Rencontre avec The Vaccines

La Face B a rencontré Justin Hayward Young des Vaccines à la Rock School Barbey, lors de la dernière date de leur tournée européenne. Dans une interview aussi fun que sincère, Justin retrace l’évolution du groupe et partage les moments forts de cette tournée. Il revient sur Pickup Full of Pink Carnations, leur dernier album, et sur la manière fluide dont les nouveaux titres s’intègrent naturellement dans leurs sets live. Il se confie sur son processus créatif et l’énergie qu’ils déploient à chaque performance. Un échange authentique qui plonge au cœur de l’ADN des Vaccines et leur capacité à se réinventer.

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« Je pense que si tu évolues en tant que personne, ton son évoluera naturellement. Pas seulement la façon dont tu vois le monde en tant que personne, mais aussi en tant que performeur. Quand tu joues, tu vois ce qui fonctionne et ce qui connecte. Tout cela influence ce que tu fais » …… « Il y a des albums qui représentent une évolution naturelle et d’autres qui marquent une rupture pour explorer quelque chose de différent. Je ne sais jamais vraiment en commençant un album ce que nous allons faire, encore moins où nous allons arriver. » Justin Hayward Young, The Vaccines

La Face B : Salut Justin, comment vas-tu ?

Justin Hayward-Young : Je vais bien, merci.

La Face B : Comment s’est passée la tournée ?

Justin Hayward-Young : Ça a été vraiment fun en fait. C’est notre dernier concert en Europe, et nous rentrons au Royaume-Uni demain. Mais ça a été incroyable!. A part Paris, Madrid et Barcelone, tous les endroits où nous avons joué lors de cette tournée, nous n’y avions jamais joué auparavant, ce qui est assez rare maintenant. Nous avons fait Orléans, Lausanne, Aix-en-Provence et Bordeaux. Nous n’avons jamais joué dans aucune de ces villes.

La Face B : Je sais ! J’étais assez surprise car je vous ai photographié environ quatre fois : de All Points East à Brixton Academy. The Vaccines jouent à Bordeaux ? Quoi ?

Justin Hayward-Young : (rires) Nous voulions venir faire quelques concerts supplémentaires en France depuis longtemps. Mais nous n’en avions jamais eu l’occasion, donc c’est agréable de découvrir de nouveaux endroits.

La Face B : Des moments forts de cette tournée ?

Justin Hayward-Young : Eh bien, Paris était incroyable. Nous avons fait salle comble à La Cigale, et les dernières fois à Paris, nous avons joué devant moins de monde. C’est toujours agréable de sentir un regain de connexion, et le public était très peu parisien. Ils étaient très enthousiastes et chaleureux. C’était un concert très fun. Et les deux concerts à Madrid et Barcelone étaient géniaux. Nous avons passé une très belle journée à Aix-en-Provence, un endroit magnifique. Donc, ça a été très agréable !

La Face B : Content de l’entendre. Le public découvre-il pour la première fois en live les chansons de Pickup Full of Pink Carnations ?

Justin Hayward-Young : Oui ! Je veux dire, nous les jouons depuis toute l’année, mais la setlist est assez riche en morceaux de Pickup Full of Pink Carnations. Ce qui est vraiment agréable avec cet album, c’est qu’il est composé de chansons qui s’intègrent parfaitement au set. Elles fonctionnent toutes en live. Parfois, on s’inquiète un peu en jouant de nouvelles compos, que les gens aillent peut-être au bar.

La Face B : On veut du Classic Vaccines!

Justin Hayward-Young : Oui ! Oui ! Les nouvelles chansons sont vraiment bien accueillies, ce qui est agréable.

La Face B : On y reviendra, car cet album contient des hymnes prêts pour les stades. Et je suis sûr qu’ils marchent bien en live ! Pour en revenir à Pickup Full of Pink Carnations, c’est une référence claire aux paroles de Don McLean dans American Pie. Cet album parle de désillusion, de perte, et résonne avec ton expérience personnelle lorsque tu vivais à Los Angeles.

