La Face B a rencontré Baxter Dury à l’occasion de la sortie de son nouvel album Allbarone, un album aussi dansant que désabusé, traversé par une élégance bancale et un humour grinçant typiquement British. Connu pour ses anti-héros et ses récits tragi-comique, Baxter Dury cultive une forme de sincérité sans filtre, entre toxic honesty assumée et absurdité mélodique. Decouvrez une interview parfaite pour la rentree, pleine d’autodérision et de vérités qui piquent. On y parle de collaborations spontanées, de boat trip surréaliste, d’instinct créatif et de l’art de ne pas trop planifier. Une rencontre passionante et un peu barrée avec ce dandy Londonnien, à la fois lucide et assumé, qui continue de tracer sa voie là où personne ne l’attend.
Version anglaise plus bas / English Version Below

« Parfois, les bonnes décisions créatives viennent de tes limitations — il faut composer avec. » Baxter Dury
La Face B : Bonjour Baxter, quel plaisir de te rencontrer aujourd’hui ! Commençons tout de suite — ta musique est souvent décrite comme celle d’un gentleman débauché. Comment cette identité a-t-elle évolué au fil des années ?
Baxter Dury : Je ne sais pas vraiment, pour être honnête. Je ne fais pas attention à ça, et ce n’est jamais intentionnel. Je continue juste d’avancer, et ensuite les gens disent des choses à ce sujet. Et je réponds “OK”, et je suis d’accord avec eux. Mais je ne sais pas trop. Je ne suis pas fabriqué — je réagis. C’est comme ça. Quand les gens disent : “Oui, tu es vraiment comme ça”, je dis : “Eh bien, merci beaucoup”, mais je n’y ai jamais vraiment réfléchi.
La Face B : Les personnages d’anti-héros que tu crées — dans ta musique comme dans tes clips — nous embarquent dans de sacrés voyages. Ton style vocal parlé est très distinctif. Était-ce un choix délibéré ou quelque chose de naturel ?
Baxter Dury : C’est venu naturellement parce que je n’avais pas d’autre option. Je ne sais tout simplement pas chanter. Donc une fois que tu acceptes ça, soit tu arrêtes la musique, soit tu fais avec ce que tu as. J’aurais pu devenir plongeur en haute mer ou autre chose, tu vois ce que je veux dire ? Parfois, les bonnes décisions créatives viennent de tes limitations — il faut composer avec.
La Face B : C’est drôle, j’ai parlé avec Herman Dune ce matin, et il m’a dit qu’il avait toujours voulu une voix rocailleuse, mais qu’il n’avait qu’une voix fragile. Et au final… ça a marché. Il a continué, et aujourd’hui il a la voix qu’il voulait.
Baxter Dury : Voilà, exactement.
La Face B : Tu as collaboré avec Étienne de Crécy, Sleaford Mods, Craig Silvey… Comment choisis-tu tes partenaires créatifs ?
Baxter Dury : Ce sont souvent eux qui te trouvent. Jason de Sleaford Mods est un pote, donc c’était naturel. Étienne — je l’ai rencontré une fois à Paris, on a fait un morceau, on s’est bien amusés. C’était très détendu. Rien de trop stressant. C’est généralement comme ça que ça se passe — des collaborations amicales qui tombent bien sur le moment. Il n’y a pas de plan directeur, et je n’y réfléchis pas trop après. Ce n’est pas si profond.

La Face B : Parlons d’Allbarone, le single et le clip. J’ai justement fait une chronique du clip récemment. Le morceau porte le même nom que ton prochain album — peux-tu nous expliquer la signification de ce titre ?
Baxter Dury : C’est très simple en fait. J’étais devant un All Bar One (Pub en Angleterre), plutôt déprimé après un rendez-vous qui s’était mal passé. Il s’est mis à pleuvoir, et ce moment figé et étrange est resté en moi. Plus tard, quand j’ai dû écrire des paroles sous pression, cette image m’est revenue instinctivement. C’est sorti tout seul. Ça peut sembler être une chanson d’amour tragique, mais c’est probablement plus une réflexion sur les compromis qu’implique un certain mode de vie. On vieillit, et parfois c’est solitaire d’être ce genre de troubadour. Je ne suis pas traditionnel — je n’ai pas une vie traditionnelle. Cette chanson est ancrée dans cette idée.
