À l’origine au FGO Barbara, il y a les soirées Déjà Demain. L’objectif était simple et en corrélation avec l’ambition de la salle parisienne : dévoiler les artistes prometteurs qui feront demain. Ainsi, on a pu y croiser notamment P.R2B, Pion, Thé Vanille, Alice & Moi, Ko Shin Moon et beaucoup d’autres … En voyant le sinistre que représente l’année 2020 pour les artistes en développement, cette ambition est devenue une force vitale avec pour objectif de transformer ces soirées en festival, ainsi naquit le Ici Demain Festival. Si un nouveau confinement a mis du plomb dans l’aile à cette initiative nécessaire, le FGO Barbara a décidé de ne pas se laisser abattre et présente cette première édition pour un format uniquement en ligne. On vous a sélectionné les quatre artistes qu’il ne faudra surtout pas manquer durant ces trois jours de concerts.
Yolande Bashing (Dimanche 22 novembre – 18h30)
À tout seigneur, tout honneur : chauvinisme régional oblige, il nous fallait forcément commencer cette sélection par Yolande Bashing. On l’aime beaucoup Baptiste, tant et si bien qu’on aurait très envie de le renommer Yolande Loving. Derrière ses beats désaccordés, ses machines en conflits et sa voix faussement monocorde se cache un garçon plein de charme, qui porte la mélancolie dans ses BPM et la poésie au bout de son crayon.
L’univers de Yolande c’est un peu tout ça, c’est danser sans peine sur sa peine, c’est mettre des mots sur les maux et laisser les larmes tomber sur nos pieds au milieu de la piste de danse.
Après un sublime premier album intitulé Yolande et l’Amour, le garçon de chez Bruit Blanc a dévoilé cet été Delhi, premier titre d’un nouvel EP qui arrive très vite.
En attendant comme il le dit lui même Yolande aime « s’amuser à réparer les vivants« . Ça a marché pour nous, alors on ne peut que vous conseiller de tenter la thérapie Yolande Bashing.
PS : allez jeter une oreille à sa reprise de Katerine, qu’il nous avait offert pendant le premier confinement c’est à retrouver ici
UssaR (Samedi 21 novembre – 19h)
« Les cordonniers sont souvent les plus mal chaussés« , c’est UssaR qui le disait lui même lors de notre rencontre pour la sortie de son premier EP éponyme. Si il vient d’une famille de musiciens et que la musique a toujours fait partie de sa vie, il lui faudra un déclic, une pulsion à 15 ans: celle de redécouvrir le piano. Depuis, celui-ci ne l’a pas quitté, devenant une extension logique d’un garçon qui a déjà eu mille vies.
En juillet, alors que le soleil brille dehors, UssaR se dévoile et nous invite à affronter la nuit avec son premier EP éponyme. Nocturne mais pourtant rempli de lumière, mélancolique sans être désespérée, la musique de ce garçon moderne frappe d’abord par cette voix, profonde, presque froide, qui joue le rôle de guide dans une musique ambitieuse et évolutive. Ici, les genres musicaux n’ont pas de prise, les nappes électroniques affrontent des cordes sentimentales, des beats hip hop s’accouplent avec un piano brulant. UssaR nous raconte le vide, la violence, l’amour … Tout un quotidien qu’il passe sous un prisme poétique et brut qui emporte tout avec lui.
Avec déjà une bonne expérience de la scène, avec ses précédents groupes ou en tant lorsqu’il accompagne des artistes comme Kerry James, on est assez curieux à l’idée de voir des titres comme Loin ou la magnifique 6 Milliards sur scène. Rendez vous est donc pris ce samedi.
Lean Chihiro (Dimanche 22 novembre – 19h30)
Artiste aux influences plus que diverses, Lean Chihiro a une palette musicale affutée. Du haut de ses vingt ans, elle souffle un vent intéressant sur la scène rap. C’est en anglais que Lean exprime son art qu’elle arrive à rendre très japonisant notamment via ses visuels. Son amour pour la scène ne date pas d’hier et avec un univers pareil, le show ne peut être que de qualité. Car de sa musique à ses tenues en passant par ses ambiances visuelles, la jeune artiste a tout d’une grande. Elle vous invitera à plonger avec elle dans son univers lors de cet événement digital.
Poppy Moukoukenoff (Samedi 21 Novembre – 16h15)
Parfois, la meilleure manière de découvrir un artiste c’est à ses tout débuts, lorsque les premiers bruissements d’un futur qui s’annonce brillant arrive jusqu’à nos oreilles. À l’heure actuelle, Poppy Moukoukenoff n’a dévoilé qu’un titre et deux reprises. Suffisant cependant attirer notre curiosité, tant elle présente un univers pop déjà bien défini, entre la douceur de sa voix et un goût certain pour des couleurs musicales plus dur et hip hop. À l’image de ses photographies, son autre grande passion, la jeune femme capte les émotions, les textures et les couleurs de moment qu’elle fige pour mieux les disséquer. Dans ces instants sans temps, le diable se retrouve dans le détail, que ce soit dans les choix malins de ses reprises (car oui reprendre avec succès Booba est un petit exploit en soit) ou dans son premier titre, On s’abîme, qui nous parle de ces besoins nécessaires d’évasions qui mènent souvent au désastre si on y prend pas gare.
On est donc très impatient d’en découvrir plus sur une artiste qui a su en peu de temps attirer vers elle les regards de la profession, puisque cette année elle a été lauréate de La Grande Party et entre dans la sélection Variations2020