Rencontre avec Cabadzi autour de Burrhus

Au mois de mars, Cabadzi était de retour avec Burrhus, un album-concept dans lequel le duo décortique notre époque et notre rapport aux réseaux sociaux. On a discuté avec Lulu, chanteur du groupe, l’occasion de parler l’évolution du groupe, du fait d’écrire de la musique comme un documentaire et du soin apporté à leurs vidéos.

Cabadzi par Germin Herriau
Crédit : Germain Herriau

La Face B : Bonjour Cabadzi, comment ça va ?

Lulu (Cabadzi): Ça va plutôt bien, là je viens de rentrer à Nantes aujourd’hui après une semaine à Paris. Il ne fait pas beau par contre. Il fait un temps de merde, mais ça va plutôt bien (rires).

LFB : Comment on réagit quand on sort un album de hip hop et que Booba décide de sortir son album le même jour ? (rires) 

Lulu : on est content parce que de toute façon on n’a rien à voir et  on ne peut rien envier à Booba si ce n’est d’être tout petit par rapport à lui. Donc non non, on l’a plutôt bien pris. Après je n’ai pas encore pris le temps d’écouter, je l’ai écouté l’album mais je ne l’ai pas écouté encore sérieusement parce que je n’ai pas eu le temps. Il semblerait qu’il ne soit pas le meilleur album de sa carrière parce que moi je suis fan, je suis fan historique de Booba, Lunatic et tout. Donc ça m’a plutôt faire rire qu’il sorte le même jour que nous et du coup il faut que j’écoute cet album attentivement.

LFB : Pour prolonger là dessus, on est un peu dans une époque de streaming et de single, est-ce que faire un album avec un concept qui fonctionne comme une entité n’a pas quelque chose de politique en fait en 2021 ?

Cabadzi : Forcément. C’est une question qu’on ne nous a toujours pas posé, c’est une bonne question. Forcément ouais, tout est politique, même quand tu fais du Vianney. Je trouve que Vianney il fait de la politique en faisant ce qu’il fait. Quand tu fais des truc lisses, il n’y a pas que Vianney qui fait des trucs lisses, mais quand tu fais des trucs lisses tu fais forcément un truc politique. Après le fait de choisir une thématique je ne dirai pas que c’est politique, je dirai que ça prend un biais plus journalistique, plus documentaire dans la manière de voir la musique.

LFB : J’ai écouté plusieurs fois l’album et à chaque fois je l’ai écouté d’une traite. Je me demandais à une époque où on marche beaucoup par singles, avec des albums tranchés, si c’était le fait d’être indépendants qui vous avez permis de faire un album comme Burrhus ?

Cabadzi : Ça c’est clair que si c’était dans une maison de disque on ne pourrait pas faire ce disque. On n’aurait pas pu faire les précédents disques non plus d’ailleurs je pense. Et c’est ça qui nous plaît dans ce game de la musique, c’est qu’on n’a pas un échos de dingue ça c’est sur mais au moins ce qu’on crée on le crée entièrement nous deux avec une volonté claire d’être hyper honnête, hyper sincère avec nous-même et avec les gens qui achètent nos disques et qui viennent au concert. Avec tous les risques que ça comporte aussi.

Avec Cabdzi, on fait des albums où, musicalement, on prend des risques, on s’amuse, on tente des trucs … on n’a jamais cherché le côté lisse et le le côté faut que ça marche au finale. Parce qu’on ne sait pas faire déjà et que quand on cherche ce genre de recette on n’y arrive pas. Donc, ouais c’est clair, on est un pur produit de l’indépendant, ça c’est sûr. 

LFB : A quel moment vous avez réalisé que vous aviez un concept sur cet album, un fil à délier ?

Cabadzi : Ca n’est pas venu de tout de suite. On avait 4 morceaux; je ne sais plus lesquels. On enregistre, on écoute et ces 4 là ressortent.
Je les relis, je les réécoute pas mal et c’est assez dingues ces 4 titres parlent de notre position vis-à-vis des réseaux sociaux, de la mise en scène de soi sur les réseaux sociaux, vis-à-vis de la comparaison toujours à l’autre et je me dis ah c’est marrant, il y a un fil entre ces morceaux.

