Rencontre avec Laura Etchegoyhen à l’occasion du Festival Nouvelle(s) Scène(s)

Fin mars, nous partions à la rencontre des artistes qui ont fait le Festival Nouvelle(s) Scène(s) de Niort. Pour débuter, nous vous proposons de prolonger le festival à la rencontre d’une artiste qui a pour habitude d’être aux côtés de divers artistes en les accompagnant musicalement. Pour l’occasion, Laura Etchegoyhen a eu carte blanche et a présenté, à Niort, un travail réalisé auprès de quelque neuf autres musicienes et musiciens. Laura se confie à nous sur son envie grandissante de faire de la musique en son nom, tout en s’entourant d’artistes qui l’inspirent.

Carte blanche à Laura Etchegoyhen, Festival Nouvelle(s) Scène(s) 2022 @ Marie Monteiro

LFB: Salut Laura, comment vas-tu?

Laura Etchegoyhen: Hyper bien! On vient de faire une semaine de résidence à Saint Martin de Seignanx. Kate Stables est arrivée mardi soir, Vincent est arrivé lundi soir. Nous avons travaillé pour créer ce concert, à Niort. C’est tout à fait exceptionnel, nous arrivons à la fin de ce pour quoi nous avons travaillé. Et ça c’est super bien passé! Je suis très heureuse.

LFB: Tu as eu carte blanche pour ce concert. Comment s’est fait le choix de tes invités? Il y en avait un petit nombre tout de même, vous étiez neuf.

Laura Etchegoyhen: En effet, nous étions neufs, même dix avec Frànçois Atlas. Lorsque j’ai évoqué à Éric que je souhaitais un truc tout a cappella, il m’a dit « avec Bostgehio?! » qui est mon groupe de polyphonie vocale et que nous avons formé à plusieurs au lycée. Avec qui nous avons beaucoup enregistré, avec Frànçois, avec Rone, avec Cabane donc j’ai dit « oui d’accord avec Bostgehio! » Mais aussi avec les gens avec qui je suis en résidence à Niort.

Donc Louise Thiolon, Vincent Mougel, Oihan Oliarj-Ines et quelques personnes de plus. Genre, neuf personnes! Il a dit d’accord. Bostgehio, le cinquième membre ne pouvait pas être présent donc j’ai demandé à Kate Stables, invitée de choix! Ça c’est vraiment fait par affinité, avec le cœur. Je me suis dit que j’avais envie de chanter avec Kate, avec Frànçois donc je l’ai invité.

« Je fais vraiment ce que j’ai envie, au moment où j’en ai envie. »

LFB: Ce concert il vient de fermer une boucle qui va peut-être se ré ouvrir un jour. Tu es venue il y a quelques semaines à Niort, en résidence. S’en est suivi des lives sessions. Que tires-tu de ton expérience niortaise?

Laura Etchegoyhen: Et bien figure-toi que ce n’est pas fini! En mai, je continue avec des interventions en école où je vais écrire des chansons pour enfants. On va faire un petit concert au sein de l’école, pour les autres classes j’imagine. Nous allons venir une semaine et Louise Thiolon va m’accompagner au piano. Sinon, je pense que sans Nouvelle(s) Scène(s), je ne me saurais pas mis un coup de pied aux fesses pour faire tout ça.

Déjà, j’en tire pas mal de travail accompli. Je suis très reconnaissante de la confiance qu’ils m’ont accordé parce que je suis inconnue tout de même, au bataillon. J’en tire beaucoup de joie et du travail bien accompli, j’ai l’impression que nous avons bien bossé.

LFB: J’ai cette impression que ta musique est faite pour le live. Rêves-tu, un jour, de sortir des albums et que les gens t’écoutent chez eux ou toi, ce format live te convient?

Laura Etchegoyhen: En fait, ça fait qu’un an que j’ai commencé. Le 11 mars tout pile, on tournait le premier essai. C’est vraiment tout nouveau le fait que je fasse mes chansons en mon nom. Honnêtement, je ne sais pas trop de quoi j’ai envie et je me laisse aller au gré de ces envies-là. J’ai l’impression que ça peut changer d’un jour à l’autre. Je fais vraiment ce que j’ai envie, au moment où j’en ai envie.

J’avais tout de même envie qu’il y ait un peu de monde ce soir. J’avais envie que le travail que nous avons fourni cette semaine soit vu. Ça me plaît, je trouve ça beau ce que nous avons fait. Oui, je pense que je sortirais peut-être un album.

LFB: Tu te laisses aussi porter par les rencontres que tu peux faire.

Laura Etchegoyhen: Totalement. Les essais se sont fait comme ça. Je rencontre des gens, je me dis que j’ai bien envie de jouer avec eux, je les invite sur le prochain essai.

