Son album Lobster Coda sort le 25 Octobre et est disponible sur toutes les plateformes.
« J’aime vraiment l’idée que lorsque j’écris, j’essaie de dessiner une image. Je pense de manière très visuelle quand il s’agit des paroles. Elles sont un peu poétiques plutôt que directement explicites. Mais pour moi, c’est ma manière de m’ouvrir sur certaines choses. Je les mets dans mon univers, qui est lié à ma vie. » Kaktus Einarsson
Retrouvez également le travail d‘Alexia Arrizabalaga-Burns (sous le pseudo Troubleshooteur) sur son site et sur Instagram
La Face B : Salut Kaktus, comment vas-tu aujourd’hui ?
Kaktus Einarsson : Je vais bien, merci. Et toi ?
La Face B : Je vais bien. Comment se passe la tournée ?
Kaktus Einarsson : Super bien ! Nous avons déjà fait six concerts. Le septième est ce soir. Nous avons eu une grande interaction, notamment avec le public en France. Je profite vraiment de tous ces moments.
La Face B : Pour ceux qui te découvrent, peux-tu nous en dire plus sur toi et ta musique ?
Kaktus Einarsson : Je suis avant tout un musicien indie ! J’écris des chansons très honnêtes. Ma musique ? Je fais des chansons pop que j’orne de ma propre production en m’inspirant de la musique classique contemporaine.
La Face B : Tu as commencé ton parcours musical avec Fufanu, un groupe qui apportait un son unique mixant post-punk et électro. Comment cette expérience avec un groupe a-t-elle influencé ton parcours en tant qu’artiste solo ?
Kaktus Einarsson : Avec Guðlaugur, nous avons commencé à faire de la musique ensemble quand nous avions 16 ans. C’était de la musique techno et électro à 100 %, qui a ensuite évolué vers l’écriture de chansons quand j’avais 20 ans. Le groupe a été pour moi une plateforme pour me développer en tant qu’auteur-compositeur, ce qui explique pourquoi je pousse mon projet solo : je veux vraiment explorer différents styles de composition et de production.
La Face B : Je t’ai découvert avec « Bad Rockets », qui est un morceau fou ! Pour moi, « Circus Life » me fait penser a Nick Cave.
Kaktus Einarsson : Wow ! Merci !
La Face B : Ce morceau a une ampleur musicale symphonique répétitive et dramatique. Cela m’a rappelé certaines chansons de Nick Cave en termes de structure et d’éloquence. Allons-nous entendre de la nouvelle musique avec Fufanu à l’avenir ?
Kaktus Einarsson : Mon aventure musical prend une direction plus large. Fufanu n’est pas exclu. Le batteur de cette tournée est Erling Bang, batteur de Fufanu. Il faudra que nous retournions en studio ensemble, sans être pris par d’autres projets. On verra ! Dans quelques jours, l’EP « Few More Days to Go » aura 10 ans, donc peut-être devrions-nous faire quelque chose, au moins une chanson !
La Face B : Puisque vous tournez ensemble, peut-être qu’une chanson naîtra pendant les balances !
Kaktus Einarsson : Comme si c’était si glamour !
La Face B : Parfois, ça l’est. Demob Happy a créé une nouvelle chanson pendant les balances, au lieu de répéter, ils ont juste produit un nouveau morceau.
Kaktus Einarsson : Exactement, bien sûr ! J’ai toujours tendance à écrire beaucoup plus lorsque je suis en tournée, même si je n’ai pas toujours le temps de tout finaliser. Je fais beaucoup de choses moi-même.
La Face B : Tu conduis le bus ici !
Kaktus Einarsson : Oui, maintenant je conduis moi-même car le chauffeur n’a eu l’autorisation de passer la douane. Donc, c’est à moi de conduire. Une grande partie de ce que j’aime faire en tournée, c’est gérer le merchandising pour rencontrer les gens avec qui j’interagis. Après le concert, je vais au stand de merch et je m’occupe de ça, tout en faisant des interviews. Et pendant cette tournée, je n’ai jamais passé aussi peu de temps sur mon téléphone. Je n’ai même pas mis mes écouteurs une seule fois. C’était dingue.
