Rencontre avec Michelle & Les Garçons

Angers regorge de trésors musicaux qui se montrent de plus en plus. Parmi eux, on retrouve Michelle & Les Garçons. Le trio dévoile une pop à la forme 80’s mais qui n’oublie jamais un fond moderne et intime. Alors qu’ils reprennent la route des concerts, avec notamment un passage au MaMa festival, l’occasion était idéale pour partager avec vous notre rencontre.

Michelle & les Garçons

La Face B : Comment ça va ?

Louise : C’est mon premier jour de règles donc ça va bien, mais tranquillement… (rires)

Axel : Ça va, ça va bien. C’est mon premier jour… Non, c’est mon deuxième jour de concert donc ça c’est cool.

LFB : Quand on regarde un peu les articles sur vous, on vous colle souvent une étiquette un peu 80’s, mais la première fois que j’ai vu votre clip, le premier qui est sorti, j’ai eu une référence un peu plus ancienne, j’ai pensé tout de suite au Rocky Horror Picture Show, un truc un peu freak.

Louise : Oui,  je pense que y a des 80’s dans les sonorités, beaucoup, mais par contre dans l’image qu’on développe on est clairement là-dedans.

LFB : Il y a un aspect visuel qui est très important dès le départ je trouve, puisque le premier titre que vous avez sorti, il est sorti directement avec une vidéo, ce qui imposait justement une patte visuelle.

Louise : Je viens de l’image à la base, je viens du graphisme et de la mode et du coup c’était hyper important pour moi de planter une sorte d’image, de décor, d’entrée avec Michelle et les garçons, et qu’on ait un paysage et un univers qui arrivent avec le son, que ça se fasse ensemble.

LFB : Oui et puis le truc c’est que même dans le morceau vous nous invitez un peu à rentrer dans ce monde-là avec cette idée de manoir et de choses qui imposent un peu un univers parallèle au monde réel, et qui s’étend après sur les autres morceaux.

Axel : Ouais c’est c’était un peu l’idée, en fait le choix de ce titre en premier single a été quand même assez réfléchi, d’abord parce qu’on trouvait que “Bizarre” était un des titres les plus forts musicalement qui ressortent sur l’EP, mais aussi parce que ça nous a inspiré plein de choses en termes d’image et il y avait cette idée d’emmener les gens dans un univers bizarre qui marchait bien avec un premier single où on emmène les gens découvrir notre univers. Donc ça s’est bien imbriqué et on est allé à fond là-dedans.

Louise : Pour moi la recherche de l’univers se fait vraiment en regardant ce qui se passe à l’intérieur de toi, avec toutes tes émotions, et puis tu essaies de prendre les trucs les plus fous et de les mettre dans cet univers-là, et de dire aux gens : “mais en fait, on est tous fous de toute façon, donc soyons-le ensemble et puis ça va bien se passer !”

LFB : Il y a un truc d’acceptation en fait dès le départ, d’essayer de se dire qu’on est tous bizarres pour quelqu’un, donc autant l’être ensemble. Tu disais que le choix du premier single était assez évident, c’est aussi parce que le morceau est très rentre dedans et il y a un truc “d’imposer” la bizarrerie comme une espèce de norme.

Axel : Ouais là c’est complètement ça. C’est exactement ça. Non mais vraiment, et puis en fait pour nous, sur l’aspect musical, c’était un titre où on trouvait que ça réunissait un peu tous les aspects de ce qu’on voulait défendre musicalement, c’est-à-dire qu’on ne voulait pas être référencés comme un groupe de pop très léché dans les instrus, il y a une énergie un peu rock qui se dégage de ce titre et en fait c’est ce qui se passe en live pour nous. On fait de la pop, le côté 80’s on l’a un peu à l’esprit, mais il n’est pas non plus tout le temps là, et on l’a rendu un peu crade aussi. Ce choix-là avec ce titre-là, il y avait un peu plein d’univers qui arrivaient de partout et ça tombait sous le sens.