La Face B : Le clip est élégant, mais aussi légèrement absurde. Il y a un moment clairement WTF. Quel était le concept de départ ?
Baxter Dury : Franchement, le réalisateur avait une idée plus élaborée, avec une chambre d’hôtel, un autre personnage… Quand on a vu les images, on aurait dit un mec en train de faire une crise cardiaque, et la femme avait l’air de lui filer des médicaments. C’était ridicule. Il était un peu contrarié, mais on a coupé cette partie — c’était trop kitsch. Ce qui reste, c’est moi dans un bateau, avec un air absurde. Voilà.
La Face B : C’était très divertissant, avec une touche d’élégance bizarre. Il y avait vraiment des moments “Mais qu’est-ce qu’il fait là ?”
Baxter Dury : Imagine les gens qui me regardaient depuis la rive. Ils devaient penser : Va fan culo.
La Face B : Tu as décrit — ou plutôt quelqu’un a décrit — cet album comme ton plus mélodiquement direct et futuriste…
Baxter Dury : Oui, quelqu’un l’a dit. Pas moi.
La Face B : Paul Epworth a-t-il joué un grand rôle dans cette direction ?
Baxter Dury : Oh, absolument. Qu’on appelle ça un tournant ou pas, on a juste fait un album. Il était très directif — il ne voulait pas qu’on lui dise quoi faire. Je crois qu’il a aimé le processus parce qu’il pouvait vraiment le façonner. Il n’écoute pas vraiment les autres. Moi, je réagissais juste à ce qu’il construisait.
La Face B : Décris le prochain album Allbarone avec tes propres mots. À quoi doit-on s’attendre ?
Baxter Dury : C’est marrant, je l’ai écouté hier soir au Silencio — écouté en entier pour la première fois depuis un mois. Ça m’a semblé assez unique. C’est dur, c’est rapide, il y a une touche punk mais dans un environnement un peu dansant — même si ce n’est pas vraiment de la musique pour danser. Il y a un côté vintage, et ça ne rentre dans aucune case. Mais pour moi, c’est une progression. Je suis toujours le même personnage, je parle des mêmes thèmes, mais la musique est plus directe et tournée vers l’avenir. Le tempo pousse tout en avant — il ne s’arrête pas pour te demander si tu aimes. Il avance. Certains trouveront ça clivant. Un type plus âgé m’a interviewé tout à l’heure et avait l’air un peu offensé. Et j’ai pensé — parfait. C’est exactement ce que je veux. Éliminons ce type. C’est le but.
La Face B : Hier tu faisais un DJ set, mais tu joues à la Salle Pleyel en décembre. Et aussi à Bordeaux — c’est là que je vis.
Baxter Dury : Ah ouais ? J’y vais demain. À Arcachon. Cinq jours de repos.
La Face B : Mais non ! Tu vas adorer.
Baxter Dury : J’espère. Je n’ai pas eu de vacances depuis deux ans. Mon fils me rejoint là-bas — on va manger des huîtres.
La Face B : Tu fais une tournée en France cet automne. Quel type d’expérience live veux-tu proposer avec ce nouveau répertoire ?
Baxter Dury : On n’a pas encore tout défini, mais l’objectif de cet album, c’était d’augmenter l’intensité des concerts. Je voulais que ce soit puissant — comme une rave. Mais je n’abandonne pas les anciens morceaux. Je veux que le set évolue. Commencer avec de la musique à réfléchir — des morceaux qui font reculer les gens dans leur siège — puis passer à de la musique de réaction, où les corps commencent à bouger. Plus le tempo monte, plus les gens réagissent physiquement. Si tu gères bien ça, ça devient autre chose. Comme une secte.



La Face B : Rires J’aimerais parler de tracks en particulier — Allbarone. C’est à la fois romantique et mélancolique. Est-ce basé sur une expérience personnelle ou plus un commentaire sur les rencontres modernes ?
