En un an, l’ascension de Lous and The Yakuza a été phénoménale. La finalité de cette élévation vers des sphères toujours plus grandes se fait avec son premier projet, Gore. Un album, où l’artiste joue de ses influences musicales multiples et de son vécu particulier entre Afrique et Belgique. Le tout condensé en dix titres, où Lous se livre seul face à son public.
Pour comprendre ce projet, il faut d’abord comprendre qui est Lous and The Yakuza et tout ce qu’elle représente. Elle est remplie de contradictions mais aussi d’engagements. Ceux-ci se sont forgés au détour d’un parcours de vie aussi difficile que trépidant. Avant d’être une superstar en devenir, Lous a, par exemple, dormit à la rue mais aussi dealer. Elle a même envisagée de devenir prostituée comme elle l’explique à travers Courant d’air. Un moyen aussi de montrer son engagement envers la cause féminine et les dérives inacceptables que les femmes subissent de plus en plus actuellement. Sujet qu’elle continuera d’aborder sur Quatres heures du matin, où elle explique une agression sexuelle vécue par une femme. Toutes ces expériences, vécues de prêt ou de loin par l’artiste ont forgé son caractère et son univers musical. Ce qui se retrouve en fil rouge sur Gore qui laisse aussi une ouverture vers un futur meilleur. Comme le prouve Dilemme qui ouvre le projet et donne le ton. Mais aussi Dans la hess qui évoque la détermination qui a permit à Lous de s’en sortir. Une détermination qu’elle met en exergue dans Tout est gore, à travers ce morceau elle précise que malgré ce qu’elle a pu subir, elle est prête à faire taire ses détracteurs.
Son parcours a été aussi rempli de rencontres lui ayant apportés autant de positif que de négatif. Ce qu’elle exprime dans Bon acteur, qui traite d’une relation amoureuse. Mais aussi dans Messes basses où elle revient sur sa plus longue amitié teintée de trahison. L’album a été bien travaillé par Lous et le producteur El Guincho. Ce qui se ressent dans le choix des instrumentales collant à la perfection à l’univers de l’artiste. La conception de l’album n’a pas toujours été simple et elle n’hésite pas à le montrer à travers Téléphone sonne. Par une métaphore elle explique comment elle a mis en place toutes ses ambitions concernant le projet, quite à ne pas répondre aux appels de ses proches. Lous and The Yakuzas c’est aussi une multitude de combats pour la condition féminine et pour la communauté noire, comme le prouve Solo. Plus globalement, elle se bat pour un futur meilleur, une urgence pointée dans Amigo.
En seulement dix titres, Lous a balayé avec une maturité affolante une quantité de sujets actuels impressionnante. Elle retranscrit ce pourquoi elle se bat au quotidien dans sa musique. Voilà pourquoi son existence dans le monde musical est plus qu’importante. Même si le projet n’est pas parfait et peut paraitre redondant dans la musicalité, les thèmes abordés le sont avec un angle plus que pertinent. Ce qui montre que l’artiste en plus de s’impliquer dans des causes, a vécu de prêt ou de loin ce pourquoi elle se bat. Un premier projet qui est teinté par les souffrances de la société dans laquelle elle évolue, mais qui ouvre une fenêtre ensoleillée vers un futur plus chaleureux.