Nouvelle figure de la pop alternative britannique, vous n’avez pas fini d’entendre parler de Rachel Chinouriri. À vrai dire, la sortie de son premier album What A Devastating Turn Of Events marque le début d’une nouvelle ère après près d’une dizaine de projets pour celle qui compte bien se faire un nom dans l’industrie, peut importe le temps que cela prendra. Rencontre avec une artiste inspirante, déterminée, et surtout attachante.
ENGLISH VERSION BELOW
La Face B : Tu dis souvent que sortir un album a toujours été un de tes plus grands rêves. À quel moment t’es-tu finalement dit que c’était le bon moment ?
Rachel Chinouriri : Eh bien, je fais de la musique depuis environ huit ans maintenant, et j’ai déjà sorti environ sept ou huit EPs. Je suis habituée à travailler sur des projets plus courts. L’un des derniers projets que j’ai terminé avant cet album comptait environ sept pistes, et à ce moment-là, j’ai réalisé que si j’ajoutais seulement quelques morceaux de plus, cela pourrait devenir un album à part entière. Je me suis rendue compte que c’était le moment idéal, que ça allait presque marquer les 10 ans depuis mes débuts, ça semblait assez symbolique. En même temps, étonnamment, l’album s’est aussi naturellement construit au fil des années sans que je m’en rende compte, au fur et à mesure que j’écrivais.
La Face B : Tu as également mentionné que l’enregistrement de cet album avait été particulièrement thérapeutique. En quoi le processus d’enregistrement était-il différent de celui de tous les EP précédents sur lesquels tu as travaillé ?
Rachel Chinouriri: Je l’ai trouvé assez thérapeutique, principalement en raison de l’environnement et de l’état d’esprit dans lesquels je me trouvais à l’époque. J’étais en pleine découverte de ce que signifie le concept de « chez soi » pour moi et de ce que je voulais que ma vie soit, ainsi que d’autres sujets d’une même nature philosophique.
La majorité de l’album a été faite au Royaume-Uni, une petite partie a été créée à Los Angeles, et une grande partie a été réalisée à Herefordshire, dans la campagne près du Pays de Galles. J’ai passé beaucoup de temps aux États-Unis où j’ai réalisé que je n’aimais vraiment pas l’endroit. Ensuite, j’ai passé beaucoup de temps dans la campagne britannique, que j’ai adorée. Malgré le manque de mon chez-moi et de ma famille, la musique que j’ai réussie à créer dans ces situations inconfortables m’a fait réaliser que tout allait bien se passer et finirait par s’arranger, donc l’enregistrement s’est avéré être assez thérapeutique.
La Face B : Peux-tu nous décrire ton processus créatif typique ? Est-ce que tu te concentres d’abord sur les mélodies ou sur les paroles ?
Rachel Chinouriri : Je ne suis pas très douée pour jouer des instruments, mais je me sens plus à l’aise avec l’écriture des paroles, bien que je dirais que je suis encore plus à l’aise avec les mélodies. Généralement, une fois que j’ai établi une base à la guitare ou au piano, la mélodie guide le reste de la chanson. Je tends donc à commencer par la mélodie, puis je me dis toujours que les paroles et le son viendront naturellement ensuite.
La Face B : Lorsque tu fais de la musique, est-ce que tu as une idée précise de ce que tu veux obtenir, ou bien tu préfères laisser le processus évoluer naturellement et voir où ça te mène?
Rachel Chinouriri : Aujourd’hui, je pense avoir écrit plus de 200 chansons, donc je suis arrivée à un point où je préfère me laisser guider par l’inspiration et voir où elle me mène. Ça va faire un an que je n’écris plus de chansons, mais en ce moment, je me sens inspirée pour reprendre. Quand j’ai travaillé sur l’album, je faisais simplement confiance à la manière dont la musique se développait d’elle-même.
La Face B : As-tu besoin d’un cadre spécifique pour écrire, ou peux-tu écrire n’importe où, comme dans le métro ou dès que l’inspiration te vient ?
