dans une fête. Le musicien devient spectateur, il faut commencer par se rafraîchir la mémoire. L’énergie monte, encore et encore, crescendo. L’émotion est brute.

De l’ordre de l’abstrait ou du surréalisme, on oscille entre l’envie de se réveiller, d’en sortir, et le désir de retourner dans cette fête, courir très vite et danser encore. Les paroles, tout comme le rythme, sont puissants, et le tempo bien marqué. Le morceau se clôt sur un sommet rock et torturé, sous l’ombre menaçante d’un ciseau géant. Reprendre son souffle. Max Baby nous concocte certainement d’autres pépites musicales, que l’on suivra de très près. 

Rag’n’Bone Man – Pocket

Quelques jours après la sortie de son 3e album What do you beleive in ?, la superstar britannique Rag’n’Bone Man dévoile Pocket. Banger en vue !

De son vrai nom Rory Charles Graham, Rag’n’Bone Man enchaîne les tubes depuis son premier succès planétaire Human, en 2016. Il faut dire que le colosse au grand cœur impressionne. Pas vraiment le look du gendre idéal, mais une voix soul puissante, une sensibilité à fleur de peau et une modernité qui l’ancre définitivement dans le présent.

Dans Pocket, Rag’n’Bone Man nous parle de l’importance de pouvoir compter sur l’autre. Loin de faire pleurer dans les chaumières, il nous livre un titre assez solaire. On retrouve en plus du piano et de la batterie, des cuivres, des chœurs et la voix chaleureuse de Rag’n’Bone Man posée sur un rythme groovy entrainant porté par un refrain efficace.

Côté clip, Rag’n’Bone Man a fait de nouveau appel à Laurence Warder, son réalisateur fétiche. Pour accompagner le morceau, il a eu l’idée assez folle de décapiter Rag’n’Bone Man. Rien de sanglant on vous rassure ! Le pitch : un livreur anglais tout à fait ordinaire apporte un colis à un homme. Une tête de « Rory » à l’effigie de Rag’n’Bone Man se trouve à l’intérieur. Conçue comme un jouet qu’on peut emporter partout, (en référence aux paroles (I’m your plaything / put me in your pocket and run) il suffit de la mettre en marche pour qu’elle commence à s’animer, à chanter. Elle accompagne le personnage, Rag’n’Bone Man sans tête, qui déambule dans la station balnéaire de Margate, dans le Kent, jusqu’à une brouille sur un parking désert qui lui vaudra un magistral vol plané façon Choupette dans Les trois frères. La colère passée, Rag’n’Bone Man retrouve enfin toute sa tête et reprend la route.

On salue l’originalité et l’utilisation assez bluffante des effets spéciaux pour un résultat relativement drôle, au service d’un morceau efficace. Pocket a tout pour devenir l’un des tubes qui viendra illuminer cette fin d’année morose.

Lambrini Girls – Big Dick Energy

Les foudroyantes Lambrini Girls dévoilent peu à peu quelques extraits énergiques de leur premier album Who Let The Dogs Out qui sortira le 10 janvier 2025. Le duo, qui n’hésite pas à faire gronder leurs voix en abordant tous les travers de notre société, prépare à coup sûr une tornade pour ce début d’année. 2025 sera assurément punk et assurément féministe.

Big Dick Energy s’attaque à la masculinité toxique. À travers ces paroles, Phoebe déverse toutes les vérités à propos des hommes qui n’ont de cesse de vouloir montrer qu’ils en ont une grosse !

Les actions des hommes coutumiers de ce comportement sont bourrées d’inepties. Ils associent bien souvent la masculinité à la virilité, à l’hétérosexualité et à la puissance. Les Lambrini Girls leur rappellent qu’ils ne sont pas si puissants et prennent le contre-pied du “big dick” en leur montrant qu’ils sont plutôt minuscules.

Les hommes concernés sont dénués de bon sens et vivent dans un autre temps, Phoebe leur rétorque tout bonnement de dégager de son chemin. Certains se font passer pour des gentils mais ce sont les pires puisque cette gentillesse est intéressée par des faveurs qu’ils pensent pouvoir s’octroyer de la part des femmes.

Le duo aborde aussi la charge mentale des femmes. Des hommes ont tendance à enrôler les femmes pour substituer à leur mère, leur thérapeute. Ils en oublient à quel point il n’est pas toujours aisé d’être une femme dans la société actuelle (certes en mutation mais de gros progrès restent à faire). Laissez donc les femmes être autonomes et être qui elles souhaitent. Fini la manipulation, Phoebe fait des doigts aux red flags !

