Les clips de la semaine #74 – Partie 2

La musique ça s’écoute, mais parfois ça se regarde aussi. Chaque semaine, La Face B vous sélectionne les clips qui ont à la fois fait vibrer ses yeux et trembler ses oreilles. Bienvenue dans notre seconde partie de la soixante quatorzième édition des clips de la semaine.

6osy – Phone

https://www.youtube.com/watch?v=aL9YBxoh8TE

Outro de son projet Argentique6osy nous fait voyager à travers des souvenirs de relations amoureuses assez complexes dans ce morceau. Phone raconte beaucoup de choses sur le rapport à l’amour du jeune lyonnais. C’est par le biais d’un téléphone et tout ce que ce moyen de communication peut représenter dans une relation qu’il a décidé de raconter tout cela sous la caméra du réalisateur Aurélien Marco.

Attaché à sa relation, le rappeur tente de contacter celle qu’il aime au moyen d’un vieux téléphone à cadran. Seul moyen de contact qui lui reste avec son ex, il symbolise par sa vétusté le temps passé avec cette personne. Mélancolique et pensif face à ce manque, son corps semble brûler à moitié de cette douloureuse séparation. Pas étonnant de voir à certains moments du clip l’écran divisé, montrant à la fois l’espoir qu’il a de la recontacter mais également la douleur que cela lui provoque, jusqu’à rapprocher une arme de sa tempe, moyen un peu trop radical pour oublier ses souvenirs.

A l’image de toutes les relations passionnelles qui se finissent, cela n’est jamais beau à voir, le feu brûle le téléphone et avec lui se consume le dernier moyen de contacter cette personne qui l’obsède. Même si cela est complexe, il devra prendre sur lui son envie de la contacter pour tenter de l’oublier et retrouver ce qui l’animait avant qu’elle ne vienne bousiller son cœur. Ce morceau clôture à merveille le projet Argentique dans lequel 6osy fait étalage de ses souvenirs mais également de tout son bagage musical qui comporte de sacrés mélodies.

Elh Kmer – Ennemis



Ancien membre du collectif 40 000 Gang qui était proche de Booba, cela fait un petit moment que Elh Kmer nous gratifie en solo de sa fine plume et de son phrasé brut. Pour marquer son évolution en solitaire, il commence à envoyer clip sur clip avec le dernier en date, Ennemis réalisé par Killian Leité.

Le visuel commence à peine que le spectateur est déjà plongé dans la peau d’une souris examinant la salle de sport et plus particulièrement le ring de boxe dans lequel le rappeur va enchaîner les lignes assassinent. A l’aise sur l’instrumentale et dans ses flows, Elh Kmer fait ici l’étalage de toute sa hargne. Même si on sent qu’à l’image de la scène de sport du clip, il n’en est qu’à l’échauffement et qu’il en garde encore sous le pied.

En plus d’étaler son bagage technique, il fait également une démonstration de son train de vie sombre. Le tout un brin romancé par l’aspect « agent secret » qui se dégage du clip et qui vient confirmer l’appât du gain qui sommeille en ce jeune rappeur. 

Hunter – Lady 


Tube ultra-populaire des années 2000, Lady de Modjo a pris un nouvel envol dans les mains du jeune belge Hunter. A l’aise pour trouver des mélodies efficaces, il a su se réapproprier le titre avec toute sa fougue qui le caractérise. Le tout a été mis en images par Vansi Production et vient accompagner la sortie du premier projet du jeune artiste.

C’est bien évidemment accompagné par sa Lady qu’on le retrouve dans un visuel qui empeste l’amour dès les premières secondes. Complice durant tout le clip, il lui fait une jolie déclaration d’amour made in 2021.

Malgré tout, en découle quelques questionnements car aimer et partager sa vie avec quelqu’un d’autres n’est jamais une chose aisée. Entre la froideur de la neige et la chaleur du soleil, Hunter alterne rap et chant avec l’aisance qui a fait sa marque de fabrique et cela peu importe le style musical, comme le prouve ce remix. Les histoires d’amour sont aussi complexes que belles et Hunter semble l’avoir compris à travers ce morceau. En espérant que sa romance avec la musique ne soit faite que de jours ensoleillés.

Pausé – Discovery (360° Music Video) 



Nouveau projet, littéralement tout droit venu des étoiles. On vous présente le duo Pausé, qui nous présente aujourd’hui son premier clip Discovery. Le moins qu’on puisse dire, c’est que ce jeune projet a mis les bouchées doubles pour marquer son public dès le premier titre. Nous les retrouvons aux commandes d’un vaisseau, dont vous pourrez visiter l’ensemble de la salle de pilotage.