Baxter Dury : Très personnel.
La Face B : Il y a aussi une forte vibe londonienne. À quel point le lieu est-il important dans ton écriture ?
Baxter Dury : Je ne sais pas. Important si ça l’est, pas important si ça ne l’est pas. Je ne réfléchis pas trop à ça. C’est juste là. Ce moment ? Il a eu lieu il y a une semaine. Il nous restait trois semaines pour finir l’album. De quoi vais-je parler ? De ça. Voilà. Certaines paroles ont été écrites en quatre minutes.
La Face B : Parfois le lieu semble important, et je l’ai ressenti ici. Peut-être que j’ai trop analysé ?
Baxter Dury : Non, c’est bien. C’est ton boulot. Mon boulot à moi, c’est de laisser les gens imaginer autre chose. Si tu mets trop de détails personnels dans une chanson, tu perds l’auditeur. Mais si tu gardes un peu de mystère, alors les gens commencent à poser des questions comme tu viens de le faire. Et c’est ça la magie. Il y a une histoire personnelle derrière — mais pas assez de détails pour qu’on puisse l’identifier. C’est une chanson, pas un journal intime. Il n’y a qu’une seule chanson qui ait raconté une histoire complète et ça ait fonctionné : House of the Rising Sun. C’est tout.
La Face B : J’aimerais parler de Schadenfreude. C’est un morceau mordant—mais aussi assez drôle. Est-ce que ça a été difficile à écrire, étant donné qu’il est si ancré dans des émotions mesquines et une honnêteté toxique ?
Baxter Dury : C’est probablement la chose la plus facile que j’aie jamais faite. C’est moi, ça. Toxique… tu as dit quoi déjà ?
La Face B : Honnêteté toxique.
Baxter Dury : Voilà. Je suis Honnêteté Toxique. C’est le nom de mon groupe—personne ne l’a encore entendu.
La Face B : Tu penses que les auditeurs se connectent davantage à tes lignes vulnérables ou à celles plus brutales ?
Baxter Dury : Je n’ai pas fait de sondage. Parfois, ils aiment un peu de vulgarité, parfois un peu d’émotion. Je ne leur demande pas—je ne suis pas l’auditeur.
La Face B : Parlons de Mockingjay. Le morceau joue avec l’image d’un révolutionnaire romantique à l’ère d’Instagram. Est-ce une satire, ou une sincérité déguisée en ironie ?
Baxter Dury : C’est plutôt sur l’inutilité d’un type qui dit n’importe quoi sur des choses qu’il ne comprend pas—délirant, persuadé d’être une figure incroyable et vertueuse.
La Face B : Ah oui, les experts de l’effet Dunning-Kruger. D’abord le COVID, maintenant la Palestine, demain l’IA.
Baxter Dury : Exactement. C’est de ces gars-là qu’il s’agit.
La Face B : Tu as dit que tu n’étais pas très porté sur la planification, mais j’aimerais quand même que tu me parles de ton processus créatif. Comment une chanson naît-elle chez toi ?
Baxter Dury : Cette fois-ci, c’est quelqu’un d’autre qui voulait vraiment faire beaucoup de musique—et j’ai juste répondu à ça. En réalité, je suis assez doué pour les mélodies, donc c’est souvent par là que je commence. Ensuite, je remplis avec les parties parlées. Ce sont un peu les éléments les moins importants, nécessaires à la narration mais qui ne guident pas la mélodie. Sur cet album, j’ai un peu pris du recul et je l’ai laissé faire. Et j’ai apprécié.
La Face B : Tes morceaux sont peuplés de personnages marquants—des anti-héros, certains grotesques, d’autres touchants. Ils sont inspirés de personnes réelles ?
Baxter Dury : Ce sont des mélanges. En général, le point de départ est réel, puis je le maquille. Ça devient un mix de réel, d’irréel et d’absurde. C’est de l’absurde, en fait.
La Face B : Tu visualises un monde en images quand tu écris—comme des clips, des ambiances, une esthétique ? Ou tu laisses simplement faire ?
