Pendant toute l’année 2021, La Face B a suivi les artistes et les salles de concerts à travers le Not Dead Project. Maintenant que l’horizon s’éclaircit légèrement et que les concerts reprennent, on a décidé de poursuivre notre volonté de suivi et de prise des paroles des artistes avec Finally A Live ! Dans ce nouveau format, nous partons à la rencontre des artistes pour parler de live et l’impact qu’a pu avoir la crise sanitaire sur leur manière de vivre cet élément si essentiel à leurs existences et à la nôtre. Aujourd’hui, on va à la rencontre Lucie Antunes et Zaouri de Murman Tsuladze, pour parler câlin, Géorgie et du futur magazine Passion Catering.
Lucie Antunes (zaouri)
La Face B : Comment est-ce que t’as vécu tes premiers concerts post-covid ?
Lucie Antunes : C’était très émouvant. De retrouver mes partenaires, l’équipe avec qui je travaille, et puis évidemment la musique live, ça c’était vraiment super, le public aussi. Après où on a eu des moments où il y a eu très peu de monde, d’autres moments où il y a eu plus de monde. Mais c’était un régal. Donc vraiment très émouvant de retrouver la scène.
LFB : Est-ce qu’il y avait des habitudes que vous aviez avant la pandémie qui ont évolué ?
Lucie Antunes : Des habitudes non, en revanche je pense que je vis les choses différemment. Dans la mesure où avant j’étais extrêmement angoissée avant de rentrer sur scène, et là je suis plutôt très excitée, ça m’a tellement manqué, que maintenant c’est un plaisir immense, même le petit moment avant de rentrer sur scène, qu’est normalement extrêmement anxiogène. Je l’ai transformé.
LFB : Quelle différence tu vois entre les concerts assis concerts debout ?
Lucie Antunes : Alors j’ai toujours fait les deux, parce que je fais et des concerts pour des scènes nationales, et des concerts pour des scènes de musique actuelle. Donc à chaque fois les deux énergies m’ont toujours beaucoup plu. En plus je viens vraiment de la musique classique, alors les concerts assis ça n’a pas été dramatique. Au contraire, ce silence, cette écoute, j’ai trouvé ça très intéressant. Après nous on a adapté notre set en fonction. Donc je l’ai plutôt bien vécu. C’était très agréable. J’aime beaucoup les deux, presque parfois je préfère assis que debout, j’aime l’énergie debout, mais j’aime l’écoute qu’il y a dans les concerts assis. J’adore.
LFB : Ce n’est finalement pas le même ressenti. Donc toi en tant qu’artiste tu préfères les concerts assis ?
Lucie Antunes : Ce n’est pas que je préfère les concerts assis, après j’adore les concerts debout, on va dire qu’il faut que j’adapte plus mon live à un concert debout, ce que je suis en train de faire pour que ce soit dans ce sens, ce sont des énergies complètement différentes. L’idée du deuxième album qui va arriver là, c’est quand même un album beaucoup plus électronique, qui se jouera plus tard, avec des gens beaucoup plus debout, mais finalement j’étais pas si mal lotie avec mon premier album, parce que du coup, il a pu passer crème dans les scènes nationales et des endroits où vraiment on est assis.
LFB : Est-ce que tu as une routine particulière avant de monter sur scène ?
Lucie Antunes : Je n’ai pas de routine particulière. Toujours le câlin avant de rentrer sur scène avec mes partenaires, ça c’est très important. Et ensuite, voilà, c’est ma gestion du stress. J’ai pas de routine particulière non.
LFB : Est-ce que tu aurais un souvenir de pire et de meilleur souvenir concert à partager avec nous ?
Lucie Antunes : Le meilleur pour moi restera la release party à La Maroquinerie, où ce concert a eu vraiment lieu jusqu’à la fin. En plus c’était une période où c’était pendant le MaMA festival mais c’était pas dans le cadre du MaMA, donc on arrêtait pas de me dire y aura personne, on va annuler, et en fait les partenaires avec qui je bosse, et le label, cry baby, infine, le tourneur avec lequel je travaille, ont fait en sorte de remplir la salle, et je ne sais pas comment ça s’est passé, mais à la fin des fins des fins, j’ai levé après le premier morceau, et c’était blindé avec Vincent Segal, Cyril Atef, avec Jeanne Added, c’était un merveilleux, merveilleux moment, en plus j’ai invité des copains et des copines à jouer.