Et là pile à ce moment là je tombe sur un bouquin qui s’appelle la civilisation du poisson rouge, un super bouquin de Bruno Patino qui traite toute l’ergonomie des applications et qui raconte comment toutes les appli Instagram, Facebook etc … sont super réfléchies pour être le plus addictif possible. Parce que si  ces applis ne sont pas addictives, elles ne sont pas rentables financièrement.
La régie publicitaire ne fonctionneraient pas si les gens n’y passaient pas plein de temps et c’est là dedans qu’on découvre l’existence de Skinner et des documentalistes qui bossent là dessus, sur la récompense aléatoire et sur le fait que pour qu’une application soit la plus addictive possible, on doit parfois y gagner quelque chose mais surtout souvent y perdre.

Parfois il nous faut un commentaire, un like, un partage… quelque chose de positif qui va nous renforcer, qui va nous faire du bien mais la majorité du temps il faut qu’il y ait des choses négatives. Dans ce bouquin il parle de beaucoup de choses dont Tinder.
Moi je n’ai jamais essayé Tinder, j’essayerai peut-être un jour. Il explique que Tinder a un algorithme qui pertinemment propose en majorité des gens qui ne vont pas te plaire avec au milieu de ça une personne qui va te plaire pour te rendre addict. Tout ça nous a vraiment intéressé pour développer tout un thème et des morceaux autour de cette thématique hyper actuel.

LFB : Justement est-ce que finalement Burrhus ce n’est pas un album de personnages ? Avec des propos assez binaires, soit tout noir soit tout blanc mais la multiplicité des points de vues apportent une nuance qui est nécessaire pour diluer le propos et le faire comprendre.

Cabadzi : Ouais, tu as carrément bien compris ça et ça c’est vraiment cool parce que c’est vraiment ça le propos, c’est vraiment une sorte de galerie de portraits. Une galerie de personnage mais qu’on est un peu tous.

Moi j’ai  un peu pris plein d’exemples de ma vie, de moments de ma vie où on est tous un peu plein de gens en même temps. Et je me suis dit c’est un peu des galeries de personnages qui sont dans ce monde en 2020-2021 et comment ils vivent par rapport à l’autre.
C’est justement par ce biais là qu’on peut amener plein de petites nuances comme tu dis et ne pas être dans un truc « ah les réseaux sociaux c’est vraiment de la merde et faut arrêter » parce que ça n’est pas le message du disque.

Il n’y a pas vraiment de message dans le disque; il est juste crée à titre documentaire : comment nous humain en 2020-2021 on réagit : on a de la tristesse, on a de la joie à cause de ces trucs là, grâce à ces trucs là. C’était ça le but. 

LFB: Est ce que le fait qu’on ait tous vécu nos relations sociale à travers les ordinateur et applications en 2020 vous a influencé dans la création l’album ou l’album déjà prêt avant ?

Cabadzi : L’album s’est terminé juste avant le premier confinement donc il n’y a aucun morceau écrit après le premier confinement dedans.
Ce dont on s’aperçoit aujourd’hui à l’écoute, c’est qu’on a l’impression que les gens s’y reconnaissent vachement, à cause ou grâce à 2020, à ce qu’il s’est passé où la présence des smartphones et des réseaux a été encore plus dense qu’auparavant.

Tous les spécialistes disent qu’on a gagné en utilisation de ces technologiques 6 à 8 ans c’est à dire que tous les gens de Facebook, Instagram ou les gens du commerce en ligne pensait qu’on allait avoir ces chiffres dans 6 ou 8 années et au final c’est arrivé là voilà.
Donc on y a tous passé plein de temps et on a tous eu cette année eu ces sentiments de haine/attirance vis-à-vis de l’objet.
Et évidemment après 2020 c’est encore plus dure de dire les réseaux c’est de la merde, tu es obligé de dire que c’est compliqué.

C’est à la fois génial parce que ça libère parole, on le voit sur me too, sur toutes les minorités, ils n’aiment pas ce mot là, qui ne sont pas visibles, pas en avant on le voit sur les paroles racisées…. Bref il y a un tas de truc qui avancent très vite grâce aux réseaux, plein de truc sociétaux et qui avancent de manière positive et à côté tu as des trucs détestables mais c’est la puissance d’une invention qui est folle.
C’est fou comme invention le réseaux social.

LFB : Ce qu’il y a d’intéressant sur l’album, c’est que vous évitez l’écueil du jugement, vous présentez les choses sans rien dire, en laissant la possibilité aux gens de se faire leur point de vue. 