La Face B : Au moins, tu auras de bonnes histoires et anecdotes.
Kaktus Einarsson : Il y a définitivement des petites graines de musique qui germent en ce moment.
La Face B : Jolie transition ! J’aimerais parler de ta musique et de ton processus créatif. Ton dernier projet est introspectif et personnel. Comment transmets-tu ces émotions profondes dans tes morceaux ?
Kaktus Einarsson : J’aime vraiment l’idée que lorsque j’écris, j’essaie de dessiner une image. Je pense de manière très visuelle quand il s’agit des paroles. Elles sont un peu poétiques plutôt que directement explicites. Mais pour moi, c’est ma manière de m’ouvrir sur certaines choses. Je les mets dans mon univers, qui est lié à ma vie. J’ai appris cela de Bobby Womack : « Je vis ce que je chante. Tout ce que j’écris, je l’ai vécu. » Quand j’ai entendu ça, j’ai trouvé que c’était vraiment spécial et unique. J’essaie de rester sur cette voie. J’extrais des émotions avec la production musicale. La musique est toujours ce qui vient en premier pour moi.
La Face B : Quand tu composes, commences-tu par la mélodie, les paroles ou une idée générale ou une ambiance ?
Kaktus Einarsson : Je ne sais pas vraiment ce qui vient en premier. Avant, c’étaient les lignes de basse. Puis les percussions, et maintenant ce sont les rythmes ou les progressions d’accords. Toujours la musique ! Ça se passe ainsi. La plupart des morceaux que je fais, je mets en place l’essentiel de la musique en une demi-heure, quarante-cinq minutes, et j’enregistre en boucle, ajoutant de nouveaux éléments au fur et à mesure.
Quand je me laisse emporter par un élan créatif, je pousse jusqu’au bout tant que je peux ajouter quelque chose de nouveau. Une partie de ça inclut la mélodie vocale, mais je ne me concentre pas immédiatement sur les paroles. Ensuite, je dois réfléchir à ce que je veux dire, quelle histoire je veux raconter, mais aussi au matériel dont je dispose pour différentes mélodies vocales. Je peux avoir quatre mélodies différentes, des progressions d’accords différentes, mais tout se passe en une seule grande session. Je ne suis pas très doué pour revenir en arrière et ajouter un nouveau chapitre. Ça se fait généralement en une fois.
La Face B : J’ai écouté Kick the Ladder et 45RPM, et j’ai trouvé que c’était très riche musicalement. Peux-tu nous parler de ces morceaux ?
Kaktus Einarsson : Kick the Ladder est le premier morceau que j’ai écrit pour mon projet solo. Il faut que je remonte un peu dans le temps. C’est une chanson basée sur une ligne de basse. La ligne de basse est le battement de cœur de la chanson. Ensuite, les différentes parties se sont ajoutées par-dessus. Je me souviens d’avoir écrit le refrain, et je pensais qu’il serait plus R&B qu’il ne l’est, car je pensais que les accords du refrain allaient le rendre plus R&B. Mais en réalité, c’est plutôt une chanson rock sous bien des aspects. Dans l’intro de Kick the Ladder, je flirte beaucoup avec le mouvement spectral. (La musique spectrale utilise les propriétés acoustiques du son — ou les spectres sonores — comme base de composition). Gérard Grisey, compositeur français m’a beaucoup influencé.
J’ai donc flirté avec la musique spectrale à la fin de l’intro, et c’était ma tentative de mélanger cette musique avec de la pop, et Kick the Ladder est vraiment ma manière de le faire. Je voulais créer des chansons que je pourrais jouer seul à la guitare ou au piano en chantant, et qu’elles puissent tenir comme ça. Mais la production pouvait être complètement folle, avec des choses désaccordées, en utilisant des éléments microtonaux sans que cela devienne avant-gardiste. J’ai toujours voulu que l’album soit un album pop. J’avais donc une structure assez claire et simple pour les chansons, sans progressions d’accords trop complexes, afin de pouvoir plus jouer avec la production. C’est ce que je fais avec ces deux morceaux.