Par ailleurs, devoir traverser la rue pour échapper aux gros balourds qui collent aux bask’ devrait être interdit. On ne verrait pas cela dans l’autre sens. Les femmes doivent affronter sans cesse ces comportements impossibles.

De plus, le phénomène qui consiste à commenter de manière ultra toxique des publications sur les réseaux sociaux est mis en exergue. Ainsi, certains se sentent pousser des ailes derrière leur écran, incapables d’assumer leur énergie néfaste dans la vraie vie et polluant des espaces qui devraient être safes

Dans le clip, ce dernier point est volontairement et simplement mis en scène via les paroles de Big Dick Energy écrites en commentaires sur l’écran d’un ordinateur. 

Il ressemble à une vidéo do it yourself où le spectateur voit défiler des images des concerts des Lambrini Girls. Il est en quelque sorte une invitation à venir les voir et à La Face B, on peut vous dire que ça vaut le détour, que c’est punk, que c’est bienveillant et que la tornade en vaut la chandelle !
Les Lambrini Girls deviennent leur porte-parole et représentent des exemples de contestation. Merci à elles de libérer la parole et de soutenir toutes celles qui subissent ces “Big Dick Energy” à longueur de journée.

Amy & The Sniffers, Jerkin’

Jerkin’ constitue le dernier extrait du nouvel album d’Amyl & The Sniffers intitulé Cartoon Darkness et tout juste sorti vendredi dernier. Il est aussi le premier titre de ce nouvel album qui lui permet de démarrer sur les chapeaux de roues. Au menu : audace et douce brutalité. Certifié sans filtres.

Le groupe a levé le voile sur son dernier titre avant la sortie de l’album pour garder ses auditeurs en haleine. En effet, Jerkin’ constitue la dernière ligne droite avant l’explosion et fait monter la pression et la fièvre dans nos esprits toujours plus impatients.

Comme toujours, on admire l’absence de règles et l’esprit toujours plus punk d’Amyl & The Sniffers. Les limites sont clairement dépassées mais après tout, ne seraient-elles pas qu’une question de point de vue ?

La musique d’Amyl & The Sniffers agit comme un exutoire à la négativité ambiante. Elle est une sorte de remède à la morosité, une potion magique qui booste votre énergie de manière exponentielle. Ça fait du bien, on en redemande et chaque jour devient un peu plus léger par ces élixirs servis à notre ouïe.

Un clip brut et vif vient appuyer le propos. Réalisé par John Angus Stewart, il est consultable sur le site internet du groupe en version non censurée et sur Youtube en version censurée. Très rythmé, il met en scène chaque membre du groupe à demi-nus dans un seul et unique endroit, une même pièce épurée et brute à l’image du groupe et de leur franc-parler. On y voit des femmes et des hommes dans leurs simples apparats qui posent devant la caméra de manière récréative et décomplexée.
À la fin du clip de Jerkin’, c’est le climax. Toute l’excitation suscitée se répand, éclabousse et se déverse dans un soulagement de plaisir intense à l’image de la pression générée par l’attente de l’album dont se sont joués les artistes. On retrouvera certainement Amyl & The Sniffers sur la tournée inhérente à l’album. En attendant, on peut streamer l’album, mieux encore l’acquérir et renouveler cette attente insoutenable et cette pression délicieuse jusqu’au nouveau climax qu’ils créeront sur scène lorsqu’on s’y rendra.

Soccer Mommy – Abigail

Sophie Allison partage un quatrième clip de son quatrième album Evergreen sorti ce vendredi. Il plaira aux fans de jeux vidéo puisqu’à travers son titre Abigail, l’artiste américaine a voulu rendre hommage au RPG Stardew Valley. Coloré, relaxant et mignon, ces trois minutes de musique reproduisent les points forts de ce jeu. Le PNJ de Sophie tombe ici sous le charme de Abigail, une des douze protagonistes avec lequel il est possible de se marier.. 

Bien naturellement, de nombreuses références à Stardew Valley y sont présentes. La rencontre avec Abigail se déroule dans le magasin spécialisé de Pélican Town et les cadeaux appréciés par le personnage comme la flûte ou le gâteau au chocolat y sont bien présents ! Comme toute belle rencontre, la fin se termine par un mariage. Les fans de Soccer Mommy retrouveront assurément du réconfort à travers ce morceau.

Steve Amber – Egoskeleton

Les boys de Steve Amber sont de retour. S’ouvrant tel un classique hollywoodien d’antan qui serait adapté d’un roman fictif, Egoskeleton nous embarque dans un tourbillon-combo de cascades automobiles de haute volée.