Baxter Dury : Totalement non planifié. C’est comme si je secouais un truc dans un coin de ma tête. J’ai juste besoin de pression. Et le truc drôle, c’est que les morceaux qui touchent le plus ne sont pas toujours ceux sur lesquels j’ai passé le plus de temps. On ne peut pas tricher en écrivant. Les gens savent quand c’est authentique. Donc, quand tu écris ou performes, ça doit venir d’un endroit sincère—même si ça reste mystérieux. Il faut couper le bruit extérieur et croire que ce qu’on dit a de la valeur. Si tu sur-analyses les paroles, elles deviennent rigides. J’essaie de rester désinhibé—et en général, c’est mieux comme ça.
La Face B : Un peu de fun pour finir. Si Allbarone était un film, qui le réaliserait ?
Baxter Dury : Le gars qui a fait Oppenheimer. Christopher Nolan ?
La Face B : Quelle chanson de ton répertoire reflète le mieux ton état d’esprit actuel ?
Baxter Dury : Mr. W-4 ? Celle à la fin. Ou peut-être Shirt Shark ? Je suis un peu fatigué.
La Face B : Tu as dit un jour que tu avais l’impression d’être un acteur qui fait semblant d’être un musicien. C’est toujours vrai ?
Baxter Dury : J’ai toujours pensé que j’aurais pu être un acteur incroyable. Mais oui, je crois que c’est toujours vrai. En gros, j’ai le syndrome de l’imposteur.
La Face B : Tu ne devrais pas. Tu es intriguant et talentueux. Et maintenant qu’on s’est rencontrés, tu es très abordable—comme un vieux pote prêt à boire une pinte et rigoler. Mais sur scène, il y a toute une aura énigmatique, mystérieuse.
Baxter Dury : Ouais.
La Face B : Tu inspires autant que tu surprends, tu sais ?
Baxter Dury : Ce sont deux personnages différents. Mais en vrai, peu importe ce que je ressens. Ressentir ça, c’est commun. Et le valider intellectuellement, c’est souvent un peu du charabia. Tu vois ce que je veux dire ? Genre, oui, la musique doit être prise au sérieux… et en même temps, pas du tout. Mais c’est de l’art. Et l’art, c’est l’art. Je respecte ceux qui en font. Mais comme les grands peintres—il y a l’inspiration, et ensuite il y a toute la profondeur qu’on ajoute de maniere posthume. Et c’est très bien. Mais pour faire de la musique, il ne faut pas trop s’inquiéter de ce que ça signifie.
La Face B : Les chansons sont faites pour être interprétées—avec nos propres émotions, nos propres histoires.
Baxter Dury : Complètement.
La Face B : Si tu pouvais amener un personnage fictif à un concert de Baxter Dury, ce serait qui ?
Baxter Dury : J’aimerais que Chewbacca vienne à mon concert.
La Face B : Tes morceaux se moquent souvent de la prétention. Alors—quel est le truc le plus prétentieux que tu adores en secret ?
Baxter Dury : Par exemple hier—je faisais un DJ set dans un club branché. Je me suis dit, « Oh non, c’est trop branché. » Puis j’y suis allé, et j’ai pensé, « J’en ai rien à foutre de ces gens. » Mais en fait, ils étaient adorables. Et super branchés. Et j’ai fini par les adorer. Je suis comme un chien qui a l’air un peu hostile mais qui veut juste qu’on l’aime.
La Face B : En parlant de ça—quel est le message de fan le plus bizarre ou le plus marquant que tu aies reçu ?
Baxter Dury : Un mec a essayé d’embrasser mon cou hier soir pendant que je faisais le DJ. C’était… étrange.
La Face B : C’est intrusif.
Baxter Dury : Plutôt. Tout le monde a rigolé, mais c’était un peu… limite agressif.
La Face B : Les gens n’ont parfois aucune limite.
Baxter Dury : Pas dans cet endroit, apparemment. J’ai reçu des trucs vraiment, vraiment bizarres. Surtout sur Instagram. Un jour, il y avait un gars en Ukraine avec sa copine, qui me demandait de les rejoindre dans une zone de guerre. Ensuite, il m’a envoyé des messages vraiment étranges. Des photos. Ils voulaient que je les rejoigne dans une sorte de… situation. Sexuelle. En pleine zone de guerre. C’était probablement le plus bizarre.