Rachel Chinouriri : J’adore écrire à la campagne. D’ailleurs, j’y retourne la semaine prochaine. Idéalement, j’aime beaucoup avoir une cheminée. Si je pouvais choisir, j’écrirais dans un endroit isolé, avec des personnes avec qui je m’entends vraiment très bien, et une grosse couverture. Pour moi, le meilleur moment pour écrire est toujours une bonne promenade à la campagne. Je n’ai jamais été l’un.e de ces artistes capable de transformer immédiatement leurs pensées et leurs expériences en poésie. Pour moi, ça ne fonctionne pas vraiment comme ça. J’ai besoin d’une mélodie d’abord ; ce n’est qu’une fois que je la trouve que l’histoire commence à prendre forme dans ma tête.
La Face B : En ce qui concerne le titre de l’album, bien qu’il soit assez clair, je me demandais d’où il provenait : est-ce quelque chose que l’on t’a dit un jour au détour d’une conversation ?
Rachel Chinouriri : Je ne me rappelle pas exactement comment ça m’est venu. Je ne sais plus avec qui je parlais ni même de quoi on parlait, mais je me souviens avoir lâché soudainement « Oh well, what a devastating turn of events. » (ndlr : titre de l’album). J’ai trouvé ça plutôt cool ! Je l’ai tweeté, et depuis, je me demandais si ça devrait plutôt être le titre d’une chanson ou de l’album. Finalement, la chanson a pris forme et s’est retrouvée au cœur de l’album. C’est devenu assez rapidement également son titre. J’ai comme l’impression que l’univers me l’a soufflé pour une raison. Et d’ailleurs, j’ai trouvé cette inspiration pendant que j’écrivais un tout autre projet avant celui-ci. Comme si l’univers me poussait à travailler sur cet album vers ce titre en particulier.
La Face B : On a parlé plus tôt de ta manière d’aborder l’écriture des chansons, et tu m’as dit que tu te laissais souvent guider par l’inspiration du moment. Est-ce que tu as suivi la même approche pour cet album, en écrivant beaucoup de chansons et en voyant ensuite comment elles se complétaient ? Ou bien as-tu décidé de manière plus « stratégique » d’inclure par exemple une chanson alternative ou une piste plus pop, pour que l’album soit exactement comme tu le souhaitais ?
Rachel Chinouriri: Pour cet album en particulier, j’ai commencé par écrire beaucoup de chansons et observer comment les choses évoluaient. Vers la huitième chanson, j’ai commencé à réfléchir plus profondément au sens du projet et aux messages que je voulais transmettre. À ce stade, ça devenait plus stratégique dans le choix des thèmes et des atmosphères que je voulais explorer à travers l’album.
La Face B : Je me demandais si tu avais une chanson préférée parmi tous les titres de l’album ? Je pense que les miennes sont It Is What It Is et The Hills, elles sont vraiment uniques et je trouve qu’on ressent vraiment ce côté Rachel, propre à toi.
Rachel Chinouriri: Merci beaucoup ! Pour moi, ça change tout le temps, mais depuis la sortie de l’album, j’aime tout particulièrement Dumb Bitch Juice. Je la trouve très amusante et elle a un côté insouciant que j’adore.
Après, j’adore aussi I Hate Myself, surtout dû à l’impact qu’elle a eu sur les gens. Beaucoup de personnes m’ont dit à quel point cette chanson comptait pour elles, et certaines m’ont même dit qu’elle avait changé leur vie, même seulement quelques jours après sa sortie, donc ça a été incroyablement gratifiant et surtout très émouvant.
La Face B : Tu es assez active sur les réseaux sociaux, et tu interagis pas mal avec tes fans. Est-ce que tu as eu l’occasion d’en rencontrer depuis la sortie de l’album ? Quels retours as-tu pu obtenir ?
Rachel Chinouriri: J’ai eu énormément de retours positifs et touchants puisque j’ai rencontré beaucoup de fans depuis. Pendant la semaine durant laquelle il est sorti, nous avons organisé plusieurs séances de meet and greet et de dédicaces. Même si l’album n’était disponible que depuis environ 24 heures, les gens me disaient déjà qu’il était incroyable. J’ai trouvé ça vraiment marrant car l’album n’était sorti que depuis très peu de temps. Je trouve que ma fanbase est incroyablement douce et bienveillante, et ça m’a énormément touché qu’ils me partagent leur ressenti sur l’album et ce qu’il représentait pour eux.
