La musique ça s’écoute, mais parfois ça se regarde aussi. Chaque semaine, La Face B vous sélectionne les clips qui ont fait vibrer ses yeux et ses oreilles. Le retour du printemps, c’est bien. Le retour du printemps avec des chouettes clips à regarder, c’est encore mieux ! Voici donc notre 256e sélection, à savourer en terrasse, au parc mais surtout sous le soleil.

Hélène Sio – Celle que je crois
Deux semaines après la sortie de Celle que je crois, Hélène Sio dévoile le clip du morceau et en profite pour annoncer l’arrivée de son premier EP, Les Ratures, pour le 25 avril.
Celle que je crois, c’est aussi une histoire de ratures. Celle que l’on fait tous dans la vie, pour avancer, pour exister, se chercher et finir par se trouver. C’est aussi les épreuves de l’existence qui frappent sans prévenir et qui laissent des traces et des cicatrices sur nos corps et nos esprits.
Pour Hélène Sio, c’est un AVC dont elle a été victime à l’adolescence et qu’elle se rappelle à chaque anniversaire pour voir le chemin parcouru et les petites victoires et avancées sur une existence forcément pleine de ratures, volontaires ou non.
Avec Celle que je crois, elle transforme son histoire en grand élan pop, jouant subtilement sur ces deux tableaux pour nous raconter une histoire de quête de soi autant que de réconciliation. Un morceau qui joue sur le rythme et son côté solaire pour déposer subtilement des notes de sérieux et de gravité.
Sous la caméra de Roman Goldet, Hélène se confronte à son double métaphorique. Un négatif capillaire remplit d’énergie qui évolue autour de la musicienne souvent stoïque. Deux partie d’une même pièce qui s’observent, se rapprochent et se repoussent avant d’enfin se réconcilier totalement pour accepter leur coexistence, comme les contrastes que l’on voit tous vivre dans nos esprits.
Pour le reste, en plus de l’EP, Hélène Sio sera sur la scène du Café de La Danse le 06 mai et le 12 juin prochain avant, on l’espère, une grosse tournée partout en France.
Hausmane – miles away
Artiste aux multiples talents, Hausmane lançait au début du mois de mars une aventure en solitaire en dévoilant son premier titre, miles away.
Une guitare, une voix et un tourbillon d’émotion, voilà la formule parfaite de miles away. Tout en douceur, sans jamais forcer, Hausmane nous entraine dans un grand bouleversement, celui d’une histoire d’amour qui sonne comme une évidence et face à laquelle on ne veut pas résister, malgré la peur et tout ce qu’implique ce grand saut dans le vide et dans des sentiments qui peuvent être tout à la fois tumultueux et infiniment nécessaire.
Après la sortie du morceau, Hausmane dévoile cette semaine la vidéo qui l’accompagne. Une vidéo épurée, portée par un superbe noir et blanc et une caméra qui zoome et dézoome à l’envie sur ce plan fixe envoutant qui permet au morceau de dévoiler encore plus toute sa sensibilité.
Transformer le tumulte et les questionnements en petite douceur, c’est la grande réussite de Hausmane avec miles away. On attend désormais la suite avec une grande impatience.
Julia Jean-Baptiste – Le dernier trophée
Ce vendredi Julia Jean-Baptiste a dévoilé son second album, Toujours Plaire. La musicienne nous offre 10 titres à la fois puissant et intime où elle se dévoile complètement, explorant une veine musicale qui lui ressemble et qui lui va particulièrement bien.
La preuve avec Le dernier trophée, morceau placé au milieu de l’album et qui fait une bascule particulière au niveau des émotions. Une leçon d’amour et d’optimisme où l’on passe de textures rock à une envolée plus électronique sur lesquelles Julia Jean-Baptiste place très justement sa voix, sans jamais trop en faire mais avec une conviction totale qui nous fait basculer de son côté.
Une ode à l’amour qui sauve, qui transforme et qui répare et qui est représente l’ADN total de ce second album.
Sous la caméra de Théo Sauvage et son style brut et cinématographique, on se retrouve face à une ode à l’amour, à la sororité, au temps qui passe transformant Julia Jean-Baptiste en héroïne métamorphe, glamour et puissante.