Justin Hayward-Young : Oui ! Ça fait un moment que je n’y ai pas réfléchi maintenant. Cette chanson parlait de la mort du Rock n’ Roll, de la mort de Buddy Holly et de la perte du rêve américain. Et la mort de Buddy Holly en était le symbole. Le rêve américain représente des choses différentes pour chacun. Mais nous avons grandi avec cette culture pop américaine, et j’ai toujours voulu passer plus de temps en Californie, bien que j’aie vécu à New York. J’imagine qu’en arrivant là-bas, j’ai réalisé que, où que tu ailles, tu restes la même personne et que tu ne peux pas fuir tes problèmes, peu importe à quel point le soleil brille. J’écrivais cette chanson The Dreamer et cette ligne m’est venue, sans que je sache vraiment pourquoi. Puis j’ai réalisé que c’était une référence à Don McLean.

La Face B : L’album renforce cela, car il parle des conséquences et de la réalité. Il évoque la nostalgie, le rêve face à la réalité. Mais il y a aussi l’espoir qui accompagne le rêve.

Justin Hayward-Young : Bien sûr, et il y a toujours de l’espoir. C’est un album optimiste.

La Face B : Cet album porte la signature des Vaccines et leur ADN créatif : un son lumineux et accrocheur contrastant avec des paroles plus sombres, le tout enveloppé dans du rock indie.

Justin Hayward-Young : Oui ! Je pense que nous expérimentons et essayons de nous surpasser. Mais il se passe quelque chose quand certaines personnes écrivent des chansons ensemble ou quand certaines personnes se retrouvent dans une pièce pour jouer. Et surtout, quand tu passes autant de temps en tournée et à jouer en live, il y a ces pièces du puzzle qui s’assemblent mieux que d’autres.

La Face B : C’est assez organique.

Justin Hayward-Young : Oui, exactement. Et ce ne serait pas fun pour nous si nous n’essayions pas de nous améliorer, de faire évoluer les choses ou d’affiner ce que nous faisons. Je pense que l’une des choses les plus difficiles pour un artiste est de trouver un public et un son. Aussi ridicule que cela puisse paraître, beaucoup de gens pensaient que nous étions arrivés avec une vision claire, mais nous avons mis du temps à la trouver. Et en fait, ce dernier album semble naturel.

La Face B : Vous avez un son défini. Vous vous êtes affirmés quant au son des Vaccines et à ce qu’est la musique des Vaccines.

Justin Hayward-Young : J’espère. J’espère qu’il y a une certaine confiance là-dedans.

La Face B : J’aimerais me concentrer sur trois titres : The Heartbreak Kid, qui a cette énergie contagieuse mais une résonance émotive du chagrin d’amour. Cette chanson résume vraiment l’album. En live, cette chanson va sûrement provoquer des chants du public!

Justin Hayward-Young : J’espère bien !

La Face B : Il y a des parties de questions-réponses avec le public, typique des performances live des Vaccines. Ce morceau a des influences du rock moderne et des années 80 avec la batterie, les guitares tranchantes et un refrain chantant ! Ma chanson préférée de l’album est Lunar Eclipse en raison de sa structure contrastée. Elle donne l’impression d’un coup de poing musical et émotionnel. Parle-nous de The Heartbreak Kid! Peut-être que tout est dans le titre ou le son.

Justin Hayward-Young : Je pense que tout est dans le son. J’avais le titre de cette chanson que j’ai tiré d’un vieux film, et je pense que les gens ont un peu peur de ressentir de la douleur. Mais parfois, la vie est meilleure quand tu ressens quelque chose plutôt que rien du tout. Nous avons tous le cœur brisé, pas seulement en amour, mais aussi avec notre travail, notre famille. Et parfois, affronter cette douleur peut mener à de meilleures choses, à une croissance. Personnellement, quand j’ai le plus perdu, c’est aussi là que j’ai le plus gagné. J’ai donc pensé à une chanson sur ce sujet.

Lunar Eclipse : j’ai écrit cette chanson après un road trip. Je suis revenu à Los Angeles et je l’ai écrite le lendemain. Ce n’était pas vraiment à propos de quelque chose en particulier, mais plutôt pour capturer une sensation. En vieillissant, il devient parfois plus difficile, en tant qu’écrivain ou artiste de tout médium, de ressentir quelque chose de viscéral. Quand tu as 18 ans et que quelqu’un te brise le cœur, la première chose que tu veux faire, c’est t’asseoir et écrire une chanson à ce sujet, tout ressentir. En tant qu’humains, avec le temps, on ressent les choses de manière moins intense. C’est une question de capturer ces moments autant que possible.