45RPM est né d’une note vocale sur laquelle je joue au piano, avec un style de jeu super naïf. J’ai essayé de suivre cette idée et de la mettre sur l’ordinateur. J’essayais de jouer de la guitare en captant le phrasé du piano, qui était complètement décalé, et je ne connais toujours pas la mesure de cette chanson. C’est purement basé sur le ressenti. Je ne peux même pas la compter car il y a des variations.
La Face B : Tu as collaboré avec divers artistes sur l’EP, comme Nanna. Comment ces collaborations influencent-elles ou renforcent-elles ton travail et ta vision artistique ?
Kaktus Einarsson : Après Kick the Ladder, tout le processus et la sortie de l’album ont été retardés à cause du Covid. J’ai gardé l’album très près de moi, et je vivais à Copenhague à l’époque où je travaillais dessus et seul. Je ne côtoyais pas beaucoup de gens de mon cercle proche d’amis en qui j’avais confiance pour ce projet. Puis j’ai trouvé que le processus devenait un peu ennuyeux. Je viens du monde des groupes, où on est en dialogue constant avec la musique. Je voulais juste être en dialogue avec des gens pendant la création. J’ai été inspiré par une chanson de Nanna. Pendant un mois, j’étais obsédé par cette chanson. Nanna devait être sur le disque si elle le voulait, alors je l’ai appelée. Elle est venue au studio le lendemain.
La Face B : Quand je regarde les interviews précédentes, deux adjectifs reviennent souvent : Avant-gardiste et unique. Es-tu d’accord avec cette perception de ta musique ? Ou penses-tu que ce que tu crées est beaucoup plus simple ?
Kaktus Einarsson : Je pense que c’est très simple à bien des égards. J’ai essayé de m’éloigner de l’avant-garde.
La Face B : Tu l’as dit dès le début.
Kaktus Einarsson : Je pense que je me dirige vers un territoire différent de ce que je crois faire. Honnêtement, je pense que je fais des chansons pop.
La Face B : Tu dois admettre que ton son est très unique.
Kaktus Einarsson : Oui, et cela vient du son. Et c’est lié à ce qu’est mon son, et cela reste à définir, c’est sûr. Et probablement à définir par quelqu’un d’autre que moi. Je pense que cela compliquerait mon approche créative dès que je commencerais à être trop conscient de ce qui me définit. Je pense que c’est pour cela que l’album Lobster Coda contient 8 chansons, et elles sont toutes uniques à leur manière.
Bien sûr, il y a des parties expérimentales dans l’album. Je pense que ce que je fais est unique. C’est tellement moi. J’écoute de la musique, et je suis inspiré par d’autres musiques, mais je ne suis pas un gros dénicheur de musique qui écoute énormément de musique comme le font certains de mes amis. Mais j’apprécie vraiment d’entendre de la nouvelle musique, comme pendant les tournées en bus. Je ne pense pas que j’écoute beaucoup de musique qui ressemble à ce que je fais. Cela pourrait participer au mélange étrange d’inspirations ici et là.
La Face B : Tu es aussi impliqué dans les visuels et le design, quelles autres compétences apportes-tu à ton travail ?
Kaktus Einarsson : Je suis assez bon en production. Je pensais être bon en organisation et en production avant cette tournée ! Je suis très sociable et j’aime faire plaisir aux gens. Cette compétence grandit avec la musique. Quand on parle de collaborations, je peux définitivement utiliser cette compétence pour élever ma musique.
La Face B : Tu as récemment dévoilé une nouvelle collaboration avec Damon Albarn sur le morceau Gumbri. Parle-nous d’abord du morceau, puis de la façon dont ce projet est né et de l’expérience. Qu’est-ce que cette collaboration représentait pour toi ?