La Face B : Avec tout ce qui se passe là-bas, c’est à ça qu’ils pensaient ?
Baxter Dury : Ouais. C’était troublant.
La Face B : Dernière question—si Allbarone avait une odeur, ce serait laquelle ?
Baxter Dury : L’odeur de la perte… ou de ce qui aurait pu être.
La Face B : Merci beaucoup, Baxter, pour ton temps. J’ai vraiment aimé le premier single—j’ai hâte d’entendre tout l’album en live cet automne.
Baxter Dury : Merci. C’est gentil. Merci d’avoir fait ça.
English version
La Face B: Hello Baxter, such a pleasure meeting you today! Let’s kick things off—your music is often described as that of a debauched gentleman. How has that identity evolved over the years?
Baxter Dury: I don’t really know, to be honest. I don’t keep track of it, and it’s never been intentional. I just sort of get on with it, and then people say things about it. And I go, “Okay,” and agree with them. But I don’t really know. I’m not manufactured—it’s reactive. It just is what it is. When people say, “Yeah, you’re very much this,” I’m like, “Well, thank you very much,” but I never really thought about it.
La Face B: The anti-hero characters you create—both in your music and your videos—take us on quite a ride. Your spoken-word vocal style is very distinctive. Was that a deliberate choice or something that came naturally?
Baxter Dury: It came naturally because I had no other options. I can’t sing, basically. So once you accept that, you either quit music or you work with what you’ve got. I could’ve become a deep-sea diver or something else, you know what I mean? Sometimes good creative choices come from your limitations—working around them.
La Face B: Funny, I spoke with Herman Dune this morning and he said he always wanted a dusky voice but only had a fragile one. And eventually… it worked. He kept going and now has the dusky voice he wanted.
Baxter Dury: There you go.
La Face B: You’ve collaborated with the likes of Étienne de Crécy, Sleaford Mods, Craig Silvey… How do you choose your creative partners?
Baxter Dury: They often find you. Jason from Sleaford Mods is a mate, so that was natural. Étienne—I met him once in Paris, we did a song, had fun. It was all very relaxed. Nothing too pressured. That’s generally how it goes—friendly stuff that feels right at the time. There’s no master plan and I don’t reflect much on it afterwards. It’s not that deep.
La Face B: Let’s talk about Allbarone, the single and the video. I actually reviewed the clip recently. The track shares its name with your upcoming album—can you walk us through the meaning of that title?
Baxter Dury: It’s simple, really. I was outside an All Bar One, feeling pretty miserable after a meeting had gone wrong. It started raining and that weird, frozen moment just stayed with me. Later, when I had to write lyrics under pressure, that image popped back up and just… fit. It poured out instinctively. It might sound like a tragic love song, but it’s probably more about the compromises of living a certain lifestyle. You get older, and sometimes it’s lonely being this troubadour-type person. I’m not traditional—I don’t have the traditional setup. That song’s rooted in that idea.
La Face B: The music video is elegant but also slightly absurd. There’s a definite WTF moment in there. What was the original concept?
Baxter Dury: Honestly, the director had a more elaborate idea involving a hotel room, another character… When we looked at the footage, it just looked like a bloke having a heart attack, and the woman looked like she was handing him medication. It was ridiculous. He got upset, but we cut that bit out—it was too cheesy. What’s left is me in a boat, looking absurd. That’s about it.
La Face B: It was very entertaining, with a bizarre touch of elegance. There were definitely moments of “What is he doing now?”
Baxter Dury: Imagine the people watching me from the shore. They were probably thinking, “Va fan culo.”
La Face B: You’ve described—or rather, someone described—this album as your most melodically direct and futuristic…
Baxter Dury: Yeah, someone did. Wasn’t me.
La Face B: Did Paul Epworth play a big role in that direction?