Au volant, le chauffard est loin d’être inconnu au bataillon, c’est le batteur du groupe : Greg Demson ! Fuyant les policiers les plus téméraires, il n’est pas prêt de s’arrêter. Les scènes de courses poursuites sont issues de films bien réels, seules les scènes de grimaces et de pure folie sont ajoutées. Un détournement en bonne et due forme dans ce qu’il y a de tordant. Ici, on est fans de ce moment de rencontre avec les enfants à bord du bus scolaire !

Steve Amber revient sur les devants de la scène avec un morceau bien sauvage aux sonorités garage – n’y voyez aucune volonté de creuser autour du champ lexical automobile, ce n’était absolument pas volontaire -. Dans le texte, on se laisse porter par la critique de ce que la masculinité a de peu reluisant et ça nous a convaincu. Accrochez bien vos ceintures, ça promet d’envoyer du lourd !  

Nous Etions Une Armée – Pour plus tard

L’horizon en rythme saccadé, les mots de Léo Nivot et les machines de Rémi Le Taillandier ne cesseront donc jamais de nous épater. Pour plus tard se trouve enfin des images. Un numéro 7 floqué sur un maillot rouge, les plus footeux d’entre nous diront Cristiano Ronaldo, les plus superstitieux diront qu’il est porte-bonheur, est assumé par une femme – Clara Weiss -, on aurait tendance à lui faire porter la charge symbolique. 

Cette symbolique mystérieuse qui plane toujours dans les mots de Léo. Résonnent toujours les classiques et éternelles questions de qui, quoi, comment, pourquoi…

Ce choix esthétique comme à peine scénarisé vient renforcer l’aspect romantisme graineux de Nous Etions Une Armée qui nous plait tant. Ce n’est plus qu’une question de jours avant que leur EP Depuis toujours j’ai l’impression que ma vie est sur le point de commencer débarque, on vous invite grandement à venir fêter ça avec eux le 19 novembre prochain au Point Ephémère. Si vous aimez la poésie, la mélancolie, les cris du cœur comme du corps, prenez et honorez le rendez-vous.

Sharon Van Etten & The Attachment Theory – Afterlife

La dernière fois que l’on vous a parlé de l’américaine c’était avec les anglais King Hannah. Avec son groupe – composé de Jorge Balbi aux percussions, Devra Hoff  à la basse et au chant et Teeny Lieberson aux synthés, au piano, à la guitare – qui l’a accompagné pendant ces dernières années, ils ont formé The Attachment Theory. 

Ensemble, ils entreprendront une tournée dans quelques-unes des capitales européennes – pour Paris, le Trianon se fera hôte le 6 mars –  et au Royaume-Uni en 2025 pour propager les chansons de l’album éponyme. Premier single sorti cette semaine : Afterlife.

Dans Afterlife, Susu Laroche signe un clip où se mêlent des images de concert et sorties de scène mais aussi retrouvailles entre amis dans un noir et blanc peu chargé en contraste. Afterlife est un morceau teinté d’une mélancolie certaine. On accroche complètement à ces lignes de basse, à cette montée en puissance à mi-parcours et ces machines toutes lumineuses progressives.

Chien Bleu – New York

Après avoir sorti Papillon en 2021 puis Jours Sauvages en 2023, Chien Bleu se projette déjà vers l’avenir. Son prochain projet prend forme, déjà esquissé par le titre Avant l’aube sortit début octobre. Avec le single New York et un clip captivant, l’artiste poursuit sa route, laissant planer le mystère autour de cette nouvelle aventure musicale.

Dix ans avec Sergent Papou ont permis à Chien Bleu d’explorer différents univers musicaux, une influence évidente dans ses morceaux, y compris New York. Sa démarche artistique s’accompagne aujourd’hui d’une écriture introspective et authentique, à travers laquelle il cherche à se découvrir pleinement. Des titres comme Loups témoignent de cette approche, offrant une belle claque auditive.

Chien Bleu nous entraîne alors à travers sa vie à Genève, rythmée par des concerts, des entraînements de sports et des séances de tatouage. L’imagerie en noir et blanc et les choix visuels de Neto Firmino créent une atmosphère underground, un univers que l’artiste connaît très bien. Une porte d’entrée parfaite vers son univers, qui parvient à capturer l’essence d’un artiste aux nombreuses influences.

N Nao – Corps

La Montréalaise N Nao nous arrive avec Corps, première extrait de son album Nouveau Langage qui arrivera le 31 janvier prochain. N Nao, c’est l’expérimental qui rencontre la chanson, c’est un son qui réconforte et parle de lui-même.