Kaktus Einarsson : Le morceau est né avec l’instrument Gumbri, qui est un instrument de basse traditionnel marocain. Je l’ai découvert lors de mes voyages. J’ai acheté un guembri lors d’un voyage au Maroc. Je jouais avec et je ne le joue pas correctement. Petite precision: je ne le joue pas correctement et j’ai un immense respect pour les joueurs de guembri parce que c’est vraiment difficile. Je peux jouer dans mon style, et donc, j’ai joué cette démo. J’ai enregistré cette ligne de basse sur l’instrument, et j’ai ajouté quatre kits de batterie par-dessus. J’ai enregistré la démo sous le nom de Gumbri. Et la structure s’est construite comme un morceau instrumental. C’était juste un bloc instrumental. Je voulais vraiment le mettre sur Lobster Coda sur lequel je travaillais à l’époque. Je me suis dit que j’aurais une piste instrumentale sur l’album.
Quand j’étais sur le point d’enregistrer les batteries, j’ai eu une réunion avec Óbó, le batteur avec qui je jouais. Je voulais le rencontrer, revoir la chanson, et discuter un peu de ce qu’on voulait en faire. Une heure avant cette réunion, j’ai regardé le projet, je l’ai écouté, et j’ai réalisé que je n’avais jamais essayé de chanter dessus. J’ai juste entendu ce rythme d’une voix. J’ai décidé de faire un couplet vocal avec des mots étranges qui n’étaient pas encore les paroles. Dans l’arrangement, il y avait une petite chute de rythme, et, à ma grande surprise, j’ai changé de voix pour chanter le refrain. J’ai exporté cela et couru voir Óbó, et on a écouté cette version avec les voix. Je pouvais sentir qu’il comprenait ce que je faisais. Donc peut-être que la version finale devait avoir des voix dessus. C’est ainsi que le morceau est né.
Je travaille avec Damon depuis de nombreuses années et je connais Damon depuis encore plus longtemps. Nous avons à la fois une relation d’amitié et une relation professionnelle. Pendant nos moments d’amitié, nous parlions de projets musicaux, et il m’a demandé s’il pouvait écouter certaines des démos de l’album que j’étais en train de finaliser. J’allais à Londres pour les mixer. C’était à ce stade du processus. Il a écouté certaines des chansons sur mon téléphone, et je plaisantais en lui disant en écoutant Gumbri : « C’est la chanson sur laquelle tu vas me demander d’apparaître. » Et il a répondu : « Oui, d’accord ! ».
La Face B : C’est un titre très vivant et fun. Le clip est à la fois simple et complexe, notamment avec l’effet de prise de vue avec le fish-eye.
Kaktus Einarsson : On a essayé de célébrer notre amitié. Il ne s’agissait pas d’avoir Damon sur l’album, mais de l’avoir avec moi pour célébrer tout ce que représente Lobster Coda et le faire ensemble.
La Face B : Où pourrons-nous te voir ensuite ?
Kaktus Einarsson : Je suis à Londres le 30 octobre et à Iceland Airwaves le 8 novembre, et j’espère en France pour la nouvelle année !
La Face B : C’était un plaisir de discuter avec toi.
Kaktus Einarsson : Pareillement, pareillement. Merci !
Retrouvez Kaktus Einarsson sur Instagram. Lobster Coda sortira le 25 Octobre sur toutes les plateformes
Enfin, retrouvez les articles d‘Alexia Arrizabalaga-Burns dans La Face B
Version en Anglais
La Face B: Hello Kaktus, how are you today?
Kaktus Einarsson: I am good thank you, you?
La Face B: I am good. How is the tour going?
Kaktus Einarsson: Brilliantly! We have had six shows. The seventh show is tonight. We had great engagement especially from the people in France. Really enjoying it
La Face B: For people who are discovering you. Can you tell us more about you and your music?
Kaktus Einarsson: I am an indie musician first and foremost! I do very honest songwriting with my lyrics. What is my music? I do pop songs, and I tend to decorate them with production of my own and seek inspiration from contemporary classical.
La Face B: You started your journey with Fufanu, a band that brought a unique sound like post-punk and electronic. How did this experience with a band influence your journey as a solo artist?