La Face B : Ça doit vraiment être impressionnant, surtout que tu as mentionné que ton but avec cet album était d’offrir une sorte de thérapie, d’outil de guérison à tes auditeurs.
Rachel Chinouriri: Oui, je suis vraiment reconnaissante d’avoir pu atteindre cet objectif de la manière dont je l’avais prévue.
La Face B : Un autre aspect de ton album qui m’a profondément touché est la vulnérabilité dont tu fais preuve. Étant donné ta proximité avec ta communauté et tes auditeurs, est-ce plus « facile » pour toi de partager des émotions aussi intenses dans ta musique ?
Rachel Chinouriri : Vu que je fais de la musique depuis quelques temps maintenant, c’est devenu assez naturel pour moi et je suis plutôt à l’aise. Le fait d’avoir une petite fanbase contribue aussi à cette proximité et à me mettre à l’aise. J’aime beaucoup partager et raconter ma vie, parfois trop, mais mes fans le font aussi souvent, donc ça crée une sorte de dialogue qui me semble très naturel en fin de compte.
La Face B : J’ai remarqué que tu as réussi à construire une communauté très unie, beaucoup de fans semblent être très amis et venir à plusieurs de tes concerts pour te soutenir.
Rachel Chinouriri : Oui, c’est vraiment touchant, surtout la solidarité et la gentillesse dont ils font preuve entre eux!
La Face B : Est-ce que tu as vu arriver beaucoup de nouveaux fans avec la sortie de l’album ?
Rachel Chinouriri : Je dirais que ça évolue lentement mais sûrement depuis quelques années, avec quelques pics. Cet album représente sans doute la plus grande avancée pour moi jusqu’à présent. Je suis toujours attentive à cette évolution, et tant qu’elle reste positive, peu importe sa vitesse, c’est très encourageant. Je remarque que de plus en plus de gens rejoignent ma communauté, et il devient un peu plus difficile de rester proche de tout le monde en ce moment, mais je fais de mon mieux pour rendre tout le monde heureux en envoyant des messages à autant de gens que possible.
La Face B : Est-ce que tu prévois de faire davantage de tournées dans les années à venir ? Aimes-tu le live autant que les autres aspects de ta carrière ?
Rachel Chinouriri : Les concerts sont peut-être ma partie préférée de toutes en réalité. La satisfaction que je ressens en performant, l’univers que l’on peut créer à partir d’une simple performance, tout est vraiment incroyable. Je ne sais pas exactement ce qui fait que c’est si spécial pour moi, mais le fait que des gens puissent venir et s’évader dans ce monde que j’ai moi-même créé est quelque chose qui me tient beaucoup à coeur.
La Face B : Il me semble que tu as dit que sortir cet album, c’était comme une libération, un réel soulagement pour toi. Est-ce que tu peux nous en dire plus ?
Rachel Chinouriri : Je pense que l’album reflète où j’en suis aujourd’hui ; c’est comme une capsule temporelle de mon état actuel. Cependant, avec cet album en particulier, j’ai essayé de creuser aussi loin que possible dans mes souvenirs. Quand je travaillais sur mes projets précédents, c’était très centrée sur le moment présent et sur ce qui se passait à ce moment-là. Mais pour celui-ci, j’ai plongé plus profondément à la fois dans le passé et dans le présent. C’est presque comme partager mon journal intime de l’époque et accepter que je suis prête à passer à autre chose. Les paroles reflètent un peu l’ancienne moi, mais la production est très actuelle, elle reflète vraiment qui je suis aujourd’hui.
La Face B : Pour terminer cette interview en beauté, quel conseil donnerais-tu à ton toi de 13 ans qui venait juste de commencer la musique ?
Rachel Chinouriri : Je dirais à la moi de 13 ans de se ressaisir, parce qu’à l’époque, je m’inquiétais beaucoup trop pour plein de choses. Ma mère me disait toujours : « Arrête de t’inquiéter et fonce. » Maintenant que j’ai adopté cette attitude, j’arrive à faire beaucoup plus de choses. Quand j’avais 13 ans, j’hésitais toujours en me répétant : « Je ne peux pas, c’est impossible. » Mais aujourd’hui, ça a changé et je me rends compte que rien ne peut m’arrêter. J’ai la chance de vivre dans un endroit où rien ne peut vraiment me stopper. Donc, je lui dirais de saisir plus d’opportunités, de prendre plus de risques, et, en gros, d’arrêter de trop réfléchir.