LFB : Mais malgré tout tu parles de côté un peu crade mais  je trouve qu’il y a une vraie patte sur le la production des titres qui fait que même s’ils sont très différents en termes de rythmique ou en termes d’ambiance, il y a vraiment un travail qui a été fait avec Simon QUENEA et Pierre CHEGUILLAUME qui est hyper important aussi pour unifier tous ces morceaux ensemble.

Louise :  On a été beaucoup en recherche, on a passé des jours en studio avec eux pour obtenir vraiment ce qu’on voulait. Il y a des trucs qu’on a gardés, d’autres pas, mais on est content d’avoir bossé avec eux parce qu’ils ont réussi à trouver ce qu’on voulait dire, raconter dans l’esthétique et la sonorité.

Axel : Ouais ça c’était pas forcément évident au début, parce qu’aucun des deux ne nous avait vus en live et autant sur “Bizarre” ça a été assez simple, mais sur d’autres on a eu du mal, entre comment eux voyaient le projet, et nous comment on l’imaginait aussi. Du coup on a fait pas mal de sessions pour trouver ça et on est vraiment content. Et comme tu disais, c’est une chance de pouvoir bosser avec des réals parce que tu unifies un EP. Il y a vraiment le taf qu’on a fait en amont dans la recherche, dans la compo et tout, et quand on a travaillé avec eux, on est grave tombé sous le charme parce qu’il y a un son et ils ont capté ce qu’on voulait faire, et en plus ils ont mis leur patte. 

LFB : Ils sont beaucoup trop forts tous les deux, quand on voit votre projet et quand on voit les autres choses sur lesquelles ils ont travaillé il y a toujours un respect, une écoute des artistes avec qui ils travaillent. A chaque fois c’est unique. Pourtant ça pourrait se rapprocher en termes de style, mais on voit quand même qu’il y a ce respect de votre identité dans l’EP qui ressort.

Axel : À fond, je suis allé réécouter des projets sur lesquels ils avaient taffé, enfin tu vois, ils ont quand même bossé avec Mademoiselle K, Disiz, il y a Zaho (de Sagazan, ndlr). Et en fait, c’est hyper cool à chaque fois, ils savent garder la singularité de l’artiste, et vraiment on est hyper contents. 

LFB : Pour revenir au projet, un truc qui m’a marqué, je trouve qu’il y a un côté très théâtral aussi dans la façon dont tu chantes Louise, dans la façon dont dans certains morceaux les garçons chantent aussi, un truc où même si vous parlez de la réalité, vous essayez de la tenir un peu à distance à certains moments, en faisant des trucs un peu “bigger than life”.

Hugo : C’est parce qu’on ne s’est jamais trop pris au sérieux. Pour Louise, c’est son premier vrai projet musical concret. Nous avec Axel, on venait du rock et quand on a créé le groupe, on voulait faire un groupe de funk. Et on s’est rendu compte qu’on n’était pas capables, on ne connaît pas ces trucs-là. Et du coup la pop – pop-rock –  est venue un peu comme ça, on savait pas exactement comment faire mais on y est allé à fond et du coup je pense que le côté théâtral est venu quand on s’est mis à chanter, en y allant à tâtons, en disant, vas-y, allez on va  faire un truc un peu kitsch et en fait ça a donné aussi notre identité.

Louise : Oui, on l’a poussé à fond, et puis maintenant on le fait de manière plus sérieuse, mais au début tout part un peu d’un truc drôle, même le nom du groupe on s’est dit ah il est kitsch on va le garder, ça nous faisait rire. La première fois qu’Axel a chanté sur une maquette qu’on faisait, il a chanté avec un accent anglais et on s’est tapé des barres. Mais on a construit un truc ensemble en rigolant.