Baxter Dury: Oh, absolutely. Whether it’s a shift or not, we just made an album. He was very directorial—he didn’t want to be told what to do. I think he enjoyed the process because it was something he could shape. He doesn’t really listen to anyone. I just reacted to the stuff he was building.
La Face B: Describe Allbarone in your own words. What should we expect?
Baxter Dury: Funny enough, I played it last night at Silencio—played it all the way through for the first time in a month. It felt quite unique. It’s hard, it’s up-tempo, there’s a touch of punk but set in a kind of dancey environment—though it’s not really dance music. It has this vintage vibe and doesn’t quite fit anywhere. But for me, it’s progression. I’m still the same character, talking about the same themes, but the music’s more direct and forward-thinking. The tempo drives it forward—doesn’t stop to ask if you like it. It just moves. Some people might find it divisive. This older guy interviewed me earlier and seemed a bit offended. And I thought—perfect. That’s exactly what I want. Get rid of that guy. That’s the aim.
La Face B: Yesterday you did a DJ set, but you’re playing Salle Pleyel in December. And in Bordeaux too—that’s where I live.
Baxter Dury: Oh yeah? I’m going there tomorrow. Arcachon. Five days off.
La Face B: Mais non! You’re going to love it.
Baxter Dury: I hope so. I haven’t had a holiday in two years. My son’s meeting me there.
La Face B: You’re touring across France this autumn. What kind of live experience are you aiming for with this new material?
Baxter Dury: We haven’t worked out all the details yet, but the point of this album was to raise the intensity for live shows. I wanted it to feel powerful—like a rave. But I’m not ditching the older stuff. I want the set to evolve. Start with thinking music—stuff that makes people sit back—and then shift into reaction music, where people start moving. The more the tempo builds, the more people respond physically. If you get that right, it becomes something else. Like a cult.
La Face B: Laughs.. I wanted to touch on specific tracks—Allbarone. It’s both romantic and melancholic. Was that based on personal experience, or more of a commentary on modern dating?
Baxter Dury: Very personal.
La Face B: It feels very London, too. How important is the sense of place in your songwriting?
Baxter Dury: I don’t know. Fuck knows. Important if it is, not important if it isn’t. I don’t overthink it. It’s just there. That moment? That happened a week ago. We’ve got three weeks to finish the album. What am I going to write about? That. Done. Some of those lyrics were written in four minutes.
La Face B: Sometimes place feels important, and I thought it did here. Maybe I overanalyzed it?
Baxter Dury: No, that’s good. That’s your job. My job is to let people imagine something else. If you overload a song with too much personal detail, you alienate the listener. But if you keep a bit of mystique, then people start asking questions like you just did. And that’s the magic. There is a personal story behind it—but not enough detail to pin it down. It’s a song, not a diary. Only one song ever told a complete story and made it work: House of the Rising Sun. That’s it.
La Face B: I want to talk about Schadenfreude. It’s a biting track—but also quite funny. Was it difficult to write something so rooted in petty emotions and toxic honesty?
Baxter Dury: That was probably the easiest thing I’ve ever done. That is me. Toxic… what did you call it?
La Face B: Toxic honesty.
Baxter Dury: That’s it. I am toxic honesty. That’s the name of my band—no one’s heard of them yet.
La Face B: Do you think listeners tend to connect more with your vulnerable lines or the more brutal ones?
Baxter Dury: I haven’t done a survey. Sometimes they like a bit of rudeness, sometimes they like a bit of emotion. I don’t ask them—I’m not the listener.
La Face B: Let’s dive into Mockingjay. It plays with the image of a romantic revolutionary in the age of Instagram. Is it satire, or sincerity dressed up in irony?
Baxter Dury: It’s more about the uselessness of some guy talking shit about things he doesn’t understand—deluded, thinking he’s this amazing, righteous figure.
La Face B: Ah yes, the Dunning-Kruger experts. First COVID, now Palestine, tomorrow AI.
Baxter Dury: Exactly. It’s about those guys.
La Face B: You’ve said you’re not much of a planner, but I’d love to hear about your creative process. How does a song come together for you?