Kaktus Einarsson: Me and Guðlaugur started doing music together when we were 16 years old. That was purely techno and electronic music which later developed when I was 20 more into songwriting. The band has been for me a platform to develop as a song writer, the reason why I am pushing what I am doing solo because I really want to explore different kinds of songwriting and production.
La Face B: I discovered you through Bad Rockets, which is a mental track! For me, Circus Life reminds me of Nick Cave.
Kaktus Einarsson: Wow! Thank you!
La Face B: In that kind of gigantic, symphonic repetitive musical piece, very dramatic. It reminded me of some Nick Cave tracks in terms of structure and eloquence. Are we going to hear new music with Fufanu in the future?
Kaktus Einarsson: My music journey is taking a wider direction. Fufanu is not off the table. The drummer on this tour with me is Erling Bang, my bandmate from Fufanu. The focus is that we will have to get in the studio together and not being busy with other projects. Let’s see! In a few days, the EP Few more Days to Go will be 10 years old next year so maybe we should do something, at least a song!
La Face B: Because you are touring together, maybe a song will come at soundcheck!
Kaktus Einarsson: As if it is as glamourous!
La Face B: Sometimes it is. Demob Happy, during soundcheck they came up with a new song and instead of rehearsing, they just produced a new track.
Kaktus Einarsson: Exactly, of course! I always tend to write way more when I am touring than I end up getting to do, partly because of the size of the artist that I am. I do a lot of the stuff myself.
La Face B: You are driving yourself here!
Kaktus Einarsson: Yeah, now I am driving myself because the driver did not get the clear. So that falls on me to do the driving. A big part of what I enjoy doing on tour is the merch set to meet the people I engage with. After the show, I go to the merch, and I am doing that and I am doing here interviews. And on this tour, I have never been so little on my phone. I have never put headphones on once on this tour. It has been wild.
La Face B: At least, you will have some great stories and insights.
Kaktus Einarsson: There are definitely music seeds happening here.
La Face B: Nice seg-way! I would like to speak about your music and creative process. Your latest project is introspective and personal. How do you convey the deep emotions into your tracks?
Kaktus Einarsson: I really like the idea that when I am writing, I am trying to draw a picture. I really think it visually when it comes to the lyrics. They are a bit poetic more than being something straightforward. But for me, that becomes my way to open myself about certain things. To put them into my world that is not super direct of being my life. And I learnt it from Bobby Womack “I live what I sing. Everything I write about, I’ve been through.” When I heard that, I thought it was pretty special and unique. I have tried to stay on that line. I bring out feelings and emotions with the production of the music. The music is always the thing that comes first for me.
La Face B: When you compose, do you start with the melody, lyrics or a general idea or mood?
Kaktus Einarsson: I don’t know what is the first. It used to be base lines. When it went into drums and now it is beats or chord progression. Always music! It tends to be that way. Most of the stuff I do, I have most of the music put out in half an hour, forty-five minutes and I just do a loop recording and I just add new element, another new element etc.
The song thing, I just get hooked on some creative train and I just take it to the end stuff until I can’t put anything more. Part of that is vocal melody but I don’t tail the words to it. And then, the next partis I must figure out what words I want to put, what story I want to tell but also what material I have for different vocal melodies. I might have four different melodies, different chord progressions but it is happening in one big thing. I am not really good at going into stuff and adding a new chapter. It usually happens there when I do it.
La Face B: I listened to Kick the Ladder and 45RPM and I thought it was very rich musically. Can you tell is about those tracks?
Kaktus Einarsson: Kick the Ladder is the first track I wrote for my solo project. I have to go a little bit back in time. It is a song that is based on a base line. The base line is the heartbeat of the song. Then the parts came on top of It. I remembered writing the chorus and I thought it would be more R&B than it actually is because I thought the chorus were a bit like seventh and ninth. Iso I always felt like the chorus would be way more R&B but it is kind of a rock tune in many ways. In the intro of Kick the Ladder, I am very much flirting with the spectralism movement. (Spectral music uses the acoustic properties of sound – or sound spectra – as a basis for composition). There is a French composer that influenced me a lot, Gerard Grisey.