Axel : En fait pour moi ça me fait trop penser aux premières sessions quand tu fais un atelier théâtre où on te dit de partir d’un cliché, d’un truc que tu pousses à l’extrême, et tu imites un présentateur télé ou un autre truc comme ça. Tu pars d’un extrême, puis tu viens le doser et là du coup tu trouves ton identité, alors après, ça ne se fait pas en un mois tu vois.

LFB : Du coup vous avez eu le temps ? Le fait que le projet soit né juste avant le Covid, ça vous a aussi peut-être permis de prendre le temps. Le projet aurait peut-être pas ressemblé à ça s’il était sorti de manière “normale”.

Axel : C’est sûr, c’est sûr parce que nous on en a vraiment tâtonné et on est encore en train de trouver plein d’autres choses à un autre stade.

Louise : Aussi avant de sortir des trucs, on a fait des concerts, on en a fait pas mal et ça nous a permis d’expérimenter des choses sur scène avant d’enregistrer plusieurs titres. Et moi de je n’étais jamais montée sur scène, du coup ça m’a permis d’explorer une sorte de personnage qu’il y avait à l’intérieur de moi pour trouver mon truc, le truc qui me faisait kiffer. Je pense que ça vient de là et puis ça fait tellement longtemps que je voulais être sur scène que là maintenant que j’y suis j’en fais des caisses.

LFB : Mais ce qui crée l’ambiguïté aussi, l’intérêt du projet, c’est que finalement si vous vous ne vous prenez pas au sérieux, les sujets qui sont traités le sont quand même. Il y a ce décalage permanent et tu parlais de kitsch, mais la ligne n’est jamais franchie ce qui fait que le propos reste quand même impactant et il reste sérieux malgré ce côté fun. 

Axel : Mais mec c’est exactement ça ! Enfin là c’est un peu personnel mais je crois que c’est toujours ce que j’ai défendu dans n’importe quel projet que j’ai pu avoir, musical ou autre. C’est vraiment exactement ce que tu as dit donc ça me fait trop plaisir de l’entendre. Mais c’est ça, cette ligne qui n’est jamais franchie, c’est-à-dire tu ne te prends pas au sérieux en faisant un truc, mais par contre le propos de fond il est de qualité, il a envie d’être sérieux. Tu sais on passe du temps, on travaille, mais par contre il y a ce truc où tu rends les choses un peu légères.

Hugo : Sans rentrer dans le patos 

LFB : Ouais c’est ça, et puis ce qu’il y a d’intéressant, je trouve que dans les textes ça explore beaucoup la zone grise. C’est ni très lumineux, ni très sombre. Il y a vraiment cette idée que ce sont des éléments de vie, et il faut les accepter et avancer avec eux.

Louise : Ce n’est jamais blanc ou noir, c’est toujours gris ou plein de couleurs, ou plein de paillettes, mais en fait il n’y a pas trop de dualité, vraiment dans le monde, il y a tout qui se mélange tout le temps.

Hugo : D’ailleurs on a eu un article sur Radio France, et il y a une phrase qu’on a trop aimé qui était (il cite de tête, ndlr) :  “ils parlent d’histoires d’amour mais même si elles sont tristes, pourvu qu’elles soient belles”. Oui c’est ça. En fait on a lu la phrase et on a fait : “mais c’est exactement ce qu’on veut”. Sans l’avoir trop réfléchi et conscientisé.

Michelle & les Garçons © David Tabary

LFB : Le fait est que l’amour est quand même très présent dans vos chansons mais c’est c’est de l’amour “réaliste”, c’est ni trop gnangnan ni trop dark, c’est la réalité de l’amour.

Axel : Exactement, je crois que c’est parce tous les textes qui sont ressortis de tout ça, c’est que de l’expérience perso, et du coup la question était de savoir comment on raconte ce moment de notre life avec des mots un peu cool, parce qu’on a envie d’écrire des textes qui nous plaisent, et en même temps sans pour autant chiader le texte.