Pour le reste, on se donne rendez vous le 14 mai prochain à La Maroquinerie et on retrouvera Julia en interview sur La Face B la semaine prochaine !
TV Sundaze – Don’t mind me
Ça envoie, et ça fait du bien ! Pour nous faire patienter, et aussi pour faire monter la sauce, les TV Sundaze reviennent et dévoilent Don’t mind me. Un morceau à l’énergie addictive extrait de leur 3e opus Plastic Bags / Packing Tape, annoncé le 18 avril.
Prenez un bon riff de guitare, une écriture directe, une dose massive d’audace et une pincée d’humour, mélangez : vous obtenez Don’t mind me. En mêlant des sonorités fuzzy à l’ADN rock garage du groupe, le morceau explore l’état d’esprit d’un narrateur qui s’efface, telle une mouche perdue dans la foule.
Et cette mouche a la part belle dans le clip réalisé par Lino Morteveille. C’est en quelque sorte la star. On la devine qui importune les garçons des TV Sundaze, et on se met à sa place par le biais de sa vision kaléidoscopique. A savourer sans modération.
Checler – L’emprise
« J’t’aime plus que tout mais parce que tout c’est plus ce que c’était, et je crois comprendre que c’est ta faute ». Dans « L’emprise », sorti cette semaine, Checler nous parle d’addiction. Avec sensibilité et beaucoup de nuances, il donne à voir l’ambivalence de la relation au cannabis. D’un côté, l’envie de sortir d’une forme de léthargie et de s’extraire de la dépendance. De l’autre, le réconfort, la force des vieilles habitudes et la peur de l’ennui. Au fil du morceau, il alterne entre détermination et procrastination et raconte avec justesse la réalité de sa lutte intérieure – avouant qu’il n’a, au fond, « qu’à moitié envie de changer ».
Dans le clip, tourné en une nuit par le réalisateur Arthur Chassagne, l’addiction prend forme humaine. Cette incarnation par la comédienne Emma Bojan permet de rendre le message plus universel : chacun peut s’identifier à une forme d’emprise. Le rire et la complicité laissent place à la tristesse et à la solitude. Loin des clichés sur les relations destructrices, on trouve ici toute une palette d’émotions qui font écho à la finesse du texte et éclatent dans les chœurs du refrain.
Depuis septembre dernier, le rappeur-chanteur-musicien fait son retour, avec une esthétique marquée (faite notamment de cagoules rouges), qui laisse présager un projet à venir. En attendant d’en savoir plus, on se laisse bercer par ses douces mélodies de guitare et émouvoir par l’authenticité de ses textes, qui touche à coup sûr.
Wet Leg – catch these fists
Le groupe britannique Wet Leg fait à nouveau du bruit avec un premier single, catch these fists, issu de leur second album prévu pour le 11 juillet prochain.
Avec en lead un duo charismatique composé de Rhian Teasdale et Hester Chambers, le désormais quintet met à nouveau la barre très haute avec un hymne dance-punk percutant inspiré d’un incident survenu face à un homme agressif.
Des morceaux très rythmés et un humour incisif sont la marque de fabrique du groupe qui s’organise désormais en quintet. Dans catch these fists, Wet Leg dénonce les hommes qui tentent de profiter d’une situation.
Lors de soirées, cela arrive bien souvent qu’un homme s’attaque à une femme dans un moment où elle est vulnérable comme si, dès ce moment , ils se sentaient supérieurs. Finalement, ça arrive aussi n’importe quand. Sans parler de vulnérabilité, en tant que femmes, on est régulièrement confrontées à des personnes qui ne lâchent pas l’affaire alors qu’on a exprimé un refus catégorique. Non, c’est non ! Le consentement, tu connais ?
Leur premier album avait déjà fait l’effet d’une bombe alors on a vraiment hâte du second ! Rendez-vous le 11 juillet.