La Face B : C’est un peu comme quand on te demande quelle est la chose la plus folle que tu as faite par amour. La réponse est très différente quand tu as 18 ans, tout est exponentiel, comme prendre un bus pendant 12 heures pour voir quelqu’un. Et en vieillissant, ce qui est fou, c’est d’accepter quelqu’un qui a une famille, par exemple.

Justin Hayward-Young : Ouais, ouais, exactement, exactement.

La Face B : C’est complètement différent, mais c’est tout aussi fou.

Justin Hayward-Young : Exactement, exactement.

La Face B : Mais le sentiment résonne toujours et est universel. J’étais très contente que le dernier morceau Anonymous in Los Feliz apporte une conclusion et une fin pleine d’espoir. Tu termines l’album avec une fin ouverte mais plus heureuse, une jolie conclusion.

Justin Hayward-Young : Merci ! C’est drôle, dès que j’ai écrit cette chanson, je me suis dit que ce serait définitivement la dernière. Parfois, ça arrive, tu as aussi cette sensation avec les premières chansons.

La Face B : Comment est structuré l’album ?

Justin Hayward-Young : Je ne pense pas qu’il y ait de séquence émotionnelle ou de logique, ce n’est pas vraiment lié ensemble.

La Face B : Pour moi, chaque chanson est une histoire indépendante sur la désillusion, la perte, le chagrin, et à la fin, il y a quelque chose de plus lumineux.

Justin Hayward-Young : Je pense que c’est vrai, et finir sur une note optimiste est toujours dans un coin de ma tête, car je suis optimiste sur beaucoup de choses, même si ça amène de la douleur.

La Face B : En parlant du son, cet album est très cohérent et abouti. On entend toute la puissance des Vaccines, prêts pour les stades.

Justin Hayward-Young : Ahhh.

La Face B : Comment penses-tu que le son du groupe a évolué depuis What Did You Expect from the Vaccines?

Justin Hayward-Young : Eh bien, je pense que si tu évolues en tant que personne, ton son évoluera naturellement. Pas seulement la façon dont tu vois le monde en tant que personne, mais aussi en tant que performeur. Quand tu joues, tu vois ce qui fonctionne et ce qui connecte. Tout cela influence ce que tu fais. Si tu demandes à n’importe quel fan de musique ce qu’il écoutait il y a quatorze ans, ce n’est probablement pas ce qu’il écoute aujourd’hui. Certains morceaux resteront, d’autres non, et c’est un peu pareil quand on fait de la musique. Il y a des albums qui représentent une évolution naturelle et d’autres qui marquent une rupture pour explorer quelque chose de différent. Je ne sais jamais vraiment en commençant un album ce que nous allons faire, encore moins où nous allons arriver. Parfois, c’est une bonne chose, parfois non.

J’ai toujours voulu que nous soyons un groupe que l’on pourrait parodier, comme si quelqu’un pouvait aller sur SNL et faire une chanson comique sur les Vaccines. Pour moi, ce serait un succès. Ça voudrait dire que tu as un son suffisamment défini pour qu’on puisse le parodier. Je suis toujours conscient de cela : comment garder notre colonne vertébrale et notre ADN tout en nous développant à partir de ça.

La Face B : Quel est ton processus d’écriture ou créatif ? Comment le reste du groupe est-il impliqué ?

Justin Hayward-Young : Ça change beaucoup. Tim (Lanham) et moi écrivons beaucoup ensemble maintenant. Souvent, j’écris quelque chose à la guitare ou au clavier, je l’apporte à Tim et nous construisons ensemble. Parfois, je travaille avec un autre ami. Parfois, je collabore avec des amis en dehors du groupe, qui m’aident à produire mes démos, parfois je fais juste des messages vocaux. Après quatorze ans, je dois trouver des façons de me réinventer, car m’asseoir au bout de mon lit avec ma guitare ne suffit pas toujours. Je pourrais avoir une idée, un refrain valable, mais sans quelqu’un pour valider, j’ai du mal.

La Face B : Certaines personnes sont très définies dans leur manière de composer des chansons. J’ai parlé avec Gaz Coombes ici, et lui, il expérimente. Donc, le processus peut évoluer.

