Le MaMA Festival & Convention, aura lieu du 11 au 13 octobre et, une nouvelle fois, La Face B est ambassadrice média de l’évènement . Pour vous aider à faire vos choix dans une sélection de plus de 110 concerts, la rédaction de La Face B vous présente ses chouchous. Première partie tout de suite
Demain Rapides (Charles)
Derrière la pluie du Pas de Calais, le tonnerre gronde et dans les éclairs et les carambolages, sous la taule froissée des autos-tamponnées, Demain Rapides débarque.
Un nom qui n’appartient qu’à lui pour une musique qu’il offre à tous, Demain Rapides c’est un électrochoc qui ne laissera personne indemne. Face au vent, le garçon pisse des sentiments pour nous les envoyer en plein visage.
Un chevalier qui porte haut dans le ciel l’épée d’une pop métamorphe et sensible qui nous fera danser jusqu’au bout de la nuit, quand les corps se transforment et que les stroboscopes de la fête nous piègent dans leur néons.
Fier représentant de sa région, le garçon chante ce qu’il vit derrière des métaphores automobiles et des sonorités électroniques et industrielles. On y voit l’ennui, on y voit l’amour, on y voit le besoin de fuir le quotidien et la solitude, toutes les choses qui nous envahissent lorsque l’on ferme les yeux.
Avec son prix du jury acquis aux INOUïS du Printemps de Bourges, Demain Rapides commence à prendre la lumière. Son passage au MaMa lui permettra sans doute de la voler complètement.
Aghiad (Camille)
Du haut de Montmartre, on pourrait presque s’envoler… et cela tombe bien puisqu’Aghiad promet de nous faire voyager. Le groupe se produira le 12 octobre au Mama. L’occasion de les écouter mélanger avec finesse et justesse, la pop, le rock aux influences de Turquie et de Syrie. Car le chanteur du groupe, Aghiad, manie l’art de conjuguer le français et l’arabe. On retrouve ainsi des influences d’un autre temps, d’un autre espace, rappelant aux classiques de la musique proche orientale.
Un oud électrique remplaçant une guitare électrique. Parfois, les chansons revêtent des allusions humoristiques, comme une ode au houmous — plat saint béni de tous. Aghiad a sorti jeudi son dernier morceau Anima, avant la sortie prochaine d’un premier EP intitulé Liman. Alors nous aussi, on avait envie de leur dire : « On vous aime, comme un animal !»
Retrouvez les influences de Aghiad ici
Scuffles (Pierre P)
Le duo habillé en survet Adidas Scuffles est un indéniable bouillonnement à eux deux, à la sauce française. Un des rares groupe à rallier avec un brio certain le garage et la techno, ils sont de ces concerts de fins de soirées de festivals, quand on lâche ses dernières forces dans une bataille déjà bien harassante.
On se laisse aller sur un kick gigantesque et des riffs qui fusent à balles réelles, et on part sur une nuit qui n’en finira pas. Ils ont pour habitude de retourner toute salle où festival qui se risque à les accueillir. Et on hâte de voir le MaMa subir le même sort, ce groupe est une tuerie, à découvrir absolument.
Sierra (Léa)
Sierra nous est familière : on l’a déjà croisée lors d’une soirée Dark EBM à l’International en septembre 2022, elle a déjà ouvert plus de 20 fois pour Carpenter Brut et plus récemment, elle s’est produite aux Francofolies de la Rochelle partageant l’affiche au côté de Perturbator.
En un peu plus de 5 ans, la française n’en est plus à son coup d’essai. On adore son univers puissant, inscrit dans une noirceur vertigineuse. Inspirée de la darkwave, la productrice mélange les sonorités et les ambiances avec intelligence et pertinence. Son premier album A Story of Anger s’inscrit dans la lignée de ces EP précédents (Strange Valley, Gone et See me now) : on valide complètement !
AnNie.Adaa (Laura)
On a tous envie de se défouler de temps à autre, de déverser tout ce qu’on a au fond de nos tripes. Pour AnNie .Adaa, c’est un besoin récurrent. Une chose est sûre, sa musique frappe par sa sincérité. Les ambiances sont sombres, certes, mais finalement empreintes de lumière lorsqu’on s’y penche de plus près. Il aborde ouvertement son désir de quitter cette terre, une guerre essentiellement intérieure, mais aussi une lutte contre un monde auquel il ne se sent pas vraiment appartenir. Mais loin de proposer des morceaux larmoyants, son dernier projet sorti en 2022, témoigne d’un véritable cheminement, d’une quête vers le bonheur et de la nécessité de saisir sa propre destinée.
Les tourments d’AnNie .Adaa sont peu romancés, et son approche authentique se veut crue et violente, ce qui peut déstabiliser à la première écoute, mais elle est toutefois ponctuée d’instants plus calmes, révélant une vraie sensibilité.