Baxter Dury: Well, this time around, someone else really wanted to make a lot of music—and I just responded. I’m actually quite good with melodies, so I usually find one first. Then I fill in the talking bits. They’re kind of the least important part, narratively necessary but not driving the melody. On this album, I stepped back a bit and let him go for it. And I enjoyed that.
La Face B: Your songs are populated with vivid characters—anti-heroes, some grotesque, some quite touching. Are they based on real people?
Baxter Dury: They’re blends. Usually the starting point is real, then I disguise it. It becomes a mix of the real, the unreal, and the absurd. It’s all absurdism, really.
La Face B: Do you picture a visual world as you write—like music videos, imagery, aesthetics? Or do you just let it happen?
Baxter Dury: Totally unplanned. I sort of shake it out of the corner of my head. I just need pressure. And the funny thing is, the songs that connect most aren’t always the ones I’ve spent the most time on. You can’t fake it when you’re writing. People know when it’s genuine. So, when you perform or write, it has to come from something real—even if it stays mysterious. That means shutting off from external noise and trusting what you’re saying has value. If you overthink lyrics, they come out stiff. I try to stay uninhibited—and it’s usually better that way.
La Face B: Some trivia to finish. If Allbarone were a film, who would direct it?
Baxter Dury: The guy who did Oppenheimer. Christopher Nolan.
La Face B: Which one of your songs best reflects your current state of mind?
Baxter Dury: Mr. W-4? The one at the end. Or maybe Shirt Shark? I’m a bit sleepy.
La Face B: You once said you felt like an actor pretending to be a musician. Still true?
Baxter Dury: I always thought I could’ve been an incredible performer. But yeah, I think so. Basically, I’ve got imposter syndrome.
La Face B: You shouldn’t. You’re intriguing and talented. And now that we’ve met, very approachable—like an old mate ready for a pint. But onstage, there’s this whole enigmatic, mysterious persona.
Baxter Dury: Yeah.
La Face B: You inspire as much as you surprise, you know?
Baxter Dury: There are two different characters at play. But it doesn’t really matter how I feel. Feeling that way is common. Validating it intellectually often feels a bit like nonsense. You know what I mean? Like, yeah, it’s music and it should be taken seriously… and also, it really shouldn’t. But it’s art. And art is art. I respect people who make it. But like the great painters—there’s inspiration, and then there’s the depth we apply after. And that’s fine. But to make music, you can’t worry too much about what it means.
La Face B: Songs are meant to be interpreted—with our own emotions, our own stories.
Baxter Dury: Completely.
La Face B: If you could bring one fictional character to a Baxter Dury gig, who would it be?
Baxter Dury: I’d like Chewbacca at my gig.
La Face B: Your songs often poke fun at pretension. So—what’s the most pretentious thing you secretly love?
Baxter Dury: Yesterday, for instance—I was DJing at this trendy club. I was like, “Oh god, this is too trendy.” Then I got there, and thought, “I can’t be arsed with these people.” But they were all so nice. And trendy. And I ended up loving them. I’m like a dog that looks a bit hostile but just wants to be loved.
La Face B: Speaking of that—what’s the weirdest or most memorable fan message you’ve received?
Baxter Dury: A man tried to kiss my neck last night while I was DJing. That was… odd.
La Face B: That’s intrusive.
Baxter Dury: Quite. Everyone laughed, but it was a bit… molest-y.
La Face B: People sometimes have no boundaries.
Baxter Dury: Not in that place, apparently. I’ve had weird, weird shit. Especially on Instagram. Once, there was a guy in Ukraine with his girlfriend, asking me to come join them in a war zone. Then he sent me some really weird messages. Photos. They wanted me to join them in some kind of… situation. Sexual. In a literal war zone. That was probably the weirdest.
La Face B: With everything going on there, that’s what they were thinking about?
Baxter Dury: Yeah. It was unsettling.
La Face B: Final question—if Allbarone had a scent, what would it smell like?
Baxter Dury: The smell of loss… or of what could have been.
La Face B: Thank you so much, Baxter, for your time. I really enjoyed the first single—can’t wait to hear the full album live this autumn.
Baxter Dury: Thank you. Appreciate it. Cheers for doing this.