Justin Hayward-Young : Oui, totalement, je pense que cela évolue, ça change, et on trouve de nouvelles façons de rester intéressé.

La Face B : Quelle est la prochaine étape pour The Vaccines ?

Justin Hayward-Young : Je pense qu’on va essayer de prendre un peu de temps l’année prochaine pour vraiment écrire un album. On ne fera pas de concerts. On a une tournée aux États-Unis qui commence en janvier, et après ça, je pense qu’on va prendre une pause l’année prochaine et faire un autre album, du moins j’espère.

La Face B : Cette tournée a-t-elle un impact sur ta créativité, ou écris tu du nouveau matériel pendant la tournée ?
Justin Hayward-Young : J’ai du mal à écrire sur la route.

La Face B : Tu vois, Kaktus Einarsson (Premiere Partie de la tournée) fait ça tout le temps.

Justin Hayward-Young : Oui ! Moi, faire trop de choses en plus… même si c’est ne rien faire, juste me mettre dans l’état d’esprit du spectacle me bloque un peu.

La Face B : Parfois, tu veux juste profiter du moment et revenir avec plein d’histoires à raconter.

Justin Hayward-Young : Totalement ! Je pense que c’est vrai.

La Face B : The Vaccines sont connus pour leurs performances énergiques et contagieuses. Comment maintenez-vous cette intensité ? Qu’espérez-vous que les fans retiennent de vos concerts ?

Justin Hayward-Young : Je pense qu’on maintient cela en se souciant de ce qu’on fait et en voulant tout donner et ressentir. Je pense que, peu importe à quel point tu es fatigué ou nostalgique ce jour-là, tu dois te rappeler que les gens ont payé pour ça, ils ont peut-être pris l’avion, pris un long bus, travaillé toute la journée pour payer cette expérience. Quand je me rappelle de ça, il est très facile pour moi de me mettre dans un état d’esprit où je suis là et nulle part ailleurs, et je veux donner 100 %, même si je sens que le public n’est pas de notre côté ce soir-là. Je veux tout donner, et je veux que les gens repartent en ayant l’impression qu’on a vraiment tout donné.

La Face B : Je vais finir avec trois questions un peu triviales. Peu de gens savent que tes colocataires étaient Marcus Mumford et Winston Marshall. Vivre avec eux a-t-il influencé ton parcours musical ? Être entouré d’autres musiciens a-t-il influencé tes choix ?

Justin Hayward-Young : Oui, définitivement ! Quand je suis arrivé à Londres, c’était à une époque où la musique live était encore beaucoup plus importante. Plus que tout, je pense que c’était la proximité. Je jouais dans des pubs avec Florence and the Machine, Adele, Frank Turner, et tellement d’autres personnes qui faisaient de la musique à cette époque, jouaient dans des pubs. Même si tu n’avais pas forcément à être ami avec eux ou quoi que ce soit, tu les croisais, ils jouaient une demi-heure après toi ou avant toi. Je pense que voir certaines de ces personnes devenir des stars ou avoir du succès était inspirant, car c’était la première fois que je voyais des gens passer de rien à quelque chose. Je me disais : « S’ils le font, peut-être que je peux le faire. »

La Face B : Avant The Vaccines, tu avais un projet solo sous le nom de Jay Jay Pistolet. Qu’est-ce qui t’a poussé à choisir ce pseudonyme et comment ce projet a-t-il façonné ou influencé la musique que tu fais avec The Vaccines?

Justin Hayward-Young : Tu sais, le nom ne signifiait rien. Je pense que je cherchais juste un nom qui rime avec Jay. Il n’avait aucune signification. Je ne me souviens pas comment ou pourquoi j’ai choisi ce nom.

La Face B : Happy Birthday You est une chanson incroyable !

Justin Hayward-Young : Oh, merci ! Je suis content que tu l’aies entendue. Peu de gens l’ont fait. Je pense que c’était une étape importante dans le parcours en fait. C’était comme écrire des chansons et connecter avec les gens.

La Face B : Tu es crédité sur deux chansons de Frank Turner (I Still Believe et If Ever I Stray), parle-nous de cette collaboration ou connexion avec Frank Turner.