Sur scène, intensité assurée. Il est rejoint par deux de ses plus fidèles compagnons, Jim Casanova et Jesza, qui apportent une nouvelle dimension à sa musique. Guitare électrique et divers claviers sont de la partie. Et honnêtement, avoir un live band autour d’un rappeur, ça fait toujours plaisir.
Malgré n’avoir sorti qu’un seul titre cette année, APPARTEMENT 12, il s’est entraîné en première partie de Kekra, Makala ou encore Prince Waly avant d’être aperçu sur des festivals comme les Ardentes cet été. Fraîchement signé chez Fortune Management, tout laisse à penser que la suite approche à grands pas, et nous avons très hâte de découvrir ça.
Fredz (Estelle)
L’étoile montante du rap québécois
S’il faut encore le présenter, Fredz est un jeune rappeur tout droit venu de Montréal. En un an, il affole les compteurs et sillonne un nombre impressionnant de scènes, au Canada comme en France, en Belgique ou en Suisse. Avec son rap sincère et touchant, Fredz a trouvé son public et il ne cesse de mobiliser celui-ci lors de ses concerts où sur ses réseaux, en dévoilant des exclus à quelques chanceux.ses de temps à autre et en publiant régulièrement des freestyles montrant l’étendue de son talent. Une proximité que ses fans lui rendent bien, en se mobilisant toujours plus pour soutenir l’artiste (iels sont 500k à le suivre sur TikTok et 135k sur Instagram).
Fredz sera en showcase le 11 octobre à 12h25 pour Ma Cabane à Paname, l’occasion de savourer un show intimiste et peut-être de découvrir quelques titres prévus pour son prochain album, en 2024.
Jolagreen23 (Pierre S)
En 2 EP’s, Jolagreen23 a montré cette année qu’il fallait compter sur lui pour les années à venir. Il n’est, par conséquent, pas étonnant de le voir programmer au MaMA. Quoique, le rappeur n’a pas encore vraiment eu le temps d’expérimenter la scène et donnera, lors de cette nouvelle édition du festival, un de ces rares shows de l’année. Au vu des ambiances guerrières de 888823, son dernier projet en collaboration avec le beatmaker Kosei, il y a fort à parier que le sol va trembler lors de sa performance bien aidé par les basses sismiques de Big Panzer ou Dall-e rappelant les meilleures années de la trap de Chicago.
Mais Jolagreen23, ce n’est pas que la guerre, c’est aussi une polyvalence qui lui permet de se développer sur des terrains plus planants comme le prouve 5008, issu de 23, le premier EP qu’il a sorti cette année.
En somme, on ne sait pas encore trop à quoi s’attendre, mais ce qu’il est sûr c’est qu’il ne faudra pas rater ça.
BEATRICE MELISSA (Damien)
Attention petit joyau sonore à découvrir, si ce n’est pas déjà le cas. Le projet Beatrice Melissa est né à Strasbourg de la rencontre de Béatrice Masters et de Melissa Weikart. Véritable melting-pot musical où s’entremêlent leurs appétences et leurs expériences multiples et variées. Musique savante et électronique fusionnent, se recomposent pour donner naissance à des compositions subtiles, d’apparence simple, mais jamais évidentes. Leurs mélodies se développent comme des rhizomes.
Souterraines, elles se développent et se propagent dans nos subconscients pour donner naissance à de nouveaux bourgeons qui se transformeront en de nouvelles lignes musicales aériennes. Leur premier EP – sorti au printemps dernier sur le label Midnight Special Records que l’on ne présente plus – s’intitule fort justement Surprise. À découvrir (ou à redécouvrir encore et toujours), Beatrice Melissa se produira en showcase au FGO Barbara le jeudi 12 octobre.
Retrouvez l’ADN musical de Béatrice Melissa par ici
Amouë (Martin)
On est bien contents de retrouver Amouë dans la programmation du MaMa. La chanteuse qu’on suit depuis le début et Tes Larmes (La première fois que tu l’as entendue c’est sur La Face B) continue son ascension après un premier EP très réussi.
La suite arrive très vite et on sera (à nouveau) les premiers à en parler. Au fur et à mesure que les morceaux nous parviennent, on découvre de plus en plus la pop cocktail de celle qui vient de Lille et qui adore fusionner les genres (chanson, soul, rap…) pour constituer la palette de couleur avec laquelle elle peint sa toile.
Si on l’a entendue au départ aux côtés du Montpelliérain Kazy Lambist, Amouë vole désormais de ses propres ailes, accompagnée par LVCO Production notamment. On vous conseille donc de ne pas rater son live qui révèle d’autant plus la musique de la jeune femme.