Je ne crois pas avoir des pires concerts. Ce sont tellement les meilleurs moments de ma vie, que même ceux qui se passent pas toujours très bien, ça restera toujours les meilleurs moments de ma vie. Cette adrénaline, elle est merveilleuse. Même dans les moments où on se trompe, ce que ça fait après, la déception, la sensation de vivre comme un échec, est tellement importante pour tout ce qui se passe après, pour pouvoir développer encore plus ton live. Je suis assez perfectionniste, donc c’est rare quand ça se passe mal. Mais ça arrivera peut-être.
LFB : Est ce qu’il y a pour toi un morceau incontournable et important à jouer sur scène, même si vous êtes un jeune groupe ?
Lucie Atunes : C’est LNM. C’est un morceau très important, parce que pour moi il est pile à l’endroit où je voulais me trouver. Il est arrivé en dernier. Et je l’ai aussi co-composé avec mon copain Jean-Sylvain Le Bouic qui joue avec moi. Et il est très important pour moi, car il est vraiment entre la musique électronique et la musique acoustique et du coup, il se situe au bon endroit.
Et le deuxième album va dans ce sens.
LFB : Est ce que tu peux me parler de l’importance du catering ?
Lucie Antunes : Ah mais énorme. D’ailleurs, il y a des salles que j’adore, et je demande à aller là-bas. Le Bikini par exemple à Toulouse, trop trop bien, à La Rochelle, il y a La Sirène où on bouffe trop trop bien, il y a le Paloma, où on bouffe trop trop bien. Et en fait souvent quand on me dit “tu vas jouer dans cette salle”, je me dis pas “waouh trop bien la salle”, c’est plutôt ‘ah ouais je me rappelle le catering est super !”
J’adore cette question, c’est vraiment hyper important !
Zaouri – Murman Tsuladze
LFB : Comment avez-vous vécu vos premiers concerts post-covid ?
Zaouri : C’était bizarre. On a eu 3 pélos assis sur des transats. Fin voilà quoi. C’était un peu, comment dire ? C’était un peu comme si tu bandais mou. C’était pas très très satisfaisant. Mais après les gens ça leur faisait quand même plaisir. On le faisait pour nous parce que ça nous faisait plaisir à nous aussi de le faire mais on s’y attendait quand même quoi. Et de temps en temps y avait quelques pointes de folie, les gens se levaient et la sécu qui disait: « bon bah allez » . Mais nous c’est arrivé 4 mois après que le covid ait commencé. C’était en juillet 2020, qu’on a refait notre premier concert, on a juste fait une pause de quatre mois. Et après on avait environ 1 concert par mois, ou tous les 2 mois, ou 3, enfin c’était plus que certains autres groupes.
LFB : D’ailleurs puisque tu en parlais – de la demi molle ?-, comment est-ce que vous avez vécu les concerts assis par rapport aux concerts debout ?
Zaouri : Bah, ça, je vais pas te faire un dessin. Mais bon y a concert assis avec masque et concert debout avec masque, ou de toutes façons tu peux pas vraiment t’éclater. Mais bon maintenant je trouve que c’est lancé, c’est cool et ça fait du bien. Là, je suis content qu’on passe à une autre configuration. Fin, c’est un peu plus stylé quoi.
LFB : Est-ce qu’il y avait des habitudes que vous aviez avant la pandémie qui ont changé ?
Zaouri : Pendant quelques mois, mais maintenant elles sont totalement revenues. Justement c’était à Roubaix, notre première vraie date de la tournée, fin juin. On jouait, c’était pas la même ambiance, là c’était vraiment cool, les gens ont dansé, ils se poussaient, fin ils ont fait des trucs cools, et à partir de là c’est revenu. Avant, on était sur d’autres réflexes, et maintenant c’est revenu à la normale.