Justin Hayward-Young : Je pense que Frank venait d’une région similaire à la mienne. Je ne me souviens plus comment on s’est rencontrés ou comment il m’a trouvé. Il a été assez gentil pour me prendre avec lui lors de mes trois premières tournées et me prendre sous son aile. Je passais pas mal de temps avec lui, et il a été tellement gentil avec moi, il croyait vraiment en moi et m’a aidé à croire en moi-même. Oh, j’ai fait sa premiere partie dans un pub appelé le Railway Tavern à Winchester, c’est comme ça qu’on s’est rencontrés, et il a aimé mon set, et il m’a dit : « Viens en tournée avec moi. » Il a été un des premiers supporters. Il a été une des premières personnes à me donner confiance en moi. C’est un gars bien, je ne le vois plus beaucoup.

La Face B : Merci beaucoup pour ton temps, et bonne chance pour le dernier concert de la tournée européenne ce soir.

Justin Hayward-Young : Merci pour le tien !

Retrouvez The Vaccines sur Instagram ou Spotify!

Version en Anglais

La Face B: Hey Justin, how are you?

Justin Hayward Young: I am good, thank you.

La Face B: How was the tour?

Justin Hayward Young: It has been really fun actually. This is our last show in mainland Europe and then we go to the UK tomorrow. But It has been amazing: Other than Paris, Madrid and Barcelona, everywhere we played on this tour, we have never played before, which is quite rare now so we did Orleans, Lausanne, Aix en Provence and Bordeaux. We have never played in any of those cities.

La Face B: I know! I was quite surprised because I photographed you about 4 times: from All Points East to Brixton Academy. The Vaccines are playing in Bordeaux? What?

Justin Hayward Young: laughs… We wanted to come and do a few more shows in France for a long time but we never had the time so that’s nice to come and see new places.

La Face B: Any highlights on this tour?

Justin Hayward Young: Well, Paris was amazing. We sold out La Cigale and the last couple of times in Paris, we played to less people than that. It is always nice when you kind of feel like an uptick in terms of connection and the crowd was very un-Parisian. They were very enthusiastic and warm. That was a very fun show. And both shows in Madrid and Barcelona were great and we had a very nice day off in Aix en Provence, a beautiful place. So, It has been very nice!

La Face B: Good to hear. Are people hearing for the first time live songs from Pickup Full of Pink Carnations?

Justin Hayward Young: They are! I mean we have been playing them all year, but it is quite heavy on the Pickup Full of Pink Carnations front but I think what has been really nice about this album actually for the first time in a while is that it is an album full of songs that fit straight into the set, so they all work live. You know, there is sometimes a bit of worry when you play something new that people might kind of go to the bar.

La Face B: We want Classic Vaccines!

Justin Hayward Young: Yeah! Yeah! They have been really going down well, which is nice.

La Face B: We will come back to that because this album has got some stadium-ready anthems, and I am sure they work live! Coming back to Pickup Full of Pink Carnations, it is a clear reference to Don McLean’ s lyrics of American Pie. I feel this album is about disillusionment, loss and resonates with your own experience when you lived in L.A.

Justin Hayward Young: Yeah! It has been a while since I’ve thought about this now. I suppose that song was about the death of Rock n Roll, Buddy Holly’s death and the loss of the American Dream. And Buddy Holly’s death signifying that. And the American dream is different things to different people. But we grow up on this dire of American Pop culture and I always wanted to spend more time in California, and I lived in New York actually. I suppose getting there and realizing wherever you go you are still the same person, and you can’t run away from your problems however much the sun shines. I was writing that song The Dreamer and that lyric came to me, and I was not sure why and what it was, and I realized it was that Don McLean reference.

La Face B: The album empowers that because the album talks about the aftermath and the reality. It is about nostalgia, dream versus reality. But there is also the hope that goes with the dream.

Justin Hayward Young: Of course, and there is always hope. It is an optimistic album

La Face B: This album has the Vaccines signature and creative DNA: Bright catchy sound contrasting with darker lyrics all wrapped in indie rock.

Justin Hayward Young: Yep! I think we do experiment and we do try to push ourselves but there is something that happens when certain people write songs together or when certain people get in a room and play music together. And particularly, when you spend so much of your time touring together and playing live that there are these puzzle pieces that sort of fit together better than others.