So, I was flirting with Spectral music at the end of the intro, and it is me trying to blend that music with pop music and Kick the Ladder is very much me doing that in my way. I wanted to make songs I could perform along on the guitar or the piano and sing them and they could stand like that. But the production could be something totally wild, out of tune, using microtonal stuff without becoming avant-garde. I always wanted the album to be a pop album. So I had the format of the songs pretty clear and straight, not doing too complex chord progressions or anything so I could decorate more and play with the production. So that’s what I am doing with both songs.
45 was born from a voice memo of me playing the piano, super naïve piano playing. I just tried to chase that, put into logic in the computer. I was listening trying the play the guitar to catch the phrasing of the piano that was super out of time, and I still don’t know the count of this song. It is purely by feeling. I can’t even count it because there are some variances to it.
La Face B: You collaborated with various artists on the EP like Nanna. How do these collabs influence or empower your work and artistic vision?
Kaktus Einarsson: After Kick the Ladder, the whole process, the release of the album, all was delayed with Covid. I kept the album super close to myself and I lived in Copenhagen at the time when I was doing the album. I was not around people a lot that were in my inner circle of friends that I trusted for this. Then I felt the process was a bit boring. I come from a band world, as in being in a band and being in dialogue with music and I just wanted to be in a dialogue with people about the creation. I got inspired by a song by Nanna. For one month, I was obsessed with the song. Nanna should be in the record if she wants, and I called up Nana. She came in the studio the day after.
La Face B: Your music explores electro and organic sounds. How do you balance production tech and emotion in your music project?
Kaktus Einarsson: I used a lot of stuff to see where the composition is going. Now it is less of that, but it does happen. For Heart Spell, it is a synthesizer pad that does the core drums. It is a synthesizer, but it sounds like a drum kit. I had that suddenly running and I don’t remember how I did but that inspired me to build everything else around it. Tech can be part of the dialogue. I tend to go into a monologue with the gear. I really know what I want to get out of something. And, when I am producing for others, I have to tell them not to say anything yet, just trust me and trust my process because I might find a sound that I can shape into what I want to be. It might be super silly in the beginning!
La Face B: We can hear that in your music. A lot of experiments and that is where the richness is coming from because you are surprising us constantly.
Kaktus Einarsson: oh yes? Amazing!
La Face B: Some rhythms that are out of time or voices that are slightly delayed. Do you think that you inject a bit of Iceland or cultural heritage into your music. Because you have a strong musical identity. When you listen to Ocean’s Heart for example.
Kaktus Einarsson: For me, it happened when I started to live outside of Iceland. I started to miss it. Or when I come back, I realized I missed some things a lot. I am obsessed with the ocean, with a lot of things in relation to nature when I am writing. I feel that another ocean reference. It is a big part of who I am and the connection with the ocean for example.
La Face B: Some sounds feel organic, quite unknown to me as a French woman. Maybe it is a bit of a cultural drop in the sound. I did not want to go there but the last Bjork album had very traditional Icelandic singing and sounds.
Kaktus Einarsson: For me, I don’t do it on purpose. It is more something that happened and I can spot. I might be able to spot it after doing it. Especially with a dialogue with someone like you that is an outsider to the album. And you just mentioned Ocean Heart in the right way, the imagery place where the sound is taking place. I got straight there when you mention Ocean Heart and that’s a very Icelandic place.
La Face B: What inspires you now to create music?
Kaktus Einarsson: So much… I am always inspired by daily life on a small scale, just family stuff. Lobster Coda is very much a family and love album. That inspired the whole writing of the lyrics. Some documentary bits do inspire me, like seeing and hearing facts I find interesting or seeing mechanics working from fifty years ago. Interesting soundscape. I was also working in the theater last year. And that was super inspiring working with actors, directors, light engineers. Put together a full unit and everything must fit with each other. Super-fast workflow, which I love. I went deep into theatre in the last year, and I really connected with that world. That might be the thing that inspires in a different art form, with music, without music, it is beautiful to me to hear music in the silence as well.
