Manu Chao sort d’un long silence avec Viva tu !

On le pensait perdu à nous offrir une nouvelle ligne à sa précieuse discographie, mais que nenni, Manu Chao a encore des idées et des mélodies derrière la tête et nous gratifie d’une nouvelle galette bien à son image, joviale et fédératrice !

Laisser le temps au temps.

Qu’avez-vous bien pu faire dans votre vie ces 17 dernières années ? Et bien Manu Chao, lui, a pris le temps de voyager aux quatre coins de la planète, pour y faire des rencontres musicales et humaines en tout genre, au gré du vent et de la bonne musique, et offrir des concerts  spontanés, sincères, aux côtés de ses nombreux amis musiciens, dans les bars, les fêtes de villages…

Toujours dans cet esprit de partage qui le caractérise… Mais paradoxalement, il a fini également par se sédentariser quelque peu en déposant son baluchon dans un quartier populaire de Barcelone, son nouveau repaire où il se sociabilise auprès de son voisinage. Une halte sûrement salutaire afin de nous offrir un successeur à son dernier album en date, La Radiolina, sorti en 2007 donc… Une éternité ! 

Etat des lieux.

Du coup Viva Tu nous apparaît comme un condensé de cette période intense au travers de ces 13 chansons imaginées et mises en musique de mains de maître par un Manu Chao au summum de son art (de rue)… Car dès les premières mesures de Vecinos En El Mar, on reconnaît tout de suite la patte de son auteur qui a fait son succès auparavant, où des rythmiques saccadées et scintillantes s’entrechoquent par magie aux instruments acoustiques les plus exotiques.

Et cela jusqu’à Gantas Tierras, morceau plein d’espoir clôturant parfaitement ce cinquième album studio. Malgré tout, là où ce Viva Tu arrive quand même à nous surprendre car on sent bien que l’enregistrement des pistes a moins été faite dans l’urgence que ses prédécesseurs.

Manu a pris le temps de choyer ses morceaux pour en faire des balades au tempo ralenti comme dans Cuatro Calles et ses belles guitares acoustiques, River Why, un des rares titres en anglais aux côtés de Lonely Night et Heaven’s Bad Day. Mais encore la sublime La Couleur du TempsManu nous fait un état des lieux de ce monde actuel…

Festif malgré tout !

Comme le dit l’expression « À chasser le naturel, il revient toujours au galop », ne croyez pas que Manu Chao ne nous ait pas disséminé de-ci de-là quelques pépites festives dignes de ce nom. Il n’a pas été le leader si longtemps, ne l’oubliez pas non plus, d’un des plus grands groupes de rock alternatif que l’on ait connu dans l’hexagone, j’ai nommé  la Mano Negra, pour rien !

Première preuve en est avec Heaven’s Bad Day, un duo avec le mythique Willie Nelson, harmonica en tête pour une ode à la musique country des plus surprenantes. Ou encore sur ce Sao Paulo Motoboy,  en  hommage aux coursiers à moto toujours pressés par le temps, où l’on arrivait presque à sentir cette coutumière odeur de bitume par immersion.

On ajoutera Tom et Lola, en français dans le texte, risquant fort de prendre une belle place dans le patrimoine des chansons d’amour de référence.

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