KOMPROMAT – I Did Not Forget You (ft. Rahim Redcar)
Le succès continue pour notre duo charismatique électro composé de Rebeka Warrior et Vitalic, après un Olympia sold-out en quelques heures la semaine dernière, voici un nouvel troisième extrait clippé de leur second opus et ce sera cette fois-ci I Did Not Forget You. Et là point de bricolage pour ce magnifique clip où ils ont fait appel à la réalisatrice Léa Mysius, à qui l’on doit notamment les films Ava et Les Cinq Diables, excusez du peu ! “Je ne t’ai pas oublié, je ne veux pas t’oublier” la voix fugitive et aérienne de Rahim Redcar (alias Christine and the Queen) en guest star vient renforcer le côté mystique de la scène où un personnage féminin, joué par Daphné Patakia, vu dans l’excellente série OVNI, poursuit irrémédiablement son chemin/destin au beau milieu des fantômes, oiseaux et autres personnages tel l’artiste Ji Min Park figés dans l’image.
Vous l’aurez de vous même constaté, un maximum de name dropping dans ce compte-rendu, bien à l’image de WARRIORECORDS, le label fédérateur de Rebeka Warrior, pour un clip en grande pompe !
Beatrice Melissa – Game (ft. Clara Le Meur)
Pour célébrer comme il se doit la sortie de leur premier album, Beatrice Melissa s’associe avec Ruby Cicero – talentueuse cinéaste sicilienne – pour nous partager leur vision complètement fantasmagorique du titre d’ouverture, Game. Beatrice Melissa s’exprime en tant qu’entité fusionnelle. Une presque mysticité nuptiale qui épouserait et engloberait chacune de nos pensées et de nos visées.
Dans des décors au surréalisme très dalinien, notes de musique et paroles s’entremêlent. Beats Uk-garage et lignes jazz se confondent pour former des structures sonores en trompe-oreilles. « Suis-je d’ici, ou de là-bas ? », les phrases en anglais et français aux voix multiples s’entrelacent pour former un tout devenu désormais omniprésent. « Autour de moi », Game est un terrain d’exploration de la conscience musicale de Beatrice Melissa. Il annonce les autres morceaux qui composent Secret, leur premier album, que vous pouvez découvrir depuis vendredi dernier.
Sparks – Drowned In A Sea Of Tears
Le duo légendaire pour noyer notre chagrin. La réalisation de leur clip continue d’être tout aussi cinématographique que les précédents. On y vent une gente dame demander son cocktail au bar. S’ensuit une détresse intérieure où toute l’émotion deborde. À travers ce recit tragique, elle finira noyer dans son chagri. Drowned in A Sea of Tears sera l’un des morceaux plus orientes art rock que new wave sur leur nouvel album. On retrouvera Ron et Russel Mael à la salle Pleyel le 30 juin prochain
CIELLE – VAIRONS
Nous avions déjà repéré le virage club amorcé par Cielle, teasé par petites touches : reprises musclées et dansantes, entre Mylène Farmer version Eurodance et relents d’Ascendant Vierge. De quoi aiguiser notre curiosité.
Nous découvrons cette fois ses propres morceaux, avec Vairons, hymne club au coup de foudre déclenché par une paire d’yeux de couleurs différentes. Cielle nous surprend encore par ce contraste qu’il maîtrise de mieux en mieux : la rencontre entre poésie et techno. Un mélange qu’il avait déjà esquissé dans ses projets précédents, mais qui s’affirme ici plus clairement.
Et fidèle à son goût pour les esthétiques soignées, Vairons s’accompagne d’un très beau clip. Réalisé par Martin Schrepel (Gaétan Nonchalant, Alice et Moi, Janie), il met en scène un duel d’escrime entre deux personnages aux yeux vairons, comme s’ils s’étaient transpercé le cœur à coups de fleurets. Les images sont superbes, portées par ce grain vintage et cet étalonnage si reconnaissable dans le travail de Martin. Gros shoutout aussi au stylisme : les tenues, signées Dechamps et Mahaud, réinventent l’escrime en mode contemporain, avec une vraie patte.
Un premier clip qui ouvre une nouvelle page ? Si Vairons est l’introduction, la suite s’annonce plus que prometteuse.