La Face B: When I look at previous interviews, two adjectives are recurrent: Avant-garde and unique. Do you agree with that perception of your music? Or do you think what you create is much more simple?
Kaktus Einarsson: I think it is very simple in many ways. I tried to stay away from Avant-garde.
La Face B: You said that at the beginning.
Kaktus Einarsson: I think I am stepping into a different territory of what I believe I am doing. I honestly feel I am doing pop songs in that sense of what a pop song is.
La Face B: You must admit your sound is very unique.
Kaktus Einarsson: Yes, and that comes in like the sound. And this is back to what is my sound, and it is to be defined for sure. And probably to be defined by someone else than me. I think that would complex my creative approach as soon as I start being too aware of what defines me. I think that’s why Lobster Coda Album is 8 songs, and they are all unique in their own way. Of course, there are experimental parts on the album.
I think that what I am doing is unique. It is just so much me. I do listen to music, and I do get inspired by other music, but I am not a music digger and listen to a crazy lot of music like some of my friends do. But I really enjoy hearing new music just like on the bus tour. Don’t think that I listen to a lot of music that has resemblance to what I do. That might be the strange layering of inspiration here and there.
La Face B: You are also involved in visuals and design, what other skills do you bring to your work?
Kaktus Einarsson: I am pretty good at production. I thought I was pretty good at organization and production before this tour! I am very social and people-pleasing and I think that skill is just growing into music. When we talk about collaborations, I can definitely make use of that skill to elevate my music.
La Face B: You recently unveiled a new collaboration with Damon Albarn on the track Gumbri. Tell us about the track first, then, how this project was born and the experience? What did this collaboration represent for you?
Kaktus Einarsson: The track is born on the instrument Gumbri, which a Moroccan base traditional instrument. I picked it up on my travels and bought a guembri in a trip through Morocco. Disclaimer: I don’t play the guembri correctly and I have a huge respect for the guembri players because it is fucking hard. But I played this demo in my own style. I recorded this bass line on the instrument, and I added four drum kits to it.
I saved the demo as Gumbri. And the structure built up as an instrumental. It was just an instrumental block. I really wanted to put it on Lobster Coda that I was working on at the time. It was strong and I thought I would just have an instrumental track on the album.
When I was about to do the drum recordings, I had a meeting with Óbó the drummer who I played the drums with. I wanted to meet him, go through the song, and have a little chat about what we wanted to do. One hour before that meeting, I looked at the project, listened to it and realized I never tried to sing on top of it. I just heard that chanting rhythm of a vocal. I decided to run through with a vocal verse with strange words that were not the lyrics.
In the arrangement, there was the tiniest drop of beat and surprisingly I changed characters and sang the chorus. I exported this and ran to Óbó and we checked the vocals. I could feel he understood what I was doing. So, it is maybe the version we should have vocals on it. This is how the track was born.
I have been working with Damon for many years and I have known Damon for longer. We have both a friendship and a professional relationship. During friendship time, we were chatting about music projects and he asked me if he could hear some of the demos of the album that I was finishing. I was going to London to have it mixed. It was at that stage of the process. He listened to some of the songs on my phone and I joked when he listened to Gumbri “this is the song that you are going to ask me to feature”. And he said “Yeah, ok!”.
La Face B: It is very lively and fun. The music video is both simple and complex especially with the filming effect from the fish lens.
Kaktus Einarsson: We tried to celebrate our friendship. It was not about having Damon on the album, It was about having Damon with me to celebrate everything that Lobster Coda is about and do it together.
La Face B: Where do we see you next?
Kaktus Einarsson: I am in London on the 30th October and Iceland Airwaves on 8th November and hopefully France on the new year!
La Face B: It has been a pleasure talking to you.
Kaktus Einarsson: Likewise, likewise. Thank you!
Find Kaktus Einarsson sur Instagram. Lobster Coda will be out on 25th October 2024