Le clip à été tournée par l’artiste elle-même à la Ronde, parc d’attraction montréalais connu et parcouru, dans lequel son corps de retrouve à l’endroit et l’envers, les pieds à terre et en l’air où les sensations fortes relient le corps et l’esprit, ces deux entités qu’on a parfois tendance à dissocier. « Je pourrais mentir et dire que j’aime ça […] Je pourrais chérir tous ceux qui m’aiment pas » chante N Nao sur une musique percussive et douce à la fois, dont les synthés nous ensorcellent en quelques secondes pour le plus grand plaisir de nos oreilles.

Alors si les matins sont difficiles, que vous voulez reposer vos yeux et vos oreilles en vous émerveillant des petites choses de la vie, on est pas mal sûrs que la musique de N Nao vous fera du bien.

La Favi x Rosaliedu38 – Memories

Après avoir assumé son amour pour la musique électronique avec le projet RELOAD, le producteur Rosaliedu38 continue d’explorer ce créneau au côté de La Favi dans un quatre titres nommé I’M PRETTY. Dans ce dernier se trouve le titre Memories qui, comme son nom l’indique, dégage une aura nostalgique assez forte. Pour lui donner vie, les artistes, accompagnés du réalisateur Jules Harbulot ont décidé de le mettre en image. 

Le clip met en scène un homme et une femme dont le regard va se croiser en soirée. Un moment qui va suspendre le temps et les plonger dans un tourbillon charnel qui sera littéralement retranscrit comme tel par la caméra, laissant les images se succéder sur le rythme frénétique de la production. 

En plongeant dans une intimité charnelle, la musique des deux artistes prend une toute autre dimension, laissant éclater le condensé d’émotions qu’elle renferme. 

Fairy Tales in Yogourt – Mania

Fairy Tales in Yogourt revient avec poésie et agilité, avec une proposition sur la corde sensible au diapason d’un titre poignant. En une image comme en mille, la vision fantasque du clip Mania signé Clovis le Pivert & Thomas Coiffier dit la magie de la réinvention de soi… et ses limites.

« Avec des si, on refait le monde ». Alors qu’à cela ne tienne, la famille imparfaite se recompose à deux, quand la jeune héroïne s’efface magiquement de la vie de ses parents pour leur permettre de remonter le temps. Mais au sacrifice des racines dont elle fait deuil succède la résillience. Dans l’amour retrouvé elle tisse les souvenirs brillants d’une vie pétillante. Les fulgurances d’une vie d’amour et d’eau fraîche évoquent le défilement des jours heureux, contrastant avec la morosité d’une enfance subie. Une fable douce sur la famille choisie, l’amour qui répare et la magie de tomber pour quelqu’un qui finalement vous rattrape… avec un plot-twist mélancolique qui rappelle le réalisme magique. Superbe et (pas si) léger.

Pierre Lapointe – Comme les pigeons d’argiles

Alors que son premier album a fêté ses vingt ans durant l’été, Pierre Lapointe revient avec la chanson Comme les pigeons d’argiles issue de son prochain album Dix chansons démodées pour ceux qui ont le coeur abimé qui paraîtra en janvier prochain.

Pour cette chanson, c’est une version acoustique que nous offre Pierre Lapointe. Accompagné par l’autrice-compositrice-interprète Alysce à la guitare, il délaisse le temps de quatre minutes son piano et les (fabuleux) arrangements de cordes de la version studio de Philippe Brault pour nous livrer une performance écrasante de sincérité. Il raconte la maladie de sa mère, celle qui emporte tous les souvenirs sur son passage, celle qui inverse les rôles et nous déroute.

Tournée à Paris dans le studio de l’artiste Jean-Michel Othoniel, son oeuvre The Big Wave façonne le décor et devient une interprète à part entière : une immense vague figée, qui semble encore en mouvement. Où vont les émotions et les souvenirs et les émotions quand on les oublie ?

Nous même on ne le sait pas, mais les chansons de Pierre Lapointe savent nous consoler de ça, et on sera encore plus fiers en janvier d’avoir un cœur abimé pour écouter les neuf prochaines.

Luiza – Oxalá

Big bang. La chanteuse d’origine brésilienne nous emmène dans l’espace avec le clip du morceau Oxalá. Un titre hypervitaminé sur lequel elle chante en brésilien. Comme une évidence au torrent de vie qui habite ce morceau, Oxalá n’est autre que la divinité de la vie pour le culte candomblé (une des religions d’afrodescendants du Brésil).

Alors, on retrouve des rythmes entraînants, dansant, que semblent jouer, s’amuser et poursuivre des cuivres, très présents dans l’univers musical de Luiza. Quant au clip, Ruby Cicero qui réalise le visualiser nous fait monter dans une soucoupe volante, destination le cosmos pour y retrouver l’artiste. En somme, c’est un peu ici que la vie s’est créée.