La Face B : It is kind of organic.

Justin Hayward Young: Yes, exactly and It would not be fun for us if we were not trying to get better or if we weren’t trying to push things forward or refine what we were doing. I think for an artist, one of the most difficult things to do is to find an audience and find a sound really. As silly as it may sound, a lot of people thought that we arrived with this strong vision, but we spent some time looking for it. And actually, this last record feels natural.

La Face B: You have a defined sound, and you are very assertive about the Vaccines sound and what The Vaccines music is like.

Justin Hayward Young:  I hope so. I hope there’s some confidence there.

La Face B: I would like to focus on three tracks: The Heartbreak Kid which has this contagious energy but emotive resonance of heartbreak. This song really encapsulates the album. Live, this song will trigger audience singalong!

Justin Hayward Young: I hope so!

La Face B: They are parts of questions and answers from the audience which is a clear Vaccines live performance. This track has modern rock influence and 80s influence with the drumming and sharp guitars and a singalong chorus! My favorite song of the album is Lunar Eclipse because of Its contrasting structure, and it felt like a musical and emotional punch. Tell us more about The Heartbreak Kid! Maybe it is in the title.

Justin Hayward Young: I think it is in the sound. I had the song title that I had from this old movie, and I think people are sort of scared to feel pain. But sometimes life is better when you feel something rather than nothing at all. We all get our hearts broken not just romantically, but our jobs, our family. And sometimes stepping into that pain can lead to better things, leads to growth and certainly for myself when I lost the most, I gained the most as a result. And I thought of a song about that really.

Lunar Eclipse: I wrote that song when I went on a road trip and came back to L.A and wrote that song the next day. It was less about specifics and more about capturing this feeling really. It is like as you get older sometimes it is harder as a writer or an artist of any medium feel viscerally about something. When you are 18 and someone breaks your heart, the first thing you want to do is sit down and write a song about it, feel everything. As humans, the dial gets turned down a bit as you get older. It is about capturing those moments as often as you can.

La Face B: It is like when you get asked what the craziest thing is you have done in love. The answer would be so different when you’re 18 and it is all exponential like taking a bus for 12 hours to meet someone. And then, when you get older, what is crazy is accept someone with a family for example.

Justin Hayward Young: Yeah, yeah exactly, exactly

La Face B: It is completely different but it is equally crazy.

Justin Hayward Young: Exactly, exactly.

La Face B: But the feeling always resonates and is universal. I was very pleased that the last track “Anonymous in Los Feliz” has closure and a hopeful ending. You are closing the album with an open end that is happier and a fitting conclusion.

Justin Hayward Young: Thank you! It is funny and as soon as I wrote that song, I though this is definitely the last one. Sometimes that happens and you get that with the first songs as well.

La Face B: So how is the album articulated?

Justin Hayward Young: I don’t think there is any emotional sequence or logic, it is not really threaded together.

La Face B: For me, each song is an independent story about disillusionment, loss, heartbreak and at the end there is something brighter.

Justin Hayward Young: I think that’s true and finishing on an optimistic note is always on the back of my mind because I think I am optimistic about stuff even if it brings pain.

La Face B: Speaking of the sound, this album is very cohesive and polished. We hear the full strength of The Vaccines infectious, stadium ready.

Justin Hayward Young: ahhh.

La Face B: How do you think the band sound has evolved since “ What did you expect from the Vaccines?”

Justin Hayward Young: Well, you know, I think that if you are evolving as people, naturally your sound is going to evolve. Not just the way you see the world as a person but the way you see the world as a performer when you go out and play all the stuff, you see what works and you see what connects. It all feeds back on what you’re doing.

Any music fan, if you ask them what they were listening to fourteen years ago is probably not what they are listening to now. Some of it will be and some of it won’t be and It is kind of the same in making music. There are some records that have been like a natural evolution and some records have been like a purposeful break away to search for something different. I never really know going into a record what we are going to start doing, let alone end up doing. Sometimes a good thing, sometimes a bad thing.

I have always wanted us to be , I always like to idea of being able to parody an artist like someone can go on SNL and be able to do a joke song of the Vaccines. To me, that would be success. You have a sound that is definitive enough tat you can parody it. I am always conscious of that: How do we keep our spine and our DNA but build out from that.