Cabadzi : C’est ça l’idée. A chaque fois on dit réseaux sociaux mais au final c’est la société dont on parle. Les réseaux sociaux sont devenus presque plus important que le réel, ils influent sur le comportement des gens… C’est ça qu’on a voulu raconté dans ce disque, ce truc un peu fou.
C’est une invention folle, pire que l’imprimerie peut-être, c’est très anxiogène parfois, c’est super agréable, super émoustillant, il y a beaucoup d’émulation qu’on peut trouver avec les applicationss et c’est toujours ça de manière binaire

A 8h tu peux être super content et à 10h super triste parce que tu as vu je sais pas quoi sur les réseaux ou tu t’es dit lui il fait ça et moi je suis qu’une merde, et une heure avant tu étais trop heureux de découvrir ce truc.
Il y a une sorte d’accélération, ça rend toutes les sensations humaines vachement plus importantes et tu es vachement en sorte de yoyo permanent. C’est ça qu’on a voulu raconter.

LFB : Plus que les réseaux sociaux, finalement c’est vraiment un album sur l’addiction. C’est un album qui va parler de la drogue, qui va parler d’amour, qui va parler de notre rapport à la violence, à l’envie, à la haine… Je trouve que c’est vraiment ça. C’est un peu caché mais ça parle de l’addiction dans un sens global 

Cabadzi: C’est vrai que ça parle beaucoup de ça, aussi parce qu’il y a Skinner et tout qui est là et lui il a bossé  sur ces phénomènes d’addictions, mais je pense qu’on est dans une société qui justement qui a beaucoup trait à l’addiction. Pas forcément aux drogue mais à l’addiction au jeux, réseaux, alcool, bouffe… Je trouve que l’accélération du temps des réseaux fait que tout devient un peu plus violent, un peu plus grand et que du coup toutes les addictions se développent un peu plus et  beaucoup plus intensément. 

LFB : J’ai cru voir quelque chose d’un peu planqué : Est-ce que c’est pas aussi un album d’une personne qui a le cœur brisé ?

Cabadzi: Non pas du tout,  je suis plutôt bien en amour. Enfin j’ai eu des chagrins d’amour comme tout le monde mais bizarrement non, ce n’est pas le cœur brisé c’est plus le la déception. On est dans un monde qui peut énormément décevoir, en fait on a l’impression que maintenant tout est possible avec internet, avec la libération du savoir qui va de wikipedia à ce que permettent tous les réseaux sur toutes luttes qui peuvent avoir leur mégaphone grâce aux réseaux.

Vu qu’on sait qu’il y a plein de choses qui ne vont pas bien, on a plus de chance d’être déçu en permanence. Moi tu vois je m’étais jamais posé beaucoup de questions sur les problèmes transgenres, de non binarité… Ce sont des questions qui ne me parlent pas car je ne les vis pas et je ne m’intéressais jamais à la question et là évidemment via l’actualité, les réseaux, les trucs et du fait qu’on ait accès à tout bah je m’y intéresse.

Donc en m’y intéressant ça crée des nouvelles déceptions en moi, par rapport aux gens qui ne sont pas capables de comprendre et d’avoir de l’empathie pour l’autre. C’est plus ça je pense, le fond du problème. Plus on sait de choses grâce à internet, aux réseaux; plus on augmente le nombre de déceptions.

LFB : Au niveau de l’écriture, quelle a été ton évolution ? J’ai l’impression que les paroles sont plus ciselées, et en même temps il y a des boucles qui font penser à des mantras. 

Cabadzi : C’est vraiment le truc qu’on  a bossé sur ce disque plus que sur le précédent. En commençant à travailler, l’idée était d’utiliser le moins de mots possible, faire de phrases plutôt courtes et dire la plus grande idée possible. En gros le moins peut le mieux.
On a fait la même chose aussi pour les intrus. Je pense que c’est un disque où les instrumentalisations sont plus épurées par rapport au disque précédent. Il y a parfois juste une batterie et un piano même s’il y a plein d‘effets.

Le but c’était vraiment ça. L’idée mantra était là aussi, la volonté de répétitions parce qu’on trouvait que ça allait avec le thème, le moment qui veut ça. Les réseaux c’est aussi la répétition. Quand on regarde  ses réseaux sociaux, ses fil d’actualités, ça se répète tout le temps. Ce sont des occurrences qui se répètent et il y avait cette idée. La vraie idée était, avec le moins de mots possible, de réussir à créer les images les plus grandes possibles. 

