Diffusée par CryBaby et Infiné, Lucie Antunes prend son envol après avoir beaucoup travaillé en groupe et pour les autres. À l’arrivée, Sergeï, un premier album envoûtant de personnalité et de charisme pour une artiste couteau-suisse.
Lucie Antunes, c’est une percussionniste qui n’en finit plus d’étaler sa maîtrise au monde. Après avoir monté une à une les marches de sa formation classique et accumulé les récompenses comme d’autres changent de chemise, elle se tourne vers la pop au sein de Moodoïd avant de commencer à collaborer avec les noms les plus pointus de l’hexagone. Yuksek, Chassol, Halo Maud pour ne citer qu’eux, font partie de ses fréquentations musicales. À côté de ça, elle expérimente avec des intervenants issus du monde du spectacle vivant. Chorégraphes et autres performeurs, sa musique s’en ressent aujourd’hui par son ouverture et son côté théâtral.
Elle présente aujourd’hui Sergeï, son premier album solo. Elle y livre sa personne, ses émotions et son histoire, au travers de tableaux qui poussent à l’évasion. Emmenez-le pour aller courir, vous courrez au milieu de paysages polaires, au rythme des percussions 100% organiques qui composent le tissu sonore de l’album. D’informatique il n’est point question pour cette musique qui se veut pourtant répétitive et dansante, et qu’on pourrait souvent qualifier d’électronique. C’est ici la singularité de l’oeuvre, que l’on sent irrémédiablement tournée vers le dancefloor mais dotée d’une sophistication, d’une douceur et d’une sensibilité que l’on touche rarement.
La musique est irisée et se trouve être étrangement chaleureuse malgré une beauté assez froide, à l’instar de l’Iceland, ses paysages glacés parsemés de geysers. On appréciera particulièrement l’enchaînement entre Kālimat et Láska, qui passe d’un tube très dansant et presque enivrant à une berceuse qui s’épanouit progressivement jusqu’à se terminer sur des sons tapageurs.
Désormais, on espère voir de nouvelles dates fleurir pour la jeune touche-à-tout afin de pouvoir découvrir l’expression de Sergeï en concert et s’émerveiller de sa maestria.