ENGLISH VERSION
La Face B : You have mentioned that creating this album has been a long-time dream for you. Was there a particular moment when you thought, “I have to start this album now”, and began to put the pieces together?
Rachel Chinouriri : Well, I have been doing music for about eight years now, and I think I have released approximately seven or eight EPs so far. I’m quite used to working on smaller projects. One of the last projects I completed before this album had around seven tracks, and I realized that if I added a couple more songs, it could essentially become an album. It felt like it was about time, but the story also kind of naturally started gravitating together as I was writing. As I have been doing music for so long, nearly 10 years, it seemed like the perfect timing and I felt like I was ready to spread my wings.
La Face B : You also mentioned that recording this album was particularly healing for you. What made the recording process different from all the previous EPs you have worked on?
Rachel Chinouriri: I found the process quite therapeutic, mainly due to the environment and the mindset I was in at the time. I was in a big discovery of what the concept of “home” means to me and what I want my life to be like and things of a similar nature.
Parts of the album were created in the UK, some in Los Angeles, and much of it in Herefordshire, which is the countryside near Wales. I spent a lot of time in America where I realized I really did not like it. Then, I stayed a lot in the UK countryside. I loved it and even though I missed my home and family, the music I managed to get from being in those uncomfortable situations just made me realise everything was going to be okay, so the recording actually ended up being quite therapeutic.
La Face B : Could you describe your typical writing process? Do you start with melodies or lyrics?
Rachel Chinouriri : I’m not very good at playing instruments, I’m stronger in writing lyrics but I would even argue down that I’m even stronger with melody. Usually, once I have a basic foundation on the guitar or piano, the melody of the music guides me. I would say I tend to start with the melody first and then I always say the universe will bring the song and the lyrics to me.
La Face B : When you’re creating music, do you have a specific vision for how you want it to turn out, or do you prefer to let the process flow organically?
Rachel Chinouriri: After having written over 200 songs, I’ve reached a point where I prefer to go with the flow and see where the music takes me. Recently, I stopped writing for about a year, and now I feel inspired to return to it, go back, and keep writing. At the time I was making the album, I was trusting the process and how the music would evolve on its own.
La Face B : Do you need to be in a specific setting to write, or can you write anywhere, like on the subway or whenever inspiration strikes?
Rachel Chinouriri: I absolutely love writing in the countryside. I’m actually going back there next week. Ideally, I like having a fireplace. If I had it my way, which is not always how it is going to be, I would have a blanket by a place in the middle of nowhere with some people I really get along with. Being able to go for a walk in the countryside is always the best for me. I don’t think I have ever been one of those writers who can immediately turn what they experience into poetry. For me, it doesn’t quite work that way. I need to have a melody first; once I hear something, the story will start to come to me.
La Face B : Regarding the title of your album, while its meaning seems quite clear, I’m curious about its origin : did it come from something someone once said to you ?
Rachel Chinouriri: I don’t remember exactly how it came to me. I can’t recall who I was talking to or what the conversation was about, but I remember saying, “Oh well, what a devastating turn of events.” I remember saying that and being like « Oh! Kinda cool! ». I tweeted it, and from that moment, I kept wondering if it would become a song or an album title. Eventually, the song took shape and ended up in the middle of the album. It naturally became the album’s title. I feel like the universe gave it to me for a reason. I actually came up with that title while I was writing an entirely different project before this one. The universe just kind of called it and redirected me towards that song and title.
La Face B : I asked earlier about your approach to writing songs, where you said that you were kind of going with the flow. Did you apply the same approach to the album, writing many songs and then finding out they sound good compiled ? Or did you decide more « strategically » to include at least one alternative song for exemple, or one more pop-oriented track, so that the album was exactly as you wished ?
Rachel Chinouriri: For this album, it started with me writing a lot and then seeing how things turned into other things. Even as the album was forming, there were elements that could have turned into separate EPs or projects. Around the eighth song, I began to think more deeply about the project’s meaning and what I wanted to convey. At that point, it became more strategic in terms of the themes and messages I wanted to express through the album.