LFB : Je trouve sur les prods on retrouve aussi un peu cet espèce de dualité qu’on a dans l’album, entre des choses très directes et d’autres plus aériennes et lumineuses.

Cabadzi : Il y a des instrus très très down comme taré, comme perdu mais ont aussi cette passion du son un peu comme ça qu’on peut dire maintenant presque « PNLiens« .
Un truc où il y a presque rien, c’est très lent, tu écoutes juste, tu peux imaginer que tu viens de fumer un pétard et tu trouves ça beau, tu trouves ça cool.
On adore ce genre d’ambiances. On est des fans tous les deux de Radiohead et il y a un petit côté Radiohead qu’on a qu’on aime bien dans ces choses là.

Et il y a un côté plus physique aussi, qui va de l’afro trap à d la trap pure et dure bien dégueulasse. On aime  bien ces courant musicaux là. On n’a jamais été trop pop, on a toujours aimé les différents mouvements du hip hop, le cloud rap où il y a presque rien où très en reverbe autant qu’on le trip de trap qu’on adore aussi, c’est clairement ce qu’on écoute et de ce qu’on aime bien en terme d’instruments 

LFB : Est-ce qu’il y avait une volonté de faire une prod et une musique qui serait le plus facilement restranscriptible et impactante sur le live ?

Cabadzi : Non ça on l’a pas pensé du tout, on ne pense jamais au live nous , on le repense quand on a fini l’album. Là on réadapte les morceaux pour le live et justement on les fait un peu plus punchy, on les rend un peu plus live.

Quand on est en mode on fait le disque, on pense jamais au live. Et là vu que je suis là on l’a pas joué en live, on ne sait pas ce que ça va donner au final : un live plutôt énervé ou un live plutôt doux, au final on ne sait pas car on l’a pas fait. Mais le live il ne rentre jamais en jeu, on y pense jamais. On y pense que quand c’est fini 

LFB : Je voulais revenir sur la structure de l’album et sur ce qui gravit autour de la création, je me demandais si le fait de mettre les deux interludes sur Skinner c’était une volonté de découper l’album et de faire une sorte de chapitre pour raconter l’histoire 


Cabadzi
: Pas forcément, on ne l’a pas pensé comme ça. On ne voulait pas que ce soit une intro et une outro, les mettre en 1 et en 16, on trouvait que c’était trop con, que ça allait trop enfermer le propos.

Le truc sur Skinner c’est presque un clin d’œil, c’est un truc qui nous a fait rire de découvrir cette expérience et l’origine de ça puisqu’au final derrière l’explication de ce phénomène de la récompense aléatoire, ça explique plein de chose de nos vie quotidiennes et du changement dans nos rapports sociaux etc… Donc on a voulu le disséminer un peu dans le disque sans non plus le mettre trop en avant.

LFB : Justement à travers cette expérience, à travers ce nom, vous avez créé une mythologie autour de l’album à travers le titre et les clips. Est-ce que c’est quelque chose qui vous excitez de créer un univers complet ?

Cabadzi : On l’a trouvé une fois que le disque était terminé. On n’avait pas l’idée au début, c’est une fois qu’on a fait ces interludes, on s’est dit alors comment défendre le truc. On a toujours trippé travailler l’image et tout, c’est un truc qu’on aime bien l’image. On regarde beaucoup de séries, on est des gros consommateurs d’images.

Et on s’est dit que le plus drôle c’est d’y aller à fond en mode black miroir, créer un sorte de faux google, faux apple, on a crée des fausses vidéos en post pro. Il y a Marian avec qui on réalise, écrit et produit tous nos clips, et qui fait presque parti du groupe.

Avec lui on a mis sur pied un peu tout ce délire parce que ça nous faisait marrer, on trouvait ça drôle, parce qu’avec nos moyens on a des faibles moyen d’indé et  faire de la S.F avec des moyens d’indemnisation c’est toujours assez drôle parce que c’est toujours des bouts de ficelle de partout donc il y a un vrai côté défi de réaliser des clips comme ça et une com comme ça. Et on a toujours été dans le do it yourself x300% donc ça nous fait marrer de faire du Do it yourself autour d’une fausse énorme marque. Ça fait rire que nous mais c’est ça un peu l’idée

LFB : Je trouve ça intéressant parce que justement c’est un peu montrer que l’ambition n’existe pas qu’à travers les moyens, les clips sont hyper soignés, hyper carrés et ils ont pas à rougir par rapport à d’autres production avec plus de budget. Cette relation de confiance avec Marian est-ce que ça vous plairait de pousser jusqu’à faire un film autour de ça ?