Car oui, c’est un clip en 360° que nous proposent les deux voyageurs de l’espace. Un concept simple et efficace, qui nous donne envie de les accompagner dans leur voyage intergalactique. Une petite promenade entre les astres, les astéroïdes, à vitesse de croisière ou à vitesse lumière. Une planète inconnue s’approche, mais l’odyssée continue. Le tout soutenu par une douce électro, comme nous l’indique le nom du groupe, posée et confortable.

La fin du morceau nous laisse à l’abandon dans l’immensité de l’espace, dommage, on aurait bien refait un bout de voyage avec eux. Un clip qui nous dorlote, et prend soin de nos oreilles du début à la fin.

Les Gordon – Visions (Ft. Anika)


Pour son nouveau titre Vision, c’est sur la glace que décide de nous emmener Les Gordon. Enfilez vos patins et vos écouteurs, on se retrouve sur la piste. On retrouve ainsi un groupe d’apprentis patineurs, s’entraînant sans relâche dans une patinoire municipale. Nous suivons leurs exercices, leurs échecs, d’un pas léger avec une caméra ailée.

Malgré des thématiques que l’on retrouve, comme le dépassement de soi ou la compétition; c’est un clip tendre et sensible que nous livre le producteur français. Certaines scènes nous happent, et ne nous relâchent qu’une fois le show terminé. Cette fusion entre la house dynamique de The Borton soutenue par la voix enchanteresse de la chanteuse Anika et une pratique sportive aussi hypnotisante que le patinage artistique est un festin tant pour la vue que pour l’ouïe.

Son prochain EP Dripping sortira le vendredi 30 avril, on vous laisse avec cette pépite pour patienter d’ici là. 

Spill Tab – Pistol Whip 


Animé par une multitude de passions divergentes, Spill Tab voue un amour inconditionnel à la musique et ses différentes facettes. Entre la France, la Corée et les Etats-Unis, elle a eu le temps d’enrichir son art. Une richesse qui se retrouve également dans son nouveau clip réalisé par Jade SadlerPistol Whip.Seule dans les plaines américaines, la jeune artiste propose un clip home-made dans lequel on la ressent libre.

Le fait de se retrouver seule dans un si grand espace semble la ravir et elle en profite pour sautiller et bouger partout telle une vraie pile électrique. Avec sa voix fluette, elle emmène le public dans un voyage plein de soleil porté également par l’instrumentale efficace et ne faisant qu’augmenter en intensité.

Une fois son paroxysme atteint, elle dégénère laissant éclater Spill Tab qui laissera s’échapper toute sa folie. Une ride et une explosion qui traduisent une délivrance qui fait du bien en ces moments où justement notre liberté semble de plus en plus lointaine. 

Global Network – Black Roses

Le duo Global Network nous livre aujourd’hui un clip poétique pour leur morceau Black Roses. On accompagne le duo ainsi que plusieurs personnages à la découverte d’une île étrange où chaque personne va faire son chemin, ce lieu c’est en fait une safe place qui permet à chacun d’évacuer ses démons et ses peines, un retour à la nature et une connexion avec un lieu empli de spiritualité, chaque protagoniste embrasse l’endroit à sa façon avant de voir ses maux se matérialiser par un brouillard naissant.
C’est le moment de fuir, de ne pas se laisser rattraper par ses tourments, chacun regagne le rivage et saute à l’eau, la souffrance est derrière eux, « never give up on me » une ellipse a lieu, et en lieu et place des personnages nous retrouvons de magnifiques roses noires.
Encore un clip et un morceau magnifique pour le duo qu’on aime tant.

Awir Leon – DADU

Awir Leon ne cesse de nous surprendre, nous l’avions laissé en 2020 avec son incroyable album Men Zoo, nous le retrouvons aujourd’hui en tant que collaborateur du projet Film.Dance, initié par la compagnie de danse de Jacob Jonas. Ce sont pas moins de 15 courts métrages réunissant 150 artistes qui sortent chaque semaine pour nous conter la complémentarité d’univers tels que la danse, la musique, la mode et le cinéma.

C’est sur DADU qu’Awir Leon vient apposer sa musique, il créée pour l’occasion deux morceaux aux ambiances opposées pour accentuer le contraste entre douceur et violence.
Sur une chorégraphie unique permettant à chacun de trouver son interprétation à des émotions qui dans la vie comme à l’image se confondent et forment un tout.

C’est aux Pays-Bas sur le terrain de Spaarnwoude que quatre danseurs viennent questionner l’espace, ils l’habitent par leurs mouvements et leur présence presque mystique, la musique tantôt rythmée tantôt sacrée vient donner une teinte presque étrange à la prestation. On fixe l’écran car on ne sait pas réellement ce qu’on regarde, c’est un ensemble qui nous attire et nous fascine. La vidéo tournée et chorégraphiée par Ian Robinson vient jouer avec la lumière et les mouvements, c’est la tombée du jour et le cadrage des danseurs qui nous accapare.