La Face B: What is your songwriting or creative process like? How is the rest of the band involved?

Justin Hayward Young: It really changes a lot. Tim and I do a lot of writing together now. Quite often, I would just write something in my guitar or my keyboard and take it to Tim and we will build up together. Sometimes, I take it up to another friend. Or, I’ll work with other friends who are not in the band, who are able to help me produce my demos. At times, I just make voice messages. Again, fourteen years, I have to find ways of inspiring myself because sitting at the end of my bed playing my guitar does not always. I might come up with something, I might come up with a line or a chorus that is worthy. But unless I have somebody validating for me, I find it hard.

La Face B: Some people are very definitive in the way they compose songs. I spoke to Gaz Coombes here and he experiments. So, the process can evolve.

Justin Hayward Young: Yes totally, I think it does evolve, it changes and finds new ways of keeping yourself interested.

La Face B: What’s next for The Vaccines?

Justin Hayward Young: I think we are going to try and take a bit of time off next year to write the record really. We are not going to do any shows. We’ve got a US tour starting in January and after that, I think we are going to take next year off really and make another record, I hope.

La Face B: Does this tour impact your creativity, or do you write new material on tour?

Justin Hayward Young: I find it difficult to write on the road.

La Face B: See, Kaktus Einarsson (Support band on the tour) does that all the time.

Justin Hayward Young: Yeah! I feel like doing too much other than… even if it is doing nothing just allowing myself to get in the headspace for the show froze me a bit.

La Face B: Sometimes you just want to enjoy the moment and come back and have lots of stories to tell.

Justin Hayward Young: Totally! I think that’s true.

La Face B: The Vaccines are known for their energetic, contagious performances. How do you maintain this intensity? What do you hope fans take away from your shows?

Justin Hayward Young: I think you maintain by caring and wanting to give it all and feeling. I think that however tired you are on the day, homesick or whatever It may be, you have to remind yourself that are paying for it, they might have flown, taken a long bus, worked an entire day to pay for that experience. When I remind myself of that, it is very easy for me to get into a headspace where I am there and nowhere else and I want to give it 100% even if it does not feel the audience is on our side that night. I want to give everything, and I want people to leave feeling we have given everything really.

La Face B: I am going to finish with 3 questions that are kind of trivial. Not a lot of people know that your housemates were Marcus Mumford and Winston Marshall. Did living with them impact your music journey? Being around other musicians influenced your choices?

Justin Hayward Young: Yeah definitely! When I first moved to London, It was at a time where live music was still a much bigger thing. More than anything, I thought it was proximity, I played in pubs with Florence and the Machine, Adele, Frank Turner, just so many people that were making music at that time, were playing in pubs. While you did not have to be necessarily friends with them or anything, but you would run into each other, they were playing half an hour after you or before you. I think seeing some of those people become stars or successful was an inspiring thing because it was the first time I had seen people go from nothing to something. I thought If they do It maybe I can do it.

La Face B: Before the Vaccines, you had a solo project under the name of Jay Jay Pistolet. What led you to use that moniker and how did this project shape or impact the music make with the Vaccines?

Justin Hayward Young: You know the name did not mean anything. I think I was just looking for a name that rhymes with Jay. It did not mean anything. I can’t remember how or why I came up with that name.

La Face B: Happy Birthday You is such an amazing track!

Justin Hayward Young: Oh, thank you! I am glad you heard it. Not many people did. I think it was an important step on the journey really. It was like writing songs and connecting with people.

La Face B: You are credited in two Frank Turner’s songs (I still believe and If ever I stay), tell us about this collaboration or connection with Frank Turner.

Justin Hayward Young: I think Frank was from a similar area to me. I can’t remember how we first met or how he found me. He was kind enough to take me on my first three tours and take me under his wing. I used to spend quite a lot of time with him, and he was kind to me and really believed in me and helped me believe in myself. Oh, I supported him in a pub called the Railway Tavern in Winchester, that’s how we met, and he liked my set, and he said come on tour with me. He was a very early supporter, one of the first people that gave me self-belief really. He is a nice guy; I don’t see him as much.

La Face B: Thank you so much for your time and good luck for tonight’s last EU show.

Justin Hayward Young: Thank you for yours!!