La Face B : I also was wondering if you had a personal favorite from the album ? For me, It Is What It Is and The Hills are standout tracks that really capture that unique Rachel sound.
Rachel Chinouriri: Thank you very much. For me, it changes all the time, but since the album’s release, one of my favorite has been “Dumb Bitch Juice.” I find it quite fun and, though I wouldn’t call it silly because it still is a serious song, it has a sort of carefree spirit. However, “I Hate Myself” has also been a favorite because of its impact on listeners. Many people have shared how much that song has meant to them, and meeting those who said it has changed their lives, even just days after its release, has been incredibly heartwarming and meaningful.
La Face B : I’ve noticed you’re quite active on social media and frequently interact with your fans. Have you had any fans come up to you and express their gratitude for how your album has helped or healed them?
Rachel Chinouriri: Yes, I’ve experienced that quite a bit since the album’s release. During the week it came out, we held meet-and-greet events and signing sessions. Even though people had only had the album for about 24 hours, they were already coming up to me saying, “This is amazing!” I found it quite amusing because the album had only been out for about 12 hours. It was really nice to hear. I think my fanbase is incredibly sweet and kind, so yes, there were many who shared with me what the album meant to them.
La Face B : That must feel incredible, especially since you’ve said that your goal with this album was to provide a sort of healing tool for your listeners.
Rachel Chinouriri: Thankfully, I’ve been able to achieve what I intended the way I wanted.
La Face B : Another aspect of the album that particularly moved me is its honesty and vulnerability. Given your close relationship with your community of fans, is it easier to share such raw feelings and stories in your music?
Rachel Chinouriri : At this point, it feels quite normal. I’ve been doing it for so long that it feels safe and natural. Having a relatively small fanbase also makes it feel safer. I tend to overshare, and my fans often do as well, so it doesn’t feel strange to have those kinds of open dialogues with them.
La Face B : I’ve seen that you’ve managed to build a very tight-knit community. People seem to come together at multiple of your shows to support you.
Rachel Chinouriri : I truly appreciate how close and supportive my fans are with each other.
La Face B : Have you noticed big changes in your fanbase since the album’s release compared to your previous EPs? Has there been a significant growth or shift or has it been building up for years ?
Rachel Chinouriri : I’d say it has been gradually building over the years. I’ve been growing generally in an upwards trajectory, quite slowly for a few years, but then I have random points of virality. This album is probably the biggest milestone so far for me . I am always looking at the trajectory, and as long as it continues to rise and not fall, that’s a positive sign. I’m noticing more people are joining the fanbase, and it’s becoming a bit challenging to keep my eyes on everyone as I try to keep super close to everyone right now .But as I realise there are more and more people I try to make them al happy by messaging as many of them as possible.
La Face B : Are you planning to tour more in the upcoming years? Do you enjoy live performances as much as other aspects of your artistic career?
Rachel Chinouriri : Performing live is perhaps my favorite part of the entire process. The payoff that you get from doing live shows is amazing. The world you can create during a live performance is amazing. I don’t know what it is exactly but the fact that people can come and escape into this world that you’ve crafted is incredible and that’s very special to me.
La Face B : I’ve heard you say that releasing this album felt like letting go. Does that mean putting an end to what you’ve done previously, including older songs, or is it more about encapsulating who you are today?
Rachel Chinouriri : I think it ultimately reflects where I am today; it’s like a time capsule of my current state. However, with this album specifically, I’ve tried to delve as far back as I can think of. When I was making my earlier projects, it was very much about the present moment and what was happening at the time. But for this album, I’ve gone deeper into both past and present. It’s almost like sharing my journal from the past and accepting that I’m ready to move on. The lyrics feel like the old me, but the production feels very current me.
La Face B : To conclude this interview, what advice would you give to your 13-year-old self that just started music?
Rachel Chinouriri : I would tell my younger self to get a grip because I used to worry excessively about things. My mom would always say, “Just get over it and do it.” Now that I have this attitude towards life, I get more stuff done. When I was 13, I would always hesitate, thinking, “I can’t, I can’t, I can’t.” But now, I believe “I can,” and there’s nothing stopping me. I’m lucky enough to live in a place where nothing can really stop me. So, I would advise my 13-year-old self to take more opportunities, take more risks, and essentially, to get over myself.