LFB : Est-ce que tu as une routine particulière avant de monter sur scène ?
Zaouri : Absolument pas. Je n’en ai pas. Après ça dépend, j’ai au moins quatre façons d’être avant les concerts. Y a celle de « je tiens plus en place et du coup je cherche quelque chose à faire mais sans que ça me plaise beaucoup ». Soit je vais voir tous les autres concerts et je m’ambiance et quand j’arrive sur scène je suis super ambiancé. Soit sinon c’est très très rare, mais je suis à moitié endormi, même un peu malade, et alors là je n’en ai plus rien à foutre et je me lâche. Sinon j’ai une peine de cœur et là je me sens pas super bien, et même pendant le concert, je regarde un peu mes pompes. Mais ça dépend de l’état… Je suis quelqu’un de sensible, et puis je pense que tous, on est des gens sensibles, parce que d’un côté on est aussi des artistes, d’une certaine façon, donc je pense que c’est plutôt notre état émotionnel qui nous dicte notre conduite.
LFB : Est-ce que tu aurais un souvenir de pire et de meilleur souvenir concert à partager avec nous ?
Zaouri : Hahaha, d’un côté les pires, ça me rappelle aussi les meilleurs. Je me rappelle qu’on avait joué en Suisse, devant un vieux qui faisait comme ça (imite un vieux très ambiancé qui crie « ouaaaais »), et puis qu’ils étaient tous dans un espace de fumoir à jouer aux dames. Et c’était très très marrant, ouais, mais parce qu’en fait, on était foncedés, et on a joué, et on s’est éclaté même s’il n’y avait qu’une personne devant nous dans un bar en Suisse, à la Chaux-de-Fonds. Mais d’un côté je ne peux pas dire que c’est le pire, parce que c’était très drôle en fait, ça arrive au début ce genre de truc.
Et puis sinon on en a des supers. Par exemple la Géorgie, genre quand on a joué, les gens ont chanté les paroles, on avait 1000 personnes devant nous. Et les gens chantaient. On avait pas vu ça depuis longtemps. Ce qui n’arrive pas souvent, même en France. Et vraiment on a capté que pour eux ça voulait dire quelque chose d’autre, c’était un peu plus, disons politique. Ca, c’était vraiment bien. Mais bon, j’ai pas de pire concert quoi.
Est ce qu’il y a pour toi un morceau incontournable et important à jouer sur scène, même si vous êtes un jeune groupe ?
Zaouri : Oui, c’est la flemme de danser . Celui-là, il faut vraiment le faire. C’est un peu celui qui nous a révélés, c’est notre premier morceau, je pense que c’était un bon pari de sortir celui-ci en premier. Parce que finalement, bah il a plu, il est simple, il est cash mais il envoie du steak, mais ça les fait danser.
LFB : Est ce que tu peux me parler de l’importance du catering ?
Zaouri : Aaaaah on voit là les bons gourmets ! Et oui l’importance de catering ! Bon, alors là…, je suis…, c’est vrai que la scène et puis la bouffe, fin pour moi ce n’est pas lié. Mais c’est vrai que pour les autres de mon groupe ça l’est. Par exemple, je sais que s’ils sont satisfaits du catering, les autres vont faire un meilleur concert. Moi, je ne mange pas avant de jouer, de toutes façons c’est clair. Ce n’est pas un problème, ce n’est pas un élément qu’est hyper important pour moi. Mais c’est vrai, que ouais ça me ramolli, et après, bon beh je rote le vieux truc, enfin je sais pas. Mais en tous cas pour les autres gars de mon groupe c’est important parce qu’ils sont bien après, alors que moi peu importe, de toutes façons si j’aime pas moi je le mangerai pas.
Mais sinon avec Clémence de Aja. On avait pour projet d’ouvrir un magazine qui s’appellerait Passion catering, un peu comme un guide Michelin des caterings, peut-être qu’un jour ça viendra, on l’espère.
Merci, bonsoir !