« Avant ça, je disais que j’étais choriste, j’adore l’être, toujours, mais pas que. J’aime aussi initier des projets. »

LFB: Tu as multiplié tes collaborations avec Rone, Voyou, Frànçois Atlas.. Mine de rien, ce sont des projets qui sont très différents musicalement. Est-ce que pour toi, avec la musique que tu réalises sous le nom de Laura, ces projets t’aident ou en tout cas, t’influencent à faire ta propre musique?

Laura Etchegoyhen: Ah oui! Ce n’est pas évident car j’aime tellement de musique que je me suis longtemps demandé « mais qu’est-ce que je veux faire, moi, comme musique? »

Il y a cette phrase de Thomas Van Cottom qui m’a vachement plu, il dit « je ne fais pas la musique que j’aime, je fais la musique qui sort de moi. » Forcément, ça m’influence. Cependant, je crois que toutes ces musiques, tous les groupes auxquels je participe, j’adore leur musique mais ce n’est pas la mienne. Plus je travaille pour les autres, plus j’ai envie de travailler pour moi aussi. Il y a un truc de frustration. Ça m’influence et ça m’enrichit.

LFB: Il y a-t-il des choses qui te paraissaient peut-être impossibles il y a quelques années et désormais, grâce à ton travail avant tout et aux rencontres que tu as pu faire, qui te semblent désormais réalisables?

Laura Etchegoyhen: Je m’en suis rendu compte lorsque j’ai entamé la tournée avec Voyou. Je me suis dit que c’était possible de faire une tournée avec tes chansons et avec une musique dans laquelle tu es honnête. Où tu ne fais pas quelque chose pour vendre. J’avais très peur de ça. En fait, ce n’est pas une obligation de faire de la musique pour vendre. Je crois que la musique qui me plaît, je ne me soucie pas de savoir si elle est mainstream ou pas.

Lui, Voyou, il fait des chansons, il s’en fout de savoir si ça va plaire aux gens ou pas. Ça m’a rappelé que l’on peut faire des chansons avec son projet personnel, être intermittent avec son projet personnel et vivre de ça. C’est magnifique. C’est à ce moment que je me suis dit que j’avais envie de faire mon truc! Avant ça, je disais que j’étais choriste, j’adore l’être, toujours, mais pas que. J’aime bien aussi initier des projets.

Carte blanche à Laura Etchegoyhen, Festival Nouvelle(s) Scène(s) 2022 @ Marie Monteiro

« J’ai besoin d’écrire de la musique. J’ai besoin de rassembler des personnes que j’aime pour en faire. »

LFB: La période dans laquelle nous sommes et cela depuis deux ans, a pu t’inspirée, à fait naître de nouvelles envie, de nouveaux projets?

Laura Etchegoyhen: Elle m’a libéré du temps, de l’espace mental, des envies… La période, elle ne m’influence pas tant en matière d’inspiration parce que je la trouve assez déprimante donc ça ne m’inspire pas. Je n’ai pas profité du confinement pour beaucoup écrire par exemple.

LFB: Que souhaites-tu à Laura pour 2022 et pour les prochains mois?

Laura Etchegoyhen: De persévérer! De croire que c’est possible. C’est facile de faire un truc et après de s’arrêter. Je sais que ça me fait du bien désormais et je sais que j’en ai besoin. J’ai besoin d’écrire de la musique. J’ai besoin de rassembler des personnes que j’aime pour en faire. Et j’ai envie que ça continue. Il faut que je continue de croire que je continue de le faire.

LFB: C’est drôle parce que tu as désormais ton projet en ton nom mais tu as toujours besoin de t’entourer. Là, vous étiez neuf!

Laura Etchegoyhen: Oui, c’est vrai. C’est hyper rare que l’on t’offre une carte blanche. C’est rarissime. Je suis très chanceuse. Donc j’espère avoir autant de chance et avoir des programmateurs qui me font autant confiance. Là, je me le souhaite pour 2022. Que les gens continuent à me faire confiance et que je continue à me faire confiance également.

LFB: As-tu des coups de cœur récents à nous partager?

Laura Etchegoyhen: Je suis allée voir Mansfield.TYA, sans connaitre et là aussi, lorsque j’ai écouté, je me suis dit que c’était magnifique. Julia chante tellement bien. Avec une douceur dans la voix et une espèce de pureté et de dureté aussi, dans les paroles qui m’ont beaucoup touché. Ça m’a beaucoup inspiré pour les chansons que j’ai écrites pour Niort. Et pourtant, Mansfield.TYA, c’est un peu loin de ce que je fais!