Dans le cadre de la tournée qui accompagne la sortie de leurs deux derniers opus Au Baccara et Pouchkine, les bordelais d’Odezenne se sont permis d’atterrir au Splendid de Lille le temps d’une soirée. Accompagnés par le collectif Belge Glauque en début de soirée, ils ont réchauffé cette froide nuit de Novembre.
Le théâtre du Splendid est un écrin parfois laissé un peu de côté dans le paysage des salles Lilloises, et pourtant. Pourtant certains des meilleurs artistes actuels y passent, souvent à l’initiative d’À Gauche de La Lune comme c’est le cas ce soir. À commencer par Glauque, qui chauffe l’ambiance de ce début de soirée à la force de ses productions entraînantes et de ses textes ciselés. Les jeunes Belges transmettent leur énergie et leur envie à un public qui transpire déjà. Ce n’est pourtant que le début des festivités.
Car après cette mise en bouche nous parvient le plat principal. Les Bordelais d’Odezenne entrent en piste, sous un show de lumière millimétré et qui nous a beaucoup plu. La scénographie est parfaite avec deux chanteurs en devant de scène, un batteur sur la droite et surtout un immense rack de synthétiseurs derrière eux, opéré par Mattia Lucchini, entre machines analogiques, modulaires et instruments numériques. À peine installés, le public est conquis et le quatuor va pouvoir déployer sa science.
Pendant plus d’une heure, le groupe enchaîne les titres avec maîtrise et dévoile sa verve. Entre morceaux récents et tubes classiques, de Bleu Fuschia à Boubouche, Odezenne livre une performance à la croisée des époques de ce groupe qui existe déjà depuis plus de quinze ans. Le public s’embrase et reprend les paroles de morceaux qu’il connaît par coeur et récite à l’unisson. Même sans être au devant de la scène, la chaleur du brasier est vivace, alimentée par la poésie douce-amère qui déferle sur lui. Quelques périodes d’accalmie permettent néanmoins de respirer un peu plus facilement, à l’image d’Au Baccara présentée à la lumière d’une boule à facettes et qui réveille les romantiques du soir, avant de repartir dans une frénésie électronique à la limite de la boîte de nuit pendant Bébé.
Après On naît on vit on meurt, le groupe fait semblant de s’en aller, avant de revenir pour 3 rappels et conclure presque deux heures de performance qui auront emballé l’audience. Le public applaudit à tout rompre, le technicien lumière s’amuse avec lui, les artistes sont ravis et les sourires sont présents sur toutes les lèvres à la sortie de la salle.