Lombre : « C’est hyper important de prôner cette soif d’espoir »

À l’affiche du prochain Crossroads Festival, Lombre a pris le temps d’échanger avec nous juste avant la sortie de son nouvel EP. L’occasion de parler de la filiation entre son projet et ses inspirations mais aussi de la crise sanitaire actuelle.

Lombre by Kevin Spadafora
© Kevin Spadafora

La Face B : Bonjour Lombre, comment tu vas en ce moment ?

Lombre : Salut, ça va super de mon côté. On est a quelques jours de la sortie de mon deuxième EP, et j’avoue que je suis assez impatient ! 

LFB : Sur les réseaux, tu as semblé marqué par la période que nous traversons actuellement, comment la vis-tu ?

Lombre : Oui, ça été difficile pour moi… J’ai bien résumé la situation dans mon post il me semble mais c’est compliqué de voir les choses à l’arrêt pendant autant de temps, je trouve… Moi, aujourd’hui, j’aimerais partager ma musique avec les gens partout dans le pays, et on se retrouve bloqué chez soi, sans vraiment savoir quand tout cela va se terminer… Je pense que tous les artistes doivent ressentir la même chose que moi mais ça devient long à force ! Au début, c’était cool, ça permettait de vivre quelque chose de nouveau mais au bout d’un moment, on en a tous marre je crois ! Mais bon, on fait avec, il ne faut pas désespérer. J’espère que les choses vont évoluer dans le bon sens et que tout va finir par reprendre ! 

LFB : J’imagine que ton EP était déjà produit avant la crise sanitaire du Covid, pourtant il n’est que plus chargé de sens dans cette période où l’on a besoin d’espoir, qu’est-ce que tu en penses ?

Lombre : Effectivement, je pense que le message qu’envoie cette crise, c’est finalement celui que je défends dans ma musique ! Il ne faut pas s’arrêter dans les moments difficiles de la vie, il faut garder espoir pour pouvoir toujours apprécier la lumière quand elle rejaillit ! C’est souvent plus facile à dire qu’à faire mais c’est réel ! Et aujourd’hui, nous sommes exactement confrontés à ça… Donc on va dire que c’est le point positif : je sens plus que jamais que le disque est d’actualité (rires).

LFB : Qu’est-ce que tu penses de notre époque, éminemment sombre et pourtant portée par une volonté farouche d’avancer, d’évoluer, d’aller vers la lumière, comme un miroir à tes productions ?

Lombre : Je pense que c’est hyper important de le prôner, de le déclamer et de défendre cette soif de lumière, d’espoir ! C’est vrai que nous vivons des choses qui ne sont pas hyper évidentes depuis quelques années déjà, que ce soit au niveau de notre pays ou de la planète, et je pense que ce serait encore plus destructeur de ne pas être optimiste… Si on voit les choses ternes, elles le resteront ! Je pense qu’on a tous une part d’ombre et de lumière en nous, et il est hyper important de nourrir la bonne ! Donc il ne faut pas se laisser abattre, au contraire. On doit se battre pour que les choses puissent avancer dans le bon sens ! 

Lombre by Gabrielle Aybram
© Gabrielle Aybram

LFB : Dans ta musique, on sent un cri du cœur, une détresse parfois. Est-ce que ce projet a une valeur d’exutoire pour toi ?

Lombre : Clairement ! J’ai commencé à écrire dans une période difficile, au divorce de mes parents. Déjà là, je cherchais un exutoire, à sortir mes peines, à soigner ces plaies… Et cette démarche liée à l’écriture m’a suivi. Aujourd’hui, c’est exactement la même recette ! J’écris quand j’ai des choses à dire, à constater, à tracer, mais jamais quand rien ne m’habite… Je me sers vraiment de l’écriture pour « envoyer des SOS », et je pense que beaucoup de personnes ont soif de ça, de cette sincérité chez un artiste. Je trouve qu’aujourd’hui, on a souvent trop tendance à avoir une pudeur qui fait que, dans nos textes, tout doit toujours bien sonner, tout doit être prouvé et mis en avant avec le torse bombé. Moi, ce n’est clairement pas ma démarche. Je veux juste être moi, me ressembler… Nous ressembler ! 

LFB : On parle beaucoup de tes textes, de leur filiation avec Fauve, Ben Mazué et d’autres, et étrangement assez peu de la musique qui les accompagne, qui est pourtant au moins aussi riche en influence. On sent du Fakear, parfois une touche de French 79, presque du Rone. Comment tu travailles cette partie de ta musique ?

Lombre : Oui c’est vrai qu’on parle beaucoup des textes, mais j’avoue que c’est voulu aussi de mon côté ! Le point de départ de la production dans ce projet, c’est clairement l’écriture, alors je mets souvent l’accent sur cette partie ! Mais ça fait plaisir de souligner aussi tout le côté musical qui est hyper important, surtout sur ce deuxième EP ou j’ai voulu vraiment définir mon identité musicale. Cette identité, elle est nourrie de plein d’influences et j’ai eu la chance de la façonner avec Clément Libes qui est le réalisateur des deux derniers albums de Bigflo & Oli notamment. C’est une chance inouïe que j’ai de pouvoir travailler avec cet artiste car il est vraiment très très fort ! Il arrive à toucher à plein de choses sans jamais rien confondre et en restant constamment cohérent dans ses productions. C’est quelqu’un que j’admire depuis ses violons dans le groupe Kid Wise. Sa sensibilité me parle énormément ! J’ai beaucoup insisté pour qu’il puisse réaliser mon EP, et j’ai eu raison de ne rien lâcher ! En tout cas, je crois !

LFB : Aujourd’hui, tu es présent au Festival Crossroads, qu’est-ce que ça représente pour toi ? Qu’est-ce que tu viens y chercher ?

Lombre : C’est un pas en avant, encore ! Je suis super content de faire partie de cette sélection de grande qualité. Je partage l’affiche avec de super artistes issus de pleins d’univers musicaux différents. J’ai toujours du mal à croire que je fais partie de la liste moi aussi (rires) Je viens y chercher de l’expérience, de la visibilité professionnelle et également celle d’un public. Puis, ça me permet aussi d’avoir ce nouveau petit « trophée » qui fait plaisir ! Je suis hyper content que toute l’équipe ait pu être touchée par mes mots et mon univers ! 

LFB : Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour ces prochains mois ?

Lombre : Que les concerts reprennent déjà, ce serait super (rires) ! Et puis que l’EP puisse vivre sereinement, qu’il fasse son petit bout de chemin, qu’il soit écouté ! Que de plus en plus de gens se sentent concernés par ma musique et ma vision des choses. Ça serait un rêve ! 

LFB : Est-ce que tu as des coups de cœur à nous partager ?

Lombre : En ce moment, j’écoute beaucoup Terrenoire. Je trouve ce projet hyper intéressant ! Ça doit être un de mes derniers coups de coeur en effet !

Toute la sélection du Crossroads Festival est à retrouver sur le site officiel.