Fin mars, nous partions à la rencontre des artistes qui ont fait le Festival Nouvelle(s) Scène(s) de Niort. Pour cette deuxième rencontre, nous vous proposons de prolonger le festival à la rencontre d’un artiste qui a pour habitude de se retrouver dans les entrailles de différents groupes musicaux. Nous le retrouvons aujourd’hui sous l’identité du Bingo. Le Bingo se confie à nous sur son premier EP, la place importante qu’il apporte à l’image mais aussi de ses inspirations.
LFB: Salut, comment vas-tu?
Le Bingo: Super bien! Je suis très content de pouvoir enfin jouer mes morceaux sur scène et présenter ma musique. C’est le début pour moi. J’ai sorti mon premier EP de 5 titres il y a deux semaines et avec un premier concert à Cognac, aux Abattoirs.
LFB: Tu nous en parles, ton premier EP est sorti il y a deux semaines. Comment s’est passé la réalisation de celui-ci?
Le Bingo: Il a été produit par Émile Sornin de Forever Pavot. J’avais déjà maquetté tous les morceaux. Je joue chez moi et donc je joue de tous les instruments, je chante, j’écris, je compose. Je lui ai fait écouter mes démos puisque que l’on se connaît bien et depuis très longtemps. On a fait beaucoup de musique ensemble. J’ai eu l’occasion de l’accompagner dans Forever Pavot. Lorsque j’ai eu suffisamment de morceaux, je me suis rendu dans son studio à Paris et c’était parti!
LFB: On retrouve 5 titres sur ton EP. As-tu fait une sélection de certains titres avant l’enregistrement? Certains pour plus tard, certain que tu as abandonné?
Le Bingo: J’en ai rajouté un, après, le cinquième. C’est un morceau en piano-voix et j’ai une version enregistrée et orchestrée que je souhaiterais mettre sur le prochain EP afin de faire une transition entre les deux.
« Il suffit d’y aller, d’essayer. »
LFB: Était-ce pour toi une évidence de composer sous cette identité du Bingo? De te détacher des différents projets musicaux auxquels tu as pu prendre part?
Le Bingo: Bien sûr. Je viens majoritairement du rock, du punk en jouant de la guitare et de la basse. J’ai fait partie de deux groupes, entre amis. On a fait pas mal de concerts. J’ai eu le besoin de me retrouver et dans le sens où je me sentais un peu fermé dans quelque chose d’assez stylistique. J’écoute pas mal de musique brésilienne, de la pop, des choses des années 60.
Là c’est vraiment un espace de liberté énorme. Ça a été une évidence mais ça s’est tout de même construit dans le sens où ce sont des choses qui sont relativement nouvelles pour moi. Je ne chantais pas, je ne jouais pas de piano. Grâce à Émile aussi je me suis rendu compte que plein de choses étaient possible, qu’il fallait simplement y passer du temps, essayer jusqu’à ce que ça fonctionne.
Il suffit d’y aller, d’essayer. C’est devenu évident après, ça ne l’était pas forcément au départ. Je continue de chercher énormément. J’ai l’impression de faire une musique qui me représente vraiment et ce qui n’était pas forcément le cas avant. Bien que je n’avais aucun problème avec ce que je faisais. Ca me plaisait et j’assumais mais là, ça va plus loin.
LFB: Ton expérience avec Emile t’a aidé à monter cet EP mais t’a-t elle influencé à faire la musique que tu fais aujourd’hui?
Le Bingo: Elle m’a influencée dans le sens où nous avons des goûts en commun. On a écouté pas mal de hip-hop ensemble. J’ai découvert le sample également, m’intéresser à des musiques un peu plus obscure, la collection de disque.
LFB: En te posant cette question, je pense à tes clips notamment. Accordes-tu une place importante à l’image dans ton projet?
Le Bingo: Oui et j’aimerais le faire, le développer encore plus. Ça permet d’envoyer la musique encore plus loin et de définir d’avantage l’univers. Je suis autant influencé par le cinéma que par la musique. Le morceau Courant d’Air sur lequel j’ai fait un clip, lorsque je l’ai composé, c’est exactement ce que je voyais. Pour les prochains clips, j’imagine que ça va aussi se faire aux grès des rencontres. En étant seul j’ai aussi ce besoin de me confronter à d’autres personnes et de travailler avec eux, qui me permettent d’aller plus loin dans ce que j’ai envie de faire.
Notamment pour ce clip Courant d’Air, réalisé avec Charlie Mars et qui est un réalisateur nantais que j’ai découvert par hasard. Je l’ai contacté en lui disant que j’avais tant de budget, que j’appréciais ce qu’il faisait. Il a été hyper cool et ça s’est fait hyper facilement.
« Je voulais absolument jouer avec des musiciens, je ne voulais pas être seul sur scène. »
LFB: Apportes-tu la même importance à l’écriture de tes textes qu’à la composition musicale?
Le Bingo: Oui! J’ai joué avant dans groupes uniquement en anglais exclusivement et écrire en français ça me parait tellement naturel. Il y a tellement de jeux à faire, j’attache beaucoup d’importance à ça.
LFB: As-tu tiré un élément positif pour ton projet des deux dernières années que nous venons de vivre?
Le Bingo: Ca s’est plutôt bien goupillé dans le sens où ça a été la période de travail en sous-marin. A la fois c’est une période de composition mais aussi une période durant laquelle j’en ai profité pour bosser avec les musiciens. Je voulais absolument jouer avec des musiciens, je ne voulais pas être seul sur scène. J’ai donc profité de cette période où il n’y avait pas de concerts pour prendre le temps de répéter, monter le set.
Je suis professeur de guitare et de basse, ça a été un période où je n’ai pas pu exercer mon boulot donc j’ai eu du temps pour composer, créer. A titre purement personnel et égoïste, ça a été une période cool!
Le Bingo – @ Clémence Decker
« J’essaye d’être constamment curieux. »
LFB: As-tu des inspirations particulières, autre que la musique?
Le Bingo: Le cinéma, beaucoup. J’aime vraiment les réalisateurs et réalisatrices qui ont une patte qui me plait, avec une photo.. Je suis très sensible à l’esthétique et je l’ai toujours été. J’aime aussi la peinture de la renaissance, j’adore ça. Je suis allé à Rome, à Florence, je me fait des musées, je suis fou de ça! Tout comme les gens créatifs, je suis une éponge donc j’ai toujours besoin de me nourrir, de me stimuler, découvrir de nouvelles choses. Je n’ai pas besoin de me tenir au courant de tout ce qui sort, je m’en fou un peu. Je trouve déjà tellement à boire et à manger dans des choses qui sont là depuis longtemps. J’essaye d’être constamment curieux.
LFB: As-tu des coups de cœur récents à partager avec nous?
Le Bingo: J’ai découvert pas mal de choses, mais pas récent. Je me suis mise à écouter de la musique classique. J’ai découvert Maurice Ravel, Claude Debussy. La musique brésilienne aussi! J’adore celle du début des années 70, la Bossa Nova Samba, un peu plus jazz-funk, soul. Il y a tellement de choses inspirantes car ils osent beaucoup, dans les mélodies, les arrangements.. Ça me parle!