DADU est une magnifique prestation aussi bien pour la musique et la vidéo qui viennent challenger nos sens et nos émotions que pour la déroutante chorégraphie des danseurs, guides gracieux dans le vent, dans la lumière et le mouvement.
Car oui, entre eux les arts se complètent, les arts se transcendent. On ne demande que ça !

Bushi – Mistral

Le jeune kickeur lyonnais nous offre un morceau et un clip pour son morceau Mistral où le style épuré vient offrir un espace grandiose à l’image et aux sensations.
On retrouve l’artiste tour à tour devant un magnifique château, puis dans le bâtiment assis sur son trône, dans une montgolfière aux couleurs multiples, il nous délivre ce titre avec ses gestus bien communicatives.

Ce morceau est une claque, car on ne connait que trop bien le sample de Renaud réutilisé par Booba, seulement Schumi1 arrive à donner un élan de nouveauté à l’air du morceau et nous offrir une production épurée qui vient coller parfaitement au style de Bushi qui n’a besoin que d’une seule phase pour nous accaparer.

D’ailleurs Bushi ne nous livre que très peu de couplets, et c’est en ça qu’il excelle, en très peu de mots il nous fait voyager et nous transporte dans son univers si spécial, et la phrase d’accroche du son résume parfaitement cette idée « BABY JPEUT T’EMMENER DANS TOUS LES PAYS ».

TTRRUUCES – SOMETHING INSIDE

Le duo Franco-Anglais de TTRRUUCES n’a décidément pas fini de faire vivre leurs personnages assoiffés d’évasion. Sadie, la sad girl, et Syd le garçon paumé continuent leur quête identitaire sous drogues hallucinatoires dans un opéra rock barré et poétique.

On retrouve le couple perdu entre trip psychédélique et road trip joyeux, guidés par un amour absolu. Une tendresse infinie et un bonheur mutuel enflamment la banalité de leur existence. Mais sous cette couverture de perfection, there is Something Inside. Syd, dans une démarche d’autodestruction, décide de partir sans un au revoir. Les amants intoxiqués semblent désenchante.

Un titre issu d’une rêverie mélancolique, un moment hors du temps insufflé de Brit Pop orchestrale à la Bitter Sweet Symphony. D’une tendresse et d’une grâce absolue…

KALIKA – Mon amour, mon ami

Une fois n’est pas coutume, KALIKA exprime toute sa créativité et sa personnalité dans ce nouveau morceau, au clip déjanté.
Mon amour, mon ami, une déclaration d’amour ? Oui, une déclaration qui exprime toutes les questions que se pose KALIKA. « Quand je chante c’est pour toi, mon amour, mon ami », tout semble clair, KALIKA est éprise de cet ami… mais elle le déclare à sa façon, avec son style entre le gothique et la pop déjanté, presque effrayante.
Sur une instru simple et discrète, KALIKA pose sa voix grave et suave pour parler de cette relation qui la tourmente tant.
Le clip quant à lui est totalement décalé, rempli de couleurs et d’arc-en-ciel, mais jamais dénué de rapport à la mort ou cette fois, aux morts vivants.

Mâle – La sauvage

Dès la première écoute, on arrive à comprendre quelles sont les influences de Mâle. A la croisée des mondes entre les instrus de Depeche Mode et les paroles d’Indochine, Mâle trouve sa voie et son style.
La sauvage, c’est l’histoire de toutes les femmes. En chacune de nous existe une guerrière et Mâle chante pour réveiller cette guerrière en nous. Comme un hommage à une femme qui se découvre et s’apprivoise, qui fait face à la vie qui n’est pas toujours tendre et embrasse les beaux moments qu’elle propose.
Le clip qui met en scène la chanteuse dans la pénombre, se veut être une sorte de métaphore : ne pas trop de dévoiler pour laisser chacun de trouver et se révéler.
Avec ce morceau electro dansant aux paroles entêtantes, Mâle frappe fort grâce à un air qui nous reste bien en tête.

Frànçois & The Atlas Mountains – Julie

Revenu récemment avec son très attendu nouvel album Banane Bleue, François & The Atlas Mountains nous offre cette semaine une vidéo lumineuse pour son titre Julie.

Oscillant entre l’anglais et le français, le morceau est une pop song solaire dans laquelle l’artiste nous raconte un amour perdu. Il se plonge ainsi en douceur dans ses souvenirs, se rappelant des sourires, des moments et des objets à travers des élucubrations poétiques, cherchant à ramener à la surface un souvenir enfoui et hanté.

Le clip de David & Douglas adopte cette même couleur, offrant aux yeux la même sensation de chaleur et de bonheur que nous offre le morceau.
On part donc avec François, casque sur les oreilles et antenne sur l’épaule, à la recherche de cet amour perdu. Un road trip joyeux de 3 minutes qui nous remplit le cœur de sentiments positifs. Et ils se font tellement rares qu’on a bien envie d’en profiter encore et encore.