Louise : Et puis comme on a des manières très différentes d’expérimenter l’amour aussi, et qu’on a des expériences de vie différentes, pour nous il y a plein de sujets potentiels sur l’amour en fait, c’est un un champ des possibles énormes.

LFB : Et puis même dans l’écriture, il y a à la fois un côté très frontal, et il y a aussi certaines idées qui sont très critiques, comme si il y avait certaines choses que tu n’avais pas forcément envie de complètement partager, que tu caches quand même un peu malgré tout.

Louise : C’est pour garder une part de mystère. Parce qu’en fait chacun a son jardin secret, et puis ça peut permettre aussi aux gens qui écoutent de s’approprier le message.

Hugo : On a eu des retours déjà sur les textes de l’EP, on a des gens qui avaient compris un texte qui n’était pas du tout comme on avait pu l’écrire, on ne parlait pas de ça et j’étais là “ah ok, à fond, ça peut être grave entendu comme ça en fait !”, ça laisse des portes ouvertes.

LFB : Les deux autres idées qui ressortent le plus, on en a un peu parlé, c’est l’acceptation et le mouvement. C’est l’idée de ne pas rester statique face à certains traumas ou face à certaines histoires qui peuvent te contaminer l’esprit, j’ai l’impression que c’est presque une thérapie.

Louise : Carrément, c’est tout ce que j’ai appris en thérapie: ne reste pas pétrifié face à ce qui se passe dans ta vie et bouge, fais quelque chose même si c’est dur, ou fais-toi aider, mais faut amener le mouvement pour que ta vie bouge et que ça se transforme. Et tout se transforme tout le temps, c’est juste ça qu’il faut retenir. C’est vraiment cette idée-là et c’est et je suis trop contente que tu l’aies perçue. 

LFB : C’est un peu l’idée de transformer des traumas en paillettes. Finalement, à part “Gris Bleu”, les autres morceaux sont hyper lumineux, hyper dansants et “rentre dedans” mais il y a vraiment aussi cette ambiguïté de la noirceur du texte qui se confronte un peu à “l’expiation” de la compo .

Louise : Pour moi c’est vraiment mettre de la lumière sur les traumas, sur les choses difficiles de la vie pour faire que ce ne soit pas tabou, pour qu’on puisse en discuter ensemble et se dire que tout se transforme, et donc à la fin tu vas repenser à tes traumatismes, tu vas dire “ah en fait ça m’a appris plein de trucs et puis maintenant ça va mieux”. Et en plus parler de ses traumas ça permet de se rapprocher entre humains.

Hugo : Moi je suis un peu de la team qui garde tout. J’ai un vieux mur de polaroïds chez moi avec tout de mes 5 dernières années. J’y vois mes potes et j’y vois mes relations que j’ai pu avoir, et ça me fait marrer de garder ça. Je n’ai pas envie de les cacher dans une boîte parce que je sais que chaque fin, chaque début de relation, était super cool et je sais pourquoi ça s’est arrêté : est-ce que c’est moi qui ai merdé ? Est-ce qu’on a su gérer les choses ? Et en fait je trouve ça trop important. Des fois je me repose devant et je me rappelle “Ah ouais, putain, il s’est passé ça”,  je trouve que c’est trop important de ne pas les cacher.

LFB : Donc tu crées ta propre thérapie au fond.

Hugo : Ouais ! C’est un peu lié tout ça. Et pour le côté lumineux que tu évoquais, ça me fait penser à notre morceau “les amants” qui parle justement d’une fin de relation alors que le morceau est assez dansant.

LFB : Sinon je vous ai vu en live au Mama, et même si c’était un concert un peu particulier, j’ai trouvé que ce qui était intéressant, c’est que vous retransformez les morceaux, il y a cette idée de de faire quelque chose de différent pour le live et de ne pas se contenter de ce que vous avez fait en studio.