Cabadzi : Évidemment ce genre de projet ça nous plairait à fond. On adore les moments de réalisation, de tournage, d’écriture de clips … parce que c’est des moments où notre imaginaire peut partir dans tous les sens, c’est vrais moment créatifs.

Et en plus comme c’est pas notre métier c’est assez drôle de dire je vais faire scénariste de film de science fiction pendant une journée. Il y a un truc très ludique mais de là à faire un film… C’est tellement de fric, tellement compliqué à mettre en œuvre, je ne sais pas si on saurait le faire mais pourquoi pas, on aimerait bien pousser le délire le plus loin possible, c’est sûr.

LFB : Au vu des sentiments développés dans l’album, je me demandais si vous considériez quand même comme des personnes positives ?

Cabadzi : Je pense que oui … ouais ouais, on est plutôt dans la joie quand même. Moi j’ai l’impression de faire une écriture documentaire, j’ai une vie qui est plutôt cool. Mes passions c’est la musique et le bricolage et je passe la moitié de ma vie à bricoler avec des perceuses, à travailler le bois, le métal j’adore ça et l’autre moitié de ma vie à faire de la musique donc je suis plutôt équilibré. Donc je pense qu’on est plutôt positif c’est juste être conscient, c’est important d’être conscient et il ya tellement de gens qui font du lol, qui font du Fun, qui font ce genre de chose qu’il faut des gens qui dont de l’anti lol. Donc nous on fait de l’anti lol (rires)

LFB : justement le fait de faire une musique comme ça ce n’est pas ce qui vous aide à être positif dans la vie de tous les jours, de mettre toute la noirceur dan le son ?

Cabadzi : Ouais, il y a ce catharsis, exutoire à fond, ça permet de se vider en fait

LFB : Grâce, j’ai appris un mot : l’athazagoraphobie

Cabadzi : C’est la peur d’être oublié des autres

LFB : Est-ce que quand on est musicien, c’est pas une quête de laisser une trace indélébile ?

Cabadzi : Évidemment. De toute façon on est tous touché par ce phénomène, on a toujours peur que les autres nous oublient. Et, c’est ça le faire de lance et de business des réseaux sociaux, mais c’est aussi le syndrome de tout créateur dont les musiciens, ça c’est sur.

On fait de la musique pour qu’elle soit écoutée. Pas forcément par des millions de gens mais au moins pour pouvoir en vivre. Donc ouais c’est à la base du métier de musicien, de créateur, d’artiste et voilà ça nous touche tous même si on n’est pas artiste, on n’a pas envie d’être oublié par ses paires.

LFB pour finir deux questions qui sont un peu plus basique. On peut vous souhaiter quoi pour l’avenir ?

Cabadzi : Tu penses que j’allais dire des concerts ? Alors oui, mais j’écoutais l’interview de DJ Snake sur Quotidien cette semaine et je le trouve génial et très classe le mec.
Je dis ok pour les concerts mais il y aune pandémie et des gens qui meurent et il faut résoudre ça. Je nous souhaite que plus des gens sou écoutent des gens découvrent notre projet et que ça leur plaise 

LFB : Est-ce que tu as des coups de coeur récents à partager avec nous ?

Cabadzi : En série, parce que je l’ai vu 4-5 mois et à chaque fois j’y repense, c’est Euphoria,. J’ai adoré cette série, une des meilleures série depuis 2-3ans, grave de grave.

En bouquin, cette année j’ai lu dans Dans les géoles de Sibérie de Yoann Barbereau . Un gars enfermé en Russie après de sombres histoires, on en avait beaucoup parlé dans l’actualité il y a quelques années. Sinon je kiffe bien Iliona et j’ai écouté du Earthgang, super groupe ça. Ouais voilà en gros… Et un jeune rappeur que j’adore, Sean. Il est super lui, j’adore ce qu’il fait ce gars.

Retrouver l’ADN de Cabadzi ici

Retrouver la playlist de Cabadzi ici