Nor Belgraad remet en avant son premier album éponyme sorti il y a un an ! Cette réédition en vinyle permet non seulement de revenir avec grand plaisir sur sept des huit titres originaux mais également de découvrir deux inédits et un remix. Le menu est copieux !
Nous étions déjà conquis l’année dernière par ce premier grand essai. Puisque tout a été vendu dans les merchs des concerts, il paraissait utile de rendre de nouveau disponible cet album. Bien évidemment, regoûter à ces morceaux péchus et dansants est une gourmandise qu’on ne se privera pas. C’est la portion de nuggets en plus de notre menu burger. On dévore une partie plus croustillante grâce à un enregistrement sur vinyle toujours de meilleure qualité. Le grain de la voix de Clément aka High C est plus grave et prononcé. De même, les basses s’accentuent légèrement et renforcent l’intensité.
Une raison pour laquelle, peut-être, Seafoam est absent de cette réedition. Dans la pratique, la réédition de quarante-deux minutes s’approche de la limite de la durée seul vinyle, il fallait bien faire un choix. Nor Belgraad a voulu honorer sur la Face A les titres qui ont ouverts leurs quarante dates de concert.
Alors on se prend une claque dès le début puisque Landmarks devient le titre d’ouverture. Sa boîte à rythme ravageuse nous procure un regain d’énergie salvateur. On ne se lasse pas non plus de cette guitare nerveuse et endiablée. L’esprit de la Hacienda continue ainsi de prospérer. La suite de l’écoute reprend la trame initiale avec le tendu Rapture, le sensuel The Kiss et le ténébreux Washed Out Kid. Enfin, le groupe propose de retrouver All I Know en version single.
Mais comme vous le savez, dans notre rédaction, notre partie préférée reste la Face B. Il n’y a que des inédits dessus qui méritent le détour. À commencer par un avant-goût live de ces troublions avec I Can’t Write. Le rythme est beaucoup plus effréné avec se penchant acid house qu’indus sur la version album. L’atmosphère baigne ainsi dans l’animation froide et vivante berlinoise. L’enchaînement est parfait pour lancer leur titre majeur I Can’t Play qui bénéficie de cette même nouvelle esthétique électronique et d’un jeu de guitare plus en retrait.
S’ensuit Frustration qui marque un tournant dans l’évolution de la composition du groupe. À commencer déjà par l’apparition du saxophoniste Clément Le Gallo que l’on retrouve également dans le groupe nantais Basic Partner. Son jeu vient renforcer la colère et l’oppression porté les propos martelé de High C sur la libération de la parole. On s’éloigne des inspirations du monde électronique pour plonge dans un rock disruptif et claquant à la Squid.
Le tempo vient ensuite se canaliser par l’hommage à Denis Quélard sur Song For A Friend Gone. Le patron de l’ancien bar mythique parisien du 11e Le Pop In (ndlr : devenu désormais l’excellent Chaton Indépendant) nous avait quitté durant l’année 2022. Il est un ami proche, sincère et chaleureux dans ce monde de la nuit parisienne indépendante et underground. Aujourd’hui, son absence manque terriblement à cette famille mais son état d’esprit restera graver à jamais à toute cette génération que Denis aura rencontré, assurément. Pour autant, le titre se veut naturellement plus universel que tourné vers un être précis. Song For a Friend Gone donne alors le bourdon sans jamais tombé dans une tristesse profonde et excessive. C’est une de à l’hédonisme, une fugue de l’abîme.
Le final rejoint cet état d’âme : continuer à faire la fête. Le duo DITTER s’empare de Can’t Write pour totalement l’évoluer en un trip house électro bien acidulé et transcendant. Une totale réussite qui démontre le génie artistique de ce groupe.
Nor Belgraad réalisera la release party de son premier LP en version deluxe le jeudi 9 mai à la Mécanique Ondulatoire de Paris, en compagnie de Cracked Line. Déjà conquis ou curieux, sachez que la Face B se montre toujours aussi généreux en vous offrant des places pour assister à ce concert. Pour cela, suivez attentivement nos réseaux sociaux et répondez à notre story !