Hugo : C’est ce qu’on voulait de base étant donné qu’on a commencé à jouer nos morceaux en live d’abord, avant de les enregistrer. On kiffe le live et donc c’est pour ça. Et puis il faut faire participer les gens, et faire qu’il y ait une alchimie qui se crée. Et ce n’est pas évident, parce que c’est la première fois qu’on a un projet avec un ordinateur sur scène, donc tu fais relativement la même chose à chaque concert, tu as ton clic dans les écouteurs, tu as le morceau qui se lance et puis il faut suivre le truc. Du coup il faut les arranger pour qu’on puisse se trouver une liberté dans ce contexte de rigidité qui est amené par l’ordinateur. Du coup on va rallonger des morceaux, couper des séquences, ajouter des percus de temps en temps, faire claper les gens, remettre un refrain à la fin, etc.

Louise : C’est apporter de la sensibilité, de l’humanité au fait qu’on a un ordinateur sur scène quoi.

LFB : L’idée à terme, ce serait de retirer l’ordinateur ?

Hugo :  Il faudrait des vrais humains qui jouent ce que joue l’ordinateur, pourquoi pas ? 

Axel : C’est vrai qu’on y a pensé, bien sûr qu’on pourrait refaire le plan si on avait deux personnes de plus. Mais en même temps, il y a une réalité économique et le fait qu’on soit trois, quatre avec Cyprien au son. Et pour revenir aux arrangements, il y a le fait qu’on n’a pas enregistré de batteries sur l’EP et qu’on crée des parties de batterie pour le live, et puis il y a aussi toute l’intervention de Louise qui va faire vivre les morceaux d’une autre manière, parler avec le public, tenter des mélodies de voix qu’il n’y a pas forcément sur l’EP.

LFB :  l’EP est sorti il n’y a pas très longtemps. Là, c’est quoi le plan pour Michelle & les garçons ? C’est de tourner, tourner, tourner ?

Louise : Ouais, c’est de tourner, tourner, et puis de composer, composer, composer, composer. Donc on se fait des résidences de composition régulièrement pour bosser les nouveaux morceaux et puis on rentrera en studio quand on sera prêts. Et puis l’idée c’est de sortir d’autres surprises bientôt. Et notre nouveau clip.

LFB : Pour finir, est-ce que vous avez des coups de cœur récents, des choses que vous avez appréciées, que vous avez envie de partager ? Pas forcément de musique.

Hugo : Moi j’ai écouté le nouvel album de Kalika, genre très récemment dans le train en venant à Paris. Et alors que je n’étais pas forcément attiré par ça avant, j’avais écouté quelques morceaux, mais quand tu écoutes l’album complet, tu es mis dans une bulle complètement à part, et tu pars loin. Et fort.

Axel : Pareil, moi en fait je suis en admiration devant la DA de ce projet quoi. Je pense que ça ne serait pas la nôtre, mais par contre  elle a imposé une DA de ouf qui est pour moi limite plus 90 ou même plutôt 2000 en fait. Et puis elle a créé une vraie communauté, une vraie fanbase  autour d’elle.

Louise:  Eh bien moi, ça ne va pas être de la musique, mais de la littérature. Je lis un livre qui parle du désir, un livre de sociologie et de philosophie de Frédéric Lenoir, “Le désir, une philosophie” et il est génial, il faut le lire, il est hyper intéressant. Ça parle du désir, mais pas forcément que du désir sexuel, du désir dans la vie et du fait que c’est grâce au désir que l’être humain a envie de vivre et qu’il vit. Il y a plein d’idées super intéressantes. Et j’ai un deuxième coup de coeur, c’est une danseuse qui a performé pour notre intro hier au Pop-up à Paris, son nom Instagram c’est Tehamour, une danseuse, travailleuse du sexe qui a bossé dans des théâtres érotiques et qui a une approche du corps qui m’a beaucoup touchée, qui a un travail sur la photo et le corps qui est hyper intéressant, très beau. 

Retrouvez l’ADN de Michelle & Les Garçons ici

Retrouvez Michelle & Les Garçons sur Instagram et Facebook